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by  Eric Lascelles Nov 24, 2020

What's in this article:

Inspirés par la récente bataille électorale aux États-Unis, nous avons ressorti du fond de nos placards un excellent jeu de société appelé « 1960 : Kennedy contre Nixon » qui permet de revivre les hauts et les bas de cette campagne présidentielle. Le jeu est fidèle à l’histoire et contient des anecdotes comme le refus de Nixon de porter du maquillage pendant le débat télévisé, son immobilisation à la suite d’une blessure à la jambe et les craintes que le catholicisme de Kennedy ne fasse de lui un pion du Vatican. On y trouve aussi la décision des électeurs de trois États du Sud de voter pour des délégués du Collège électoral sans allégeance pour l’un ou l’autre des candidats. Ces délégués ont ensuite appuyé des sommités du parti démocrate ne figurant pas sur les bulletins de vote, au lieu de soutenir Kennedy et sa position favorable aux droits civiques.

Notre partie s’est terminée conformément à l’histoire, Kennedy dominant le débat et remportant l’élection face à Nixon. Dans notre version fictive de l’histoire, Nixon a réussi à remporter non seulement la Californie, où il résidait, mais aussi l’État de New York, le plus important du pays à cette époque-là.  Les médias lui ont été largement favorables, mais il a bénéficié du soutien d’un nombre un peu moins important de personnes. La bataille s’est finalement terminée en Illinois, les deux candidats étant sur place le jour du scrutin. Kennedy a remporté l’État de justesse malgré une remontée tardive de Nixon. Notre jeu a donc donné des résultats étonnamment semblables à ceux de 1960, puisque Kennedy a gagné l’État avec une avance d’à peine 0,18 %.

À bien y penser, les concepteurs du jeu devraient créer une version 2024. Ce serait probablement un meilleur moyen de prédire les résultats de la prochaine élection que les sondages qui se trompent tant année après année !

Aperçu

Les données recueillies au cours de la dernière semaine sont légèrement plus positives que négatives, bien qu’il y ait du nouveau de part et d’autre.

Principaux points positifs :

  • Une autre entreprise a fait état de progrès dans la mise au point d’un vaccin.
  • Les gouvernements déploient des efforts accrus pour limiter la propagation de la COVID-19.
  • Le nombre quotidien de nouveaux cas diminue en Europe et semble se stabiliser au Canada.
  • Plusieurs avancées ont été observées sur le plan de la mondialisation.

À l’inverse, voici certains points négatifs :

  • Les États-Unis battent chaque jour un nouveau record du nombre de nouvelles infections à la COVID-19.
  • Les mesures publiques de distanciation sociale engendreront probablement des dommages économiques.
  • En fait, les données économiques publiées récemment pour novembre confirment les difficultés de l’Europe.

Évolution de l’épidémie

Le nombre quotidien de nouveaux cas de COVID-19 a cessé de battre de nouveaux records ; il semble se maintenir autour de 600 000, un niveau qui demeure élevé, tandis que le nombre de décès à l’échelle mondiale reste également à peu près stable (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

La situation des pays développés demeure pire que celle des pays émergents, bien que l’écart se soit légèrement rétréci (voir le graphique suivant).

Nombre de cas de COVID-19 dans les pays émergents et dans les pays développés

Nombre de cas de COVID-19 dans les pays émergents et dans les pays développés

Nota : Au 23 novembre 2020. Calculé selon une moyenne mobile sur sept jours des nouveaux cas quotidiens. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Parmi les pays émergents, la situation a récemment recommencé à se détériorer au Brésil et a cessé de s’améliorer de façon marquée en Inde, ainsi qu’au Mexique. Le nombre de cas augmente en Afrique du Sud et il dépasse nettement le pic printanier en Russie.

Cependant, certains pays s’en sortent mieux : après plusieurs mois particulièrement pénibles, l’horizon s’éclaircit en Pologne, tandis que le Pérou continue de remonter la pente.

La guérison de l’Europe

Après avoir subi le pire de la deuxième vague jusqu’à tout récemment, l’Europe poursuit le processus de guérison dont nous avons discuté au cours des dernières semaines. La France, qui il y a encore peu, était le pays européen le plus durement touché, a nettement progressé, le nombre quotidien de cas étant inférieur de moitié à ce qu’il était voilà trois semaines (voir le graphique suivant). Les décès semblent également sur le point de retomber. Bien entendu, tout cela a un coût économique considérable, comme nous le verrons plus loin.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en France

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en France

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Ailleurs en Europe, l’amélioration n’est pas aussi impressionnante, mais demeure tout de même importante. En Allemagne, les données sont stables ou s’améliorent légèrement. De plus, la situation s’améliore de toute évidence en Italie, et l’Espagne est sur la bonne voie pour se rétablir (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Espagne

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Espagne

Nota : Au 22 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Stabilisation au Royaume-Uni

Une semaine après que la France eut fortement paralysé son économie, le Royaume-Uni a fait de même, et commence maintenant à récolter les fruits de ses efforts. Même si le pays continue d’enregistrer environ 20 000 nouveaux cas par jour, la situation commence manifestement à s’améliorer. Nous prévoyons que les progrès se poursuivront au cours des semaines à venir. Le nombre de décès a lui aussi commencé à diminuer après avoir atteint un sommet correspondant à moins de la moitié de celui atteint au printemps (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Aux États-Unis, la situation demeure hors de contrôle

À l’inverse, les États-Unis n’ont pas encore déployé de stratégie concertée pour maîtriser la troisième vague sur leur sol. Par conséquent, le nombre de nouveaux cas par jour, qui s’élève maintenant 180 000, continue d’augmenter. Bien que le taux de croissance semble avoir ralenti, l’inaction politique susmentionnée, combinée à l’ampleur de l’écart d’un point de vue géographique, laisse croire que les États-Unis ne sont pas vraiment en voie de maîtriser la COVID-19.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Bien qu’il soit encourageant de constater que le nombre de décès y demeure bien en deçà de ceux de la première vague, le sommet de la deuxième vague a néanmoins été largement dépassé : le virus fait maintenant 1 500 victimes par jour, un nombre qui continue d’augmenter.

Au Canada, la situation est sur le point de se stabiliser

Au Canada, le pic de la deuxième vague semble approcher. Cette situation s’explique en partie sur les importantes mesures de distanciation sociale qui sont actuellement mises en œuvre au niveau provincial. De plus, on constate que le nombre de cas quotidiens augmente à peine à l’échelle nationale, avoisinant 5 000 cas par jour (voir le graphique suivant). Le nombre de décès y montre également de légers signes de plafonnement.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Cependant, l’expérience varie grandement d’une région à l’autre. En Ontario et au Québec, les deux provinces les plus touchées lors de la première vague, le taux d’infection semble maintenant se stabiliser à la suite de l’adoption de mesures vigoureuses par le gouvernement (voir le graphique suivant concernant l’Ontario). Dans la mesure où le confinement strict des régions les plus touchées en Ontario n’est entré en vigueur que cette semaine, il y a lieu de penser que le nombre de cas dans la province devrait commencer à diminuer de façon importante au cours des deux prochaines semaines.

Propagation de la COVID-19 en Ontario

Propagation de la COVID-19 en Ontario

Nota : Au 22 novembre 2020. Calculé selon une moyenne mobile sur sept jours du nombre quotidien et du nombre total de cas. Sources : Gouvernement du Canada, Macrobond, RBC GMA

Les Prairies ont toutefois enregistré une importante hausse du nombre de cas. Certaines de ces provinces mettent actuellement en place des mesures vigoureuses. La situation est particulièrement inquiétante en Alberta, compte tenu de la réaction politique plus limitée ainsi que du nombre de cas, déjà élevé, qui continue de croître (voir le graphique suivant). Le nombre de nouveaux cas quotidiens y est maintenant plus élevé qu’en Ontario et au Québec, malgré une population beaucoup moins nombreuse.

Propagation de la COVID-19 en Alberta

Propagation de la COVID-19 en Alberta

Nota : Au 22 novembre 2020. Calculé selon une moyenne mobile sur sept jours du nombre quotidien et du nombre total de cas. Sources : Gouvernement du Canada, Macrobond, RBC GMA

Le point sur l’Asie

La Chine a de nouveau connu une petite éclosion. Cependant, cela signifie simplement qu’on a affaire à une poignée de cas détectés dans le cadre du dépistage massif effectué auprès de millions de personnes. Une recrudescence considérable de l’épidémie y est peu probable.

Le Japon enregistre actuellement quelque 2 000 nouveaux cas par jour, un record pour ce pays. Si nous nous attendons à ce qu’il parvienne de nouveau à maîtriser l’épidémie sans avoir recours à l’ensemble des restrictions mises en place ailleurs, cette nouvelle vague comporte tout de même son lot de risques. De plus, elle n’est pas sans coût pour l’économie.

La Corée du Sud connaît également une augmentation du nombre de cas, qui demeure toutefois très faible dans l’absolu, par rapport aux autres pays. Le pays a légèrement resserré ses règles de distanciation sociale, mais celles-ci sont toujours beaucoup moins restrictives que la plupart des autres pays.

Nouvelles au sujet des vaccins

Le flot de bonnes nouvelles concernant les vaccins se poursuit.

Il y a trois semaines, Pfizer a annoncé que son vaccin candidat avait obtenu un taux d’efficacité de 95 %. Moderna a quant à elle annoncé un résultat similaire pour son vaccin la semaine dernière. AstraZeneca/Oxford a maintenant annoncé un taux d’efficacité moyen de 70 % pour son vaccin expérimental.

Si ce taux d’efficacité inférieur peut paraître décevant à première vue, il s’agit en fait d’une bonne nouvelle, en majeure partie :

  • Il est préférable d’avoir un troisième fabricant potentiel de vaccins que d’être pris avec seulement deux fabricants, car cela augmentera considérablement l’offre globale.
  • Avant la publication des résultats de Pfizer et de Moderna, une efficacité de 70 % aurait correspondu à la partie supérieure de la fourchette des attentes.
  • De plus, le taux de 70 % correspond à l’efficacité moyenne du vaccin de l’Université d’Oxford ; or, l’un des dosages testés s’est traduit par un taux d’efficacité de 90 %. Malgré la petite taille de l’échantillon pour cette expérience en particulier, certains ajustements pourraient toujours permettre d’obtenir un résultat semblable à ceux des deux autres vaccins.
  • Le vaccin de l’Université d’Oxford est beaucoup plus facile à distribuer que les autres. Il n’est pas nécessaire de le stocker à des températures extrêmement froides au cours du processus.
  • Le volume de production potentiel du vaccin de l’Université d’Oxford est considérablement plus élevé que celui des autres vaccins. Ainsi, des centaines de millions de doses pourraient être produites chaque mois, plutôt que chaque année.
  • En raison de la façon dont il est produit, d’une part, et parce qu’il sera distribué à prix coûtant, de l’autre, ce vaccin devrait coûter cinq à douze fois moins que les deux autres vaccins (soit 3 $ à 4 $ par dose, comparativement à 20 $ pour celui de Pfizer et 32 $ à 37 $ pour celui de Moderna).
  • En raison notamment de son coût moindre, mais aussi de la bienveillance de son fabricant, le vaccin devrait être distribué à bien plus grande échelle et beaucoup plus rapidement que les deux autres dans les pays en développement.
  • Les délais de livraison prévus sont meilleurs que ceux des deux autres vaccins candidats : des dizaines de millions de doses devraient être offertes sur le marché d’ici la fin de l’année.
  • Les vaccins de Pfizer et de Moderna utilisent une nouvelle technique fondée sur le principe de l’ARN messager pour protéger le sujet vacciné. Le vaccin de l’Université d’Oxford est quant à lui basé sur une approche plus traditionnelle consistant à administrer un virus affaibli semblable à la COVID-19 afin d’apprendre à l’organisme comment se protéger. Cette dernière approche est mieux comprise et a fait l’objet de tests plus approfondis, ce qui réduit le risque d’effets secondaires inattendus. Cela dit, dans la mesure où le virus affaibli provient des chimpanzés, celui-ci pourrait toujours entraîner une envie irrépressible de bananes… qui sait !

Par ailleurs, il a été précisé que l’efficacité du vaccin de Pfizer est de 95 %, par rapport au taux de « plus de 90 % » annoncé au départ. En outre, la société a indiqué que le vaccin est efficace à 94 % chez les personnes âgées, ce qui est étonnamment élevé, étant donné que le système immunitaire des gens âgés tend à être plus faible.

La Russie a indiqué que son vaccin déjà lancé est également efficace à plus de 90 %. Cependant, il est difficile de concilier cette affirmation avec le fait que le pays connaît une flambée du nombre d’infections.

Entre-temps, la Chine a inoculé plus d’un million de Chinois, quoique le taux d’efficacité du vaccin du pays n’ait pas encore été révélé. Le fait que la Chine n’ait pas augmenté sa production de façon plus marquée et qu’elle ait commencé à mener une « diplomatie du vaccin » laisse entendre qu’elle n’a pas terminé d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du vaccin ou que celui-ci présente certaines failles.

Adoption

Un récent sondage d’Ipsos a révélé qu’environ 75 % des personnes interrogées dans le monde indiquent qu’elles se feront administrer le vaccin lorsqu’il sera disponible. Ce chiffre est conforme à nos attentes en matière d’adoption. Même si la proportion est un peu plus faible aux États-Unis, à environ 65 %, il y a lieu de croire qu’elle grimpera légèrement au fil du temps en raison du taux d’efficacité élevé et de la faible probabilité de conséquences néfastes.

En outre, il ne faut pas sous-estimer l’effet que peuvent avoir les entreprises en exigeant que leurs travailleurs soient inoculés, ou les gouvernements qui obligent (ou incitent) leurs citoyens à se faire inoculer. Déjà, Hong Kong a annoncé qu’elle accorderait une prime en espèces aux résidents inoculés.

Dépistage et recherche des contacts

Depuis de nombreux mois, les efforts déployés pour endiguer la propagation de la COVID-19 sont axés sur la mise au point d’un vaccin et un ajustement adéquat des mesures de distanciation sociale. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut un moment où l’on espérait que des mesures rigoureuses de dépistage et de recherche des contacts pourraient limiter ou même éliminer la maladie, sans que l’imposition de restrictions économiques aussi nombreuses, voire l’obtention d’un vaccin, soit nécessaire.

Qu’est-il advenu de ces efforts de dépistage et de recherche des contacts ? En quelque sorte, ils se poursuivent toujours. Mais ils n’ont pas pris d’ampleur comme on le prévoyait au départ, de sorte qu’ils jouent un rôle beaucoup plus modeste que prévu.

Insuffisance des tests

Par exemple, aux États-Unis, les tests de dépistage de la COVID-19 ont augmenté considérablement. Le nombre de tests administrés chaque jour est passé de zéro au début de 2020 à 200 000 au début de mai, puis à 800 000 à l’été. Aujourd’hui, en cette fin de novembre, 1,2 million sont effectués chaque jour (voir le graphique suivant).

Dépistage de la COVID-19 aux États-Unis

Dépistage de la COVID-19 aux États-Unis

Nota : Au 22 novembre 2020. Les résultats positifs correspondent à la moyenne mobile sur trois jours des nouveaux cas en pourcentage des nouveaux tests. Sources : Our World in Data, CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Cet accroissement a sans contredit été utile au bon diagnostic des cas symptomatiques. Il a aussi contribué, dans une certaine mesure, à la détection des cas asymptomatiques. Mais la plupart des cas asymptomatiques et présymptomatiques ne sont néanmoins pas décelés, et ces groupes peuvent propager et propagent le virus.

Au début de la pandémie, on espérait que les dépistages seraient augmentés de façon radicale, au point où les gens pourraient être testés chaque jour en allant au travail et obtenir des résultats instantanés. Advenant que ce plan soit irréaliste, des propositions prévoyaient qu’une minorité importante (disons 10 %) de la population soit testée chaque jour, dans l’espoir que le taux de transmission reste ainsi inférieur à un et entrave la propagation du virus. Malgré un dépistage accru, les 1,2 million de tests effectués chaque jour sont bien inférieurs aux 35 millions de tests quotidiens nécessaires à la mise en œuvre de la seconde proposition, sans parler des 330 millions de tests quotidiens requis pour la première.

Inefficacité de la recherche des contacts

La Corée du Sud est devenue célèbre pour son excellent suivi des cas de COVID-19. Elle a communiqué avec tous les contacts de chaque personne infectée pour s’assurer qu’ils s’isolent et passent aussi un test, limitant ainsi l’ampleur de la propagation du virus.

Cependant, la Corée du Sud a bénéficié de l’avantage unique d’avoir seulement un nombre limité d’infections. L’approche adoptée par la Corée s’est rapidement révélée impraticable ailleurs, car d’autres pays ont commencé à faire face à des dizaines de milliers de nouveaux cas par jour. La plupart des pays n’ont pas voulu embaucher les centaines de milliers d’employés nécessaires à la réalisation d’un suivi adéquat des nombreux nouveaux cas maintenant enregistrés chaque jour.

Au lieu de cela, on demande aux personnes infectées de communiquer elles-mêmes avec leurs contacts. Toutefois, peu d’entre elles peuvent accomplir cette tâche avec la rigueur d’un professionnel. De plus, il se peut qu’elles soient trop occupées (ou trop malades), et elles pourraient même être trop gênées pour admettre qu’elles ont été infectées.

Au printemps, l’espoir était grand que la technologie sauverait la situation. Toutefois, l’adoption des logiciels de recherche de contacts a été étonnamment faible : la Nouvelle-Zélande affiche le taux le plus élevé (47 % de la population) et la France, le taux le plus faible (4 %). Au Canada, le taux d’adoption est de 14 %. De plus, des défis techniques persistent. Est-ce que deux personnes dont les téléphones semblent proches l’un de l’autre se trouvent vraiment dans la même pièce ou plutôt à différents étages d’une tour de copropriétés ? Des questions épineuses se posent également en matière de confidentialité.

L’application fédérale canadienne a alerté les contacts de seulement 4 200 personnes jusqu’à présent, ce qui ne représente que 1 % de tous les Canadiens qui ont été infectés. De plus, dans la mesure où la plupart des Canadiens n’ont même pas l’application, la plupart des contacts ne sont pas avertis même lorsqu’un cas est signalé. Par conséquent, la technologie est loin d’avoir été une solution miracle.

Nous nous retrouvons donc à attendre un vaccin et à recourir à des protocoles de distanciation sociale.

Dommages économiques de la deuxième vague

Nous continuons de nous pencher sur l’ampleur des dommages économiques que les efforts récents du gouvernement pour resserrer les règles de distanciation sociale devraient infliger. Le sujet revêt une importance encore plus grande maintenant que plusieurs régions du Canada ont imposé un reconfinement.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est peu probable que l’économie canadienne doive se contracter de 18 %, comme elle l’a fait au printemps. Plusieurs raisons nous le laissent croire :

  • Les entreprises et les gens savent mieux comment exercer leurs activités en respectant les restrictions d’un confinement.
  • La deuxième vague n’est pas aussi alarmante que la première, puisque l’on connaît maintenant les taux approximatifs de contagiosité et de mortalité de la maladie.
  • Les règles de distanciation sociale ne sont pas aussi strictes qu’au printemps, et elles ne sont pas aussi répandues à l’échelle du pays (ou même dans les provinces).
  • De fait, cette fois-ci, les restrictions ne visent qu’un petit sous-ensemble de secteurs économiques.

Il convient d’approfondir ce dernier point. Bien que la situation soit incroyablement pénible pour les secteurs touchés, l’effet économique global est relativement faible. Par exemple, les secteurs combinés des agences de voyages ; des arts, des spectacles et des loisirs ; et de l’hébergement et des services de restauration (hôtels, restaurants et bars) représentaient seulement 3,2 % de l’économie canadienne avant la pandémie. La production de ces secteurs a chuté de plus de moitié au cours de la première vague, et presque la moitié de ces pertes ont été récupérées depuis. Même si ces secteurs retombaient jusqu’à leur creux d’avril (peu probable), cela ne retrancherait que 0,7 point de pourcentage au PIB (voir le graphique suivant).

Le secteur canadien du tourisme d’accueil a été décimé par la COVID-19

Le secteur canadien du tourisme d’accueil a été décimé par la COVID-19

Nota : En date d’août 2020. Les secteurs vulnérables à la pandémie comprennent ceux des services de réservation de voyage, des arts, du divertissement, des loisirs, de l’hébergement et de la restauration. Sources : Macrobond, RBC GMA

Il va sans dire que cette analyse est imparfaite à plusieurs égards. Elle ne tient pas compte des détaillants dont les activités sont elles aussi maintenant limitées (bien que les grands détaillants et certains sous-secteurs puissent continuer à fonctionner normalement, et que même les petits magasins sont théoriquement autorisés à permettre la cueillette à l’auto et les commandes en ligne). Elle exclut également les restrictions relatives au secteur des transports, ainsi que les conséquences indirectes liées aux nouveaux chômeurs qui ne dépensent pas dans d’autres secteurs de l’économie. En revanche, les restaurants peuvent encore effectuer des commandes à emporter.

Fait important, contrairement à ce qui fut le cas au printemps, de nombreux autres secteurs resteront opérationnels. C’est le cas de secteurs importants comme ceux de la fabrication, de la construction, de l’immobilier, des mines et de l’éducation qui ont fonctionné au ralenti pendant le premier confinement, de même que d’autres secteurs qui sont demeurés relativement stables, comme ceux des finances, des services gouvernementaux, des soins de santé, des services publics et de l’agriculture.

Bref, si l’économie canadienne s’est contractée de 18 % au printemps, elle pourrait bien reculer de seulement environ 1 % cet automne. L’analyse est similaire en ce qui a trait aux États-Unis, s’ils finissent par capituler et décider de limiter la propagation du virus. En Europe, les dommages économiques risquent d’être un peu plus importants, principalement parce que le continent a choisi d’imposer des mesures extrêmement strictes et a été beaucoup plus touché que d’autres régions lors de la première vague.

Des vagues asymétriques

Il est à noter que lorsque le nombre d’infections augmente, la courbe s’accentue assez rapidement. Le taux d’amélioration subséquent tend à être plus lent (voir, pour la deuxième fois dans le présent article, le graphique suivant des trois vagues américaines).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis

Nota : Au 23 novembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CDC, Macrobond, RBC GMA

Il n’y a pas d’explications universelles à ce phénomène. L’expérience varie quelque peu d’un pays à l’autre. Cependant, on peut affirmer de manière assez fiable que la partie de la courbe correspondant à l’amélioration de la situation est plus longue que celle correspondant à sa détérioration.

C’est probablement logique. Étant donné que le virus présente un taux de transmission naturel relativement élevé, il se propage rapidement. Il faut ensuite un certain temps aux gouvernements pour qu’ils s’organisent et réagissent, et alors, ils resserrent les règles dans la mesure minimale nécessaire, afin de limiter le plus possible les dommages économiques. Ainsi, quand le taux de transmission est d’environ 1,2 ou même 1,5, le nombre de cas augmente (comparativement à une valeur de 1,0 qui indique une pandémie stable) et quand il est plus proche de 0,9, le virus faiblit. Cela suffit pour que le nombre d’infections diminue chaque jour, mais l’écart par rapport au seuil de stabilité de 1,0 est beaucoup plus petit sur la pente descendante de la courbe.

En résumé, d’après ce qu’on sait de la première vague mondiale, de la deuxième vague aux États-Unis et maintenant du rythme d’ascension de cette dernière, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il faille plus de temps pour que le nombre quotidien d’infections revienne à des niveaux tolérables qu’il n’en a fallu pour qu’ils grimpent aux niveaux actuels. En règle générale, cette période devrait être deux fois plus longue. Par conséquent, chaque jour où le nombre d’infections augmente équivaut à deux jours de confinement nécessaires pour normaliser la situation. Nous continuons de peaufiner notre réflexion à ce sujet.

Si l’objectif consiste à revenir aux niveaux de la fin de l’été, le fait que les données se détériorent depuis trois mois indique qu’il pourrait bien falloir six mois pour observer un retour à la normale. De plus, dans le cas des États-Unis, le pays n’a même pas encore atteint son pic. En théorie, il faut donc s’attendre à un délai plus long.

Bien sûr, si les gouvernements décident d’adopter des mesures plus rigoureuses, comme en Europe, cette relation asymétrique pourrait être rompue.

Évolution de la conjoncture économique

Les données relatives aux indices PMI de novembre sont maintenant disponibles.

Nous attendions avec impatience la parution des données économiques de novembre, étant donné que le confinement de l’Europe a commencé au début de ce mois-là.

Les indices des directeurs d’achats (PMI) de novembre ont été publiés et ils correspondent en grande partie à ce que nous avions anticipé. Les données américaines demeurent bonnes, car les États-Unis n’ont pas encore imposé de restrictions économiques majeures. L’indice composite PMI Markit des États-Unis est passé de 56,3 à 57,9, ce qui est excellent. En outre, la composante des services vulnérables à la COVID-19 s’est améliorée, passant de 56,9 à 57,7. Les données de novembre relatives aux indices américains des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière (ISM) plus largement suivis ne sont pas encore connues. Par contre, leurs indicateurs régionaux ont, dans l’ensemble, un peu fléchi au cours du mois, ce qui laisse croire que les États-Unis pourraient ne pas connaître une croissance aussi vigoureuse qu’il y paraît. Néanmoins, il est évident que l’économie américaine ne se contracte pas.

À l’opposé, comme prévu, l’Europe est malmenée sur le plan économique en novembre. L’indice composite PMI Markit de la zone euro est passé d’un niveau tolérable de 50,0 à un niveau médiocre de 45,1. La composante des services a quant à elle reculé de 46,9 à 41,3. Précisons qu’un résultat inférieur à 50 correspond à un déclin et que s’il s’approche de 40, il s’agit d’un déclin marqué. Il est logique que le secteur européen des services fasse état de conditions aussi mauvaises, puisqu’il englobe notamment les restaurants, bars, salles de sport, détaillants et compagnies aériennes.

Naturellement, les résultats sont encore pires en France, ce pays ayant imposé des mesures de confinement parmi les plus strictes. L’indice composite PMI de la France a chuté de 47,5 à seulement 39,9, et la composante des services, de 46,5 à 38,0.

Il n’y a aucune commune mesure entre ces résultats et ceux de la récession du printemps, alors que la composante des services était tombée à un niveau sans précédent de 10,2. Nous ne nous attendons pas non plus à des dommages économiques du même ordre que ceux du deuxième trimestre. Toutefois, il semble presque certain que l’économie européenne est en train de se contracter.

Par ailleurs, l’indice composite PMI du Royaume-Uni affiche également une baisse, mais moindre, étant passé de 52,1 à 47,4. La composante des services s’y est aussi repliée, de 51,4 à 45,8. L’économie britannique s’est probablement contractée en novembre, par suite du confinement du pays, mais pas aussi sévèrement que celle de l’Europe continentale.

Autres données économiques concernant les États-Unis

Aux États-Unis, la semaine dernière, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté pour la première fois en un mois, passant de 33 000 à 742 000. Ce n’est pas une bonne chose, mais le taux de progression du marché du travail y a désormais ralenti au point que le nombre de demandes régresse à l’occasion. Nous sommes toujours portés à croire que le marché du travail du pays s’améliore la plupart du temps.

Le boom immobilier se poursuit. Le nouveau record de 90 sur une échelle de 50 de l’enquête de la National Association of Home Builders représente un résultat neutre. Les mises en chantier ont de nouveau augmenté au cours du dernier mois, et les ventes de maisons existantes ont repris deux tiers du terrain perdu depuis leur sommet de 2005.

Si l’on se penche sur les données d’octobre, on constate que l’économie américaine était en plein essor à ce moment-là. L’indice d’activité nationale de la Réserve fédérale de Chicago a largement dépassé les attentes, enregistrant un taux de croissance de loin supérieur à la norme historique.

Quelques données internationales

Les données économiques du Canada sont un peu plus stables que celles des États-Unis, mais il est néanmoins encourageant de constater qu’en septembre, la production manufacturière a progressé de 1,5 %, le commerce de gros de 0,9 % et les ventes au détail de 1,1 %. Comme nous l’avons vu la semaine dernière, certains indicateurs avancés pour octobre laissent toutefois entrevoir une décélération de la croissance.

Au Royaume-Uni, les ventes au détail ont augmenté de 1,2 % en octobre, confirmant que l’économie empruntait une pente ascendante jusqu’à ce que le pays mette en place des mesures confinement rigoureuses au début de novembre.

Actualité géopolitique

Au cours des dernières années, les principaux développements géopolitiques ont été négatifs : détérioration des relations entre les superpuissances, efforts du Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne et imposition de tarifs douaniers apparemment toujours plus élevés.

Nous sommes donc ravis de rapporter plusieurs événements positifs.

Brexit

Premièrement, les négociations entre le Royaume-Uni et l’UE sur le Brexit se déroulent apparemment bien, et il y aurait notamment eu des avancées concernant la question de l’aide de l’État, mais pas encore sur la pêche. Nous estimons à 50 % les chances qu’une entente soit conclue, malgré la fin de l’année et l’échéance qui approchent.

Accords commerciaux avec le Royaume-Uni

Deuxièmement, le Royaume-Uni – restons dans le même thème – a conclu un nouvel accord commercial avec le Canada, peu de temps après en avoir ratifié un avec le Japon. Les négociations se poursuivent avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

Il convient de mentionner que ces accords ne font que remplacer les accords en place entre ces pays et l’UE. Le Royaume-Uni s’assure ainsi simplement que son accès aux marchés non européens ne se détériore pas trop une fois qu’il aura quitté l’UE. À ce titre, le pays devrait négocier 14 autres accords commerciaux pour éviter de perdre tout accès aux marchés internationaux – une perspective improbable.

Accord commercial asiatique

Troisièmement, après 14 ans de négociations, la plus grande partie de l’Asie a finalement accepté de ratifier un nouvel accord commercial, le Partenariat économique régional global (RCEP). L’Inde a quitté la table des négociations en cours de route, mais l’accord reste néanmoins une réussite majeure, la Chine en étant la pièce maîtresse. D’une certaine manière, cet accord s’oppose au PTPGP (Accord de partenariat transpacifique global et progressiste), lequel réunit de nombreux pays de la ceinture du Pacifique, mais pas la Chine.

Si l’Australie a ratifié la nouvelle entente, le Canada ne l’a pas fait. Quant aux États-Unis, ils ne font partie d’aucun des deux accords, le pays s’étant retiré du PTPGP au début du mandat de M. Trump. Le nouvel accord est considéré comme étant moins élaboré que le PTPGP, mais il devrait néanmoins faciliter les échanges commerciaux en Asie à un moment où un courant antimondialiste et la pandémie viennent remettre en cause le commerce international.

Politique étrangère américaine

Il a été abondamment question du fait que le président sortant, Donald Trump, avait demandé des options pour attaquer l’un des sites nucléaires iraniens, mais on l’a finalement persuadé de laisser tomber cette idée. Bien qu’il ne se soit rien passé au final, cet épisode nous rappelle que les présidents américains exercent un grand contrôle sur la politique étrangère de leur pays et que M. Trump sera le président des États-Unis pendant encore deux mois.

Dette publique du Canada

Pendant la pandémie, le Canada a mis en place plus de mesures d’aide financière (en pourcentage du PIB) que n’importe quel autre pays. Par conséquent, le pays est en voie de terminer l’année avec un spectaculaire déficit correspondant à 20 % du PIB, ce qui est plusieurs points de pourcentage supérieur au déficit accumulé par toute autre grande nation. À la suite d’une décennie de déficits chroniques à l’échelle fédérale alors même que l’économie atteignait de nouveaux sommets, et sachant les électeurs canadiens ne semblent plus accorder autant d’importance à l’équilibre budgétaire qu’ils l’avaient fait à la fin des années 1990 et dans les années 2000, il y a lieu de se demander si le Canada ne se dirige pas vers des problèmes d’endettement.

En bref, le problème n’est sans doute pas aussi criant que beaucoup l’imaginent, mais il n’est pas non plus négligeable. Le ratio de la dette publique brute correspond à 88,6 % du PIB ; c’est élevé, mais il y a pire. (Pour ceux qui se demandent pourquoi ce chiffre est plus élevé que les 30 % et quelques souvent cités, c’est parce que cette mesure comprend la dette fédérale et la dette provinciale. Elle tient aussi compte du montant réel de la dette, plutôt que du résultat une fois les actifs gouvernementaux pris en considération.)

Le ratio d’endettement devrait monter en flèche en 2020 et 2021, jusqu’à atteindre un ronflant 115 % du PIB la deuxième année. D’autres pays afficheront assurément un ratio supérieur à ce moment-là. En effet, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit qu’il pourrait s’établir à 133,6 % aux États-Unis, à 162 % en Italie et à 264 % au Japon. Dans ce dernier cas, il s’agit d’ailleurs d’une donnée difficile à comprendre.

De plus, l’économie canadienne devrait bénéficier de l’appui du gouvernement, puisque selon le FMI, d’ici 2022-2023, l’écart de production du Canada sera le plus petit (c’est une bonne chose) parmi les principaux pays développés.

En fin de compte, la viabilité de la dette publique dépend non seulement du montant en cause, mais aussi de ce qui suit :
•     la vitesse à laquelle elle croît
•     la vitesse à laquelle le moteur économique sous-jacent prend de l’expansion
•     les taux d’intérêt. Si les gouvernements ont été en mesure d’assumer une dette aussi élevée pendant si longtemps, c’est parce que les taux d’intérêt ont été si bas que l’économie a pu éviter les problèmes d’endettement.

De quoi aura l’air le profil d’endettement du Canada une fois que la COVID-19 aura été contrôlée ? Selon le Bureau du directeur parlementaire du budget (DPB), dans des conditions stables, la dette fédérale devrait en fait commencer à diminuer au milieu des années 2020, pour être entièrement épongée au début des années 2080.

Comment la situation peut-elle s’améliorer autant ? Eh bien il y a un peu de magie fiscale en jeu. D’un côté, les revenus du gouvernement tendent à augmenter au rythme de la croissance économique nominale, disons à raison de 4 % par année. De l’autre, la plupart des dépenses augmentent en fonction du taux d’inflation et de l’accroissement de la population, peut-être de 2,5 % annuellement. Du fait de cet écart de 1,5 point de pourcentage, la situation budgétaire peut se rétablir d’elle-même au fil du temps. De ce point de vue, la dette publique du Canada n’est pas seulement gérable, elle semble enviable.

Prenons toutefois un moment pour analyser les hypothèses sous-jacentes. Selon les projections, aucune récession ne viendra alourdir la dette et les gouvernements ne voudront pas réduire les impôts ni augmenter les dépenses. Or, en réalité, il y aura probablement cinq ou six récessions au cours de la période et les gouvernements voudront certainement dépenser de l’argent ou réduire les impôts lorsqu’ils dégageront, mathématiquement, des excédents. Ces projections relèvent donc de l’utopie.

Elles supposent en outre que les taux d’intérêt resteront bas. Ce sera probablement le cas, mais il ne faut pas exclure la possibilité qu’ils augmentent plus que prévu. Dans l’ensemble, les perspectives budgétaires du gouvernement fédéral ne sont pas aussi bonnes qu’elles le seraient dans des conditions stables, mais la situation sera sans doute gérable.

Certes, les Canadiens doivent être vigilants en matière d’endettement, mais ce n’est pas tant en raison des conséquences de la pandémie. D’autres facteurs sont en cause :

  • Le gouvernement fédéral en place semble disposé à élargir son empreinte d’une façon ou d’une autre, que ce soit par l’intermédiaire d’un régime d’assurance-médicaments universel, d’une prestation universelle pour la garde d’enfants, d’un soutien accru pour les personnes à faible revenu, etc. Aucune de ces initiatives n’est liée à la pandémie. Néanmoins, si elles étaient mises en place, la situation budgétaire du Canada pourrait être mise à mal, à moins que le gouvernement n’impose une hausse d’impôt. Là encore, les hausses d’impôt sont tout à fait envisageables au Canada, mais pas à cause de la pandémie.
  • Si les perspectives du Canada en matière de dette publique sont en théorie gérables, nous ne pouvons pas en dire autant des perspectives provinciales. Selon le DPB, bon nombre de provinces sont en grande difficulté. Étonnamment, en dépit de leurs lourdes dettes publiques, l’Ontario et le Québec sont théoriquement dans une position enviable, tout comme l’est la Colombie-Britannique. En revanche, l’Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador et d’autres petites provinces doivent augmenter considérablement leurs revenus ou réduire leurs dépenses pour redresser la situation.
  • Enfin, la dette privée au Canada est notoirement élevée. C’est tout particulièrement le cas du niveau d’endettement des ménages. La situation est sans doute gérable étant donné que les taux d’intérêt sont extrêmement faibles et que, pour l’essentiel, la dette est compensée par un actif immobilier. Le lourd endettement d’une population s’accompagne cependant d’une vulnérabilité inhérente, et il y a une limite à ne pas franchir.

De façon générale, il est peu probable qu’une crise de la dette éclate, mais le Canada est en moins bonne posture qu’avant la pandémie. À la marge, un endettement élevé signifie que le gouvernement a moins de marge pour lancer des initiatives, qu’il doit consacrer plus d’argent au service de la dette et qu’il a moins de munitions pour protéger l’économie contre d’éventuelles crises. De plus, le pays – et le reste monde, d’ailleurs – est plus vulnérable à la hausse des taux d’intérêt ou à un piètre rendement économique structurel aujourd’hui qu’il l’était avant la pandémie.

En théorie, la croissance économique au Canada pourrait devoir ralentir un tout petit peu sur le plan structurel en raison de la dette supplémentaire accumulée. Ne vous laissez pas tromper par le fait que le pays devra peut-être réaffecter jusqu’à 0,5 % de son PIB au remboursement de cette dette supplémentaire. Cela ne signifie pas que l’économie devra se replier de 0,5 % ni que sa croissance devra être inférieure de 0,5 % chaque année. Après tout, il y a des épargnants qui profitent de ces versements d’intérêts et qui injectent cet argent dans l’économie. S’appuyant sur les travaux de Reinhart et Rogoff, on peut imaginer que la dette supplémentaire pourrait amputer de 0,1 ou 0,2 point de pourcentage le taux de croissance durable – un résultat malheureux, mais pas catastrophique.

– Avec la contribution de Vivien Lee et de Kiki Oyerinde

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