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31 minutes pour lire Par  Eric Lascelles 26 mars 2025

Contenu de cet article :

  • Regard sur les placements mondiaux
  • Droits de douane : bilan et perspectives
  • Données économiques
  • L’histoire des compressions des dépenses publiques
  • Politique publique chinoise
  • Tour d’horizon du Canada

Regard sur les placements mondiaux

Vous trouverez ici le volet économique de notre dernier numéro trimestriel de Regard sur les placements mondiaux.

Droits de douane : bilan et perspectives

Pour faire changement, il y a eu peu de nouveau ces dernières semaines sur le front des droits de douane américains. Enfin, nous pouvons souffler un peu, faire le point sur ce que nous avons appris et anticiper ce qui pourrait se passer le 2 avril.

Thèmes généraux

En premier lieu, ce qui ressort le plus, c’est qu’on se dirige vers des droits de douane plus élevés et plus étendus que ce qui était initialement anticipé pour la deuxième présidence de M. Trump. Il va sans dire que les dangers sont beaucoup plus grands qu’ils ne l’étaient au cours de son premier mandat. La surtaxe sur l’acier et l’aluminium (25 % pour chacun) est déjà supérieure à celle imposée en 2018.

En deuxième lieu, les dommages économiques potentiels sont déjà visibles avant même l’entrée en vigueur d’une grande partie des droits de douane. L’incertitude politique est évidemment très forte. La confiance des consommateurs, des marchés et des entreprises a été durement touchée, ce qui témoigne du recul de l’enthousiasme qui avait semblé si prometteur tout juste après l’élection.

L’essor initial de la confiance des consommateurs dans les mois suivant l’élection est déjà complètement effacé. Les marchés boursiers ont aussi nettement fléchi. L’indice S&P 500 a perdu 7 % par rapport à son sommet et a même atteint -10 % à son point le plus bas.

La confiance des entreprises ne fait pas exception. Les références des entreprises aux droits de douane ont monté en flèche, revenant aux niveaux records atteints durant le premier mandat de M. Trump (voir le graphique suivant). Fait encore plus inquiétant, la confiance des chefs d’entreprise aux États-Unis s’est effondrée comme jamais auparavant (voir le graphique suivant). Elle est encore plus faible que lors de la flambée de l’inflation de 2022, bien pire que pendant la pandémie, et en fait, à son plus bas depuis la crise financière mondiale de 2008.

Les préoccupations relatives aux droits de douane ont bondi comme lors de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine en 2018-2019

Les preoccupations relatives aux droits de douane ont bondi comme lors de la guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine en 2018 2019

En date de mars 2025. Comprend les transcriptions de toutes les téléconférences pour les investisseurs, les journées des investisseurs et les journées des marchés des capitaux organisées par les sociétés du Russell 3000. Sources : Bloomberg, RBC GMA.

La confiance des chefs d’entreprise aux États-Unis a chuté en raison des politiques de Donald Trump

La confiance des chefs dentreprise aux Etats Unis a chute en raison des politiques de Donald Trump

En date de mars 2025. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : Chief Executive Group, Bloomberg, RBC GMA.

En revanche, la confiance des petites entreprises n’a pas diminué aussi fortement et demeure bien au-dessus des niveaux préélectoraux (voir le graphique suivant). Cet écart s’explique notamment par le fait que certaines petites entreprises sont susceptibles de tirer parti d’un protectionnisme accru en vertu duquel les concurrents étrangers sont assujettis à des contraintes. En outre, ce paramètre semble depuis longtemps corrélé à une forte tendance partisane, les présidents républicains étant favorisés par rapport aux démocrates, peu importe la santé réelle de l’économie. Il est difficile d’imaginer que le fossé entre les attentes (optimistes) et les conditions actuelles (modérées) persistera à moins que l’économie défie les prévisions et se mette à croître rapidement à partir de maintenant (voir le graphique suivant).

L’incertitude politique qui règne entraîne un effritement de l’optimisme des petites entreprises

Lincertitude politique qui regne entraine un effritement de loptimisme des petites entreprises

En date de février 2025. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : National Federation of Independent Business, Macrobond, RBC GMA.

Les petites entreprises demeurent très optimistes malgré un certain revirement de situation

Les petites entreprises demeurent tres optimistes malgre un certain revirement de situation

En date de février 2025. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : National Federation of Independent Business, Macrobond, RBC GMA.

En troisième lieu, il convient de souligner la tolérance surprenante de la Maison-Blanche face aux dommages économiques et sur les marchés financiers. On croyait fondamentalement que certaines des politiques les plus défavorables à la croissance du programme de l’administration Trump seraient tempérées par le désir d’assurer la vigueur de l’économie et des marchés. Or, ce n’est tout simplement pas le cas jusqu’à présent. Nous pensons toujours qu’il y a des limites à cette tolérance, mais celle-ci se révèle plus élastique que nous l’avions cru.

La Maison-Blanche défend sa stratégie en disant qu’il faudra traverser une période plus difficile afin de récolter des gains à long terme. Et ces gains pourraient bien se concrétiser, car le rapatriement de la production aux États-Unis augmentera probablement après la récente volatilité des droits de douane, que ceux-ci persistent ou non. Toutefois, les dommages économiques causés par les barrières tarifaires et l’atteinte à la réputation des États-Unis pourraient bien contrebalancer cet avantage.

De plus, il n’en reste pas moins que l’économie américaine fonctionne déjà dans les limites de sa capacité de production. L’ajout de production manufacturière sous-entend une perte de production ailleurs, compte tenu de l’offre restreinte de main-d’œuvre et de capital. Dans la mesure où les États-Unis sont naturellement meilleurs dans ce qu’ils font déjà (puisqu’ils n’ont pas besoin de barrières commerciales pour être concurrentiels dans ces secteurs), ce compromis n’est peut-être pas si attrayant. Par ailleurs, si le postulat veut que les États-Unis puissent transférer leurs emplois à faible productivité dans le secteur manufacturier, qui est à plus forte productivité, la réalité, c’est que bon nombre de ces emplois à faible productivité (services alimentaires, tourisme, ventes au détail, etc.) ne peuvent tout simplement pas être externalisés. Ils doivent être occupés par une personne physiquement présente aux États-Unis.

L’ombre du 2 avril

Le président Trump a qualifié le 2 avril de « grand jour », et nous supposons que nous découvrirons en effet à ce moment-là une bonne partie de ce qui reste dans le dossier tarifaire. Tout en sachant que l’incertitude est si élevée que presque aucune possibilité n’est écartée, notre scénario de base table sur des droits de douane relativement élevés appliqués le 2 avril ou peu de temps après, dans l’espoir que ceux-ci soient réduits dans les six mois suivant des négociations fructueuses.

En théorie, les droits de douane de 25 % sur le Canada et le Mexique seront de nouveau appliqués le 2 avril. Par ailleurs, les principaux partenaires commerciaux que les États-Unis viennent d’appeler « The Dirty 15 » se verront imposer une série de droits de douane, ou du moins en seront menacés. Parmi eux, on s’attend à voir entre autres le Canada, le Mexique, la Chine, l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Inde, Taïwan, la Thaïlande et le Brésil.

On pourrait dire que les droits de douane sont mis en œuvre progressivement : l’acier et l’aluminium le 12 mars ; une gamme assez large de produits le 2 avril ; et les automobiles et les puces à une date ultérieure.

Quels paris peuvent faire les marchés à ce titre ? Il peut être difficile d’y voir clair à cause de la façon dont les questions sont posées.

Par exemple, Polymarket n’attribue qu’une probabilité de 35 % à l’imposition de droits de douane plus élevés sur le Canada d’ici le mois de mai, mais le diable est dans les détails : les droits de douane imposés présentement au Canada sont définis comme un taux global de 25 % (toute reprise de ces droits de douane le 2 avril ne comptant donc pas), et tout nouveau droit de douane qui s’applique à tous les pays – p. ex., des droits de douane sectoriels comme ceux déjà en vigueur pour l’acier et l’aluminium – ne serait pas considéré comme de nouveaux droits de douane sur le Canada exclusivement.

La question revient donc essentiellement à savoir si le Canada se voit imposer des droits de douane de plus de 25 %. Nous serions encore tentés de donner un pronostic affirmatif. En effet, la perspective très plausible de l’imposition de droits de douane plus élevés pour le secteur laitier canadien (lesquels pourraient atteindre 250 %).

Dans une autre question, Polymarket attribue seulement une probabilité de 37 % à l’imposition de droits de douane globaux sur l’UE d’ici le 30 juin. Cela laisse toutefois la possibilité d’imposition d’importants droits de douane qui échappent de justesse à la définition de droits de douane généraux – p. ex., ceux excluant une petite poignée de secteurs – ou d’imposition par les États-Unis de droits de douane à l’Europe, pays par pays et non en bloc.

Au chapitre des récentes bonnes nouvelles concernant les droits de douane, citons l’annonce du 24 mars concernant le report des droits de douane réciproques visant le secteur automobile et les puces informatiques après le 2 avril. Ainsi, on pourrait dire que les droits de douane sont mis en œuvre progressivement : l’acier et l’aluminium le 12 mars ; une gamme assez large de produits le 2 avril ; et les automobiles et les puces à une date ultérieure.

Les prochaines semaines seront riches en enseignements. Le 2 avril sera bien sûr le jour de la révélation : nous connaîtrons alors la portée de cette deuxième ronde de droits de douane initiaux ainsi que les secteurs et les pays visés, et la nature des exigences américaines. Au cours des semaines suivantes, nous en saurons davantage sur la souplesse dont les États-Unis feront preuve dans leurs exigences, car certaines demandes, principalement liées aux taxes de vente, aux évaluations des devises et aux secteurs de services stratégiques protégés, pourraient être difficiles à honorer pour d’autres pays.

Cela suppose qu’aucune entente n’interviendra avant l’application de ces droits de douane en attente. Au cours du premier mandat de M. Trump, l’atteinte d’un accord entre les États-Unis et le Canada et le Mexique a pris quatorze mois, et ceux avec le Japon et l’UE, encore plus de temps. Par conséquent, la conclusion d’accords au cours des prochaines semaines relèverait d’une impressionnante prouesse. Par ailleurs, il se peut que nous en apprenions davantage avec le temps.

Stratégies de représailles

Les pays ciblés réagissent de manière différente aux droits de douane américains.

L’approche prudente consiste à ne pas élever la voix et à intervenir peu dans l’immédiat, en laissant d’autres pays se retrouver dans la ligne de mire de la colère de M. Trump tout en espérant que des négociations calmes suffiront. Le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud entrent parfaitement dans cette catégorie, même si, en toute équité, ils n’ont subi que des incidences mineures jusqu’à présent.

La démarche audacieuse consiste à imposer des droits de douane immédiats aux États-Unis, en établissant ainsi que les droits de douane américains portent à conséquence. Cette approche provoque de plus grands dégâts à l’économie américaine, même s’il est vrai que c’est le pays ciblé qui en pâtit le plus. Elle permet en outre des négociations dans lesquelles prévaut le donnant-donnant : les droits de douane réduits pour les deux parties.

On pourrait affirmer que les pays agressifs rendent service aux pays les moins agressifs : ils les protègent tout en créant suffisamment de difficultés économiques aux États-Unis pour rendre les droits de douane impopulaires.

Le Canada est peut-être le pays qui a réagi le plus énergiquement, en imposant aux États-Unis deux séries de droits de douane qui totalisent maintenant 60 milliards de dollars canadiens, en plus d’une autre tranche prévue. Pendant le premier mandat de M. Trump, le Canada a adopté une approche similaire se soldant par une fin relativement constructive : un nouvel accord commercial et l’absence d’importants droits de douane. Le Canada profite sans doute aussi d’une motivation politique – des élections imminentes et une imposition de droits de douane aux États-Unis qui est très appréciée du public. La Chine a également réagi avec fermeté aux droits de douane américains.

Faisant preuve d’une attitude intermédiaire, le Mexique a annoncé des projets de droits de douane, sans toutefois en préciser un calendrier ou des détails. L’UE a annoncé des droits de douane précis sur les États-Unis tout en en reportant leur mise en œuvre à la mi-avril.

Seul le temps nous dira quelle démarche sort du lot. Les démarches canadienne et chinoise ne sont certes pas sans danger. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elles ne fonctionneront pas. On pourrait affirmer que les pays agressifs rendent service aux pays les moins agressifs : ils les protègent tout en créant suffisamment de difficultés économiques aux États-Unis pour rendre les droits de douane impopulaires.

Les droits de douane et l’économie

Nous continuons de croire que les dégâts causés par les droits de douane ne seront probablement pas trop pénibles pour la plupart des pays, car la grande majorité d’entre eux n’ont pas de relations commerciales assez intenses avec les États-Unis. En ce qui concerne le Canada et le Mexique toutefois, la douleur pourrait être assez vive, tout comme c’est le cas pour les États-Unis également.

Pour le Canada, le risque de récession est bien supérieur à 50 % en cas d’application permanente d’importants droits de douane. Il frôle 50 % même si d’importants droits de douane ne sont imposés que pendant un ou deux trimestres.

Le risque de récession augmente certainement avec d’importants droits de douane. Mais pour les États‑Unis, nous continuons de l’évaluer bien en deçà de la probabilité de 50 %, soit une probabilité d’un peu plus de 25 % dans notre scénario de base des droits de douane. Voilà des probabilités qui ont bien augmenté par rapport à celles d’il y a quelques trimestres, mais sont encore bien en deçà du résultat le plus probable.

Dans l’ensemble, nous avons réduit d’un peu plus d’un demi-point de pourcentage les prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis pour 2025 à la suite de l’amplification des droits de douane prévus. Le taux de croissance passe donc à 1,9 % seulement – la plus faible chute depuis 2020 (voir le graphique suivant).

Les perspectives du Canada ont été revues à la baisse encore plus fortement : la croissance prévue n’étant que de 0,9 %. Cela comprend l’hypothèse d’une baisse de la production économique pendant un trimestre en raison de l’incertitude combinée aux droits de douane, avant que les négociations ne progressent suffisamment pour réduire les droits de douane et entraîner un rebond économique partiel ultérieur.

Pour le Canada, le risque de récession est bien supérieur à 50 % en cas d’application permanente d’importants droits de douane. Il frôle 50 % même si d’importants droits de douane ne sont imposés que pendant un ou deux trimestres. En général, les prévisions à la baisse de croissance dans d’autres pays sont plus faibles, et certaines reflètent également un ralentissement décevant de la croissance antérieur à la menace des droits de douane. Même si les prévisions générales de croissance sont également en baisse, nos prévisions sont à présent un peu plus prudentes que celles-ci.

Les prévisions de PIB des marchés développés pour 2025 varient

Les previsions de PIB des marches developpes pour 2025 varient

Prévisions de Consensus Economics en janvier 2025. Les chiffres indiqués dans le tableau correspondent aux prévisions actuelles de RBC GMA au 31/01/2025. Les prévisions antérieure de RBC GAM datent du 6 novembre 2024. Sources : Consensus Economics, RBC GMA.

Droits de douane persistants

Au Canada, l’incertitude provient de la mesure dans laquelle les droits de douane de 25 % appliqués le 4 mars ont été réellement supprimés le 6 mars. Sur le plan technique, la loi disposait que la levée des droits de douane de 25 % ne s’appliquait qu’aux produits admissibles en vertu de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada. Il a été assez surprenant d’apprendre que seulement 38 % des exportations canadiennes aux États-Unis en 2024 s’appuyaient sur l’entente commerciale de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada, qu’une tranche de 40 % des exportations reposait sur d’autres programmes d’exonération de droits, et qu’une autre tranche de 22 % des exportations vers les États-Unis était soumise à des droits. En théorie donc, 62 % des exportations canadiennes aux États-Unis sont encore soumises aux droits de douane de 25 %.

Fait étrange : les exportateurs canadiens n’ont pas bronché davantage. Nous soupçonnons donc que la plupart des exportateurs ne payaient pas de droits de douane aussi élevés.

La réponse – et la confirmation de ce soupçon – semble être que bon nombre des exportations canadiennes étaient théoriquement admissibles en vertu de l’accord AEUMC, mais qu’il n’était tout simplement pas logique, dans des circonstances normales, que les entreprises se livrent au casse-tête logistique consistant à établir officiellement l’origine de chaque composante de leur produit, ou de remplir les documents connexes pour éviter de payer un droit minuscule, le cas échéant. Mais maintenant qu’il s’agit d’éviter un droit important de 25 %, il devient beaucoup plus logique d’établir l’admissibilité à l’AEUMC. En retour, de nombreuses entreprises – en particulier dans le secteur énergétique – ont rempli beaucoup de documents récemment, réduisant massivement le nombre de produits visés par les droits de douane persistants de 25 %.

Les boycottages ont-ils un effet ?

Un certain nombre de pays, dont le plus important est le Canada, tentent de boycotter les produits américains en guise de représailles à l’imposition de droits de douane. Un boycottage se produit essentiellement lorsque les consommateurs prennent leurs décisions d’achat dans une optique politique plutôt que d’évaluer simplement le coût relatif, la qualité et les facteurs sanitaires, sécuritaires et environnementaux.

Si un pays comme le Canada parvenait à réduire de 5 % ses achats aux États-Unis, cela représenterait une contraction de la demande d’environ 17 milliards de dollars américains.

Bien entendu, contrairement aux droits de douane ou aux embargos, les boycottages sont entièrement volontaires, de sorte que ce ne sont pas tous les consommateurs qui y prennent part. Dans quelle mesure sont-ils efficaces ? Une étude universitaire menée par Heilmann (2015) et portant sur quatre boycottages différents à l’échelle nationale au cours des deux dernières décennies, y compris le boycottage des produits japonais par la Chine en 2012, a fait ressortir une perturbation moyenne des échanges commerciaux sur un an allant de 2 % à 20 % du flux commercial habituel.

Les boycottages ont aussi tendance à perdre de la vigueur au fil du temps, ce qui les rend plus efficaces au cours des premiers mois et des premiers trimestres, avant qu’ils perdent de leur efficacité à mesure que l’indignation s’estompe et que l’attention se tourne vers d’autres sujets au fil du temps. Souvent, on observe aussi des achats de rattrapage par la suite pour compenser les privations subies antérieurement.

Ainsi, les boycottages sont très poreux, de nature plutôt temporaire et leurs effets varient beaucoup. Néanmoins, si un pays comme le Canada parvenait à réduire de 5 % ses achats aux États-Unis, cela représenterait une contraction de la demande d’environ 17 milliards de dollars américains – une somme non négligeable en dollars absolus, même si elle représente moins de 0,1 % de la production économique annuelle des États-Unis.

Il est clair que les Canadiens boycottent le tourisme aux États-Unis dans une mesure supérieure au chiffre de 5 % avancé ci-dessus. En février, les voyages aller-retour des résidents canadiens depuis les États-Unis ont diminué de 23 % par rapport au même mois en 2024, et Flight Centre estime à 40 % la baisse des réservations de voyages d’agrément de Canadiens aux États-Unis au cours de la même période. Selon un sondage Ipsos de février 2025, 65 % des Canadiens envisagent d’éviter d’aller aux États-Unis. Évidemment, il existe d’autres exportations américaines pour lesquelles la demande est moins élastique, de sorte que la baisse globale de la consommation de produits américains sera probablement moins importante que ces chiffres.

Le Canada prend des mesures de soutien en réponse à la guerre commerciale

Le gouvernement canadien s’efforce d’atténuer le plus possible les dommages causés par les droits de douane. La Banque du Canada a déjà abaissé son taux directeur de 25 pb, à 2,75 %, mais elle l’aurait probablement fait même sans la menace des droits de douane. On pourrait cependant s’attendre à ce qu’elle porte le taux directeur en deçà de 2 % si les droits de douane imposés au Canada étaient substantiels et autour de 2,5 % s’ils s’avéraient plus modérés.

Des mesures budgétaires sont également adoptées, même si les séances parlementaires sont suspendues. L’admissibilité à l’assurance-emploi sera étendue, grâce à l’annulation de l’habituelle période d’attente d’une semaine.

Le gouvernement est en train de mettre en place ce qui semble être un processus de remboursement pour soulager les entreprises canadiennes qui ne peuvent pas acheter certains biens ailleurs qu’aux États-Unis et qui doivent donc payer les droits de douane.

D’autres mesures de soutien sont axées sur la liquidité. L’une autorise les entreprises à reporter le paiement de l’impôt et des taxes de vente collectées pendant un certain temps. Une autre consiste en la création d’une nouvelle facilité de financement subventionnée pour les entreprises en difficulté et pour encourager l’accès à de nouveaux marchés.

Bien entendu, ces programmes pourraient changer si les prochaines élections portent un nouveau gouvernement au pouvoir. En attendant, le déficit budgétaire du Canada devrait se creuser et une partie du trou économique anticipé sera comblée par une hausse des dépenses publiques. Heureusement, le pays affiche un déficit relativement modéré par rapport à bon nombre de ses pairs, ce qui lui laisse une bonne marge de manœuvre.

Données économiques

La paralysie tant redoutée du gouvernement américain a été évitée le 14 mars grâce à une poignée de voix démocrates. Le vote assure le financement du gouvernement fédéral jusqu’à la fin de l’exercice financier fixée au 30 septembre.

De façon plus traditionnelle, la trajectoire de l’économie américaine demeure orientée vers un ralentissement, plutôt que vers un effondrement. Les indicateurs de la confiance aux États-Unis ont sans contredit nettement baissé, mais les mesures de l’activité réelle ne montrent qu’une légère décélération. Par exemple, les indices de l’Institue for Supply Management (ISM) du secteur manufacturier et du secteur des services se maintiennent juste au-dessus du seuil critique de 50, qui sépare la croissance du déclin.

Les États-Unis devraient encore afficher la croissance la plus rapide parmi les principales économies en 2025, mais l’écart sera sans doute beaucoup plus faible que l’avance considérable maintenue en 2023 et en 2024.

Les ventes au détail ont augmenté d’à peine 0,2 % après avoir fortement chuté le mois précédent. Cependant, la progression de l’emploi combinée à une hausse assez marquée des salaires devrait éviter que la consommation faiblisse trop à court terme.

L’indice des surprises économiques Citi pour les États-Unis s’est stabilisé à un niveau légèrement négatif. Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais ce n’est pas non plus très inquiétant, puisqu’il n’annonce pas d’effondrement de l’économie.

L’outil de suivi GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta continue de prédire un déclin de la production au premier trimestre de l’année. Toutefois, nous restons d’avis qu’il reflète une hausse à court terme des importations en prévision de l’imposition des droits de douane (un facteur négatif pour le PIB) sans rendre compte du stockage de ces importations (un facteur positif pour le PIB). Certes, la croissance du PIB devrait être moins vigoureuse que la normale au premier trimestre de 2025. Cela dit, le PIB devrait croître selon un taux annualisé de 1 % plutôt que d’enregistrer une contraction prononcée.

La Réserve fédérale américaine a revu à la baisse ses perspectives de croissance, mais a finalement décidé de maintenir le taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %.

De façon plus générale, l’économie américaine fait de moins en moins figure d’exception à court terme. La croissance a ralenti aux États-Unis, alors qu’elle s’est accélérée ou, du moins, est restée stable dans plusieurs autres grands marchés développés. Néanmoins, les États-Unis devraient encore afficher la croissance la plus rapide parmi les principales économies en 2025, mais l’écart sera sans doute beaucoup plus faible que l’avance considérable maintenue en 2023 et en 2024.

L’histoire des compressions des dépenses publiques

Les États-Unis cherchent à sabrer 2 000 milliards de dépenses publiques et compte tenu de leur déficit budgétaire abyssal et de celui assez lourd de certains autres marchés, il est intéressant de se pencher sur l’histoire récente des compressions réalisées dans les pays développés.

Disons-le tout de suite, il sera difficile de couper dans les dépenses à un moment où le coût du service de la dette grimpe, le budget de la défense augmente et les droits de douane plombent l’économie. Bien que les droits de douane génèrent des recettes pour le gouvernement, ils ne s’apparentent pas à une réduction des dépenses, le point qui nous intéresse. D’ailleurs, une grande partie de ces recettes additionnelles sera probablement neutralisée par une diminution d’autres revenus en raison des dommages économiques susmentionnés.

Commençons par les dépenses publiques nominales, c’est-à-dire le montant total qu’un gouvernement consacre aux biens et aux services, sans correction en fonction de l’inflation ou des fluctuations de la monnaie. En pratique, les périodes de baisses marquées des dépenses publiques nominales ont été peu nombreuses au cours des dernières décennies (voir le graphique suivant). Les dépenses ont chuté brièvement après la pandémie, mais seulement parce qu’elles avaient grimpé en flèche pendant la pandémie. Elles ont également reculé temporairement dans certains pays dans la foulée de la crise financière mondiale. Là encore, ces déclins se sont produits après des hausses importantes pendant la crise. Il y a quelques autres exceptions, mais elles sont négligeables et ont rarement duré longtemps.

Il est rare que les dépenses publiques nominales baissent notablement

Il est rare que les depenses publiques nominales baissent notablement

En 2022. Sources : Fonds monétaire international (FMI), Macrobond, RBC GMA.

Qu’en est-il des dépenses publiques corrigées en fonction de l’inflation ? Évidemment, pour faire baisser les dépenses réelles, il suffit d’augmenter les dépenses nominales moins rapidement que le taux d’inflation. Les exemples sont alors plus nombreux (voir le graphique suivant). Toutefois, les réductions importantes demeurent rares. L’Italie et l’Espagne font figure d’exceptions, de graves crises de la dette les ayant incitées à mener une politique d’austérité extrêmement pénible dans les années 2010. Et malgré cela, elles ont à peine réussi à diminuer leurs dépenses publiques réelles.

La trajectoire ascendante des dépenses publiques réelles se poursuit

La trajectoire ascendante des depenses publiques reelles se poursuit

En 2022. Dépenses publiques réelles calculées au moyen du déflateur du PIB du FMI. Sources : FMI pour les statistiques financières des gouvernements des États-Unis et de l’Allemagne ; Perspectives de l’économie mondiale pour les autres pays ; Macrobond, RBC GMA.

La solution la plus éprouvée et la plus fiable pour remédier aux excès des gouvernements sur le plan des dépenses : augmenter les dépenses publiques à un rythme plus lent que la croissance de l’économie nominale (voir le graphique suivant). Par économie nominale, on entend l’économie mesurée selon les prix actuels, sans tenir compte de l’inflation ou de la déflation.

Les dépenses publiques en pourcentage du PIB peuvent diminuer graduellement

Les depenses publiques en pourcentage du PIB peuvent diminuer graduellement

En 2022. Sources : FMI, Macrobond, RBC GMA

Exemple de réussite selon ce paramètre, le Canada a réduit ses dépenses publiques en pourcentage du PIB de 13 points de pourcentage sur 13 ans (de 1992 à 2005). Ce rythme d’environ un point de pourcentage par an est un bon équilibre entre la rapidité de la baisse et le fait de ne pas trop freiner la croissance économique par des mesures d’austérité.

Autre bel exemple, l’Italie a diminué ses dépenses publiques en pourcentage du PIB de 12 points de pourcentage en seulement sept ans (de 1993 à 2000).

Une telle retenue n’est pas facile et nécessite une planification minutieuse. Le Canada a mené un examen complet des programmes sous le gouvernement de l’ancien premier ministre Jean Chrétien. Chaque ministère a fait l’objet d’une analyse méthodique, pour évaluer l’importance relative des programmes et des services, en tenant compte du cadre budgétaire, les coupures étant effectuées en conséquence. Les privatisations ont aussi joué un rôle important, comme cela a aussi été le cas au Royaume-Uni durant les années 1980, lorsque Margaret Thatcher était au pouvoir. Dans les années 1990 aux États-Unis, le gouvernement Clinton a mis en place un programme d’examen national de la performance, qui a permis de réaliser des économies sans nuire outre mesure aux services.

Cependant, ces exemples représentent les extrêmes de ce qui peut être réalisé sans conséquences majeures pour l’économie. De plus, leur réussite est en partie attribuable à la croissance économique inhabituellement forte des années 1990 et du début des années 2000, favorisée par le dividende de la paix pendant cette période caractérisée par un recul des conflits mondiaux. Une bonne partie de l’amélioration découle simplement d’une diminution survenant naturellement après la hausse des dépenses publiques pendant et après la récession du début des années 1990.

L’amélioration observée depuis la pandémie découle aussi en grande partie de la fin d’une période de dépenses publiques extraordinaires plutôt que d’un véritable effort d’austérité.

Évidemment, les États-Unis ne cherchent pas à réduire leur déficit de 2 000 milliards de dollars, mais plutôt à utiliser la marge de manœuvre dégagée par un recul des dépenses pour offrir des baisses d’impôts qui, en théorie, feront plus que neutraliser ces économies.

En conclusion, alors que les États-Unis cherchent à réaliser des économies et qu’un grand nombre de pays veulent réduire leurs déficits budgétaires, il n’est probablement pas réaliste de s’attendre à une baisse réelle des dépenses publiques nominales, ni à un déclin notable des dépenses publiques corrigées en fonction de l’inflation. L’approche la plus réaliste consiste simplement à limiter la croissance des dépenses de manière à ce qu’elle soit nettement inférieure à la croissance du PIB nominal, de l’ordre d’un point de pourcentage par an environ, et à résorber le déficit budgétaire de façon graduelle sur plusieurs années.

Évidemment, les États-Unis ne cherchent pas à réduire leur déficit de 2 000 milliards de dollars, mais plutôt à utiliser la marge de manœuvre dégagée par un recul des dépenses pour offrir des baisses d’impôts qui, en théorie, feront plus que neutraliser ces économies. Par conséquent, les États-Unis ne sont vraisemblablement pas près de réduire sensiblement leur déficit budgétaire, à moins que la croissance économique s’accélère et sauve la situation.

Politique publique chinoise

La voie à suivre pour la politique publique chinoise a gagné en clarté à la mi-mars, après une série de réunions de politique importantes. Comme on l’a souvent signalé, la Chine continue de viser une croissance du PIB réel d’environ 5 % en 2025 et une inflation d’environ 2 %. Cela représente la poursuite du taux de croissance approximatif atteint en 2024 et un retour à une inflation positive (bien que mettre un terme à la lutte actuelle du pays avec la déflation n’ait pas été considérée comme une priorité).

Le gouvernement espère générer cette croissance en faisant passer le déficit budgétaire fédéral prévu d’environ 3 % à 4 % du PIB – le déficit le plus élevé (demandant donc des mesures de relance) depuis des décennies. Le gouvernement prévoit notamment d’affecter des capitaux pour absorber les mauvaises créances des gouvernements locaux et la recapitalisation annoncée précédemment des banques chinoises. Ces deux secteurs devraient permettre une accélération de la croissance une fois libérés de leurs problèmes actuels.

Il semble que les décideurs chinois attendent de pouvoir évaluer l’ampleur des droits de douane que les États-Unis envisagent d’imposer au pays et pourraient intervenir s’ils augmentaient encore considérablement.

Il convient de noter que les consommateurs continuent de recevoir une attention considérable de la part du gouvernement. C’est compréhensible, puisque leur niveau de confiance est faible (voir le graphique suivant) et qu’ils restent à devenir l’important moteur de croissance depuis longtemps attendu grâce à l’expansion de la classe moyenne du pays. Nous notons que les ventes au détail nominales augmentent malgré la déflation et la diminution de la population, de sorte que l’austérité des consommateurs est quelque peu surestimée. Il est toutefois possible d’accélérer la croissance des dépenses de consommation, surtout si l’on peut persuader les ménages de cesser d’épargner autant.

La confiance des consommateurs chinois s’est légèrement améliorée dernièrement, mais reste anémique

La confiance des consommateurs chinois sest legerement amelioree dernierement mais reste anemique

En date de janvier 2025. Sources : National Bureau of Statistics of China, Macrobond, RBC GMA.

Le Conseil d’État a publié le 16 mars un plan d’intervention spécial pour stimuler la consommation. Il comprend notamment :

  • Augmenter le salaire minimum

  • Stabiliser les marchés immobiliers et boursiers, où est stockée la majeure partie de la richesse des ménages

  • Augmenter le taux de natalité grâce à des allocations familiales et à d’autres mesures pour accroître le nombre de consommateurs (en fait, le taux de natalité de la Chine a légèrement augmenté au début de 2025 par rapport à 2024, bien qu’il demeure très faible)

  • Renforcer le filet de sécurité sociale afin que les ménages ne se sentent pas obligés d’épargner autant, notamment en augmentant les prestations de retraite et de soins de santé

  • Fournir un soutien particulier aux secteurs clés de la consommation axés sur les services, notamment les services de garde d’enfants et de soins aux aînés, la restauration, le tourisme et le divertissement

  • Élargir le programme gouvernemental d’échange de biens de consommation qui encourage les consommateurs à se procurer des produits plus modernes

  • Encourager les travailleurs à prendre leurs vacances et à ne pas faire d’heures supplémentaires excessives – probablement dans le but de les inciter à consommer davantage durant leurs temps libres

Dans l’ensemble, nous demeurons optimistes quant aux perspectives économiques de la Chine par rapport aux attentes du marché, en partie en raison de ce soutien politique.

Tour d’horizon du Canada

Élections au Canada

Trois choses se sont produites relativement aux élections canadiennes.

  1. Elles ont été officiellement fixées au 28 avril, soit dans un peu plus d’un mois.

  2. Le parti conservateur continue de perdre du terrain. Alors qu’il dominait de plus de 20 points au début de 2025, la course est maintenant assez serrée, et les derniers sondages révèlent que les libéraux sont légèrement en avance (voir le graphique suivant).

    Les sondages, bien sûr, ont perdu en fiabilité au fil des ans pour diverses raisons, dont la diminution des taux de réponse. Les sondages nationaux ne reflètent pas non plus la répartition des votes, qui peut être d’une importance capitale, étant donné que c’est le nombre de sièges et non de votes qui détermine le gagnant au Canada.

    Le marché des paris Polymarket attribue une probabilité à peine plus élevée que la parité à un gouvernement libéral (51 % de probabilités que M. Carney soit premier ministre et 52 % que les libéraux forment le gouvernement).

    Nous sommes enclins à croire que la course est serrée, mais l’avantage libéral peut être un peu plus important que cela. Appuyant cette affirmation, l’outil Poll Tracker de la CBC News estime que le modeste avantage du parti libéral dans les suffrages exprimés pourrait se traduire par une victoire électorale assez importante, puisque le parti convertit plus efficacement les votes en sièges. Les libéraux obtiennent actuellement 177 sièges par rapport à 132 pour les conservateurs, ce qui en ferait un gouvernement majoritaire. Rappelez-vous que les libéraux ont remporté les deux dernières élections sans avoir obtenu le plus grand nombre de votes.

    La course est certes encore serrée et les revirements sont encore considérablement possibles. Les libéraux sont toutefois en position de force.

La course électorale se corse au Canada

La course electorale se corse au Canada

En date du 22 mars 2025. Les tendances correspondent aux moyennes équipondérées de 10 sondages. Sources : contributeurs de Wikipédia, « Liste de sondages sur les élections fédérales canadiennes de 2025 » Wikipédia, l’encyclopédie libre, https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_les_élections_fédérales_canadiennes_de_2025, RBC GMA.

  1. Outre les résultats des sondages, l’écart entre la politique économique des deux partis s’est aussi resserré. Le parti libéral sous le premier ministre Carney est passé de la gauche au centre de l’échiquier politique. Les deux partis s’engagent maintenant à éliminer le volet consommateur de la taxe carbone. Tous deux promettent maintenant d’annuler la hausse du taux d’imposition des gains de capital, qui est au point mort. Tous deux parlent maintenant de diminuer le palier d’imposition inférieur sur le revenu des particuliers. Tous deux parlent maintenant de l’importance de réduire les formalités administratives et d’accroître les infrastructures et les investissements dans les grands projets concernant les ressources.

Il n’est donc pas déraisonnable de penser que peu importe l’issue des élections, la politique économique canadienne empruntera bientôt une voie plus favorable. Cela dit, il est probablement encore juste d’affirmer que le programme conservateur est plus favorable à la croissance que le programme libéral, dans la mesure où bon nombre des idées susmentionnées devraient être mises en œuvre plus énergiquement sous un gouvernement conservateur. Encore une fois, le parti conservateur parle de budgets équilibrés, tandis que le parti libéral remanié cherche à exclure des dépenses en immobilisations du budget de manière à permettre une plus grande sortie de capitaux des coffres de l’État.

Relations entre le Canada et la Chine

Depuis que la Maison-Blanche a commencé à brandir la menace des droits de douane, le Canada s’est évidemment tourné vers la Chine, l’un de ses autres partenaires commerciaux. Ce rapprochement commercial affaiblit la position de négociation des États-Unis et renforce en théorie l’économie canadienne. En mars, la Chine a elle-même évoqué cette perspective de rapprochement.

Il existe toutefois deux complications.

  1. Il n’est pas réaliste de penser que les échanges commerciaux entre le Canada et la Chine pourraient évoluer suffisamment rapidement ou de façon suffisamment significative pour atténuer l’incidence des droits de douane américains sur l’un ou l’autre des deux pays.

  2. À l’instar des États-Unis, la Chine a récemment augmenté ses droits de douane à l’encontre du Canada. Le 20 mars, de nouveaux droits de douane ont été mis en place sur le canola canadien et les produits connexes en réponse à la décision prise antérieurement par le Canada de s’aligner sur les droits de douane américains de 100 % sur les véhicules électriques chinois.

En dépit des protestations du gouvernement canadien, la Chine a également récemment exécuté quatre citoyens canadiens qui avaient aussi la nationalité chinoise après avoir été reconnus coupables de crimes en Chine.

En outre, il pourrait être difficile pour le gouvernement d’accéder à la demande de la Chine de pouvoir à nouveau investir dans des entreprises du secteur des ressources au Canada.

Par conséquent, les deux pays pourraient vraisemblablement parvenir à négocier des accords mineurs, mais il semble peu probable que les relations entre le Canada et la Chine changent complètement. Une autre leçon à tirer pour le Canada est qu’actuellement, le pays n’a pas beaucoup de véritables amis, et qu’il devrait donc conclure des accords qui sont intrinsèquement bénéfiques d’un point de vue économique, et non qui viseraient à améliorer ses relations de manière générale.

L’économie canadienne

L’économie canadienne commence à montrer des signes inquiétants de fragilité en raison des menaces de droits de douane et de l’incertitude qui en découle. Les données sur l’emploi au Canada ont indiqué une très légère hausse de 1 100 postes en février, et la confiance des petites entreprises s’est effondrée (voir le graphique suivant).

La confiance des petites entreprises canadiennes en ce qui concerne les conditions futures est au plus bas

La confiance des petites entreprises canadiennes en ce qui concerne les conditions futures est au plus bas

En date de mars 2025. Sources : Baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), Macrobond et RBC GMA.

La confiance des consommateurs canadiens a chuté par rapport au sommet atteint à l’automne 2024

La confiance des consommateurs canadiens a chute par rapport au sommet atteint a lautomne 2024

Au 17 mars 2025. Sources : Bloomberg, Macrobond, RBC GMA.

Même s’il est vrai que les surprises économiques au Canada restent positives, nous pensons qu’elles sont en partie attribuables à des achats anticipés aux États-Unis de produits canadiens avant l’entrée en vigueur des droits de douane. En définitive, le sort de l’économie sera déterminé par l’ampleur et la durée des droits de douane américains. Nous pensons que des droits de douane relativement élevés pourraient être imposés au début d’avril et nous anticipons donc une période de contraction. Nous espérons qu’elle s’achèvera par une baisse des droits de douane afin d’éviter au Canada d’entrer officiellement en récession.

Du côté de l’inflation, le bond de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui est passé de 1,9 % à 2,6 % d’une année sur l’autre en février, indique malheureusement un retour de l’inflation au Canada. Cette augmentation s’explique en grande partie par la fin du congé de taxe sur les achats accordé pour deux mois. Toutefois, on peut noter que le taux d’inflation n’était pas aussi élevé avant la mise en place de cette mesure, ce qui suggère que l’inflation repart actuellement à la hausse.

Le Canada pourrait connaître encore d’autres épisodes inflationnistes. Des droits de douane plus élevés menacent évidemment d’entraîner une augmentation des prix : toutes choses égales par ailleurs, des droits de douane substantiels pourraient porter le taux d’inflation annuel au Canada dans la fourchette de 3 à 4 % sur une partie de l’année 2025.

À l’inverse, la suppression de la taxe sur le carbone pour les consommateurs pourrait réduire l’inflation d’environ un demi-point de pourcentage dans un délai assez court. Toutefois, lorsque les analystes regardent l’inflation, ils excluent souvent l’effet des modifications d’impôts indirects. Par conséquent, cette mesure pourrait moins focaliser l’attention des décideurs, même si elle a une réelle incidence sur les prix que paient les consommateurs.

– Avec la collaboration de Vivien Lee, d’Aaron Ma et d’Ana Ardila

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