Aperçu
Ces dernières semaines ont apporté un mélange de points positifs et négatifs, dans une proportion à peu près égale.
Points positifs
- Il semble que certains États américains parmi les plus touchés par la COVID-19 commencent à voir le nombre d’infections se stabiliser ou même diminuer.
- C’est en partie pour cette raison que nous avons une meilleure idée des activités économiques qu’il est possible de reprendre et de celles qui devront attendre.
- Nous sommes en train d’actualiser nos perspectives économiques pour la plupart des pays développés (sauf pour les États-Unis).
- Les marchés immobiliers se sont montrés étonnamment résilients pendant la pandémie.
- Enfin, les nouvelles concernant les vaccins s’améliorent.
Points négatifs
- La propagation de la COVID-19 semble s’intensifier légèrement dans de nombreux pays développés (hors États-Unis). Pendant ce temps, de nombreux pays émergents n’arrivent pas à endiguer la maladie.
- Dans ce contexte, nous avons abaissé nos prévisions de croissance aux États-Unis.
- L’économie américaine semble d’ailleurs stagner.
- Les chiffres concernant le nombre d’infections s’améliorent dans plusieurs États importants, mais le nombre de décès continue d’augmenter.
Évolution de l’épidémie
À l’échelle mondiale, la COVID-19 continue de se propager ; on enregistre en effet entre 250 000 et 300 000 nouvelles infections par jour. Au total, il y a eu 16 millions d’infections depuis le début de la pandémie (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 à l’échelle mondiale
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. La pointe du 13 février 2020 est attribuable à un changement de méthode. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Bien que le nombre de décès quotidiens dans le monde n’a pas dépassé les sommets d’avril, il augmente légèrement (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 dans le monde – cas et décès
Nota : Au 27 juillet 2020. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas et des décès, indexées à 100. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Vers un plafonnement aux États-Unis ?
Les États-Unis, qui comptent environ 70 000 nouveaux cas chaque jour, demeurent le pays le plus touché par la COVID-19. Heureusement, il semble y avoir des signes timides que le taux d’infection commence à plafonner (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 aux États-Unis
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Attention, il ne faut pas croire que le pays est tiré d’affaire. L’atteinte du pic est loin d’être une certitude et, dans la majorité des États (36), le taux de transmission est toujours supérieur au seuil crucial de 1 (voir le graphique suivant).
Nombre d’États américains dont le taux de transmission est supérieur au seuil clé de 1
Nota : Données en date du 26 juillet 2020. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur cinq jours du nombre de nouveaux cas par jour, en tenant compte d’une moyenne mobile de sept jours. Un taux de transmission supérieur à un signale une augmentation du nombre quotidien de nouveaux cas. Comprend Washington DC. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond et RBC GMA
Nous observons toutefois plusieurs tendances fascinantes sous la surface. Bon nombre des États les plus en difficulté semblent maintenant connaître une légère baisse du taux d’infection. Point crucial, la Floride et Texas sont du nombre (voir les deux prochaines diapositives). Parmi les autres États où l’observe une baisse, mentionnons l’Alabama, la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. Il s’agit d’une étape critique, car jusqu’ici, nous ne savions pas si ces États avaient la volonté de prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation ou si les mesures prises étaient suffisantes. De plus, il semble que les dirigeants politiques n’en faut plus autant un enjeu politique, les républicains commençant à prendre la menace que représente la COVID-19 plus au sérieux, au point de réduire considérablement l’ampleur du congrès national républicain cet été.
État de la Floride
Nota : Au 26 juillet 2020. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas quotidiens utilisées comme courbe de tendance. Les résultats positifs correspondent à la moyenne mobile sur trois jours des nouveaux cas/nouveaux tests. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA
État du Texas
Nota : Au 26 juillet 2020. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas quotidiens utilisées comme courbe de tendance. Les résultats positifs correspondent à la moyenne mobile sur trois jours des nouveaux cas/nouveaux tests. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA
Un certain nombre d’autres États parviennent à stabiliser quelque peu le taux d’infection. C’est le cas de la Californie, de la Géorgie, de l’Ohio et de l’État de Washington.
À l’inverse, plusieurs États qui avaient déjà bien maîtrisé le virus voient maintenant le taux d’infection repartir en hausse, quoique dans une faible mesure et à des niveaux absolus faibles. L’Illinois, le Massachusetts et le New Jersey (voir le graphique suivant) sont dans cette catégorie. Il semblerait que ces États aient fait preuve d’insouciance et qu’ils aient trop assoupli les mesures de confinement. Heureusement, l’État de New York a su éviter cet écueil.
État du New Jersey
Nota : Au 26 juillet 2020. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas quotidiens utilisées comme courbe de tendance. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA
Les marchés émergents sont toujours en difficulté
Collectivement, les pays émergents comptent pour environ les trois quarts des infections quotidiennes à la COVID-19. Sachant toutefois qu’ils représentent aussi environ 85 % de la population mondiale, ce n’est pas aussi extrême qu’on pourrait le croire (voir le graphique suivant).
Les pays émergents sont maintenant aux prises avec la COVID-19
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
De ce nombre, l’Inde demeure l’un des pays les plus problématiques, mais la situation commence à se stabiliser (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 en Inde
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
L’Amérique latine demeure un foyer de la COVID-19, et le Brésil semble vivre une recrudescence des cas après une période de stabilité (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 au Brésil
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Détérioration de la situation dans d’autres pays développés ?
Le fait qu’une grande partie des pays développés qui semblaient avoir jugulé la COVID-19 soient maintenant aux prises avec le début d’une nouvelle vague constitue une autre source de préoccupation. Ainsi, il reste peu de pays affichant un taux de transmission inférieur à un. Nous observons ce changement depuis plusieurs semaines déjà.
L’Espagne, qui enregistrait moins de 300 nouveaux cas par jour en juin, en dénombre aujourd’hui environ 2 000. C’est bien en deçà des 9 000 cas enregistrés au pire de la pandémie, mais il s’agit tout de même d’une détérioration marquée (voir le graphique suivant). Les autorités britanniques demandent d’ailleurs aux visiteurs en provenance d’Espagne de faire une quarantaine de deux semaines, et ont décidé de fermer les bars à certains endroits.
Propagation de la COVID-19 en Espagne
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
La France enregistre maintenant plus de 1 000 cas par jour, après une longue période où le nombre de cas était inférieur à ce niveau (voir le graphique suivant). Plusieurs autres pays européens voient aussi augmenter leur taux d’infection, quoique dans une moindre mesure.
Propagation de la COVID-19 en France
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
La tendance est aussi à la hausse à l’extérieur de l’Europe. Après avoir pratiquement éradiqué le virus, l’Australie connaît aujourd’hui des centaines de nouveaux cas chaque jour dans la région de Melbourne. Cela dit, la ville est arrivée à mi-chemin d’une période de confinement de six semaines et il est donc probable qu’elle parviendra bientôt à maîtriser l’épidémie.
À Hong Kong, on compte plus de 100 nouveaux cas par jour et on a ordonné la fermeture des salles de sport, des bars et des restaurants. Le Japon recense quant à lui environ 250 cas de plus chaque jour, la plupart étant liés aux quartiers de divertissement nocturne de Tokyo. En Israël, l’épidémie est bien pire qu’en mars et mai. La courbe semble s’être stabilisée au Royaume-Uni, mais on verra peut-être une légère hausse.
Le nombre de cas reste relativement stable au Canada, malgré un rebond enregistré à la mi-juillet, qui s’est avéré temporaire. On note toutefois que par rapport à la fin juin, la tendance est repartie à la hausse (voir le graphique suivant).
Propagation de la COVID-19 au Canada
Nota : Données en date du 27 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Selon une étude récente sur l’immunité, moins de 1 % des Canadiens ont attrapé la COVID-19. C’est environ huit fois plus que le taux officiel. Cette constatation correspond aux conclusions d’autres études de ce genre dans le monde et confirme que la majorité des personnes infectées ont peu de symptômes ou n’en ont aucun. Par contre, le taux observé au Canada est nettement inférieur à celui observé dans des régions comme la ville de New York, dont 10 % à 20 % des habitants ont apparemment été infectés. Il est également très loin du seuil de 70 % nécessaire pour obtenir l’immunité collective (mais nous verrons plus loin qu’il faut aussi prendre ce chiffre avec des pincettes).
En ce qui concerne la hausse du nombre de cas dans la plupart des pays développés, précisons que ces pays ne connaîtront probablement pas une situation aussi dramatique que celle que vivent les États-Unis depuis le mois dernier. Alors que les décideurs américains ont tergiversé, les gouvernements des autres pays sont plus susceptibles de prendre les bonnes décisions en temps voulu.
Endiguer la deuxième vague
Les signes montrent que le taux d’infection pourrait culminer aux États-Unis au moment où il n’augmente plus que légèrement dans la plupart des autres pays développés. Nous pouvons donc commencer à déterminer ce qui est possible et ce qui ne l’est pas sur le plan économique.
Les bars, les restaurants et, éventuellement, les salles de sport constituent un thème central. Les États-Unis ont été les premiers à rouvrir ces établissements et les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir. Le pays a depuis fait marche arrière, en imposant leur fermeture ou en limitant considérablement leurs activités, de sorte que le nombre de cas a commencé à se stabiliser. D’autres pays développés avaient maîtrisé le virus lorsque ces établissements étaient fermés, mais enregistrent une hausse des cas depuis leur réouverture.
Pourquoi ces établissements posent-ils tant de problèmes ?
- Il s’agit principalement de lieux clos où les gens passent beaucoup de temps ensemble.
- C’est dans les bars que la situation est la plus difficile à gérer, puisqu’on s’y rend principalement pour socialiser et s’enivrer. En outre, la musique y est souvent forte, si bien que les gens doivent parler fort en se tenant près les uns des autres.
- La consommation d’aliments et de boissons empêche le port du masque.
Tous ces facteurs rendent pratiquement impossible la distanciation sociale.
Si cette thèse est correcte, la bonne nouvelle est que les pays pourront de nouveau abaisser le taux d’infection en fermant certains secteurs ou restreignant leurs activités, au lieu de paralyser l’économie tout entière. Évidemment, c’est une bien maigre consolation pour les propriétaires et les clients de ces établissements.
Bien qu’il semble possible d’enrayer la COVID-19 en adoptant des mesures ciblées dans quelques secteurs, ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Durant l’automne et l’hiver, les conditions seront peut-être moins propices à la lutte contre la maladie, en raison des températures et de l’humidité. Même si le risque est sans doute faible dans les régions où le taux d’infection est bas, la rentrée scolaire entraînera forcément une hausse du taux de transmission. Par conséquent, les décideurs pourraient se voir obligés de limiter plus largement d’autres secteurs, pour compenser ces facteurs. D’un autre côté, les entreprises améliorent sans cesse leurs processus en vue de fournir leurs biens et services en toute sécurité, faisant contrepoids aux éléments négatifs.
L’immunité collective en chiffres
L’immunité collective est atteinte lorsque la part de la population qui a été infectée est suffisante pour que le virus peine à se propager librement. En général, nous avons été d’avis que la quête de l’immunité collective n’est pas souhaitable dans le cas de la COVID-19, car le taux de transmission est naturellement élevé, soit trois. Pas moins de 230 millions d’Américains devraient tomber malades (soit 70 % de la population), ce qui s’accompagnerait de 1,7 million de décès (0,5 % de la population). Il faudrait que ce schéma se répète à l’échelle mondiale (en pourcentage). Ce n’est évidemment pas souhaitable.
C’est pourquoi les décideurs et nous-mêmes nous sommes penchés sur d’autres solutions : infléchir la courbe ou du moins la stabiliser à l’aide de la distanciation sociale, puis éradiquer le virus grâce à un vaccin. Le vaccin permet d’atteindre l’immunité collective, sans malades ni décès.
Cependant, des données intéressantes publiées récemment remettent en question un aspect de cette théorie. Certaines régions pourraient être plus proches de l’immunité collective qu’on le croyait auparavant. Bien que le taux de transmission naturel de la COVID-19 se situe autour de trois, le taux réel dépasse à peine 1 dans de nombreux pays développés. Tant que les mesures actuelles de distanciation sociale sont maintenues, ce taux réduit est probablement celui dont on devrait tenir compte pour déterminer quand la propagation du virus sera entravée.
Moyennant un taux de transmission de 1,2, il faudrait que seulement 17 % de la population soit infectée, au lieu de 70 %, pour atteindre l’immunité collective. Voilà qui est certes très supérieur aux taux actuels d’infection presque partout, mais cela reste envisageable. Entretemps, si le taux de transmission restait juste au-dessus de 1 (disons à 1,02), seuls 2 % de la population devraient avoir été malades avant que l’immunité collective soit réalisée et que le virus disparaisse rapidement. Les États-Unis ne sont pas loin de ce taux d’infection.
Bien entendu, ces calculs demeurent théoriques et plusieurs facteurs viennent compliquer les choses :
- S’il est possible d’abaisser le taux de transmission à 1,02, pourquoi n’adopterait-on pas des protocoles un peu plus stricts pour le porter à moins de 1 ? On serait ainsi en mesure d’éradiquer le virus au lieu de se croiser les doigts en espérant que ce drôle de calcul se vérifie.
- Cette étrange stratégie pour l’immunité collective fonctionne uniquement tant qu’une grande partie de l’économie demeure fermée ; il serait très tentant de maintenir ces fermetures alors que le virus commence à régresser.
Toutefois, l’idée de base est qu’en conservant les mêmes mesures de distanciation sociale, le taux de transmission devrait diminuer progressivement de lui-même étant donné que la part de la population infectée augmente et qu’on se rapproche de l’immunité collective. Ainsi, au lieu d’affirmer qu’il est impossible d’ouvrir des bars pendant qu’on essaie d’enrayer l’épidémie, on devrait dire que c’est difficile au vu du niveau actuel d’infection de la population. Quand une plus grande partie de la population aura été infectée, il sera possible d’en faire plus.
Connaissances scientifiques sur le virus
Plusieurs nouvelles scientifiques méritent d’être mentionnées.
Respect des règles
Une récente étude australienne a donné des résultats inquiétants :
- Pas moins de 90 % des personnes ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage de la COVID-19 ne se sont pas isolées entre le moment où elles ont commencé à avoir des symptômes et le moment du test.
- Plus de la moitié des personnes testées ne se sont pas isolées en attendant les résultats.
Par conséquent, bien qu’il soit judicieux de savoir où le port du masque est obligatoire et où il ne l’est pas, ainsi que les endroits où les bars sont autorisés à ouvrir, il est tout aussi important de comprendre dans quelle mesure le public respecte les règles de distanciation sociale. Or, ces renseignements sont généralement difficiles à obtenir.
Il y a peut-être bonne nouvelle. Si les taux de transmission ne sont que légèrement supérieurs à un, alors que la plupart des gens enfreignent sans vergogne le principe le plus important, soit rester à l’écart des autres lorsqu’ils sont malades, un léger changement de comportement contribuerait grandement à lutter contre l’épidémie, mais il sera sûrement difficile à obtenir.
Surfaces
Il est généralement admis que le principal vecteur de propagation de la COVID-19 est l’inhalation de particules présentes dans l’air. Le fait de toucher des objets contaminés soulève aussi des inquiétudes. Selon une nouvelle étude, le risque théorique de contracter la COVID-19 en touchant un objet contaminé est assez faible. Les études précédentes qui avaient abouti à la conclusion inverse étaient fondées sur une concentration irréaliste du virus. Une récente analyse des surfaces réalisée en Chine a montré qu’une quantité transmissible du virus se trouvait uniquement dans des endroits à haut risque, comme les salles de bain et les vestiaires des hôpitaux.
Risque lié au virus
Les études continuent de montrer que le taux de mortalité des personnes infectées varie énormément selon plusieurs facteurs. L’âge avancé et les maladies chroniques semblent aggraver considérablement le pronostic.
Ces facteurs sont bien connus, mais certains sont-ils plus importants que d’autres ? Assurément. L’âge est certainement un facteur déterminant, puisque les décès sont vingt fois plus nombreux chez les patients octogénaires que chez les quinquagénaires.
À titre de comparaison, l’obésité, de même que le diabète, double à peu près le risque de décès. Les maladies du foie, des reins et du cœur ont aussi eu une incidence. Fait intéressant, l’asthme n’augmente pas le risque de décès.
Naturellement, la plupart des personnes âgées cumulent les problèmes de santé, ce qui assombrit le tableau. Néanmoins, le lien avec les maladies chroniques est saisissant. Ainsi, le Massachusetts a fait état de 4 071 décès chez les patients atteints de maladies chroniques, contre 73 chez les personnes ne souffrant pas de ces maladies. En Italie, les données ont révélé que sur 3 000 décès, seules 150 personnes n’avaient pas de maladie chronique.
Vaccination
Les prévisions générales sont de plus en plus optimistes quant au moment où les États-Unis obtiendront suffisamment de vaccins pour inoculer 25 millions de personnes. La part des observateurs qui tablent sur une solution à relativement court terme, soit d’ici la fin du premier trimestre de 2021, a plus ou moins doublé au cours des deux dernières semaines, pour s’établir à 38 %.
Ce changement d’opinion s’explique probablement par les résultats positifs que ne cessent d’annoncer les sociétés qui mettent au point un vaccin. Voici les plus prometteurs :
- Le vaccin Moderna aurait produit les anticorps désirés chez tous les sujets lors de l’essai.
- Le vaccin Oxford-AstraZeneca produit des anticorps (trois fois plus qu’une personne infectée et guérie) et des lymphocytes T, comme on l’espérait.
- Deux vaccins potentiels de Pfizer ont été admis à la procédure accélérée des États-Unis, d’après les résultats préliminaires positifs.
- De plus, 14 vaccins potentiels sont en phase d’essai clinique et 180 autres sont en cours d’élaboration à l’échelle mondiale.
Reste à savoir combien de temps durera l’immunité procurée par un vaccin ; on craint que ce ne soit que quelques mois.
Autres médicaments
Qu’en est-il des médicaments non vaccinaux qui ont été présentés comme un remède pour atténuer la gravité des infections à la COVID-19 ? L’hydroxychloroquine, dont on vantait l’efficacité au début, ne semble pas donner de bons résultats. Le remdesivir réduirait de 62 % le risque de décès chez les patients gravement malades, mais il est assez dispendieux et on ne le trouve qu’en quantité limitée. La dexaméthasone réduirait d’un tiers le risque de décès chez les patients sous respirateur. On la trouve en grande quantité et elle est très bon marché. Enfin, les professionnels de la santé utilisent de plus en plus de l’oxygène et des anticoagulants pour traiter la COVID-19, tandis que les respirateurs ont tendance à ne plus être utilisés qu’en dernier recours.
Mise à jour des prévisions
Nous sommes en train de mettre à jour nos prévisions économiques. Les grandes lignes sont déjà claires.
Les perspectives aux États-Unis ont été revues à la baisse, comme nous l’avions précisé il y a deux semaines. Alors qu’on prévoyait une diminution de 7,1 % du PIB en 2020, on s’attend maintenant à une chute de 8,0 %. Ce recul plus marqué est principalement attribuable à la deuxième vague du virus au pays. En outre, nos indicateurs en temps réel laissent entrevoir une légère baisse de l’activité en juillet. Nous pensons que l’économie commencera à se stabiliser en août et qu’elle se redressera par la suite, mais qu’elle accusera un certain retard par rapport à la plupart des autres pays. L’économie ne devrait récupérer la moitié de ses pertes qu’en novembre au lieu de juillet.
Il faudra attendre beaucoup plus longtemps, jusqu’à la mi-2022, avant que l’économie récupère l’autre moitié de ses pertes, et d’ici le début de l’année 2024 avant que les dernières traces de la récession disparaissent. La reprise sera donc nettement plus rapide, si on peut la qualifier de telle, qu’après la crise financière mondiale. En conclusion, nous supposons que les États-Unis éviteront d’importants murs budgétaires. Nous discuterons plus loin dans la présente note de celui qui se profile actuellement à l’horizon.
Contrairement aux États-Unis, nous avons revu les perspectives à la hausse pour la plupart des autres pays. Cette vision plus optimiste découle de plusieurs facteurs :
- un creux économique légèrement inférieur aux prévisions
- un rebond plus robuste que prévu à ce jour
- une diminution des préoccupations liées à une importante deuxième vague d’infections.
Par conséquent, on prévoit que le recul au Canada sera de « seulement » 6,8 % en 2020, soit une amélioration d’environ deux points de pourcentage. La révision à la hausse dans la zone euro (à -6,6 %) et au Royaume-Uni (à -8,7 %) est encore plus nette.
Cela dit, nous croyons que, comme aux États-Unis, tous les pays connaîtront une reprise plus lente dans les années à venir que ce qui avait été prévu auparavant. De plus, nous ne tenons pas compte de la longueur d’avance dont bénéficient actuellement ces autres pays, car il y a des limites à la capacité de reprise économique tant qu’un vaccin n’aura pas été mis au point. Ainsi, bien que le Canada ait déjà récupéré plus de la moitié de sa production économique perdue, le pays ne devrait pas atteindre son sommet précédent avant mai 2022 – soit à peine avant les États-Unis – et le retour à la normale n’interviendra pas avant l’été 2023. Il en résulte que si les prévisions générales de croissance pour 2020 ont été revues à la hausse pour la plupart des pays, elles ont été revues à la baisse pour 2021. En outre, d’autres pensent que la reprise prendra un peu plus de temps.
Évolution de la conjoncture économique
Données en temps réel
Un premier commentaire : notre offre de données en temps réel commence à être limitée puisque certains fournisseurs cessent de mener des enquêtes à haute fréquence, tandis que d’autres ne fournissent plus de données gratuitement. Nous cherchons une solution à ces problèmes.
Dans les grandes lignes, les données en temps réel dont nous disposons continuent d’indiquer que l’économie américaine ne progresse plus (voir le graphique suivant). Les données sur les dépenses effectuées au moyen de cartes révèlent une progression généralement latérale, les dépenses consacrées aux loisirs (billets d’avion, hébergement, divertissement, restaurants et bars) ayant légèrement diminué par rapport à il y a quelques semaines.
Nivellement de l’activité économique aux États-Unis
Nota : Données en date du 18 juillet 2020. L’indice d’activité économique correspond à la moyenne de dix indicateurs économiques à haute fréquence mesurant la variation en pourcentage des résultats par rapport à la période précédant la COVID-19 (d’une année sur l’autre ou par rapport à une période définie avant l’éclosion de la COVID-19). Sources : Goldman Sachs, OpenTable, Macrobond, RBC GMA
Les données sur la mobilité aux États-Unis indiquent une stabilisation, voire un léger recul, contrairement à la plupart des autres pays qui ont continué d’enregistrer une progression (voir le graphique suivant).
La rigueur des mesures de confinement varie d’un pays à l’autre
Nota : Selon les dernières données disponibles au 21 juillet 2020. Écarts avec le niveau de référence, normalisation par rapport aux États-Unis. Sources : Google, Université d’Oxford, Apple, Macrobond, RBC GMA
L’indice hebdomadaire de la Réserve fédérale de New York sur l’activité économique indique également que l’économie américaine a cessé de croître (voir le graphique suivant).
Indice économique hebdomadaire de la Réserve fédérale de New York
Nota : Données pour la semaine se terminant le 18 juillet 2020. Sources : Macrobond, RBC GMA
Les données sur les heures travaillées aux États-Unis indiquent un net recul de l’activité, même en tenant compte du congé du 4 juillet (voir le graphique suivant).
Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États‑Unis
Nota : Données en date du 18 juillet 2020. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Sources : Homebase, Macrobond, RBC GMA
Aux États-Unis, les demandes initiales de prestations d’assurance-emploi au cours de la dernière semaine ont légèrement augmenté, passant de 1,3 million à 1,4 million. C’est la première fois que l’on observe une détérioration de l’indicateur du marché du travail depuis début mars. Mais en toute justice, les statistiques des inscriptions au chômage ont continué de s’améliorer (toutefois, seulement pour la semaine précédente).
Jeudi prochain, la publication des résultats du PIB au deuxième trimestre marquera officiellement la fin du premier semestre de 2020. Les prévisions générales tablent sur un recul de 35 % en chiffres annualisés. Nos propres prévisions vont dans le même sens, mais sont légèrement moins bonnes, à -39 % en chiffres annualisés.
Contraste au niveau international
À la suite de la révision des prévisions mentionnées précédemment (à la baisse pour les États-Unis et à la hausse pour le reste du monde), les indices des directeurs d’achats (PMI) apportent un certain appui à ce revirement. L’indice composite PMI de la zone euro pour juillet est passé de 48,5 à 54,8. La hausse a été encore plus marquée au Royaume-Uni, où l’indice est passé de 47,7 à 57,1. En revanche, l’indice aux États-Unis n’est passé que de 47,9 à 50,0.
Manque de main-d’œuvre et pénurie d’emplois
Le marché du travail demeure extrêmement atone, mais est également très singulier. De manière globale, il y a de toute évidence une grave pénurie d’emplois, mais la situation inverse existe aussi puisque certains secteurs enregistrent une pénurie importante de travailleurs. Aux États-Unis, on observe un nombre inhabituel de postes vacants dans le domaine des soins de santé et de la logistique (ce dernier secteur englobe le transport, l’entreposage et la livraison). Les demandeurs d’emploi s’orientent naturellement vers ces secteurs, mais de tels changements se font rarement sans accrocs et il n’y a pas assez de postes pour tout le monde.
Chine – La voie de la guérison
Le PIB de la Chine au deuxième trimestre a été publié et affiche une hausse remarquable de 3 % d’une année sur l’autre. Pour rappel, ce pays a été aux prises avec la COVID-19 plus tôt que le reste du monde, de sorte que le deuxième trimestre a été marqué par une reprise en Chine, contrairement à ce qui s’est produit ailleurs au cours de la même période. Pourtant, il est remarquable que l’économie chinoise ait progressé par rapport à il y a un an. Il est vrai que la progression sur un an aurait dû être de 6 % et qu’il y a donc eu une perte, mais elle demeure limitée.
On peut se demander si les données reflètent vraiment la situation sur le terrain, compte tenu d’observations antérieures selon lesquelles les chiffres du marché du travail semblaient beaucoup plus positifs que ce que suggéraient des renseignements isolés. Mais le fait demeure que la Chine a connu une reprise des plus impressionnantes, même si l’on s’appuie plutôt sur des données plus fragmentées.
Il n’est probablement pas raisonnable de s’attendre à ce que d’autres pays enregistrent une reprise aussi complète au cours de la même période. Les mesures de confinement ailleurs ont été moins rigoureuses et les économies des pays développés dépendent davantage de secteurs comme le tourisme et le divertissement qui ne pourront pas se rétablir complètement à court terme.
Embellie dans le marché du logement
Le marché du logement continue d’impressionner, en résistant mieux que ce que l’on prévoyait. Il n’était pas déraisonnable de s’attendre à une grande faiblesse de ce marché si l’on tient compte des facteurs suivants :
- Pertes massives d’emplois
- Retour des jeunes chez leurs parents
- Baisse de l’immigration
- Diminution du nombre d’étudiants étrangers
- Diminution du nombre d’étudiants loin de chez eux, voire chute brutale de l’activité d’Airbnb
Et pourtant, les ventes actuelles de logements aux États-Unis sont maintenant plus élevées qu’elles ne l’ont jamais été, et l’indice du marché du logement de la National Association of Home Builders (NAHB) a fait un bond de 30 à 72. Certes, les mises en chantier demeurent bien en deçà de la normale, mais elles ont quand même enregistré un rebond de près de 20 % par mois.
Le Canada a connu une situation comparable, malgré de plus grandes vulnérabilités sous-jacentes. Par exemple :
- Le prix des logements au pays est maintenant 12 % plus élevé qu’il y a un an.
- Les activités de revente sont également en hausse cette année.
- Le nombre de mises en chantier demeure dans la normale.
Mais pour toutes ces bonnes nouvelles, le dernier mot n’a pas encore été dit au sujet du marché du logement. À mesure que le soutien du gouvernement s’estompe, le nombre de défaillances et de saisies pourrait augmenter, ce qui devrait aboutir à une plus grande faiblesse du marché. Toutefois, nous ne prévoyons qu’un léger recul plutôt qu’une forte baisse.
Ajustement de l’inflation
Comme il fallait s’y attendre, l’inflation a diminué en raison du ralentissement économique lié à la pandémie de COVID-19, mais pas autant que le suggèrent les mesures habituelles. Beaucoup ont critiqué le fait que l’indice des prix à la consommation (IPC) utilise un panier fixe de biens et de services, de sorte que l’évolution des habitudes de consommation n’est pas immédiatement prise en compte dans l’indice. Dans le contexte actuel, cela a des répercussions importantes puisque les habitudes de consommation ont beaucoup changé.
Heureusement, Statistique Canada a mis au point une nouvelle mesure, l’indice analytique des prix. Cet indice utilise un ensemble de pondérations plus dynamique, de sorte que les pondérations pour l’alimentation et le logement ont augmenté, alors que celles pour les vêtements, les chaussures, les loisirs, l’éducation et la lecture ont diminué.
Quelle est l’ampleur de la distorsion ? Celle-ci est faible. Alors que l’IPC canadien avait diminué officiellement de 0,4 % en mai par rapport à l’an dernier, la mesure analytique ajustée indique que la baisse réelle a été de 0,1 %. En conséquence, la distorsion n’est que de 0,3 point de pourcentage. C’est important pour un négociant en obligations, mais probablement pas pour la moyenne des gens.
Qu’en est-il de l’exactitude de ces chiffres ? Se pourrait-il qu’ils soient moins précis que la normale ? Aux États-Unis, le bureau des statistiques a cessé de se rendre physiquement dans les magasins pour recueillir des données sur les prix. Il poursuit ses recherches au téléphone et en ligne, mais même dans ce cas il admet que le taux de réponse a légèrement diminué. Il en résulte que nous devrions avoir moins confiance que d’habitude dans les chiffres de l’inflation en ce moment. Toutefois, il n’est pas certain qu’ils soient supérieurs ou inférieurs à ce qu’ils devraient être normalement.
Une dernière remarque : nous continuons de croire qu’il existe un certain risque de hausse de l’inflation à moyen terme, bien que cela n’apparaisse pas encore dans les données.
Mise à jour sur les mesures de relance
Les gouvernements continuent de soutenir activement les économies.
Mesures budgétaires
La question budgétaire la plus pressante est sans doute celle des États-Unis, où le principal moteur de soutien aux chômeurs américains devrait arriver à échéance à la fin juillet. Diverses propositions continuent d’être faites, et nous nous attendons en définitive à une résolution qui permettrait d’éviter un profond gouffre budgétaire. Toutefois, le temps manque et la division du Congrès constitue sans aucun doute un problème. On optera probablement pour un programme de soutien légèrement moins généreux, qui sera peut-être combiné à une mesure incitative encourageant le retour au travail.
Pendant ce temps, l’Union européenne a récemment conclu un accord historique sur la création d’un fonds de relance. Son importance est double :
- Le programme sera financé par une forme de mutualisation de la dette, qui constitue un petit pas en avant dans l’intégration de l’UE.
- Plus de la moitié des 750 milliards d’euros engagés prendront la forme de subventions, ce qui représente une grande avancée dans la mise en place de transferts entre les différents pays européens.
Bien que la somme d’argent prévue soit pharaonique, il faudra peut-être attendre une bonne partie de l’année avant que les fonds ne soient décaissés. Néanmoins, le risque que l’UE ou la zone euro s’écroulent en raison du retrait du Royaume-Uni est sans doute plus faible qu’il ne l’était il y a quelques mois, malgré les difficultés occasionnées par la pandémie.
D’autres pays continuent de modifier et d’élargir leurs programmes de façon globale. Le Canada a élargi l’accès à son programme de subvention salariale, et le Royaume-Uni et l’Allemagne ont développé leurs programmes de relance.
Politique monétaire
La décision prise par la Réserve fédérale américaine cette semaine ne devrait pas entraîner de changement majeur. Toutefois, la Fed demeure vigilante. Récemment, certains intervenants ont reconnu le ralentissement de l’économie. On s’attend de plus en plus à ce que les mesures de relance soient élargies à un moment ou à un autre, mais probablement pas avant septembre. Pour l’instant, les solutions les plus importantes aux États-Unis sont de nature médicale et comportementale, et non monétaire.
La décision la plus récente de la Banque du Canada n’a pas non plus donné lieu à de grands changements, au-delà de son engagement à maintenir le taux directeur à son niveau plancher actuel jusqu’à ce que l’économie tourne de nouveau à plein régime, ce qui, selon les projections économiques de la Banque, pourrait ne pas se produire avant 2023. Fait à noter, les nouvelles prévisions économiques de la Banque du Canada sont pratiquement identiques aux nôtres, en faisant état d’une baisse de 8,1 % aux États-Unis et de 6,8 % au Canada.
Depuis peu, la Banque du Canada semble favoriser les achats d’obligations sur la partie à long terme de la courbe. Elle n’a pas eu à acheter autant d’obligations de sociétés que prévu initialement en raison de la solidité du marché.
Tensions géopolitiques
Les tensions géopolitiques demeurent assez fortes, principalement entre la Chine et les États-Unis. Cette situation est largement attribuable à l’antagonisme des États-Unis à l’égard de la Chine, mais elle découle aussi en grande partie de la position plus affirmée de la Chine sur la scène mondiale.
Bien entendu, les deux pays se livrent une guerre tarifaire et multiplient les affronts depuis plusieurs années. Le virus est également source de tensions, car il est apparu en Chine et s’est propagé de façon plus problématique aux États-Unis.
Voici quelques développements récents :
- La Chine a fermé le consulat américain de Chengdu en raison de la fermeture du consulat chinois de Houston par les États-Unis.
- La Chine a imposé des sanctions au fabricant d’armes américain Lockheed Martin après que les États-Unis ont approuvé la vente de missiles à Taïwan.
- Précédemment, les États-Unis ont imposé des sanctions à certains hauts fonctionnaires chinois en raison de violations présumées des droits de la personne.
- La nouvelle loi sur la sécurité nationale de la Chine à Hong Kong a également envenimé les relations et s’est traduite par une réduction des privilèges accordés à Hong Kong par les États-Unis.
- L’accord commercial de phase 1 conclu entre les États-Unis et la Chine au début de l’année n’a pas mené à l’accord de phase 2 que l’on espérait initialement.
Malgré tout, le président Trump ne veut apparemment pas aggraver les tensions avec la Chine d’ici l’élection. Les dernières semaines ne semblent pas lui donner raison à cet égard. Néanmoins, les considérations électorales pourraient limiter l’intensité avec laquelle il ciblera la Chine au cours des prochains mois. Après tout, il n’y a rien de tel qu’un ennemi commun pour rallier les troupes avant une élection.
Justement, en ce qui a trait aux élections américaines, les relations entre les États-Unis et la Chine seraient probablement différentes et moins marquées par l’imposition de tarifs importants si les démocrates remportaient la course à la Maison-Blanche. Toutefois, elles ne ressembleraient en rien à celles précédant 2016.
Pas seulement une histoire américaine
Bien que les États-Unis soient un antagoniste important dans ce conflit géopolitique, ils ne sont pas les seuls à blâmer. La Chine a fait preuve d’agressivité dans ses revendications territoriales concernant les mers de Chine méridionale et orientale. En outre, elle a récemment eu des accrochages avec l’Inde au sujet de territoires disputés. En guise de riposte, l’Inde a interdit une variété d’applications chinoises populaires, dont TikTok.
Récemment, le Royaume-Uni s’est joint à de nombreux autres pays développés en décidant de ne plus acheter la technologie 5G de Huawei.
Autres éléments commerciaux
L’accord commercial AEUMC conclu entre les États-Unis, le Mexique et le Canada est entré en vigueur le 1er juillet. Les États-Unis ont déjà menacé le Canada de resserrer les règles entourant les produits laitiers et l’aluminium, bien que la perspective de nouveaux tarifs ne semble pas probablement.
Il n’y a pas si longtemps, les États-Unis envisageaient d’imposer des tarifs douaniers à l’UE et au Royaume-Uni ; toutefois, peu de choses ont été dites à ce sujet dernièrement, et cette éventualité nous laisse dubitatifs.
Bilan géopolitique
Notre réflexion géopolitique nous permet de tirer plusieurs conclusions importantes :
- Il est sans doute inévitable que les relations entre les États-Unis et la Chine demeurent tendues, maintenant que le monde est passé à une ère multipolaire. Ces tensions dureront probablement des années, voire des décennies.
- La COVID-19 a sans doute distrait les deux parties et suffisamment affaibli l’économie des États-Unis pour que l’imposition d’importants tarifs supplémentaires paraisse peu probable pendant le mandat présidentiel.
- Dans la mesure où la Chine est maintenant le principal « méchant » du point de vue des États-Unis, d’autres pays ont probablement moins à craindre des États-Unis en ce qui a trait à l’application d’autres mesures protectionnistes.
- La montée des tensions géopolitiques nuit à la croissance économique, en raison du changement des chaînes d’approvisionnement et de la baisse de la circulation de biens, de services, d’argent et de personnes.
- Nous croyons qu’il est peu probable que les hostilités entre les États-Unis et la Chine mènent à une véritable guerre.
– Avec la contribution de Vivien Lee et de Kiki Oyerinde