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Par  Eric Lascelles 09 mars 2020

Contenu de cet article :

  • COVID-19 mise à jour
  • Pétrole en chute libre
  • Mise à jour sur les primaires aux États-Unis

Comme si l’agitation sur les marchés financiers n’était pas suffisante, le changement d’heure qui nous a fait perdre une heure de sommeil rend la situation encore pire. Pour ma part, je me sens peut-être plus confus que la plupart des gens, en partie parce que mon départ de la maison le matin se fait de nouveau à la noirceur, et en partie parce que, ne buvant pas de café, je n’ai rien pour m’aider à garder les yeux ouverts. On croirait qu’une personne qui, comme moi, a l’habitude de changer de fuseau horaire saurait mieux s’adapter au changement d’heure, mais bizarrement, j’en ressens encore les effets. Je souligne d’ailleurs que le Yukon a voté en faveur de l’arrêt des changements d’heure et que d’autres régions envisagent sérieusement de lui emboîter le pas. Si les perturbations que les changements d’heure entraînent appartiendront peut-être bientôt au passé, ce n’est pas le cas des autres perturbations du moment…

COVID-19 mise à jour

Comme toujours, le COVID-19 suscite de nombreuses réflexions. Voyons d’abord les mauvaises nouvelles, puis les bonnes et terminons par une mise à jour économique objective.

Les mauvaises nouvelles

Le COVID-19 demeure une grande source de préoccupation pour les marchés financiers, qui ont chuté abruptement en début de semaine. Depuis le sommet qu’il a atteint en février, le S&P 500 a perdu 19 % et le taux des obligations du Trésor américain à dix ans a plongé, passant de 1,90 % en début d’année à un creux record de 0,49 %.

À l’échelle mondiale, 105 586 personnes ont été infectées par le virus. Pour la seule journée du 8 mars, 3 613 nouveaux cas hors de la Chine ont été confirmés (voir le graphique). Ce nombre est presque aussi élevé que le sommet atteint en Chine le 5 février, à savoir 3 892 nouveaux cas.

Augmentation du nombre de cas de COVID-19 dans le monde (sauf en Chine)

Augmentation du nombre de cas de COVID-19 dans le monde (sauf en Chine)

Nota : Au 8 mars 2020. Sources : OMS, RBC GMA

Hors de la Chine, le virus est surtout présent en Italie, en Iran et en Corée du Sud. Hier, tant en Italie qu’en Iran, plus de 1 000 nouveaux cas ont été recensés. Parmi les autres pays durement touchés, mentionnons l’Allemagne, la France, le Japon et l’Espagne. La Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, le Royaume-Uni et l’Égypte dénombrent moins de cas, mais le taux de croissance y est rapide.

Bien que les États-Unis n’aient déclaré aucun nouveau cas le 8 mars, des experts croient que le virus se transmet localement depuis de nombreuses semaines, mais que nombre de cas n’ont pas été répertoriés en raison de problèmes de dépistage. Par ailleurs, le taux de létalité aux États-Unis est parmi les plus élevés au monde, ce qui est pourrait bien être le fait de l’inégalité d’accès aux soins de santé. Toutefois, la cause la plus probable vient sans doute de ce que les décès sont répertoriés (numérateur), mais pas la totalité des infections sous-jacentes (dénominateur).

Dans le même ordre d’idées, le nombre de cas déclarés dans de nombreux pays émergents est quasi nul. Il est probable qu’il y a beaucoup plus de cas en réalité, mais que l’absence d’infrastructure ne permet pas à ces pays de les dépister. L’un des grands défis que pose le COVID-19 est que les premiers symptômes ne se distinguent pas de ceux d’autres maladies courantes comme la grippe.

Ajoutons que selon des épidémiologistes, il n’y aura vraisemblablement pas de vaccin à court terme. Si nous espérions jusqu’ici qu’un traitement serait disponible dans les prochains mois, il appert maintenant qu’il faudra attendre au moins un an. Cela ne signifie pas pour autant que la médecine est impuissante d’ici là. Les chercheurs pourraient fort bien mettre au point des médicaments et des protocoles visant à réduire la gravité des symptômes ou le risque de décès. En outre, des gestes aussi simples que de se laver les mains ou s’abstenir de se toucher le visage contribuent grandement à limiter la transmission de la maladie.

Les bonnes nouvelles

Heureusement, et contrairement à ce que l’on pense en général, les bonnes nouvelles au sujet du COVID-19 sont nombreuses.

Jusqu’à présent, la maladie a fait beaucoup moins de morts que la grippe ordinaire : 3 584 à l’échelle mondiale contre un nombre de 20 000 à 52 000 rien qu’aux États-Unis, selon les estimations pour l’année en cours. Il faut reconnaître qu’étant donné son taux de létalité plus élevé, le COVID-19 ferait beaucoup plus de morts que la grippe s’il se répandait aussi rapidement qu’elle. Cette théorie suppose toutefois que le virus se propage encore plus massivement et que son taux de létalité est aussi élevé qu’on l’imagine (nous reviendrons sur ces points plus loin).

La situation s’est considérablement améliorée en Chine (voir le graphique). Le pays n’a enregistré que 46 nouveaux cas hier, soit à peu près le centième de son taux d’infection le plus élevé, observé au début de février. Trente des 34 régions du pays n’avaient confirmé aucun nouveau cas hier. Il ne faut pas en déduire que le virus n’est jamais sorti du Hubei, car en fait, toutes les provinces sont touchées. Les autorités ont dépisté plus de 100 cas dans 26 régions sur 34, mais le virus a ensuite été éradiqué dans la quasi-totalité d’entre elles. La Chine, qui représente 77 % des cas à l’échelle mondiale, a réussi à contenir la maladie et est en voie de relancer son économie. Voilà qui est certainement de bon augure pour le reste du monde.

La propagation du COVID-19 en Chine ralentit

La propagation du COVID-19 en Chine ralentit

Nota : Au 8 mars 2020. La pointe du 17 février 2020 est attribuable à une modification de la méthode de déclaration. Sources : OMS, RBC GMA

En réponse aux sceptiques qui croient que la Chine déclare moins de cas qu’elle n’en compte réellement, nous faisons remarquer ce qui suit :

  1. L’étendue du programme de tests chinois est remarquable. Le Guandong, province la plus peuplée du pays, affirme avoir administré 320 000 tests, dont à peine 0,4 % se sont révélés positifs. À première vue, cette statistique n’est pas celle d’un pays dont une grande partie de la population serait infectée sans le savoir.
  2. Il serait impossible de cacher l’étendue de la propagation pendant très longtemps. En d’autres termes, si les autorités voulaient vraiment minimiser le taux de transmission, elles n’iraient pas jusqu’à affirmer qu’il n’y a presque plus de nouveaux cas.

Bien que le nombre d’infections en Chine s’élève à 80 905 en tout, il convient de rappeler que ce chiffre ne représente pas l’ensemble des personnes présentement infectées. Il s’agit plutôt du nombre de personnes qui étaient malades à un moment ou à un autre. Selon les autorités, la plupart d’entre elles ne portent plus le virus. En fait, la Chine ne recense plus que 18 979 personnes infectées (voir le graphique suivant).

La plupart des Chinois qui étaient infectés sont guéris

La plupart des Chinois qui étaient infectés sont guéris

Nota : Au 9 mars 2020. Sources : DXY, Macrobond, RBC GMA

Bien qu’il soit extrêmement dangereux et apparemment facile à transmettre, le COVID-19 n’est pas aussi insidieux qu’on pourrait le croire. Cette hypothèse repose sur son taux de létalité, son taux de transmission et ses possibilités de transmission asymptomatique.

Taux de létalité

  • Même si le taux de létalité dans le Hubei, épicentre chinois de la maladie, est de 4,4 % (un taux appréciable) et que la supposition générale est de 3 %, il demeure nettement inférieur ailleurs dans le monde.
  • En Chine, à l’extérieur du Hubei, le taux de létalité s’élève à seulement 0,9 %.
  • En Corée du Sud, il est d’à peine 0,7 %, mais comme le virus est arrivé récemment, ce taux est susceptible d’augmenter.
  • À bord du malheureux navire de croisière Diamond Princess, on a recensé 696 personnes infectées, mais seulement sept décès, ce qui représente un taux de létalité de seulement 1,0 %, et ce, même si les passagers sont relativement âgés.
  • Étant donné que l’épidémie n’est pas terminée et que des personnes infectées peuvent toujours succomber à la maladie, il serait trop tôt pour conclure que son taux de létalité ne dépassera certainement pas 1 %. Cela dit, il demeure indéniable que le Hubei était en net désavantage, car il a dû composer avec un virus tout à fait inconnu, qui a rapidement accablé ses hôpitaux.
  • Un taux de létalité définitif de l’ordre de 0,5 % à 1,0 % resterait entre cinq et dix fois supérieur à celui de la grippe ordinaire. Il serait toutefois de beaucoup inférieur à ce que les estimations initiales portaient à croire et n’exigerait peut-être pas de mise en quarantaine aussi radicale.

Taux de transmission

  • La Chine a déjà démontré que le taux de transmission peut être réduit au moyen de mises en quarantaine draconiennes et d’autres mesures. En effet, nos calculs (extrêmement) approximatifs montrent qu’en Chine, le taux de transmission est passé de plus de six (ce qui signifie que chaque personne en a infecté plus de six autres) à un niveau inférieur au seuil critique de un (chaque personne en infecte moins d’une autre, ce qui permet à l’épidémie de décroître) à la mi-février. Veuillez consulter le graphique suivant.

Le taux de transmission recule en deçà de un en Chine ; il est plus élevé ailleurs, mais va en diminuant

Le taux de transmission recule en deçà de un en Chine ; il est plus élevé ailleurs, mais va en diminuant

Nota : Au 9 mars 2020. Le taux de transmission correspond à la variation en pourcentage sur sept jours des moyennes mobiles sous-jacentes sur cinq jours des nouvelles infections. Sources : OMS, RBC GMA

  • La situation n’est pas aussi réjouissante ailleurs : le taux de transmission hors de la Chine est encore d’environ trois, mais il diminue après avoir également atteint un sommet de plus de six. Autrement dit, le lavage des mains, les mises en quarantaine et la réduction des interactions entre les gens commencent à porter fruit. Il faudra toutefois en faire davantage pour entièrement endiguer la maladie à l’extérieur de la Chine.
  • Il est très encourageant de voir que la Corée du Sud semble aussi commencer à maîtriser l’épidémie. Après avoir atteint un plafond de plus de 800, le nombre de nouveaux cas par jour en Corée a maintenant fléchi à moins de 400 et diminue de façon constante (voir le graphique).

Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 par jour diminue en Corée du Sud

Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 par jour diminue en Corée du Sud

Nota : Au 8 mars 2020. Sources : OMS, RBC GMA

Transmission asymptomatique

  • Même si la transmission du virus d’un individu à un autre sans la présence de symptômes semble techniquement possible, elle est plutôt rare. Une étude réalisée en Chine a révélé que seulement 1,2 % des cas sont asymptomatiques. En outre, il y a lieu de penser que ceux qui manifestent peu ou pas de symptômes sont porteurs d’un virus moins virulent et ont aussi moins de comportements propices à une contagion facile comme la toux.
  • Ainsi, dans la majorité des cas, le virus est probablement transmis par des personnes qui commencent déjà à se sentir mal. Il n’est sans doute pas « trop tard » pour placer ces gens en quarantaine.

L’Italie, qui est désormais le pays développé le plus durement touché, tente d’imposer un isolement radical à 16 millions de personnes dans une grande partie du pays. Les écoles ont déjà été fermées. Le temps dira si cette approche fonctionne dans un pays développé, mais nous savons au moins qu’elle peut être tentée dans une démocratie où les droits de la personne sont plus importants qu’en Chine.

Nous réitérons notre constat de la semaine dernière selon lequel les pays développés devraient en théorie être moins vulnérables au virus et aux dommages économiques, dans la mesure où ils disposent en moyenne d’un système de santé plus solide et où une plus grande part de la population peut faire du télétravail.

Pour conclure la partie « optimiste » de cette analyse, soulignons que les épidémies virales ont généralement été de courte durée et n’ont causé que des dommages temporaires aux économies et aux marchés financiers. Certes, la situation est plus sérieuse cette fois-ci et il faudra peut-être plus de temps pour la régler, mais les grandes lignes de cette analyse sont probablement tout de même valables.

Dernières données économiques

L’épidémie virale et les mises en quarantaine subséquentes ont porté un dur coup à l’économie chinoise. Les indices des directeurs d’achats (PMI) de la Chine ont chuté à des creux records. D’autres mesures de l’activité demeurent également très faibles. L’indice PMI mondial a aussi perdu beaucoup de terrain, mais surtout en raison du poids important de la Chine dans l’indice (voir le graphique suivant).

L’épidémie de COVID-19 a freiné la reprise de l’activité manufacturière à l’échelle mondiale

L’épidémie de COVID-19 a freiné la reprise de l’activité manufacturière à l’échelle mondiale

Nota : Au mois de février 2020. L’« indice PMI » désigne l’indice des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière, qui mesure l’activité économique. Sources : Haver Analytics, RBC GMA

Cela dit, les entreprises chinoises continuent d’affirmer que la production reprend graduellement. Bon nombre d’entre elles prévoient un rétablissement de leur rythme de production habituel d’ici la fin de mars. L’incidence économique du virus semble se ramener principalement à une perturbation temporaire de l’offre entraînée par la mise en quarantaine des travailleurs, et ne semble pas avoir de graves répercussions sur la demande.

À l’extérieur de la Chine, on n’observe pas encore beaucoup d’indices de dommages économiques, bien qu’il soit encore tôt pour l’affirmer. Les données économiques étaient exceptionnellement robustes tout juste avant cet épisode, ce qui laisse supposer une certaine résilience de l’économie. En février, l’embauche aux États-Unis a été inhabituellement élevée. Donc, les entreprises américaines étaient toujours assez optimistes pour embaucher du personnel, malgré le COVID-19 qui sévissait en Chine, faisait les manchettes et perturbait les chaînes d’approvisionnement.

Même si d’après le plus récent livre beige des États-Unis, de nombreuses entreprises interrogées ont fait mention du COVID-19, la conclusion est tout de même une prévision bien connue de croissance modeste ou modérée. Il faut mentionner que ce sondage a été réalisé entre la fin de janvier et la mi-février.

Par la suite, le nombre hebdomadaire de demandes de prestation d’assurance-emploi est demeuré étonnamment stable jusqu’au 29 février, ce qui porte également à croire que les entreprises non chinoises ne se sont pas soudainement mises à effectuer des mises à pied lorsque l’épidémie a commencé à se répandre à l’échelle mondiale. Cependant, nous ne connaîtrons toute la vérité qu’une fois les données de mars publiées.

Perspectives économiques

Il va sans dire que les perspectives économiques se sont assombries. Le tableau ci-dessous présente notre point de vue actuel à ce sujet. Parmi les nombreuses manières dont le virus pourrait nuire à la croissance économique, la réaction du marché financier et la perspective d’une mise en quarantaine sont probablement les plus importantes, du moins dans un premier temps. La première a déjà entraîné une détérioration, tandis que la seconde demeure purement hypothétique à ce jour.

Vecteurs économiques du COVID-19 et effets probables

Vecteurs économiques du COVID-19 et effets probables

Nota : Au 9 mars 2020. Source : RBC GMA

L’effet des marchés financiers est déjà bien visible, les conditions financières s’étant resserrées (voir le prochain graphique).

Les conditions financières mondiales se resserrent dans un contexte de liquidation des actifs à risque

Les conditions financières mondiales se resserrent dans un contexte de liquidation des actifs à risque

Nota : Au 6 mars 2020 pour les États-Unis et au 5 mars 2020 pour le monde. Sources : Goldman Sachs, Bloomberg, RBC GMA

Des facteurs comme le nombre de décès et de personnes infectées n’influent pas directement sur les perspectives économiques, mais donnent des indications concernant la portée des mesures de quarantaine à venir.

La demande compte également dans l’équation, compte tenu des facteurs liés à la confiance. Si les entreprises et les ménages prenaient peur, ils pourraient réduire l’embauche, les investissements et les dépenses. On n’observe pas encore beaucoup d’indices de ce phénomène, qui est toutefois susceptible de prendre de l’ampleur. Même s’il est moins probable que cette situation se concrétise, celle-ci aurait une incidence plus dommageable que la restriction de la main-d’œuvre en raison de quarantaines. En effet, il serait possible de mettre fin assez rapidement à ces dernières, tandis que la reprise de la demande prendrait un certain temps.

Finalement, des facteurs secondaires plus complexes doivent être pris en considération, comme la chaîne d’approvisionnement ainsi que les liquidités et la solvabilité des entreprises et des ménages. Plus les perturbations persistent, plus ces contraintes supplémentaires prennent de l’importance. Dans le pire des cas, les craintes liées aux liquidités et à la solvabilité pourraient devenir assez graves en raison de la faillite d’entreprises et de ménages, qui entraînerait un effet domino.

Certains marchés, comme ceux des titres de créance privés, des placements privés, des prêts à effet de levier et des obligations à rendement élevé du secteur pétrolier, semblent particulièrement vulnérables. Heureusement, aucun d’entre eux n’est près de la taille du marché hypothécaire américain, malmené au cours de la crise financière mondiale de 2008-2009, et le secteur bancaire a depuis considérablement accru ses fonds propres.

Pour ce qui est des dommages économiques qui pourraient être infligés, reportez-vous de nouveau au tableau précédent. Les conclusions sont très simplifiées et sujettes à changement, mais nous pouvons imaginer ce qui suit :

  • un scénario optimiste quant au COVID-19 retrancherait de 0,25 pb à 0,50 pb au taux de croissance économique des pays développés en 2020 ;
  • un scénario moyen retrancherait de 0,5 pb à 1,0 pb à la croissance ;
  • un scénario pessimiste ferait baisser la croissance de 1,0 pb à 3,0 pb.

De toute évidence, la croissance économique se poursuit dans chacun de ces scénarios, exception faite du plus pessimiste, mais à un rythme inférieur à la normale.

Nous penchons actuellement vers le scénario moyen et nous délaissons le scénario optimiste, bien que les trois restent possibles. Si les quarantaines généralisées sont évitées et que la propagation du virus est limitée, le scénario optimiste pourrait bien redevenir le plus vraisemblable.

Les dommages économiques en Chine devraient retrancher au moins 1 pb de la croissance du PIB en 2020 (comme nous le prévoyions auparavant), voire le double. Le caractère vague de nos prédictions est davantage attribuable à la possibilité que la Chine hésite à admettre la gravité du ralentissement qu’à l’incertitude pure et simple concernant l’ampleur des dommages économiques. Signalons que le rôle de la Chine dans l’économie mondiale est beaucoup plus important qu’au moment de l’épidémie du SRAS ; elle générait alors tout juste 4 % de la production mondiale, contre 16 % aujourd’hui. La Chine exerce aussi un effet démesuré sur le reste du monde en raison de son taux de croissance rapide (elle apporte le tiers de la croissance mondiale), de ses nombreux touristes et du rôle central qu’elle joue dans de nombreuses chaînes d’approvisionnement.

Risque de récession

Les dommages économiques ne devraient pas être répartis de façon égale au cours de l’année. En Chine, ils devraient être fortement concentrés au premier trimestre. Dans le reste du monde, les résultats du premier trimestre devraient être sensiblement plus faibles que la normale, mais c’est au deuxième trimestre que le choc pourrait être le plus fort. Dans tous les cas, un véritable repli de l’économie semble plausible au cours des pires trimestres, même si la production totale pour l’ensemble de l’année parvient à dépasser celle de 2019.

Beaucoup considèrent que deux trimestres marqués par un recul de l’économie correspondent à une « récession » même s’il ne s’agit pas de sa définition technique. L’Europe y semble particulièrement vulnérable, compte tenu de la faible capacité maximale de son économie. En revanche, l’économie américaine pourrait connaître un trimestre de recul, mais parvenir à enregistrer une modeste croissance au cours des trimestres voisins, étant donné son taux de croissance naturel plus élevé.

Nous sommes tentés d’être rassurés par le fait que notre modèle de récession fondé sur la courbe des taux donne à penser que le risque d’une récession aux États-Unis pour la prochaine année a légèrement diminué lors des deux dernières semaines, passant de 33 % à 23 %. Cependant, il serait dangereux d’en arriver à cette conclusion. Le modèle fait habituellement ressortir une diminution du risque de récession lorsqu’une récession est véritablement imminente. Logiquement, ce résultat est attribuable au fait que le modèle est calibré en fonction du risque d’une récession dans un an, et qu’une récession imminente sera probablement terminée d’ici là. Techniquement, la courbe des taux commence par s’aplatir lorsque les problèmes couvent (le signal de récession), puis elle s’accentue fréquemment au moment même de la récession. La mesure dans laquelle les banques centrales abaissent les taux à court terme dépasse alors celle dans laquelle les taux à long terme peuvent diminuer. Autrement dit, le risque de récession est presque certainement supérieur à 33 %, plutôt qu’inférieur à ce chiffre.

En somme, il sera crucial de déterminer si une récession hypothétique sera principalement mécanique ou si elle présentera un aspect plus organique. Si la production diminue principalement parce qu’on demande aux travailleurs de rester chez eux (offre), elle pourrait se redresser assez rapidement. Mais si les entreprises et les ménages sont effrayés (demande) et qu’il en résulte une augmentation du nombre de mises à pied, un effondrement des achats de voitures, etc., la récession présentera un aspect plus organique, et il faudra plus de temps et d’efforts pour que l’économie s’en remette.

Intervention des autorités

Les banques centrales injectent actuellement une forte dose de stimulants afin de réduire l’étendue des dommages économiques. N’oubliez jamais que les décideurs s’efforcent grandement d’éviter les pires résultats.

La dernière fois que la Réserve fédérale américaine a décrété une baisse de taux entre deux réunions, j’étais dans un avion qui faisait un vol transatlantique. J’ai appris la nouvelle alors que j’attendais ma valise. Cette fois, la baisse de 50 points de base (pb) de la Fed était beaucoup plus attendue. Des rumeurs en ce sens circulaient en effet depuis plusieurs jours déjà.

Plusieurs autres banques centrales ont emboîté le pas à la Fed : la Banque du Canada et la Reserve Bank of Australia ont abaissé leur taux directeur de 50 pb et 25 pb respectivement, tandis que la Chine a maintenu ses mesures d’assouplissement. D’autres mesures de relance sont à prévoir. La Banque centrale européenne devrait notamment intervenir dans le courant de la semaine.

Il y a lieu de s’interroger quant à la futilité des efforts des banques centrales dans un contexte où une proportion importante des dommages économiques éventuels pourrait être attribuable aux travailleurs en quarantaine. Aucun taux d’intérêt, aussi bas soit-il, ne fera rentrer les travailleurs au bureau si le gouvernement leur demande de rester à la maison. Quoi qu’il en soit, une baisse des taux réduit le risque de problèmes de solvabilité, renforce la confiance du marché et injecte de la liquidité dans l’économie.

Nous tablons sur de nouvelles mesures de relance monétaire de la part d’autres banques centrales internationales et d’acteurs qui sont déjà intervenus. Évidemment, les banques centrales ne peuvent agir autant quand les taux d’intérêt sont proches de zéro.

Les politiques budgétaires ne peuvent pas changer aussi vite, mais il est de plus en plus probable qu’elles seront mises à contribution dans le contexte actuel. Les représentants du Congrès américain, qui sont rarement sur la même longueur d’onde, pourraient s’entendre sur un programme de stimulation budgétaire si la situation économique se détériorait sérieusement. Ils ont d’ailleurs déjà débloqué huit milliards de dollars en fonds d’urgence. Il est probable que d’autres pays sont aussi prêts à agir.

Les meilleures solutions budgétaires porteront moins sur les largesses généralisées de l’État que sur les mesures précises à prendre pour endiguer la propagation du virus, sur le financement des soins médicaux et sur les façons d’empêcher les ménages et des entreprises par ailleurs viables d’éprouver des problèmes temporaires de liquidité ou de solvabilité.

Réaction des marchés financiers

La réaction du marché financier a manifestement été vive. Il est impossible de déterminer avec précision la direction que prendront les marchés.

Nous pouvons toutefois faire quelques commentaires qui panseront peut-être les plaies des investisseurs.

  • La Chine a été à la source de l’épidémie et son économie est celle qui a été le plus durement touchée par le COVID-19, mais le marché boursier chinois figure parmi les plus performants jusqu’ici cette année. L’évolution des actions chinoises montre qu’il s’agit vraisemblablement d’une situation temporaire. Cependant, il est bien sûr plus facile d’arriver à cette conclusion en Chine, où le nombre de personnes atteintes est nettement en recul.
  • Les taux obligataires se situent actuellement à des planchers historiques. Des raisons structurelles expliquent la faiblesse des taux d’intérêt, mais nos recherches démontrent qu’ils devraient progresser légèrement, et non reculer, au cours des années et des décennies à venir. Nous doutons par ailleurs qu’il soit nécessaire que les taux passent en territoire négatif en Amérique du Nord, comme ils l’ont fait dans la zone euro et au Japon.
  • Les valorisations boursières sont devenues plus prudentes dans la foulée du recul du marché. Pourtant, l’essentiel des dommages causés à l’économie et au marché est davantage susceptible d’être temporaire que permanent.
  • Par conséquent, nous continuons de voir ce bouleversement boursier sous un angle opportuniste plutôt que défensif.

Pétrole en chute libre

Le prix du pétrole a plongé ces derniers jours, passant de 63 $ au début de janvier à 41 $ vendredi, puis à seulement 31 $ lundi (9 mars). Le creux de 26 $ atteint par le West Texas Intermediate (WTI) au commencement de 2016 n’a pas été égalé, mais il s’en est fallu de peu.

Quatre facteurs sont responsables de cette dégringolade.

  1. On s’attend maintenant à ce que l’économie mondiale évolue lentement, ce qui devrait faire baisser la demande de pétrole.
  1. De plus, celle-ci est particulièrement sensible à la diminution des déplacements aériens et du nombre de travailleurs faisant la navette.
  1. Du côté de l’offre, les membres de l’OPEP+ n’ont pas réussi à s’entendre en fin de semaine sur la prolongation de la réduction des quotas et encore moins sur la possibilité de les abaisser davantage. La Russie était réticente à diminuer sa production parce que les producteurs américains de pétrole de schiste comblent efficacement tout vide créé par les mesures de l’OPEP+. En l’absence d’un accord, la production de l’OPEP+ augmente en théorie à partir d’ici.
  1. Au cours des derniers jours, l’Arabie saoudite a commencé à jouer dur avec la Russie en accroissant activement sa production et en vendant sur des marchés généralement acquis à la Russie. Elle espérait ainsi la contraindre à signer la proposition de réduction. Il y a donc de fortes chances que le pétrole remonte si Vladimir Poutine capitule (ce qui semble peu probable) ou si l’Arabie saoudite déclare forfait (ce qui semble plus probable).

Entre-temps, les cours du pétrole se situent à un niveau extraordinairement bas. Cette situation, qui est grandement problématique pour les producteurs de pétrole du monde entier, l’est doublement pour l’Alberta, où la baisse des prix s’ajoute à la capacité de transport limitée, et triplement pour les intervenants du secteur américain du pétrole de schiste qui peinent déjà à rembourser leur dette à taux élevé. Pour couronner le tout, l’humeur s’est assombrie dans les segments plus risqués du marché des titres de créance.

Il ne faut toutefois pas oublier qu’en ce qui a trait au pétrole, les acteurs économiques mondiaux préfèrent encore en principe des prix bas à des prix élevés. Cette variation constitue théoriquement une forme de stimulation économique. Le problème vient du fait que le changement s’est produit très abruptement. S’il avait été plus graduel, certains acteurs du marché n’auraient pas subi des préjudices aussi considérables. Ainsi, l’avantage net est plus limité.

Pour leur part, les États-Unis sont à présent un producteur de pétrole assez important pour que nous ne supposions plus qu’ils profitent de la baisse des cours du pétrole, comme c’était le cas depuis longtemps.

En ce qui concerne l’inflation, l’IPC global devrait reculer fortement dans les prochains mois, ce qui vient renforcer notre point de vue selon lequel l’inflation n’est pas une menace sérieuse. D’ailleurs, le COVID-19 est essentiellement un phénomène déflationniste.

Mise à jour sur les primaires aux États-Unis

Le paysage politique a profondément changé aux États-Unis au cours des dernières semaines (voir le graphique). Alors que le marché des paris estimait à 70 % la probabilité que le candidat socialiste Bernie Sanders gagne la course à l’investiture du Parti démocrate il y a quelques semaines à peine, la probabilité d’une victoire du candidat centriste Joe Biden est maintenant de pas moins de 85 %. Les 15 % restants traduisent les chances de victoire de Bernie Sanders.

Qui gagnera la course à l’investiture du Parti démocrate ?

Qui gagnera la course à l’investiture du Parti démocrate ?

Nota : Au 8 mars 2020. D’après les marchés de prédiction et les calculs de RBC GMA. Sources : PredictIt, RBC GMA

Qu’est-ce qui a changé ? Tout d’abord, la Caroline du Sud et son électorat bigarré ont voté massivement pour Joe Biden. Dans la foulée du ralliement de l’électorat à la candidature de Joe Biden, ce dernier a ensuite été déclaré vainqueur dans plusieurs États du super mardi.

Ces résultats ont permis au candidat démocrate d’acquérir une bonne longueur d’avance sur ses rivaux, bien qu’il n’ait pas brillé lors des débats.

  1. Les autres candidats modérés s’étant tous retirés de la course, Joe Biden est maintenant le favori par défaut du Parti démocrate.
  2. Si l’épidémie de COVID-19 aux États-Unis s’aggravait au point d’empêcher les rassemblements politiques, Bernie Sanders et ses partisans enthousiastes en pâtiraient probablement davantage que Joe Biden.
  3. Si la course restait serrée jusqu’à la tenue de la convention démocrate, Joe Biden s’en sortirait vraisemblablement mieux dans le cas d’une convention négociée, puisqu’il bénéficie de l’appui de l’établissement du parti.

En passant, si Joe Biden emportait l’investiture du parti, l’argument selon lequel le caucus de l’Iowa et la primaire du New Hampshire sont déterminants serait réduit à néant, dans la mesure où Joe Biden n’a pas réussi à terminer parmi les trois premiers à aucun de ces événements, contrairement à tous les candidats victorieux qui l’ont précédé.

Quant aux élections présidentielles, les marchés estiment que l’écart s’est de nouveau rétréci entre le président Donald Trump et le candidat démocrate. Cette évolution s’explique en partie par le fait que les démocrates pourraient élire un candidat modéré, et aussi par le fait qu’un ralentissement économique (dû au COVID-19 ou à d’autres facteurs) nuirait à Donald Trump.

– Avec la contribution de Vivien Lee et Graeme Saunders.

Consultez notre page Perspectives, pour plus d’articles par Eric Lascelles et d’autres dirigeants avisés de RBC GMA.

Déclarations

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RBC GMA est la division de gestion d’actifs de Banque Royale du Canada (RBC) qui regroupe RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., RBC Global Asset Management (U.S.) Inc., RBC Global Asset Management (UK) Limited, RBC Investment Management (Asia) Limited, et BlueBay Asset Management LLP, qui sont des filiales distinctes, mais affiliées de RBC.



Au Canada, ce document est fourni par RBC Gestion mondiale d'actifs Inc., (y compris Phillips, Hager & North gestion de placements) qui est régie par chaque commission provinciale ou territoriale des valeurs mobilières auprès de laquelle elle est inscrite. Aux États-Unis, ce document est fourni par RBC Global Asset Management (U.S.) Inc., un conseiller en placement agréé par le gouvernement fédéral. En Europe, ce document est fourni par RBC Global Asset Management (UK) Limited, qui est agréée et régie par la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni. En Asie, ce document est fourni par RBC Investment Management (Asia) Limited, qui est inscrite auprès de la Securities and Futures Commission (SFC) de Hong Kong.



Ce document n’a pas été revu par une autorité en valeurs mobilières ou toute autre autorité de réglementation et n’est inscrit auprès d’aucune d’entre elles. Il peut, selon le cas, être distribué par les entités susmentionnées dans leur territoire respectif. Vous trouverez des précisions sur RBC GMA à www.rbcgam.com.



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Les rendements antérieurs ne se répètent pas nécessairement. Tout placement comporte un risque de perte de la totalité ou d’une partie du montant investi. Les rendements, si indiqués, sont fournis à des fins d’illustration seulement et ne constituent en aucun cas des prévisions. Le rendement actuel peut être supérieur ou inférieur à celui indiqué, et peut varier considérablement, notamment à plus court terme. Il est impossible d’investir directement dans un indice.



Certains énoncés contenus dans ce document peuvent être considérés comme étant des énoncés prospectifs, lesquels expriment des attentes ou des prévisions actuelles à l’égard de résultats ou d’événements futurs. Les énoncés prospectifs ne sont pas des garanties de rendements ou d’événements futurs et comportent des risques et des incertitudes. Il convient de ne pas se fier indûment à ces énoncés, puisque les résultats ou les événements réels pourraient différer considérablement de ceux qui y sont indiqués en raison de divers facteurs. Avant de prendre une décision de placement, nous vous invitons à prendre en compte attentivement tous les facteurs pertinents.



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