Webémission mensuelle
Notre webémission mensuelle sur l’économie du mois de juin, intitulée « Une inflation de plus en plus préoccupante », est maintenant accessible.
Aperçu
Dans le billet de cette semaine, nous passons en revue les derniers développements de la pandémie, et parlons notamment de deux nouveaux variants préoccupants. Nous faisons ensuite le point sur les vaccins ainsi que sur diverses actualités économiques. Nous comparons également les dommages subis par l’économie pendant la deuxième et la troisième vagues. Pour terminer, nous nous demandons si la mondialisation est réellement en recul et nous faisons le point sur plusieurs éléments géopolitiques.
Dans l’ensemble, les récents événements sont contrastés, certaines très bonnes nouvelles ayant été contrées par de très mauvaises.
Les faits positifs sont les suivants :
- La troisième vague de la pandémie recule rapidement, aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergents.
- Les campagnes de vaccination continuent de battre leur plein.
- De nombreux territoires commencent à rouvrir leur économie.
- Les données économiques les plus récentes confirment le début d’un rebond à la suite du confinement.
Faits négatifs :
- Le nouveau variant de l’Inde du virus (sous-type 2) semble être plus contagieux et plus susceptible de déjouer les vaccins.
- Le Vietnam rapporte un autre variant qui pourrait également être plus contagieux.
- La demande de vaccins commence à diminuer dans certains pays développés, ce qui fait craindre que les campagnes de vaccination échouent à atteindre l’immunité collective.
- Les surprises économiques sont moins positives, mais elles ne sont pas carrément négatives.
Recul de la troisième vague
Les nouveaux cas de COVID-19 diminuent de façon appréciable à l’échelle mondiale, et le nombre de décès est également en déclin (voir le graphique suivant). Dans le même ordre d’idées, le taux de transmission mondial se rapproche de son niveau le plus bas depuis le début de la pandémie (voir le graphique suivant). Essentiellement, cela signifie que la pandémie de COVID-19 recule plus rapidement que jamais.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Le taux de transmission dans le monde tourne autour du seuil critique de 1
Au 30 mai 2021. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur sept jours du nombre de nouveaux cas par jour, lissée à l’aide de la moyenne mobile sur 14 jours. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
La situation s’améliore grandement dans les pays développés et les pays émergents, la plupart d’entre eux s’étant engagés sur la voie du rétablissement (voir le graphique suivant).
Nombre de cas de COVID-19 dans les pays émergents et dans les pays développés
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien d’infections. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
L’amélioration a été particulièrement importante en Inde, où le nombre de cas a enregistré une diminution remarquable de 47 % par rapport à son sommet et continue de baisser rapidement (voir le graphique suivant). Ce résultat est encourageant, parce qu’il signifie que le variant provenant de ce pays, aussi préoccupant soit-il, finira par être maîtrisé (à moins que l’Inde n’ait atteint l’immunité collective à la dure – par l’infection).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Inde
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
La situation s’améliore dans la plupart des pays émergents, mais pas dans tous. Ainsi, le nombre de cas en Afrique du Sud a triplé au cours du dernier mois. La Chine connaît également son taux d’infection quotidien le plus élevé depuis ses premiers démêlés avec le virus au début de 2020. Ce taux demeure toutefois plutôt faible en chiffres absolus, et nous croyons que la Chine dispose des leviers politiques nécessaires pour maîtriser de telles éclosions (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Chine
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Le nombre quotidien de nouveaux cas continue de diminuer aux États-Unis malgré le faible respect des règles de distanciation sociale. Pendant ce temps, au Canada, la situation continue de s’améliorer fortement en raison justement de la distanciation sociale (voir le graphique suivant). En fait, le nombre de cas au Canada est presque revenu à son niveau le plus bas enregistré après la deuxième vague.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Même le nombre de cas de variants est en déclin au Canada – une condition qui était sans doute nécessaire puisque les variants sont désormais responsables de la plupart des cas d’infection (voir le graphique suivant). Il s’agit néanmoins d’une évolution positive, dans la mesure où les variants sont plus contagieux que le virus d’origine, et donc moins susceptibles d’être contrôlés.
Taux de croissance des cas de variants au Canada
Au 21 mai 2021. Croissance d’une semaine sur l’autre du nombre total de personnes infectées par un variant Sources : Gouvernement du Canada, RBC GMA
Même le Japon a enfin réussi à juguler le nombre de nouveaux cas par jour, malgré la lenteur de la campagne de vaccination (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Japon
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Variants préoccupants
Ces nouvelles généralement favorables cachent toutefois un courant sous-jacent inquiétant. Il y a quelque temps, nous nous inquiétions du variant du Royaume-Uni et insistions sur la possibilité d’une troisième vague tandis que la deuxième vague s’estompait. Aujourd’hui, nous nous faisons du mauvais sang au sujet du variant de l’Inde (et d’un autre variant, en provenance du Vietnam celui-ci) et, par conséquent, du risque d’une quatrième vague alors que la troisième vague est en perte de vitesse.
Variant de l’Inde
Le Royaume-Uni a signalé une proportion croissante des cas imputables à ce variant (voir le graphique suivant – malheureusement, il n’a pas été possible d’établir la mise à jour à l’aide des données de la dernière semaine en raison de problèmes avec les données publiées). Les experts de la santé britanniques s’attendent à ce que le sous-type 2 de la souche devienne sous peu le sous-type dominant au Royaume-Uni. Jusqu’ici, ce variant s’est propagé beaucoup plus rapidement que tous les autres variants l’ont fait lorsqu’ils sont apparus, et ce, malgré une immunité induite par le vaccin plus élevée. L’hypothèse la plus plausible est que le sous-type 2 du variant de l’Inde est environ 50 % plus contagieux que celui du Royaume-Uni, et près de 125 % plus que le virus original.
Nombre de cas liés aux variants au Royaume-Uni
Au 23 mai 2021. Pourcentage de cas par variant. Sources : GISAID, RBC GMA
Les prochaines semaines seront déterminantes. Le nombre global de nouveaux cas quotidiens au Royaume-Uni a recommencé à augmenter (voir le graphique suivant). Étant donné le rythme auquel le variant se multiplie, nous pourrions assister à une hausse importante du nombre de cas dans ce pays durant cette période. Mais ce n’est pas encore certain : le variant de l’Inde se propage de façon disproportionnée dans les régions où les vaccins n’ont pas encore été administrés, et sa transmission pourrait donc être freinée lorsqu’il atteindra les limites de ces régions.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
La principale révélation de la dernière semaine provient de l’agence anglaise de santé publique, qui a constaté que le sous-type 2 du variant de l’Inde, en plus d’être plus contagieux que les souches précédentes, semble aussi être plus résistant aux vaccins. Pour les personnes qui sont complètement inoculées après avoir reçu les deux doses du vaccin, la différence est assez faible (le vaccin de Pfizer est efficace à 88 % contre le variant de l’Inde et à 93 % contre le variant du Royaume-Uni ; dans le cas du vaccin d’AstraZeneca, le taux d’efficacité face au variant de l’Inde est de 60 %, contre 66 % pour le variant du Royaume-Uni). Mais parmi les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose, le taux d’efficacité face au variant de l’Inde est de 34 % seulement, contre 51 % pour le variant du Royaume-Uni (les résultats sont similaires pour les vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca).
Autrement dit, le risque d’une quatrième vague est bien réel alors que le deuxième variant de l’Inde se propage à l’échelle mondiale, surtout si les deuxièmes vaccins ne sont pas administrés assez rapidement.
Le variant du Vietnam ?
En plus du risque de nouvelles vagues, le Vietnam vient d’annoncer la découverte d’un nouveau variant. Le pays dit qu’il possède des caractéristiques appartenant à la fois au variant du Royaume-Uni et à celui de l’Inde. Il affirme par ailleurs qu’il pourrait être plus transmissible par l’air que les autres.
Il ne fait aucun doute que le Vietnam vit actuellement ses pires heures de la pandémie, mais c’est peut-être lié au fait que les variants du Royaume-Uni et de l’Inde, qui sont les plus courants au pays, sont plus contagieux que leurs prédécesseurs (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Vietnam
Au 30 mai 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Ces apparitions successives de variants de plus en plus transmissibles sont exaspérantes. Il semble que chaque fois que les règles de distanciation sociale et les campagnes de vaccination atteignent le niveau nécessaire pour étouffer un variant, un autre soit découvert.
Soulignons néanmoins que les scientifiques internationaux n’ont pas encore eu l’occasion d’étudier le variant du Vietnam. Il est tout à fait possible qu’il ne soit pas aussi dangereux qu’il y paraît. D’autres formes du virus semblent se transmettre par aérosol plutôt par de simples gouttelettes. On s’attendait d’ailleurs à ce que les variants en provenance de l’Afrique du Sud et du Brésil causent plus de dommages que celui Royaume-Uni, mais cela n’a pas été le cas. Il existe donc un précédent : un variant en théorie plus virulent n’a pas eu l’effet anticipé.
La vaccination – état des lieux
À l’échelle mondiale, environ 1,9 milliard de doses ont été administrées, ce qui représente en moyenne 32 millions de doses quotidiennement. Le classement a peu changé, les Émirats arabes unis et Israël étant toujours en tête et le Royaume-Uni et les États-Unis occupant respectivement les quatrième et cinquième rangs. Le Canada est un peu plus loin derrière, mais devant les pays de l’Union européenne (voir le tableau suivant).
Vaccination contre la COVID-19 : classement mondial
Au 30 mai 2021. Nombre cumulatif total de doses administrées par pays par 100 habitants. Sources : Our World in Data, Macrobond, RBC GMA
Il est à noter que le taux d’inoculation dans les pays de tête n’augmente plus activement. Dans la plupart des cas, le rythme de vaccination s’est stabilisé ou a ralenti (voir le graphique suivant).
Nombre quotidien de doses de vaccin contre le coronavirus qui ont été administrées
Au 30 mai 2021. Moyenne mobile sur sept jours du nombre quotidien de doses de vaccin administrées, par million de personnes. Sources : Our World in Data, Macrobond, RBC GMA
Sachant que la production de vaccins n’a pas ralenti, cette tendance signifie vraisemblablement que les pays émergents reçoivent ou recevront bientôt plus de doses.
Offre de vaccins
À l’échelle mondiale, les pharmaceutiques sont en voie d’atteindre la marque des 11 à 12 milliards de doses produites à la fin de l’année. C’est suffisant pour vacciner 75 % de la population mondiale. Comme les enfants sont actuellement exclus de la campagne de vaccination, ce nombre de doses pourrait en théorie permettre d’inoculer tous les adultes de la planète. Pour être plus réalistes, tenons plutôt pour acquis que les enfants seront vaccinés et que la logistique à mettre en place pour se rendre dans les communautés éloignées sera complexe. Dans ce scénario, la campagne se poursuivra jusqu’en 2022, mais pas nécessairement pendant des années comme le craignent certains (en excluant le fait qu’il pourrait être nécessaire de faire des rappels, soit pour reconstituer l’immunité, soit pour se protéger contre de nouveaux variants).
La demande de vaccins est moins forte
Selon nous, la baisse de la demande est la principale cause du ralentissement de la vaccination dans certains pays développés et surtout aux États-Unis. Bon nombre de ceux qui souhaitaient être vaccinés l’ont été. Reste à convaincre les plus hésitants à en faire autant. Un marché des paris indique qu’il y a moins de 20 % de chances que 80 % de la population des États-Unis soit entièrement vaccinée d’ici le printemps 2022. Comme il y aura certainement assez de vaccins pour ces gens, c’est donc une question de demande.
Divers
On s’inquiétait au départ que les vaccins à vecteurs viraux, comme celui d’AstraZeneca, tolèrent mal les rappels. Or, des études récentes montrent que le risque de voir le système immunitaire combattre les rappels (ce qui rendrait ces derniers moins efficaces) est faible.
Par ailleurs, le Royaume-Uni semble maintenant être en voie d’abandonner l’idée d’un passeport vaccinal pour des motifs à la fois éthiques et juridiques. Cette décision, si elle est prise, pourrait freiner la réouverture du pays.
Évolution de la conjoncture économique
Les surprises économiques sont moins positives
Les surprises économiques sont moins agréables qu’elles l’ont été au cours de la dernière année (voir le graphique suivant). Nous le remarquons particulièrement aux États-Unis, et c’est logique puisqu’un grand nombre de bonnes nouvelles nous sont déjà parvenues. C’est aussi conforme à notre sentiment voulant que d’autres pays pourront rattraper l’économie américaine au deuxième semestre de l’année.
Pour toutes ces raisons, nos prévisions pour le PIB de l’année à venir ne sont plus majoritairement supérieures aux prévisions générales. Soit elles correspondent, soit elles sont légèrement supérieures aux celles-ci.
Les surprises économiques dans le monde restent positives, mais elles le sont moins
† Au 28 mai 2021 Sources : Citigroup, Bloomberg, RBC GMA
Le point sur l’inflation
Les données de l’indice implicite de prix des dépenses personnelles de consommation pour avril
ont été publiées. Elles revêtent une importance démesurée pour
trois raisons :
a) parce qu’il s’agit du paramètre d’inflation
privilégié par la Réserve fédérale américaine ;
b) parce
qu’en raison de la méthodologie utilisée, elles illustrent mieux l’évolution de la
demande pendant la pandémie ;
c) parce que l’inflation occupe l’avant-scène
depuis que l’indice des prix à la consommation (IPC) a fait un bond de 4,2 % d’une
année sur l’autre.
L’indice dépasse légèrement les attentes, mais il n’a pas été aussi vigoureux que l’IPC, qui a grimpé à 3,6 % d’une année sur l’autre. La mesure de base, en revanche, correspondait essentiellement à l’IPC de base, affichant une hausse de 3,1 % d’une année sur l’autre. Le mois prochain pourrait être un peu plus animé, après quoi il faut s’attendre à ce que le taux d’inflation commence à baisser.
Distorsions fiscales aux É.-U.
En mars, le revenu personnel et les dépenses étaient artificiellement élevés aux États-Unis du fait que le gouvernement avait versé un chèque de 1 400 $ à presque tous les Américains. En avril, le retour à la réalité a été difficile. Le revenu personnel avait grimpé de 20,9 % en mars, puis chuté de 13,1 % le mois suivant. Quant aux dépenses, elles ont étonnamment bien résisté, augmentant de 0,5 % en avril après un gain de 4,7 % au mois précédent. Bien que ces chiffres n’aient rien de spectaculaires dans le contexte de l’après-pandémie, ils représentent malgré tout un important gain annualisé de 6 %.
Les données économiques d’avril ont aussi été plus ternes. Par exemple :
- les commandes de biens durables ont baissé de 1,3 % par rapport au mois précédent ;
- l’indice de l’activité nationale de la Fed de Chicago a aussi été moins impressionnant en avril que durant les mois précédents.
Mais, le plus important, c’est que les données de mai aux États-Unis devraient être meilleures. Ajoutons que les données en temps réel continuent de pointer vers une reprise économique.
Données en temps réel aux États-Unis
Notre indice d’activité économique aux États-Unis montre que la croissance s’est poursuivie en mai (voir le graphique suivant).
L’activité économique aux États-Unis s’accélère à mesure que les États assouplissent leurs restrictions
Au 15 mai 2021. L’indice d’activité économique correspond à la moyenne de neuf séries de données économiques à périodicité élevée mesurant la variation en pourcentage par rapport à la même période en 2019. Sources : Bank of America, Goldman Sachs, OpenTable, Macrobond, RBC GMA
Même les secteurs auparavant en difficulté se portent étonnamment bien. Les dépenses par carte de crédit ou de débit relatives à l’hébergement – hôtels et autres – sont maintenant inférieures de seulement 5 % à ce qu’elles étaient à la période équivalente en 2019. Les dépenses par carte de crédit ou de débit dans les restaurants et les bars sont en fait 13 % plus élevées qu’elles ne l’étaient il y a deux printemps. Il est possible qu’une partie de cette augmentation soit attribuable à la hausse des coûts des aliments et au fait que les gens donnent des pourboires plus généreux aux serveurs après une période difficile pour le secteur. Mais c’est néanmoins plus d’argent que d’habitude qui est consacré à ce dernier.
Par ailleurs, les demandes hebdomadaires de prestations de chômage continuent de s’améliorer. Cette évolution donne à penser que le rapport sur la situation de l’emploi en mai aux États-Unis, qui sera publié à la fin de la semaine, devrait être assez bon (voir le graphique suivant).
Les inscriptions au chômage aux États-Unis ont atteint leur creux de la pandémie
En date de la semaine se terminant le 15 mai 2021. La zone ombrée représente une récession. Sources : Département du Travail, Haver Analytics, RBC GMA
Faiblesse au Canada en avril
Les données économiques canadiennes ont bel et bien été faibles en avril. Ce résultat était attendu, compte tenu des mesures de confinement adoptées dans tout le pays en réaction à la troisième vague d’infections. Les ventes au détail auraient augmenté de 3,6 % en mars, mais pour ensuite chuter de 5,1 % en avril. Nous prévoyons un timide rebond en mai, suivi d’un redressement plus enthousiaste au cours des mois suivants.
La croissance du PIB du Canada, qui sera publiée peu de temps après la rédaction de ces lignes, devrait s’établir à près de 7 % (en rythme annualisé) au premier trimestre, stimulée par un solide gain de 1 % lors du dernier mois du trimestre. Cependant, l’estimation provisoire pour avril devrait faire état d’une baisse modérée, quoique temporaire, du PIB.
L’IPC du Canada a suivi la hausse observée aux États-Unis en avril, mais dans une moindre mesure. Alors que le taux de croissance des États-Unis se situe maintenant à un niveau élevé de 4,2 % sur 12 mois, celui du Canada est moins extrême, s’établissant à 3,4 % sur 12 mois. La dépréciation du dollar américain explique probablement en partie cette différence. Au Canada, l’inflation de base demeure tout à fait normale, à 2,1 % sur 12 mois.
Comparaison entre la deuxième et la troisième vague
Même si la troisième vague n’est pas encore tout à fait terminée, nous prévoyons finalement qu’elle causera des dommages économiques équivalents ou inférieurs à ceux de la deuxième vague. Et rappelons que la deuxième vague a été étonnamment peu dommageable pour l’économie.
Ce point de vue est motivé en partie par la théorie selon laquelle les gens et les entreprises savent sans doute mieux comment exercer leurs activités en respectant les confinements, maintenant qu’ils en ont tant subi.
Il repose également sur une base empirique. Notre indice des mesures de confinement montre qu’aucun des pays examinés n’a connu un plus grand changement ou un plus grand niveau absolu de confinement entre mars et mai de cette année, que lors de la période d’octobre 2020 à janvier 2021 (voir le graphique suivant). Soulignons que le niveau de confinement est défini d’après une combinaison des données suivantes :
- données d’Oxford sur la rigueur des mesures de confinement, qui tentent d’évaluer la rigueur des règles gouvernementales ;
- données de Google Mobility qui examinent la mesure dans laquelle les gens se déplacent réellement.
La rigueur des mesures de confinement varie d’un pays à l’autre
Selon les dernières données disponibles au 27 mai 2021. Écart par rapport au niveau de référence normalisé en fonction des États-Unis et lissé au moyen d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Google, Université d’Oxford, Macrobond, RBC GMA
Pour leur part, les États-Unis ont imposé très peu de mesures de confinement en réaction à la troisième vague et il n’y a donc aucun doute quant à l’ampleur des dommages économiques au pays. La deuxième vague a été bien pire.
À l’échelle mondiale, la diminution des vols commerciaux a été moins marquée au cours de la troisième vague qu’au cours de la deuxième, même si force est d’admettre que les données ne sont pas ajustées en fonction des saisons et que les effets saisonniers sont probablement considérables (voir le graphique suivant).
Vols commerciaux suivis par Flightradar24
Au 19 mai 2021. Comprend les vols commerciaux de passagers, le fret, les vols nolisés et certains vols d’affaires sur des avions à réaction. Source : Flightradar24 AB, RBC GMA
Il est intéressant de noter que même si l’Europe a certainement souffert quelque peu sur le plan économique durant la troisième vague, cela n’apparaît pas dans l’indice des directeurs d’achats (PMI) du secteur des services de la zone euro. L’indicateur d’activité a subi un important déclin lors de la première vague et une baisse notable lors de la deuxième, mais il n’a pas du tout fléchi durant la troisième vague (voir le graphique suivant).
La zone euro a moins bien fait que les États-Unis durant la pandémie
Indice des directeurs d’achats (PMI) de la zone euro en date de mai 2021 ; indice PMI des États-Unis en date d’avril 2021. Sources : IHS Markit, ISM, Haver Analytics, RBC GMA
Au Canada, la proportion de petites et moyennes entreprises qui se disent ouvertes a reculé, mais par rapport à la deuxième vague, le creux est plus élevé et le mouvement est moins abrupt (voir le graphique suivant).
Les entreprises canadiennes fermées de nouveau pendant la troisième vague
Au 11 mai 2021. Sources : Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, RBC GMA
Pour terminer, au cours de la deuxième vague, le Canada a perdu 265 000 emplois en décembre et en janvier. En avril, la perte s’élevait à 207 000 emplois, et selon les prévisions moyennes, elle devrait s’établir à 22 500 en mai. Si cette prédiction se concrétisait, et compte tenu des prévisions raisonnables de croissance pour juin, on pourrait conclure que le Canada a perdu un peu moins d’emplois au cours de la troisième vague qu’au cours de la deuxième.
De façon générale, même si les données ne sont pas unanimes, il semblerait que la troisième vague soit aussi néfaste sur l’économie – voire un peu moins – que la deuxième. Cette conclusion n’enlève rien aux dégâts que la vague a provoqués.
Un contexte de mondialisation moins sombre
Force est de constater que la mondialisation progresse plus lentement qu’il y a un quart de siècle (voir le graphique suivant).
Depuis le début du siècle, les échanges commerciaux croissent moins vite que le PIB.
Ratio de croissance sur 5 ans des exportations de biens et services à la croissance sur 5 ans du PIB. Les zones ombrées représentent une récession aux États-Unis. Sources : Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Haver Analytics, RBC GMA
La croissance du commerce était plus de deux fois supérieure à celle du PIB pendant l’apogée de la mondialisation à la fin des années 1990, puis de 1,5 fois supérieure pendant les années 2000 avant d’atteindre un peu plus de 1 fois pendant les années 2010. En 2020, pendant la pandémie, la croissance du commerce s’est effondrée à moins de 0,5 fois celle du PIB.
Qu’est-ce qui explique ce recul ? Plusieurs forces étaient déjà à l’œuvre avant la COVID-19 :
- La mise en œuvre complète d’ententes commerciales importantes, par exemple l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), et de l’intégration de l’Union européenne (UE) a plafonné la croissance du commerce. Autrement dit, grâce à ces initiatives, les échanges commerciaux se poursuivent en grand nombre, mais leur croissance n’est plus aussi active et rapide.
- Au cours des années en cause, nous avons assisté à la conclusion de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) et de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), auxquels s’ajoutent de nombreuses ententes bilatérales entre l’UE et le Canada, le Mexique et le Japon. Cependant, leurs effets étaient assez limités : grâce à une série de réductions de tarifs douaniers, les barrières étaient déjà peu élevées.
- Bien entendu, avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, les États-Unis ont imposé de nouveaux tarifs douaniers, que Joe Biden ne s’empresse pas d’annuler.
- Le monde devient de plus en plus homogène, comme en témoigne la convergence des salaires, de la productivité et des compétences des travailleurs. Ce phénomène compense les gains attribuables au commerce.
- Avec le temps, et à mesure que l’automatisation remplace les travailleurs du secteur de la fabrication, les avantages du commerce finiront par s’estomper. En effet, les robots peuvent travailler dans à peu près n’importe quel pays.
La pandémie en soi a freiné le commerce, de même que pratiquement toutes les autres variables économiques, tout en stimulant le rapatriement de certaines chaînes logistiques. Pour leur part, les gouvernements voudront peut-être privilégier les travailleurs plutôt que le capital, créant ainsi un nouvel obstacle à la mondialisation.
Cela dit, nous avons peu de raisons de croire que le monde se dirige concrètement vers la démondialisation. À notre avis, il est plus probable que nous retrouvions les niveaux d’une dizaine d’années avant la pandémie, alors qu’à l’échelle mondiale, la croissance du commerce suivait celle du PIB. En d’autres termes, nous serons à mi-chemin entre la mondialisation et la démondialisation. Voilà qui concorde avec la plus récente prévision de l’OCDE (voir le graphique suivant).
Une croissance des échanges commerciaux conforme à celle du PIB
Commerce mondial de biens et services. Prévisions sur le volume des échanges et le PIB, selon les perspectives économiques de l’OCDE, déc. 2020. Sources : OCDE, Haver Analytics, RBC GMA
Sur quels éléments s’appuient les prévisions de forte hausse des échanges commerciaux ?
- Le commerce a toujours été une variable à fort bêta. Lorsque l’économie se replie, les échanges commerciaux diminuent encore plus. L’inverse est vrai, lorsque l’économie se redresse. Cette dernière année, peu de choses ont été perdues à jamais.
- Le coût actuellement élevé du transport de conteneurs devrait être temporaire, étant donné que les préférences de la demande reviendront à la normale après la pandémie.
- La production de porte-conteneurs a, semble-t-il, été subventionnée dans le passé. Toutefois, comme il s’agit d’un choix délibéré de la part des pays tributaires de l’exportation, comme la Chine, la situation est peu susceptible de changer.
- Le rapatriement des chaînes logistiques devrait être plutôt modeste au bout du compte et fragmenter la production de certains articles médicaux (comme les masques et les vaccins) sur les marchés intérieurs, sans englober la totalité d’importants secteurs. Les États-Unis entendent bien réduire leur dépendance à l’égard de la Chine en ce qui concerne un vaste éventail de produits. Cependant, ce changement se fera graduellement et consistera vraisemblablement à transférer la production de la plupart de ces biens vers des pays alliés (généralement situés en Asie, probablement), plutôt que de la rapatrier entièrement aux États-Unis.
- Même si les coûts de main-d’œuvre baissaient au fil du temps (en raison de la convergence des salaires et de la productivité, et aussi de l’automatisation), beaucoup de facteurs justifieraient encore de produire dans un pays plutôt que dans un autre. À ce chapitre, mentionnons différentes économies d’échelle, la proximité des entreprises en amont et en aval de la chaîne logistique, des concurrents et des carrefours d’innovation ainsi que des clients, les coûts de l’électricité, le taux d’imposition des sociétés et le contexte réglementaire.
- Même si la hausse du nombre impressionnant de conteneurs expédiés devait tomber au point mort, la valeur des biens échangés continuerait sans doute de grimper, étant donné la transition vers de petits produits de haute technologie, comme les puces informatiques. Par ailleurs, la prestation de services internationaux (services bancaires, services-conseils, divertissement et tourisme) pourrait encore enregistrer une forte croissance.
Bref, s’il est peu probable que la croissance des échanges commerciaux soit aussi impressionnante qu’à la fin des années 1990 ou même pendant les années 2000, il est loin d’être certain qu’elle sera nettement plus lente qu’avant la pandémie.
La période de mondialisation intense a été bénéfique pour la croissance économique, les bénéfices des multinationales et la maîtrise de l’inflation. Maintenant que la mondialisation piétine, les avantages s’effritent dans chacun de ces volets. Toutefois, les plus lourdes pertes à tous ces égards ont assurément été subies voilà plus de dix ans, quand la croissance des échanges commerciaux a cessé de surpasser celle de l’économie.
En effet, l’expansion économique a été sensiblement plus lente au cours de la dernière décennie. Les multinationales semblent toujours bien se porter, mais la croissance de leurs marges bénéficiaires s’explique par d’autres éléments, comme la concentration accrue des sociétés. L’inflation n’a pas augmenté de façon significative au cours de la dernière décennie, mais là encore, les influences contradictoires étaient nombreuses. Quoi qu’il en soit, tout changement dans ce qui constitue un niveau normal de croissance, de bénéfices et d’inflation aurait déjà dû transparaître il y a belle lurette dans les données. En outre, l’apogée de la mondialisation n’a retranché que quelques dixièmes de point de pourcentage au taux annuel d’inflation.
Le point sur la situation géopolitique
En règle générale, il est rare que les risques géopolitiques deviennent assez importants pour rejaillir sur l’économie et les marchés financiers. Lorsque cela se produit, leurs répercussions s’atténuent assez vite. Néanmoins, la scène géopolitique est assez agitée à l’heure actuelle et certains événements méritent qu’on s’y attarde.
La politique étrangère selon Joe Biden
L’attention portée au gouvernement de Joe Biden concerne surtout ses diverses initiatives budgétaires aux États-Unis. Mais M. Biden a aussi amorcé quelques virages en matière de politique étrangère. Peu après son entrée en fonction, la Maison-Blanche a rétabli une aide destinée aux Palestiniens, cessé de vendre des armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, et proposé de réintégrer l’accord sur le nucléaire iranien dont Trump s’était retiré.
Les démocrates ne passent pas pour de fervents partisans de l’économie de marché, mais l’énergie avec laquelle M. Biden a soutenu les initiatives en faveur de l’achat de produits américains a de quoi surprendre. Il a également ordonné l’examen d’un vaste éventail de chaînes logistiques dans le but de réduire la dépendance à l’égard de pays ayant des valeurs différentes (sous-entendu la Chine et une poignée d’autres pays), notamment dans des domaines tels que la production de semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques, les batteries de voitures électriques, la santé publique, la défense, les technologies de l’information, la prévention des menaces biologiques, les terres rares, l’énergie et la production alimentaire. En fin de compte, nous nous attendons à une réorientation des chaînes logistiques surtout au profit d’alliés en Asie et ailleurs plutôt qu’à un renforcement massif de l’autonomie des États-Unis.
Conflit entre Israël et Gaza
Le récent conflit israélo-palestinien a été l’affrontement le plus intense entre les deux adversaires depuis de nombreuses années. Un cessez-le-feu provisoire a été conclu, et le secrétaire d’État américain s’est rendu sur place pour tenter de stabiliser davantage la situation. La plupart des experts doutent qu’une solution ordonnée et durable puisse être trouvée, étant donné que des décennies d’efforts n’ont pas permis d’aboutir à un compromis.
Alors que ce conflit a certainement un impact sur les parties concernées, il pourrait avoir moins d’effet que dans le passé sur les marchés financiers (par l’entremise des prix du pétrole), maintenant que, selon toute apparence, l’Arabie saoudite s’est rangée du côté d’Israël et que l’Iran et les États qui lui servent d’intermédiaires sont occupés à d’autres choses (article suivant).
États-Unis et Iran
L’Iran devrait bientôt avoir un nouveau président en la personne d’Ebrahim Raisi, un politicien conservateur. On pense que cette nomination devrait compliquer les efforts pour parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, mais pas au point de compromettre totalement une entente.
L’OPEP et ses alliés se sont déjà engagés sur la voie d’une augmentation de la production pétrolière à mesure que l’activité économique mondiale reprend et étant donné que les prix du pétrole sont maintenant plus élevés qu’avant la pandémie. L’Iran est resté jusqu’à présent à l’écart de ce mouvement à cause des sanctions qui limitent ses exportations de pétrole. Toutefois, un accord avec les États-Unis, dont on dit qu’il est déjà en bonne voie d’être conclu, entraînerait vraisemblablement un accroissement supplémentaire de la production, ce qui ferait baisser les prix. L’OPEP se réunira de nouveau cette semaine, sans qu’aucun changement majeur ne soit prévu.
Relations entre les États-Unis et la Chine
Il est intéressant de noter que M. Biden n’a pas supprimé les droits de douane sur les importations chinoises au cours des cinq premiers mois de sa présidence. Contrairement à l’administration Trump, il semble qu’il se concentre davantage sur la question des droits de la personne en Chine et la vulnérabilité des chaînes logistiques (comme nous l’avons vu plus haut) que sur les racines du déséquilibre économique entre les deux pays. En outre, une enquête est désormais en cours pour déterminer si la COVID-19 pourrait provenir d’un laboratoire de virologie à Wuhan.
La nouvelle administration demande également à la Chine de respecter son engagement d’acheter une grande quantité de biens américains. Mais en toute franchise, la Chine n’aurait guère pu prévoir la pandémie et ses effets sur la demande lorsqu’elle a accepté un tel accord. Le représentant commercial des États-Unis et le vice-premier ministre chinois se rencontrent actuellement pour discuter de ces questions.
Changement démographique en Chine
Lors de son dernier recensement, la Chine avait fait état d’une croissance (modeste) de sa population en dix ans, mais cette tendance se serait inversée au cours de la dernière année, selon le Financial Times. Que le tournant soit déjà amorcé ou non, la population de la Chine est sur le point de décliner et le pays fait face à une crise démographique. L’Inde et la Chine comptent toutes les deux environ 1,4 milliard d’habitants, mais l’Inde devrait prendre les devants très rapidement, étant donné le rythme auquel sa population augmente actuellement.
La Chine n’a cependant pas dit son dernier mot, puisqu’elle a récemment annoncé que les couples pourraient désormais avoir jusqu’à trois enfants. Cette décision contraste nettement avec la politique de l’enfant unique qui a longtemps prévalu, ainsi qu’avec la politique des deux enfants qui a été introduite progressivement en 2013 et 2017. En dépit de cet assouplissement, le taux de fécondité de la Chine n’a pas vraiment augmenté et demeure bien en deçà du niveau de 2,1 requis pour maintenir une population stable. En fait, les taux de fécondité sont faibles dans la plupart des pays d’Asie orientale, même là où le nombre d’enfants par famille n’a jamais été limité. Comme la Chine connaît aussi une émigration nette, le défi démographique persistera vraisemblablement dans un avenir prévisible.
Actions de la Russie
En avril, la Russie a déployé plus de 100 000 soldats le long de la frontière ukrainienne. Rappelons qu’en 2014, la Russie a annexé la Crimée et s’est officieusement emparée de la partie orientale de l’Ukraine, avant de retirer ses troupes de ces régions. Les analystes de la politique étrangère débattent de l’objectif et de l’importance de cette nouvelle démonstration de force. Ils s’entendent toutefois pour dire qu’elle vise probablement à attirer l’attention du président américain Joe Biden et à rappeler au reste du monde que la Russie demeure à la fois une puissance militaire et un joueur mondial. De son côté, la Russie soutient qu’elle répond aux menaces de l’OTAN. À la suite de cette provocation, l’administration Biden a décidé d’imposer certaines sanctions à la Russie.
Il y a quelques semaines, sans que ces événements soient nécessairement liés, du moins, en théorie – des pirates informatiques russes ont mis hors service un important oléoduc américain. Celui-ci a été remis en service, mais pour cela, il a fallu, apparemment, que ses propriétaires versent une rançon de 5 millions de dollars. Hélas, l’incident ne fera qu’encourager d’autres cyberattaques, sans compter qu’il met en évidence la vulnérabilité de certaines infrastructures essentielles.
Indépendance de l’Écosse
Les élections qui se sont tenues récemment en Écosse sont un revers pour le mouvement indépendantiste. Certes, le référendum de 2014 s’est soldé par un échec, mais le Brexit a remis l’indépendance à l’ordre du jour, puisque la majorité des Écossais préféraient rester dans l’Union européenne. Le Parti national écossais (PNE) a toutefois raté d’un siège seulement la majorité absolue lors des dernières élections (et n’a gagné qu’un seul siège), compliquant tout effort visant à entamer officiellement le processus de séparation. Autre obstacle majeur, le gouvernement britannique doit approuver la tenue d’un nouveau référendum. Or, Boris Johnson a fait savoir qu’il ne souhaitait pas qu’un autre événement du genre ait lieu si tôt après le dernier. Le PNE a menacé de porter l’affaire devant les tribunaux. Quoi qu’il en soit, l’indépendance de l’Écosse n’est pas pour demain, si elle se réalise un jour.
– Avec la contribution de Vivien Lee et de Sean Swift
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