La crise alimentaire mondiale est particulièrement d’actualité pour les investisseurs des marchés émergents dans un contexte ou le conflit ukrainien pourrait entraîner une catastrophe pour l’humanité, et aussi bien sur le plan politique et économique dans des pays déjà fragilisés. Lors d’une réunion des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale tenue à la mi-mai, le Secrétaire général Antonio Guterres a fait savoir que la crise alimentaire actuelle « menace de faire basculer des dizaines de millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. »
La crise touche environ trois milliards de personnes à l’échelle mondiale – soit près de la moitié de la population mondiale – et même si elle touche les consommateurs du monde entier, ce sont indéniablement les pays à faible revenu qui en souffriront le plus.
Voici certaines des répercussions de cette crise dans les pays marchés émergents
- Colombie: Étant donné que le Brésil est le premier importateur mondial d’engrais, la hausse des prix des intrants dans la région fera augmenter les prix des aliments et exercera une pression accrue sur les gouvernements.
- Inde: Le pays s’autosuffit en matière de production de blé et de riz, mais les prix devraient continuer d’augmenter dans le pays, et comme plus de 45 % des dépenses de consommation de l’Inde sont consacrés aux aliments, le gouvernement sera forcé d’agir.
- Iran: Des manifestations ont eu lieu dans des régions après que le gouvernement ait mis fin à la subvention connexe au blé importé. Cette décision a rapidement fait augmenter les prix de la farine et du pain.
- Afrique du Sud : La famine qui sévit dans les pays voisins pourrait amener le gouvernement à fournir de l’aide alimentaire et faire face à une éventuelle immigration massive, ce qui exercera une plus grande pression sur son budget.
- Turquie: Ce pays est l’un des plus importants importateurs de blé au monde, dont une grande partie est moulue et revendue en farine. Les perturbations de l’offre seront malvenues dans un contexte où les entreprises ont déjà de la difficulté à composer avec la hausse de l’inflation importée.
Dans notre article, nous parlons aussi de :
- L’augmentation des prix dans le système alimentaire. Les exportations de blé de l’Ukraine, aussi appelée « grenier de l’Europe », ont fait les manchettes ces derniers mois. Cependant, l’approvisionnement en huile de tournesol est également réduit. Quelle en est l’incidence pour les consommateurs ?
- Les prix élevés record de l’engrais nuisent aux agriculteurs à l’échelle mondiale. Au Royaume-Uni, le prix est passé de 200 livres sterling la tonne au printemps 2021 à 700 livres sterling la tonne à l’automne. Quelle incidence ces hausses de prix ont-elles sur les petites exploitations agricoles des pays les plus pauvres du monde ?
- La hausse des denrées alimentaires entraîne souvent une instabilité politique et sociale. Quels sont les pays de notre univers qui courent le plus de risque dans l’immédiat, d’après nos estimations internes liées à la cote de vulnérabilité alimentaire ?
Les conditions de marché sans précédent de 2022 ont rendu notre approche descendante à thématique plus pertinente que jamais. En tant qu’actionnaires à long terme des sociétés dans lesquelles nous investissons, nous cherchons à comprendre les conséquences étendues de la crise politique et du bouleversement social, et comment elles risquent de nuire aux sociétés et à leur chaîne logistique.
Téléchargez notre PDF (en anglais seulement) pour en savoir plus sur l’impact de la crise sur ces pays, ainsi que les conséquences possibles sur d’autres pays à faible revenu.