La volatilité a augmenté récemment, car plusieurs événements ont pesé sur la confiance des investisseurs. Comment avez-vous structuré les portefeuilles et quelle devrait être la priorité des investisseurs au cours des prochains mois ?
La volatilité des actions s’est considérablement accrue cet automne et au cours des derniers jours, l’augmentation du nombre de cas de COVID-19, l’incertitude entourant les élections aux États-Unis et l’absence de mesures de relance du Congrès ayant miné la confiance des investisseurs. Nous sommes d’avis que les fluctuations récentes des cours des actions sont le signe d’une consolidation s’inscrivant dans une tendance haussière générale. Par ailleurs, l’optimisme qui s’était manifesté au cours de l’été a diminué, et la confiance des investisseurs est maintenant plus favorable.
De plus, les marchés du crédit semblent s’être bien comportés tout au long de la dernière période d’aversion au risque et les banques centrales continuent d’injecter une abondance de liquidités, ce qui laisse croire qu’une baisse importante des cours des actions est peu probable. Notre opinion selon laquelle les actions devraient surpasser les obligations à moyen et à long terme demeure inchangée, compte tenu de la faiblesse des taux obligataires sur le plan historique et du niveau raisonnable des valorisations boursières à l’échelle mondiale.
Au cours des deux derniers mois, nous avons rehaussé la pondération des actions au détriment des titres à revenu fixe. Nous serions donc portés à chercher des occasions visant à augmenter l’exposition au risque de nos portefeuilles plutôt que de la diminuer.
La politique monétaire devrait rester accommodante, ce qui maintiendra les taux bas pendant plus longtemps. Comment structurez-vous vos portefeuilles compte tenu des perspectives actuelles ?
Le fait que les banques centrales continuent d’acheter de grandes quantités d’obligations et que les pressions inflationnistes restent faibles donne à penser que les taux obligataires se maintiendront à de bas niveaux. Nous prévoyons donc que les taux resteront plutôt stables au cours de la prochaine année. Le taux des obligations du Trésor américain à dix ans a oscillé entre 63 points de base et 70 points de base au cours du dernier mois, et il reste bien en deçà de notre estimation du point d’équilibre. Bien que le risque d’évaluation sur les marchés des titres à revenu fixe d’État soit très élevé, nous n’entrevoyons pas de catalyseurs pouvant faire bondir à court terme les taux obligataires.
Rendements des obligations du Trésor américain à 10 ans
Fourchette d’equilibre
Source: RBC GMA, RBC MC, au 30 septembre 2020
À moyen et à long terme, une augmentation graduelle des taux des obligations d’État se traduirait par des rendements globaux très faibles, voire légèrement négatifs, peut-être pendant de nombreuses années. Ce facteur a des répercussions importantes pour les investisseurs qui détiennent des obligations dans leur portefeuille, soit des rendements prévus plus faibles et un revenu moindre. En raison du contexte actuel de faibles taux d’intérêt, les investisseurs – en particulier ceux qui ont un profil plus prudent – devront évaluer si leurs portefeuilles sont structurés de façon à ce qu’ils puissent atteindre leurs objectifs de placement à long terme.
Parmi les moyens que nous avons utilisés pour modifier les portefeuilles en fonction de la conjoncture actuelle, mentionnons l’ajustement de la composition de l’actif et l’ajout de nouveaux fonds ou de nouvelles ressources lorsqu’ils deviennent disponibles. Cet été, nous avons augmenté notre pondération stratégique en actions afin d’accroître les rendements prévus et ainsi contrebalancer ceux des titres à revenu fixe. De plus, nous intégrons des actifs dont la corrélation avec les actions traditionnelles est relativement faible, ou des substituts d’obligations. Par exemple, l’ajout du Fonds immobilier canadien de base RBC à plusieurs portefeuilles l’automne dernier nous a permis d’investir directement dans l’immobilier. Les placements immobiliers directs constituent un élément de diversification utile pour les actions, en plus d’offrir des rendements en revenu supérieurs. Enfin, la perte de revenus liée à la chute des taux d’intérêt nominaux pourrait être contrebalancée en partie par notre recours à des stratégies de titres à revenu fixe à rendement supérieur et à d’autres instruments dont les taux de versement dépassent ceux des obligations d’État.
Il est important de ne pas perdre de vue les raisons pour lesquelles les investisseurs détiennent des obligations : revenu, diversification et liquidité. Les obligations continueront de jouer un rôle important dans les portefeuilles, mais les investisseurs qui les détiennent devront modifier la composition de cette catégorie d’actif pour tenir compte de l’évolution des taux d’intérêt et des rendements attendus.
L’économie mondiale et les marchés financiers doivent composer avec une deuxième vague de COVID-19. Quelles sont les répercussions du point de vue des portefeuilles ?
Alors que le début de la pandémie a suscité des mesures de relance budgétaire et monétaire massives, de même que l’imposition de fermetures, les mesures pour contrer la deuxième vague sont déployées avec moins d’urgence. Les gouvernements imposent des restrictions plus ciblées et ferment les entreprises situées dans les épicentres d’infection plutôt que de forcer des secteurs complets à interrompre leurs activités, comme ce fut le cas au début de l’année. Les conséquences économiques de la deuxième vague devraient donc s’avérer moins néfastes que celles de la première, et la reprise se poursuit, quoique plus lentement.
Cela dit, nous surveillons de près cet élément, de même que d’autres événements qui suscitent de la volatilité, comme l’élection aux États-Unis et les négociations en cours sur le Brexit. La volatilité demeurera un facteur persistant à mesure que ces scénarios se dérouleront et que les marchés absorberont leurs effets. Étant donné que l’incidence économique de la COVID-19 varie d’un pays à l’autre et que la volatilité pourrait s’intensifier, nous croyons que la diversification entre plusieurs régions continuera d’être importante pour les investisseurs.
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