Dans ce webinaire, les gestionnaires de portefeuille de RBC Global Asset Management (UK) Limited et de BlueBay Asset Management LLP présentent les aspects positifs et négatifs pris en considération dans nos perspectives pour les marchés émergents en 2021. Voici les sujets qui seront abordés :
- Analyse de la reprise en Chine et de ses répercussions sur les marchés émergents
- Investir dans un contexte de restructuration de la dette souveraine
- Est-ce enfin au tour des marchés émergents locaux de briller ?
- Critères ESG et ME : sont-ils vraiment incompatibles ou peuvent-ils coexister ?
Durée : 40 minutes 29 secondes
Transcription
Bonjour, tout le monde, ou bonsoir, aux participants d’outre-mer. Je m’appelle Kevin Dockrell. Je suis gestionnaire de portefeuille institutionnel à RBC Gestion mondiale d’actifs. Je vous remercie d’être avec nous pour ce webinaire sur les perspectives des marchés émergents de l’hiver 2021, intitulé Vents de face ou vents arrière.
À titre informatif, RBC Gestion mondiale d’actifs gère des actifs de plus de 390 milliards de dollars et se compose de 23 équipes des placements spécialisées, réparties à l’échelle mondiale. Vous pourrez sans doute constater aujourd’hui toute l’ampleur de notre expérience et de notre savoir-faire dans le domaine des marchés émergents. Notre société gère en fait plus de 32 milliards de dollars d’actions et de titres à revenu fixe des marchés émergents.
Nous avons la chance d’accueillir aujourd’hui des représentants de nos équipes des actions et des titres de créance des marchés émergents. Nos conférenciers sont Polina Kurdyavko, associée et chef, Titres de créance de marchés émergents, et première gestionnaire de portefeuille, BlueBay Asset Management ; Laurence Bensafi, gestionnaire de portefeuille et chef déléguée, Actions, Marchés émergents, RBC Gestion mondiale d’actifs ; Mihai Florian, premier gestionnaire de portefeuille, BlueBay Asset Management ; et Richard Farrell, gestionnaire de portefeuille, Actions, Marchés émergents, RBC Gestion mondiale d’actifs. Avant de commencer, voyons quelques questions pratiques. D’abord, comme vous pouvez le voir, nous présentons le webinaire à partir de nos bureaux à domicile. Alors, merci de faire preuve d’indulgence en cas de problème de connexion ou de technologie. Excusez-nous à l’avance si nous tentons de parler à micro fermé et pour toute apparition impromptue à l’écran d’un enfant, d’un chien, d’un chat ou autre dans les 30 ou 40 prochaines minutes.
Je veux aussi inviter les gens qui nous écoutent à poser leurs questions au fur et à mesure. La marche à suivre pour ce faire devrait maintenant s’afficher à l’écran. Nous avons réservé beaucoup de temps pour les questions à la fin, et ferons tout notre possible pour répondre au plus grand nombre de questions possible au fur et à mesure. Sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet en posant une question à nos invités. L’année 2020 ne ressemble à aucune autre, et les marchés émergents n’ont pas échappé aux fluctuations observées, tant à la baisse qu’à la hausse. Que retenez-vous principalement de cette année tumultueuse et en quoi influence-t-elle vos perspectives des marchés pour 2021 ? Polina, je vous invite à commencer.
Merci beaucoup, Kevin. Je suis ravie de me joindre virtuellement à vous et à mes collègues. Les titres de créance des marchés émergents, ou plutôt les pays émergents ne sont pas sortis de l’auberge concernant la COVID-19, mais à notre avis, la reprise économique des marchés émergents s’est dissociée de la gestion de la COVID-19 en 2020.
L’an passé, les titres de créance des marchés émergents ont apporté bien des surprises aux investisseurs. Sur le plan fondamental, nous avons vu les marchés émergents s’endetter moins que les marchés développés, leur ratio de la dette sur le PIB ayant augmenté de 9 % comparativement à 22 % du côté des marchés développés. Au moins une douzaine de pays émergents ont enregistré une croissance positive. Évidemment, la reprise la plus marquée a eu lieu en Chine.
En ce qui concerne les sociétés, nous avons eu droit à de belles surprises relativement aux taux de défaillance et de recouvrement. Les taux de défaillance des sociétés émettrices de titres de créance à rendement élevé s’établissent à moins de la moitié de ceux de leurs équivalents américains. Il est tout aussi intéressant d’observer la tendance des taux de recouvrement : ceux des titres de créance à rendement élevé en défaillance des marchés émergents représentent plus du double de ceux de leurs équivalents américains. En ce qui concerne 2021, à quelles surprises peut-on s’attendre cette année ? Selon nous, sur le plan des actifs liquides, les titres de créance en monnaie locale des marchés émergents pourraient surpasser leurs homologues en monnaie forte pour la première fois depuis dix ans. Cette opinion est confortée par des facteurs favorables aux titres en monnaie locale dans les marchés émergents. En particulier, les taux réels négatifs aux États-Unis, à leur point le plus bas depuis 30 ans, combinés à la dynamique positive du compte courant dans les principaux pays émergents agissent comme un aimant, attirant les capitaux dans les marchés locaux. Sans oublier, bien sûr, la dévaluation nominale de 50 % des devises des marchés émergents observée dans la dernière décennie, de sorte que les valorisations des titres en monnaie locale selon les taux réels semblent plus attrayantes, d’un point de vue relatif, qu’en monnaie forte.
Nous pensons que si cette tendance devait se confirmer, ce serait une réelle surprise pour les investisseurs des marchés émergents, étant donné leur attitude prudente quant à cette catégorie d’actif, qui a produit des rendements plutôt volatils et souvent sous-optimaux dans les dix dernières années.
Intéressant. Merci pour cette analyse descendante, Polina. Mihai, à quoi peut-on s’attendre, du point de vue ascendant, pour les sociétés ?
Merci, Kevin. Selon notre analyse, il appert que les sociétés des marchés émergents ont emprunté des sommes substantielles sur les marchés de prêts syndiqués privés et publics. Alors que les volumes mondiaux de prêts syndiqués ont diminué de 2019 à 2020, les montants d’euro-obligations émises sur les marchés publics ont augmenté d’environ 30 % sur un an.
Quant au secteur bancaire des marchés émergents, il s’est révélé bien plus résilient que durant les crises précédentes, tant à l’échelle locale et régionale que pour les institutions financières en général. Cette résilience combinée à l’aide gouvernementale a fait en sorte que les marchés émergents disposent d’un bon accès au crédit.
Au deuxième semestre de 2020, les banques ont commencé à augmenter leurs provisions pour pertes sur prêts non productifs, principalement en raison du rendement observé dans leurs portefeuilles de prêts, mais dans l’absolu, les provisions demeurent peu élevées. Un certain nombre de sociétés des marchés émergents connaîtront sans doute des situations de crise et de restructuration, mais le ratio de défaillance global devrait rester modéré en 2021.
Les régions les moins touchées seront sans doute l’Asie, qui, du point de vue des marchés, devrait se redresser la première, suivie de l’Europe centrale et orientale, du Moyen-Orient et de l’Afrique, tandis que les ratios de défaillance en Amérique latine, actuellement inférieurs à 10 %, risquent d’atteindre un sommet du côté des sociétés. Globalement, dans la continuité de 2020, nous prévoyons en 2021 une diminution de l’intérêt pour le crédit de la part du secteur bancaire et une augmentation du capital provenant des marchés de crédit publics et privés. Nous anticipons une évolution en faveur du crédit privé, et les investisseurs pourraient privilégier les structures de capital immobilisé dans leur quête incessante de rendement.
Merci, Mihai. Toujours dans le domaine de la structure de capital des sociétés, mais concernant les actions plutôt que les titres de créance, Laurence, avez-vous quelque chose à ajouter ?
Oui. Merci, Kevin. Je confirme que 2020 a été une année hors du commun, qui a offert, en fin de compte, un excellent rendement du côté des actions des marchés émergents, en hausse de quelque 18 %, un résultat supérieur à celui des actions des marchés développés. Je pense que les annonces sur l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 en novembre 2020, ainsi que l’élection de M. Biden aux États-Unis, qui permet d’espérer une meilleure relation avec la Chine et d’imposantes mesures de relance économique, ont vraiment changé la donne pour les actions des marchés émergents.
Après dix ans de rendement inférieur, on peut s’attendre à voir les marchés émergents surpasser les marchés développés sous l’effet d’un écart de croissance économique favorable et de la dépréciation du dollar américain, qui ont été les deux principaux facteurs de rendement des actions dans les dernières années. À propos des catégories d’actif en tant que telles, nous verrons sans doute certains secteurs qui tirent de l’arrière, en général cycliques, comme la finance, les matières et les produits industriels, faire du rattrapage.
Mais ce n’est pas sans risque. Le déploiement des vaccins pourrait être lent dans les marchés émergents, et les marchés développés feront sans doute mieux sur ce plan. D’autre part, les marchés se sont déjà très bien comportés cette année, offrant un rendement d’environ 7 %. De plus, les valorisations sont moins intéressantes que d’habitude. Les marchés se situent actuellement bien au-dessus de leur médiane à long terme et la reprise semble un peu excessive après une remontée de 80 % par rapport au creux de mars 2020.
On a observé des afflux massifs de capitaux dans cette catégorie d’actif au cours des trois derniers mois, y compris, la semaine dernière, le plus gros afflux hebdomadaire jamais vu, à près de 8 milliards de dollars. La surpondération des actions des marchés émergents fait consensus, ce qui m’inquiète toujours, même si le potentiel de rendement supérieur des marchés émergents demeure élevé. Je pense qu’il y a un risque de correction à court terme, car les attentes sont très élevées, surtout concernant la croissance du PIB, compte tenu des restrictions et mesures de confinement encore en vigueur dans bien des pays. De plus, le marché est demeuré très restreint. Dans l’ensemble, je suis optimiste pour 2021, mais à court terme, une certaine volatilité reste possible, Kevin.
Merci, Laurence. Vous avez mentionné l’incidence de l’élection américaine et de la victoire de Joe Biden, un sujet brûlant d’actualité, puisque l’investiture aura lieu demain. Le consensus semble être qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les marchés émergents. Richard, est-ce que vous partagez cet avis ? Ou avez-vous quelque chose à ajouter là-dessus ?
Oui, bien sûr. Du point de vue des actions des marchés émergents, la relation sino-américaine revêt une grande importance. La Chine représente maintenant 40 % de notre référence et à mon sens, quand on pense à cette relation très axée sur les tarifs douaniers, les sanctions imposées aux entreprises et aux particuliers chinois, et les restrictions à l’investissement dans les sociétés chinoises, nous sommes effectivement d’avis qu’avec l’administration Biden, le risque de détérioration est bien moindre. Cela dit, ces mesures contre la Chine transcendaient les partis, c’était l’un des rares dossiers bipartites aux États-Unis. Donc, nous n’anticipons pas de réduction importante de ces tarifs et sanctions à court terme. Nous pensons qu’il serait difficile pour M. Biden de les réduire sans paraître faible dans les premiers jours de sa présidence.
L’aspect positif réside davantage dans le fait que les démocrates ont pris les commandes au Sénat. Actuellement, Mme Yellen, la future secrétaire au Trésor, évoque des mesures de stimulation de l’ordre de 1,9 billion de dollars. De notre point de vue, il s’ensuivra une augmentation marquée du déficit budgétaire aux États-Unis ou le maintien d’un déficit budgétaire élevé, ce qui nuira au dollar américain et donc, favorisera les marchés émergents, surtout les titres de valeur et les pays axés sur les marchandises. Enfin, je pense que si ces fonds de relance vont à des infrastructures vertes, ce qu’on appelle le « Green New Deal », cela pourrait s’avérer très positifs pour la Chine et la Corée en particulier, qui sont des chefs de file mondiaux dans la fabrication de technologies éoliennes, solaires et de batterie. Donc, cela pourrait être très favorable aussi.
Je dois dire aussi que du point de vue des titres à revenu fixe, et c’est encore plus vrai que du côté des actions, l’éventail de mesures budgétaires et monétaires est essentiel. Et je suis d’accord avec Richard pour dire que les décideurs américains mettront tout en œuvre pour veiller au maintien d’une politique accommodante d’ici l’apparition de signes évidents et durables d’une reprise de la croissance. Ce sont des conditions idéales pour les marchés émergents.
Par contre, en ce qui concerne la relation sino-américaine, il y aura sans doute moins de fils Twitter sur le sujet, mais les tensions sous-jacentes demeurent. À notre avis, les sanctions étaient volontairement vagues, peut-être pour décourager des investissements plus importants en Chine. Nous pensons donc que 2021 sera une année charnière où il faudra surveiller les négociations entre les deux puissances pour déterminer dans quelle mesure les deux pays peuvent s’entendre et réduire un peu la tension, les pressions qu’exercent les sanctions.
Bien. Dans un autre ordre d’idées, on a parlé un peu tout à l’heure de politiques budgétaire et monétaire. De toute évidence, un secteur sera beaucoup touché par ces changements, celui des marchés des changes. Les devises des marchés émergents ont pour le moins donné du fil à retordre à bien des investisseurs, dont bon nombre ont enregistré de piètres performances sur les marchés locaux des pays émergents. Compte tenu du nombre de faux départs que nous avons connus dans les dernières années, avons-nous atteint un point où les devises des marchés émergents doivent désormais être vues plus comme un avantage que comme inconvénient ? Richard, je sais que vous avez travaillé un peu dans ce domaine. Je vous invite donc à répondre le premier à cette question.
Oui, bien sûr. Du point de vue des actions, nous surveillons surtout les devises d’Asie du Nord simplement parce qu’à elles seules, la Chine, la Corée et Taïwan représentent plus de 60 % de notre référence. Ces trois devises ont été étonnamment solides l’an dernier, chacune en hausse de plus de 5 % par rapport au dollar américain, tout le contraire des autres – de la plupart des autres devises des marchés émergents.
À l’avenir, nous continuons de penser que malgré leur valorisation très élevée, le won, le renminbi et le dollar taïwanais resteront en bonne position, et ce, grâce à des taux réels positifs, surtout en Chine. Nous avons observé une importante augmentation des excédents courants de ces pays et en outre, leurs déficits budgétaires sont relativement faibles par rapport aux États-Unis et aux autres pays émergents. Quant aux autres devises, je laisse à Polina le soin de vous en parler, puisqu’ils représentent un volet important de l’univers des titres de créance des marchés émergents.
Merci, Richard. J’ajouterai que généralement et historiquement, il y a corrélation entre le rendement des devises et la croissance. Et bien entendu, c’est dans les pays où la croissance est la plus forte qu’on peut s’attendre aux meilleurs rendements des devises. Donc, la région de l’Asie se démarque à cet égard. Par ailleurs, pour ce qui est des autres devises des marchés émergents, c’est plus souvent la crainte liée au rendement passé qui réfrène les investisseurs que l’incertitude liée à l’avenir, compte tenu des facteurs positifs mentionnés au tout début de la présentation. Quant à l’argument des taux réels, il s’applique autant dans toutes les économies émergentes, pas seulement en Asie.
À propos du rendement des devises des marchés émergents hors Asie, répétons que celles de l’Amérique latine, de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique ont eu des rendements très décevants depuis dix ans, enregistrant une dévaluation nominale de plus de 50 %.
Nous estimons que le marché devrait offrir un bon rendement du côté des titres en devises locales. Évidemment, la question de ce qui pourrait lui nuire se pose. Premièrement, un revirement plus rapide de la politique monétaire américaine ; je connais bien des investisseurs qui craignent que le scénario de 2018 se reproduise cette année. À notre avis, la croissance est beaucoup trop faible pour que la Réserve fédérale se permette de durcir le ton. Deuxièmement, des scénarios particuliers. Si un pays est considéré comme assez important par rapport aux autres, par exemple l’Afrique du Sud, c’est là qu’on risque de voir une devise locale afficher une performance très inférieure, dans ce cas en particulier. La seule différence notable que je peux citer entre maintenant et il y a dix ans, c’est une présence bien plus marquée des collectivités des marchés locaux, qui sont des acheteurs fidèles de titres de créance en devises locales.
Merci, Polina. Mihai, vous vous intéressez davantage aux devises fortes sur les marchés liquides des prêts, mais que pensez-vous du risque de change dans le contexte des placements que vous examinez ?
Oui, Kevin. Pour ce qui est des titres de créance de sociétés, quand nous examinons cette catégorie d’actif, nous nous concentrons surtout sur le risque de crédit sous-jacent, car en fin de compte, même pour les plus gros emprunteurs, dans les marchés émergents, la liquidité est limitée pour les titres de créance en monnaie locale. Qui plus est, nous avons constaté que la monnaie locale constitue un élément de risque additionnel pour les placements en titres de créance de sociétés des marchés émergents, et qu’une longue période de conservation nuira généralement au rendement.
Les sociétés des marchés émergents doivent composer avec une dévaluation de leurs devises locales, sans doute depuis une vingtaine ou une trentaine d’années. Or, les sociétés comme les secteurs s’y sont adaptés. Par exemple, dans le secteur de l’infrastructure, nous observons que la plupart des contrats sous-jacents portant sur des ponts ou des hôpitaux sont en monnaie forte. Du côté des sociétés de télécommunications, même si leurs revenus sont en devises locales, nous constatons qu’elles subissent presque immédiatement toute dévaluation de la devise locale par rapport au dollar ou à l’euro, sur une base quasi hebdomadaire.
Bien. Polina, voudriez-vous ajouter quelque chose à ce sujet ?
Je pense que l’essentiel à retenir pour comprendre la perte de valeur que peut créer la devise dans les bilans de société réside dans le rythme de la dévaluation. Comme Mihai l’a mentionné, la plupart des entreprises peuvent gérer une dévaluation graduelle. Par contre, une dévaluation trois ou quatre fois plus prononcée créera un cycle de défaillance différent. Le principal changement survenu sur les marchés émergents dans la dernière décennie a été l’adoption d’un éventail de politiques plus traditionnelles, alors que de nombreux pays instauraient un régime de changes flottants précisément pour éviter ce qui s’est produit en Asie en 1997-1998.
Bien. Merci. Nous recevons déjà de nombreuses questions de l’auditoire. Nous y répondrons très bientôt. Et nous aurons aussi beaucoup de temps pour d’autres questions, alors n’hésitez pas à utiliser le clavardage. J’ai une dernière question à poser. Nous avons observé un intérêt de plus en plus marqué et généralisé pour les critères ESG dans le secteur de la gestion d’actifs ces dernières années. Je présume que les investisseurs n’associent pas d’emblée les critères ESG aux placements dans les marchés émergents. Laurence, ces deux aspects peuvent-ils aller de pair ?
J’ai envie de dire que c’est intéressant, car c’est quelque chose à quoi nous, à RBC, avons toujours fait attention, dans la mesure où nous estimons qu’une société dont les parties concernées sont les salariés, les actionnaires minoritaires ou l’environnement [est] une société qui devrait à l’avenir être meilleure que celles qui ne s’embarrassent pas de principes. Si cela peut être utile à court terme, c’est préjudiciable à long terme.
Je pense que ce point de vue gagne en popularité, et qu’en conséquence, les sociétés accentuent leurs efforts pour s’améliorer sur les questions ESG dans tous les pays et secteurs des marchés émergents. Un pays comme la Corée en est probablement un très bon exemple, et plutôt inattendu, je pense. Même si certaines entreprises sont potentiellement des chefs de file mondiaux, le marché boursier du pays a toujours été l’un des moins chers dans la catégorie d’actif, en raison d’une gouvernance d’entreprise déficiente et des mauvais rapports avec les salariés.
Les entreprises coréennes, sous la pression d’investisseurs comme nous, d’organismes de réglementation et de caisses de retraite, se sont restructurées, ont diversifié leur main-d’œuvre et font un meilleur suivi lorsqu’elles mettent l’accent sur la rentabilité plutôt que sur la part de marché. Elles ont également ciblé des domaines de croissance écologiques, comme la fabrication de véhicules électriques et de batteries pour ces véhicules.
Tous ces éléments ont aidé la Corée à être le pays le plus performant des marchés émergents en 2020, avec un gain de 42 %, les investisseurs internationaux ayant enfin commencé à s’intéresser au pays. Nous avons aussi observé une amélioration de la cote dans les évaluations. Il ne fait donc aucun doute que les questions ESG sont de plus en plus importantes, et que les pays et les entreprises qui y sont attentifs en sont récompensés.
Tout cela nous amène à penser que le mouvement continue de s’accélérer, et il est certain que c’est quelque chose que nous mentionnons systématiquement lorsque nous échangeons avec la direction d’une entreprise. Nous évoquons aussi régulièrement, par exemple, la diversité, qui est un sujet que la direction était toujours surprise de nous entendre aborder dans le passé. Mais ce qui nous apparaît clairement depuis quelque temps, c’est qu’ils s’y intéressent tous et apportent toujours des réponses très convaincantes sur la façon dont ils peuvent améliorer la diversité, par exemple, au niveau du conseil d’administration ou de la direction. Ces changements s’opèrent en ce moment même dans les marchés émergents. Il reste évidemment beaucoup à faire pour être au niveau des marchés développés, mais cette évolution est très très favorable pour nos pays.
Merci, Laurence. Polina, je pense qu’on peut dire sans se tromper que les actionnaires ont toujours plus pris en compte les questions ESG que les porteurs d’obligations. Est-ce juste ? Ou bien, est-ce que quelque chose change au fil du temps ?
Contrairement à ce que l’on croit souvent, la volonté de prendre des engagements tend à être plutôt marquée lorsque l’accès aux capitaux est limité. Or, l’accès aux capitaux est plus limité sur le plan de la dette pour les marchés émergents que les marchés développés.
L’an dernier, en particulier, nous avons été agréablement surpris du volume et de la vitesse des engagements pris par les gouvernements de certains pays émergents. Si on prend le Brésil pour exemple, le gouverneur de la banque centrale n’a pas mis plus de deux semaines à réagir à l’expression de nos préoccupations quant aux risques de déforestation dans le pays. Et de fait, nous avons pu, en quelques mois à peine et avec l’appui du Parlement européen, faire interdire temporairement la déforestation.
Même en ce qui concerne des entités plus contestées, comme certaines sociétés minières exerçant des activités en Afrique subsaharienne, nous avons pu avoir des échanges téléphoniques de deux ou trois heures avec leur PDG pour discuter de droits de la personne et de leurs initiatives pour améliorer les choses. Dès lors, si on ne peut nier que le règlement de certaines questions ESG pose des difficultés, nous pensons que la sensibilisation à ces questions et la volonté de s’engager à trouver des solutions ont énormément progressé.
Sur le marché des titres à revenu fixe, nous avons également observé une croissance monumentale des obligations vertes et des obligations sociales, et… il s’agit d’un marché qui exige déjà des évaluations beaucoup plus strictes que le reste du marché des titres à revenu fixe. Et nous sommes d’avis que cette tendance ne peut normalement que se poursuivre. Dernier point, et non des moindres, nous aimerions aussi voir des améliorations dans des domaines comme la divulgation d’information ou la transparence. En particulier de la part de certaines sociétés chinoises.
Pour faire suite à ce que disait Polina, nous constatons effectivement que les sociétés bougent à l’égard des critères ESG. Et leur volonté de s’engager est totale lorsque l’accès à des capitaux est on ne peut plus limité.
Pour ce qui est des titres de créance de sociétés, nous avons remarqué qu’il existe une forte corrélation entre la qualité du crédit et l’existence d’un cadre et de politiques robustes en matière d’ESG parmi les emprunteurs sous-jacents. Cette corrélation est bien sûr encore plus importante pour toute stratégie liquide fondée sur une démarche d’achats à long terme, où le risque inhérent de perte de valeur permanente du capital est en fin de compte notre principal souci.
Nous pensons que nous pouvons avoir une influence sur un certain nombre de facteurs lorsque nous avons une relation plus directe et plus étroite avec une société. Et il existe un certain nombre de situations et d’exemples où les prêteurs peuvent influer de façon positive sur le comportement des emprunteurs et des émetteurs.
Pour vous donner quelques exemples, nous sommes intervenus comme prêteur auprès d’une importante société de service public, que nous avons réussi à convaincre de renoncer à son carburant lourd au profit du gaz. Dans un autre cas, nous avons introduit les normes d’information internationales chez les emprunteurs locaux sous-jacents.
Excellent. Merci, Mihai, et merci à tous pour vos points de vue. Il est temps à présent de répondre à certaines questions de l’auditoire. Et heureusement, nous en avons déjà reçu plusieurs. Cela dit, vous avez encore le temps de nous envoyer des questions. Je pense que la première question s’adresse plutôt à Polina. Un certain nombre d’États ont retenu l’attention en restructurant leur dette en 2020, par exemple, l’Argentine, l’Équateur, etc. Vous attendez-vous à voir ce mouvement se poursuivre cette année ? Ou bien ces événements étaient-ils ponctuels par nature ?
Merci, Kevin. Malgré le risque extrême ou… plus élevé d’un… taux de défaut accru, comparativement à, disons, il y a deux ou trois ans, nous aurions tendance à prédire une baisse sensible du taux de défaillance d’États dans les marchés émergents en 2021 par rapport à 2020. À vrai dire, nous nous attendons à une baisse de plus de 50 %.
Une des principales raisons à cela tient aux pays qui ont fait défaut. Malheureusement, des pays comme l’Argentine ou l’Équateur sont des pays que l’on qualifie souvent de mauvais payeurs chroniques, et non sans raison.
Maintenant, en ce qui concerne 2021 et les autres pays à haut rendement des marchés émergents susceptibles de connaître des difficultés, on observe que la discipline au chapitre du service de la dette est beaucoup plus forte dans les autres pays des marchés émergents que dans les [deux] pays en question, où je dirais que la COVID a été un des facteurs ayant conduit à la restructuration de la dette, mais certainement pas un des facteurs principaux. Et on peut s’attendre à ce que les prévisions de défaut et de recouvrement soient dictées par la forme de la reprise économique et les politiques mises en œuvre. Cela dit, ce que nous voyons jusqu’ici laisse croire que les pays qui ont le plus de risques d’être touchés, étant donné leur niveau d’endettement, sont aussi les pays qui sont vraiment désireux de mettre en œuvre l’ensemble des politiques traditionnelles et de collaborer avec les autorités, comme le FMI, pour améliorer leur situation financière. En ce sens, nous avons tendance à penser que les chiffres, sur le plan des taux de défaut, seront nettement inférieurs cette année.
Merci. Nous avons une autre question à propos de la Chine. Compte tenu de vos commentaires précédents, Richard, je vous la passe. La question porte sur la réglementation du secteur technologique en Chine. Les médias se font de plus en plus l’écho de ce risque. Quelle incidence cela a-t-il sur votre réflexion à l’égard de ce secteur ?
Ouais ! C’est une question que me posent très souvent les clients en ce moment, essentiellement depuis le blocage du premier appel public à l’épargne d’Ant Group l’an dernier et l’intensification des rumeurs concernant une prochaine réglementation anti-monopole en Chine.
Pour commencer, je dirais qu’il me semble important de distinguer la question de l’entrée en bourse d’Ant Group du cadre réglementaire général. L’entrée en bourse d’Ant… je pense que ce n’est que lorsqu’ils ont annoncé leur projet de premier appel public à l’épargne que les autorités de réglementation ont pris conscience que plus de 30 % des prêts à la consommation étaient accordés par l’intermédiaire de la plateforme Ant. Et, selon ce que je comprends, la raison pour laquelle ils ont pris cette décision tient essentiellement à un souci de stabilité financière, plutôt qu’à toute autre chose. Les autorités exigent à présent que les entreprises de technologie financière assument 20 % du risque de crédit lié aux prêts qu’elles distribuent, au lieu de n’agir que comme simples plateformes. Et cela aura de graves répercussions pour le secteur des technologies financières en général.
Ce que nous avons observé depuis, c’est une profusion de rumeurs à propos d’une réglementation anti-monopole à venir. Et j’ai le sentiment que cela vise en réalité les deux géants technologiques chinois que sont Alibaba et Tencent. Je pense que l’on peut s’attendre à une réglementation visant par exemple l’acquisition de petites entreprises concurrentes. Un autre problème touche l’exclusivité qu’exigent Alibaba ou Tencent de leurs fournisseurs, qui doivent vendre uniquement sur leur plateforme. Le fait qu’Alibaba et Tencent détiennent des participations dans ces sociétés pose également problème. Nous nous attendons donc effectivement à une réglementation à ce propos, essentiellement dans le but de réduire la position monopolistique de ces deux acteurs dans le marché.
Selon nous, ces sociétés restent de très robustes entreprises de grande qualité. Nous pensons toutefois que leur croissance, même si elle se poursuit, ralentira en conséquence ; c’est ce que nous attendons de la réglementation à venir.
Bien. Merci. Merci, Richard. Une autre question à propos d’un pays en particulier. Quel est le point de vue de BlueBay sur la Turquie, après les changements récemment survenus dans l’équipe des décideurs économiques ? Comme je pense que cette question s’adresse à BlueBay, vous pouvez peut-être y répondre, Polina.
Merci, Kevin. En un mot, optimiste. Comme vous le savez, la Turquie est un pays qui connaît une très bonne situation économique en ce qui concerne ses voisins, en ce qui concerne la nature axée sur les échanges de son économie.
Toutefois, la plus grosse difficulté de la Turquie a toujours été l’absence d’un ensemble de politiques traditionnelles. Aussi le changement de gouverneur nous semble-t-il très encourageant. Nous trouvons très encourageant de voir se dessiner une nouvelle approche, une approche plus traditionnelle. Pour nous, cela justifie notre optimisme, tant et aussi longtemps que cette approche est suivie. Nous avons également modifié nos positions en Turquie après cette annonce. Nous y avons augmenté nos placements et comptons nous y tenir tant que nous observerons la mise en œuvre de mesures traditionnelles.
Merci. Nous avons une autre question, je pense ; laissez-moi juste le temps de la lire. La divergence des évaluations a atteint des niveaux extrêmes du point de vue des pays, des secteurs et des monnaies en 2020. Quelles sortes d’occasions cette situation a-t-elle créées ? Et vous êtes-vous sentis plus craintifs par rapport aux évaluations ? Je pense que cette question touche plutôt les actions ; donc, Laurence, la parole est à vous.
Avec plaisir. Merci, Kevin. Absolument. Je pense que nous avons connu une des plus vastes dispersions jamais observées sur le plan du rendement entre les pays, les secteurs, les styles et les monnaies en 2020. Cela découle en réalité de ce que l’on a appelé une reprise en K, où l’on a vu la COVID faire des gagnants et des perdants. Cela signifie qu’à présent, certains pays et secteurs des marchés émergents sont plus chers qu’ils ne l’ont jamais été, tandis que d’autres sont meilleur marché que jamais. Dès lors, si l’on pense que la crise sanitaire finira, on ne sait pas quand, mais dans un avenir proche, par prendre fin, il n’y a pas de raison pour que cette importante divergence persiste. J’ai tendance à penser que certains retardataires rattraperont leur retard.
Si on regarde les pays, l’un de ceux qui se distinguent est Taïwan. Il semble très cher ; à vrai dire, plus cher qu’il ne l’a jamais été. La Chine est aussi proche de ce niveau. Et de façon générale, les marchés émergents ne sont pas si bon marché. Mais en réalité, beaucoup de pays bénéficient d’évaluations très intéressantes. Je citerais en particulier le Chili, l’Indonésie, le Mexique et l’Afrique du Sud, qui sont très bon marché en ce moment et pourraient présenter des perspectives de croissance forte. Et ils pourraient rebondir dans les prochains mois, surtout avec l’aide de leur monnaie, qui pourrait faire mieux.
Il est intéressant de souligner que la Corée, que j’ai mentionnée précédemment et qui était très peu chère auparavant, a fait l’objet d’une forte réévaluation et se négocie aujourd’hui au-dessus de sa médiane à long terme. Mais je dirais qu’elle l’a mérité, et que la réévaluation pourrait se poursuivre. Il en va de même sur le plan sectoriel. Les secteurs des soins de santé, de la consommation discrétionnaire, de la technologie de l’information, des services aux consommateurs et de la consommation de base semblent tous très chers. À l’opposé, je citerais le secteur de la finance. Même s’il s’est vraiment éloigné de ses creux, il reste très bon marché, tout comme le secteur de l’énergie, malgré la remontée du baril de Brent à 55 $.
Toujours très attrayant sur le plan de l’évaluation. Et enfin, les actions axées sur la valeur sont au plus bas ici depuis leur record d’il y a 20 ans, comparativement aux actions de croissance, et pourraient commencer à bien se comporter et s’améliorer dans les mois à venir.
On le voit, les marchés émergents offrent des quantités d’occasions. À noter que, malgré le très solide rendement que j’évoquais plus tôt en 2020, seule une poignée de pays a contribué à ce rendement, à savoir la Corée, Taïwan, la Chine et l’Inde. Plus de 20 pays sont toujours très en dessous de leur niveau d’avant la COVID, nombre d’entre eux affichant toujours un recul de 15 %, 20 % ou 25 %. La catégorie d’actif offre donc également des tas d’occasions.
Excellent. Nous avons le temps, je pense, de répondre à une dernière question. Et cette dernière question est plutôt longue, aussi je vous demande un peu de patience. C’est comme si on avait en réalité trois ou quatre questions en une.
L’inflation a augmenté dans certains pays émergents, pas tous, notamment du fait de la progression des prix de l’alimentation et peut-être aussi de l’énergie. Quel est le risque, selon vous, de voir l’inflation augmenter encore ? Pensez-vous que cela pourrait avoir des effets aggravants dans certains pays ? Si oui, lesquels ? Pensez-vous qu’il pourrait y avoir des retombées sur les marchés de titres de créance locaux et les politiques monétaires locales ? Polina est peut-être la mieux placée pour nous faire part de ses réflexions sur le risque d’inflation dans les marchés émergents.
Certainement. Lorsque l’on parle d’inflation, on doit tenir compte de trois variables. Premièrement, la tendance de l’inflation. Deuxièmement, la réaction des autorités des marchés émergents au problème de l’inflation. Et troisièmement, la réaction des autorités des marchés développés à la menace de l’inflation. La tendance est à l’heure actuelle légèrement à la hausse, et vous pouviez vous y attendre. Toutefois, si vous pensez à la réaction des autorités dans les marchés émergents, ou plutôt en ce qui concerne les marchés émergents, et si vous observez la forme des courbes, beaucoup d’entre elles sont orientées à la hausse en réponse à la lente progression de l’inflation.
La question, en ce qui concerne l’inflation dans les marchés émergents, est de savoir à partir de quand elle devient un problème. Rappelons-nous, il y a 40 ans, lorsque nous avons traversé une période d’hyperinflation. Combien de temps a-t-il fallu pour qu’un problème d’inflation se transforme en problème d’hyperinflation et finisse par déclencher une réaction énergique des autorités ? La dernière fois, la situation a duré à peu près de la fin des années 1960, ou du milieu des années 1960, à la fin des années 1970. Il a fallu près de 15 ans pour que l’hyperinflation devienne un problème. Ce que je veux dire, ce n’est pas que nous attendrons aussi longtemps cette fois-ci, mais qu’il y a un délai entre le moment où l’inflation découlant de la bonne santé de l’économie et de la reprise se transforme en problème d’hyperinflation, et que nous n’en sommes pas encore là.
Dernier point et non des moindres, si vous vous intéressez à la réaction des autorités des marchés développés, sachez que celles-ci veulent une inflation forte. En fait, ils… nous pensons qu’ils attendent en fait probablement encore un peu avant d’accroître les taux, même sur fond de légère progression de l’inflation, parce qu’il est sain d’avoir une inflation faible. L’inflation ne nous semble pas menaçante lorsqu’il est question de reprise économique réelle. En résumé, nous surveillons les menaces d’inflation, mais nous ne pensons pas que l’inflation jouera réellement un rôle moteur pour les actifs à risque cette année.
Merci, Polina. Une dernière question, que, je l’espère, nous pouvons encore caser. Comment la « guerre des puces » entre la Chine et les États-Unis évoluera-t-elle sous la présidence de Joe Biden ? La Chine peut-elle se doter d’une industrie des semi-conducteurs totalement indépendante ? Quelqu’un veut-il nous faire part de ses réflexions à ce sujet ?
Oui, bien sûr. Je peux y répondre. C’est une question sur laquelle nous nous sommes penchés. SMIC est le principal fabricant chinois de puces. Et bien évidemment, en tant que société d’État, l’entreprise s’efforce de développer sa propre industrie et sa propre technologie.
Pour le moment, nous estimons que SMIC a environ quatre ou cinq ans de retard, et qu’il lui est très difficile de rattraper des entreprises comme TSMC sur le plan de la fabrication ou comme ARM sur le plan de la conception sans utiliser les technologies américaines actuelles, qui lui sont interdites. Nous en avons vu les effets avec Huawei, contrainte d’abandonner le secteur des téléphones intelligents, car il lui est impossible de se procurer des nanopuces évoluées à basse consommation.
Donc, pour répondre brièvement, je pense qu’il est très difficile d’imaginer que la Chine sera capable d’y arriver si l’administration Biden ne lève pas les sanctions, notamment en ce qui a trait à l’exportation par les sociétés technologiques américaines des biens d’équipement et logiciels indispensables pour lui permettre de développer des nanopuces plus petites à l’avenir.
Merci. Bien. Il est hélas temps de conclure, alors même que j’adorerais poursuivre cette discussion et répondre à toutes les questions restantes.
Il me reste à remercier Polina, Laurence, Mihai et Richard pour leurs commentaires très enrichissants. J’aimerais aussi tous vous remercier pour votre participation, en exprimant une gratitude particulière à celles et ceux qui nous ont envoyé des questions. Et encore une fois, je vous prie de m’excuser pour ne pas avoir pu répondre à toutes.
J’espère que notre analyse des nombreux facteurs qui façonnent l’univers du placement dans les marchés émergents aujourd’hui vous aura intéressés. Comme toujours, vous pouvez continuer de vous informer grâce au leadership avisé et aux événements de RBC Gestion mondiale d’actifs et de BlueBay Asset Management. Nous ferons parvenir à tous les participants un courriel de suivi contenant des liens vers certains documents supplémentaires qui, nous l’espérons, vous seront utiles.
Enfin, n’oubliez pas, avant de mettre fin à cette communication, d’évaluer le webinaire et de nous faire part de vos commentaires sous l’onglet ci-dessous. Voilà, c’est à peu près tout pour nous. Merci à tous et bonne fin de journée !
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