L’économie mondiale présente des signes de stabilisation après avoir ralenti pendant près de deux années. Les indicateurs avancés de la croissance sont en train de marquer un creux (figure 1) et, même si le cycle économique est en effet avancé, les mesures traditionnelles du risque de récession au cours de l’année à venir sont moins élevées. Le ralentissement économique des deux dernières années s’explique en majeure partie par la faiblesse du secteur manufacturier résultant du protectionnisme et de son incidence sur la confiance des sociétés. Comme diverses menaces d’ordre macroéconomique ont diminué, la consommation est restée vigoureuse et les dépenses devraient continuer d’alimenter l’expansion.
Risques de baisse persistants, mais moindres
Un certain nombre de difficultés pourraient encore compromettre nos perspectives favorables, mais les risques de baisse ont sans doute diminué compte tenu des progrès réalisés à l’égard du Brexit, des échanges commerciaux et des mesures de relance en Chine. La probabilité d’un Brexit sans accord a diminué et les relations entre les États-Unis et la Chine se sont améliorées, les négociations étant en voie de déboucher sur la conclusion d’un accord partiel. À notre avis, les scénarios les plus sombres que nous craignions lors des trimestres précédents sont désormais moins susceptibles de se concrétiser.
Mesures de relance des banques centrales
L’économie bénéficie aussi du fait que des banques centrales ont assoupli leur politique monétaire depuis le début de l’année. La Réserve fédérale a réduit les taux à trois reprises depuis juillet et élargit encore une fois son bilan, achetant des obligations du Trésor à court terme d’une valeur de 60 milliards de dollars américains par mois. En Europe, la BCE a abaissé les taux, les faisant passer de -0,40 % à -0,50 %, et a aussi relancé un programme d’achats d’obligations de 20 milliards d’euros par mois. Plusieurs autres banques centrales mondiales ont aussi réduit les taux pour stimuler l’économie, et l’assouplissement généralisé des conditions financières devrait soutenir à la fois la croissance économique et l’appétit des investisseurs pour le risque.
Figure 1 : Indices mondiaux des directeurs des achats
Nota : Données au 29 novembre 2019. Sources : Haver Analytics, RBC GMA
Rebond des taux des obligations mondiales
Les taux des obligations ont touché un creux au cours de l’été et de l’automne de 2019, car la perspective d’une stabilisation ou d’une amélioration de la croissance économique a fait baisser la demande d’actifs jugés sûrs. Le taux des obligations américaines à dix ans a crû de façon irrégulière après avoir atteint un plancher de 1,45 % en septembre, mais il reste inférieur au niveau qui nous semble être le point d’équilibre (figure 2). Divers obstacles structurels freinent encore les taux d’intérêt réels (p. ex., la situation démographique et le changement des préférences pour l’épargne plutôt que les dépenses), mais si le pouls de l’économie s’accélère, les taux obligataires devraient continuer à grimper. Le cas échéant, les rendements seraient décevants pour les obligations d’État, en particulier à l’extérieur de l’Amérique du Nord.
Figure 2 : Taux des obligations du Trésor américain à 10 ans
Fourchette d’équilibre
Nota : Données au 29 november 2019. Les estimations de la juste valeur sont présentées à titre indicatif seulement. Des corrections sont toujours possibles et les valorisations ne limiteront pas le risque de dommages résultant de chocs systémiques. Il est impossible d’investir directement dans un indice non géré. Sources : RBC GMA, RBC MC
Le redressement des marchés boursiers est généralisé et mené par les secteurs sensibles à la conjoncture économique
Les actions mondiales ont connu en 2019 un redressement prononcé et généralisé annulant en grande partie leurs reculs subis en 2018. Les secteurs et les styles de placement sensibles à la conjoncture économique ont mené le bal dans la deuxième moitié de l’année. Depuis août 2019, les secteurs cycliques, comme celui de la finance, devancent les secteurs défensifs, et les titres de valeur surclassent les titres de croissance (figures 3 et 4). Dans le passé, un tel changement à la tête du marché a été suivi d’une amélioration de l’économie et d’une remontée soutenue des actifs à risque.
Figure 3 : Rendement relatif des actions de valeur et de croissance
Indice de valeur S&P 500 / indice de croissance S&P 500
Nota : Données au 29 novembre 2019. Sources : Bloomberg, RBC GMA
Figure 4 : Indice de la finance S&P 500
Niveau de l’indice et fermeté relative
Nota : Données au 29 novembre 2019. Sources : Bloomberg, RBC GMA
Les actions américaines ont dépassé leur juste valeur, mais d’autres marchés affichent des cours attrayants
Les rendements enregistrés jusqu’à présent en 2019 s’expliquent principalement par l’expansion des ratios, les investisseurs tablant sur un éventuel rebond de la croissance des bénéfices. L’indice S&P 500 a progressé de plus de 25 % cette année et se situe au-dessus de la juste valeur estimée par notre modèle, alors que la croissance des bénéfices a été nulle (figure 5). Comme les analystes croient que les bénéfices des sociétés devraient croître à un rythme relativement normal se situant entre 5 % et 10 %, il est raisonnable de penser que les rendements boursiers s’établiront entre 5 % et 10 % au cours de l’année à venir. Cependant, le dépassement de la juste valeur des actions américaines a historiquement été associé à une intensification de la volatilité et rend les actions vulnérables si la croissance des bénéfices ne se rétablit pas. Après une décennie de rendements inférieurs, les actions en Europe, en Asie et dans les marchés émergents continuent de se négocier en deçà de leur juste valeur (figure 6).
Figure 5 : Niveau d’équilibre du S&P 500*
Bénéfices et valorisations normalisés
Nota : Données au 29 novembre 2019. Source : RBC GMA
Figure 6 : MSCI Marchés émergents : niveau d’équilibre*
Valorisations et bénéfices normalisés
Nota : Données au 29 novembre 2019. Source : RBC GMA
* Les estimations de la juste valeur sont présentées à titre indicatif seulement. Des corrections sont toujours possibles et les valorisations ne limiteront pas le
risque de dommages résultant de chocs systémiques. Il est impossible d’investir directement dans un indice non géré.
Composition de l’actif – Hausse de la pondération des actions par rapport au trimestre précédent
À notre avis, l’économie poursuivra son expansion au cours de notre horizon de 12 mois et, dans ce contexte, nous nous attendons à ce que les actions surpassent les obligations. Même si certaines difficultés demeurent, nous sommes devenus plus optimistes à l’égard des actifs à risque au cours du dernier trimestre. De fait, les obstacles liés au Brexit et aux échanges commerciaux ont diminué, les courbes des taux ne sont plus inversées et le changement de direction du marché au profit des secteurs et des styles sensibles à la conjoncture économique se poursuit. Nous avons donc rehaussé la pondération des actions dans nos portefeuilles au cours de la période, puisant dans les liquidités pour augmenter de deux points de pourcentage leur part dans notre modèle de répartition de l’actif. Nos recommandations actuelles de répartition de l’actif d’un portefeuille équilibré mondial sont les suivantes : 59,0 % en actions (pondération stratégique « neutre » de 55 %), 40,0 % en obligations (pondération stratégique « neutre » de 43 %) et 1,0 % en liquidités.