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Par  Eric Lascelles 11 janvier 2024

Contenu de cet article :

Webémission mensuelle

Notre première webémission mensuelle sur l’économie de l’année est maintenant accessible. Elle s’intitule « Des lueurs d’espoir malgré de sombres nuages » (et, pour les cinéphiles, elle marque un grand bond en avant en matière de qualité vidéo et audio).

Atterrissage brutal ou en douceur

Les chances d’un atterrissage en douceur de l’économie ont augmenté. Il a toujours semblé envisageable que la récession soit évitée, mais la probabilité de ce scénario s’est récemment accrue. Nous estimons maintenant à 40 % la probabilité d’un atterrissage en douceur aux États-Unis, contre 30 % auparavant (voir le graphique suivant). Inversement, la probabilité d’un atterrissage brutal, c’est-à-dire d’une récession, est passée de 70 % à 60 %. Le marché boursier et les actifs à risque en général ont réagi à ce changement, remontant avec force au cours des derniers mois.

Nos deux principaux scénarios macroéconomiques pour les États-Unis en 2024

Au 8 janvier 2024. Source : RBC GMA.

Arguments optimistes

Comment ce changement s’explique-t-il ? Pour commencer, l’économie américaine est tout simplement demeurée vigoureuse. La croissance reste robuste trimestre après trimestre, même si la théorie économique, l’expérience passée et les indicateurs avancés laissent croire qu’elle finira bientôt par vaciller et se contracter. Lorsque les surprises économiques sont aussi résolument bonnes, on ne peut plus les considérer comme une coïncidence.

Quand les taux des obligations ont grimpé à la fin de l’été et à l’automne 2023, nous avions indiqué que cette hausse s’ajouterait aux facteurs qui freinaient l’activité économique, accroissant ainsi le risque de récession. Il serait incohérent de ne pas faire dire l’inverse aujourd’hui, puisque les taux des obligations ont dégringolé depuis lors. Le taux de l’obligation américaine à 10 ans a chuté d’un point de pourcentage en moins de trois mois, passant d’un sommet de 4,99 % à la mi-octobre à 3,99 % actuellement. Les conditions financières se sont assouplies dans une mesure encore plus grande, alors que les actifs à risque se sont redressés simultanément (voir le graphique suivant). La probabilité d’une récession est plus faible lorsque les taux d’intérêt s’établissent à 4 % que lorsqu’ils sont à 5 %.

Les taux des obligations ont considérablement augmenté, mais amorcent maintenant un repli

Au 2 janvier 2024. La zone ombrée représente une récession. Sources : Trésor américain, Macrobond, RBC GMA

Les conditions financières se sont assouplies à l’échelle mondiale

Au 3 janvier 2024. Sources : Goldman Sachs, Bloomberg, RBC GMA

L’inflation a maintenant fortement ralenti (voir le graphique suivant). Reste à savoir si elle se maintiendra à 3,5 % dans les pays développés, au lieu de reculer jusqu’au taux idéal de 2,0 %. Cela dit, il est maintenant réaliste d’écarter l’idée que l’inflation s’immobilise à un niveau problématique de 5 % ou, plus grave, de 10 %. Par conséquent, non seulement l’effet corrosif de l’inflation élevée s’est-il estompé, mais les taux d’intérêt peuvent aussi baisser.

L’inflation mondiale a diminué, mais elle demeure élevée

En date de novembre 2023. Sources : Haver Analytics, Macrobond, RBC GMA.

À propos des taux d’intérêt, le changement d’orientation de la Réserve fédérale américaine (Fed), le 13 décembre, mérite d’être signalé. Le graphique à points de la Fed, que beaucoup suivent de près, montre que les responsables s’attendent désormais à deux baisses additionnelles de 25 points de base en 2024. Autrement dit, les membres de la Fed prévoient un assouplissement marqué de la politique monétaire à court terme (voir le graphique suivant). Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, le président de la Fed, M. Powell, a souligné que l’économie n’était pas en récession et minimisé le risque qu’elle le soit à l’avenir. Il s’est également réjoui du recul de l’inflation et a indiqué que les baisses de taux devraient commencer bien avant que l’inflation atteigne la cible de 2,0 % de la banque centrale.

Évolution des attentes du marché à l’égard des hausses de taux de la Fed

Au 2 janvier 2024. Sources : Bloomberg, RBC GMA.

Le fait que la Fed s’inquiète moins de l’inflation est encourageant en soi, car cela veut dire que les centaines d’économistes et d’analystes chevronnés qu’elle emploie voient des signes d’amélioration. La Fed peut donc se permettre de détourner une partie de l’attention qu’elle porte à l’inflation pour se consacrer à la croissance. C’est évidemment de bon augure pour la croissance économique.

Ce changement d’orientation donne donc à penser que la Fed est de nouveau en mode interventionniste. Si l’économie ou les marchés devaient prendre une mauvaise tournure, la Fed est à présent dans une meilleure posture pour y réagir de façon positive, alors qu’auparavant, l’inflation élevée excluait la possibilité d’un tel soutien.

Ensemble, les bonnes nouvelles concernant l’économie, l’inflation et la politique monétaire semblent revigorer la confiance, donnant ainsi un coup de pouce supplémentaire à l’économie. L’envolée du marché boursier et la récente progression des indices de confiance des consommateurs sont de bons exemples de ce raffermissement.

Par conséquent, un atterrissage en douceur n’a jamais semblé plus réalisable depuis au moins deux ans.

Arguments pessimistes

Malgré tout, nous demeurons d’avis que des deux scénarios, celui d’une récession est un peu plus probable.

Même après la récente baisse des taux des obligations, les taux d’intérêt sont encore nettement plus élevés qu’il y a un an et largement supérieurs aux niveaux de 2020. Ce cycle de resserrement monétaire est encore l’un des plus musclés de l’histoire moderne.

De plus, à vrai dire, la récession prévue n’est peut-être pas en retard (voir le graphique suivant). Selon le décalage historique moyen entre la première hausse de taux de la Fed et le début d’une récession, celle-ci devrait s’amorcer en juin de cette année. Maintenant que la Fed a vraisemblablement terminé son cycle de relèvement, nous pouvons aussi préciser que le décalage historique moyen entre la dernière hausse de taux de la Fed et le début d’une récession placerait celle-ci en avril.

Il convient toutefois de noter que les données historiques varient énormément d’un cycle à l’autre. Cela dit, la moyenne historique fait valoir que la récession n’est pas en retard et qu’elle pourrait arriver bientôt.

Les cycles monétaires historiques annoncent une récession au printemps 2024

Au 2 janvier 2024. Cycles économiques et de resserrement aux États-Unis. Sources : Réserve fédérale, National Bureau of Economic Research (NBER), Macrobond, RBC GMA.

Certes, il serait indéniablement utile que le recul de l’inflation permette aux banques centrales d’abaisser plus rapidement les taux d’intérêt dans l’éventualité où l’économie commence à s’affaiblir. Or, les banques centrales réduisent presque toujours les taux d’intérêt au début des récessions et, pourtant, celles-ci se produisent malgré tout. La baisse des taux est soit insuffisante, soit trop tardive pour empêcher les dégâts économiques.

À part les États-Unis, les économies avancées souffrent déjà considérablement. Au mieux, l’activité économique est au point mort dans la zone euro, au Royaume-Uni et au Canada (voir les deux graphiques suivants), et les prévisions immédiates tablent sur une stagnation, voire un repli, pour le prochain trimestre.

L’économie britannique a connu des ratés au troisième trimestre de 2023

Au troisième trimestre de 2023. Sources : Office for National Statistics (ONS), Macrobond, RBC GMA.

L’économie canadienne s’est contractée au troisième trimestre de 2023

Au troisième trimestre de 2023. Sources : Statistique Canada, Macrobond, RBC GMA.

Sans conteste, l’économie américaine fait exception dans tout cela : elle continue obstinément à croître. Le produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre de 2023 a été particulièrement remarquable et il semble bien qu’il affichera une croissance modérée au quatrième trimestre. Il y a néanmoins deux raisons de penser que l’économie américaine pourrait encore trébucher. La première est simplement de nature observationnelle : les données économiques n’ont pas été aussi fiables qu’à l’accoutumée ces derniers temps.

En bref, l’indice de variation des données économiques des États-Unis a brusquement cessé de s’améliorer il y a quelques mois (voir le graphique suivant). Même les chiffres apparemment robustes concernant l’emploi en décembre n’étaient pas aussi bons qu’il y paraissait à première vue (voir plus loin). Le livre beige de la Fed fournit un résumé qualitatif utile des tendances récentes. Il révèle que 8 des 12 districts régionaux font du surplace ou connaissent un léger fléchissement économique.

Les données économiques américaines ont commencé à fléchir

Au 8 janvier 2024. Sources : Citigroup, Bloomberg, RBC GMA.

La deuxième raison tient au fait que les facteurs spéciaux qui ont rendu les États-Unis si exceptionnels en 2023 devraient s’estomper en 2024. Trois causes principales expliquent le rendement supérieur de l’économie américaine en 2023 : une sensibilité moindre aux taux d’intérêt, un soutien budgétaire accru et des dépenses de consommation plus enthousiastes.

L’économie américaine demeure un peu moins sensible aux taux d’intérêt que les autres, mais les dommages commencent à se manifester de diverses façons, notamment dans les pertes des banques, la faiblesse du marché du logement et la hausse des taux de défaillance sur cartes de crédit (voir le graphique suivant). Ce dernier élément, combiné à l’observation selon laquelle les consommateurs américains ont maintenant dépensé une large part de leur épargne accumulée pendant la pandémie, laisse présager une consommation moins extravagante en 2024.

Enfin, les experts en la matière anticipent littéralement un freinage budgétaire en 2024, par opposition aux mesures de relance de 2023 (voir le graphique subséquent).

Les taux de défaillance sur cartes de crédit ont fortement augmenté depuis le début de 2023

Au troisième trimestre de 2023. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : Réserve fédérale de New York, Macrobond, RBC GMA.

Politique budgétaire des États-Unis : un frein à la croissance en 2024 ?

La stimulation budgétaire est définie comme la variation du solde structurel des administrations publiques exprimée en pourcentage du PIB potentiel de l’année précédente, multipliée par moins un. Sources : Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2023 du Fonds monétaire international (FMI), Perspectives économiques de juin 2023 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Macrobond, RBC GMA.

Notre compilation des connaissances relatives aux récessions penche toujours en faveur d’un « oui » plutôt que d’un « non » (voir le graphique suivant). Si une récession est finalement évitée, un grand pan du manuel des économistes à cet égard devra être revu.

Les signes de récession indiquent surtout « oui » ou « peut-être » : nous estimons à 60 % la probabilité d’une récession au cours de l’année à venir

Au 29 octobre 2023. Analyse de l’état de l’économie aux États-Unis. Source : RBC GMA.

Notre feuille de pointage du cycle économique indique toujours que celui-ci se trouve à un stade avancé. Cependant, elle ne nous permet pas d’affirmer avec conviction qu’il s’agit de la fin du cycle, déjà du début d’une récession, ou simplement du stade avancé.

Feuille de pointage du cycle de l’économie américaine

Au 3 novembre 2023. Calcul effectué à l’aide de la technique de la feuille de pointage par RBC GMA. Source : RBC GMA.

Cours du marché

Du point de vue du rapport risque-rendement, les économistes peuvent continuer de penser qu’il y a une possibilité réelle de récession (voir le graphique suivant), mais les marchés financiers sont beaucoup plus sceptiques quant à la probabilité d’une récession. Outre le redressement du marché boursier au cours des derniers mois, on s’attend à une augmentation des bénéfices du S&P 500 de 11,4 % en 2024. Par le passé, cela est allé de pair avec une croissance phénoménale de 5,0 % du PIB réel d’une année sur l’autre !

La probabilité de récession a récemment augmenté pour plusieurs pays

Nota : Au 3 janvier 2024. Probabilité médiane de récession selon les dernières prévisions reçues dans le cadre de sondages menés par Bloomberg. Sources : Bloomberg, RBC GMA.

Le scénario d’un atterrissage en douceur est aujourd’hui accepté par l’ensemble du marché. Il demeure judicieux de maintenir une pondération en actions plus prudente, d’autant plus que les actions américaines ne bénéficient plus d’une prime de risque par rapport aux obligations. Cela dit, nous estimons que la probabilité d’un atterrissage en douceur a augmenté de 30 % à 40 %.

Il va sans dire que la situation économique est rarement statique. De nouvelles données économiques et autres événements sont annoncés quasiment tous les jours. Il y a quelques mois à peine, les rendements des obligations s’envolaient de façon retentissante. Maintenant, ils font tout le contraire. Il est concevable qu’un nouveau virage survienne au cours des prochains trimestres, ce qui changerait encore une fois les calculs.

Retour à l’avant-scène de la chaîne d’approvisionnement

Les problèmes de chaîne logistique liés à la pandémie ont été un facteur clé de la flambée d’inflation de 2021 et 2022. Depuis, ces problèmes se sont presque entièrement résorbés – ce qui explique en grande partie le succès de la lutte contre l’inflation au cours des 18 derniers mois.

Toutefois, bien que les chaînes logistiques ne soient pas tout à fait rétablies, elles devraient au moins revenir à une situation plus normale. Les rebelles houthistes du Yémen se sont mis à bombarder les navires traversant la mer Rouge, ce qui a interrompu le trafic dans le canal de Suez et donc les échanges commerciaux entre l’Asie et l’Europe. Environ 12 % du commerce mondial et 30 % du transport mondial par conteneurs transitent normalement par le canal de Suez.

Malgré l’arrivée de navires américains conçus pour dissuader les attaques et intercepter les missiles, quelques-unes des plus grandes compagnies mondiales de navigation évitent maintenant cet itinéraire, quitte à augmenter de 25 % la durée des voyages. Comme le dit le proverbe, le temps est de l’argent. Par conséquent, le coût des marchandises expédiées risque d’augmenter.

En même temps, l’autre canal transocéanique le plus important du monde, le canal de Panama, est également en difficulté. Le niveau de l’eau est devenu trop bas à la suite d’une période de sécheresse. Le débit des navires est déjà en baisse depuis plusieurs mois et restera probablement à la moitié de son niveau normal jusqu’en février au moins, avec des répercussions qui devraient se faire sentir jusqu’en 2024. Certains de ces navires sont aussi contraints de réduire le poids de leur cargaison afin de flotter plus haut.

Les créneaux de transit sont vendus aux enchères chaque fois qu’il y a une annulation. Le prix de certains de ces créneaux a récemment atteint 4 millions de dollars américains, ce qui est largement au-dessus de la moyenne de 173 000 dollars américains enregistrée l’an dernier.

Malgré tout, le coût du transport par conteneur n’a augmenté que légèrement jusqu’à présent (voir le graphique suivant). En revanche, le coût du transport de vrac sec a grimpé en flèche (bien que la dernière hausse se soit en grande partie renversée – voir le graphique suivant).

Les coûts du transport augmentent sous l’effet des tensions en mer Rouge

Données pour la semaine se terminant le 4 janvier 2024. Sources : Drewry Shipping Consultants Ltd, Macrobond, RBC GMA

Les frais de transport ont décollé des creux récents

Au 2 janvier 2024. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : Baltic Exchange, Macrobond, RBC GMA.

Notre scénario de base ne tient pas compte de problèmes de chaîne logistique qui feraient remonter l’inflation de façon significative. Mais un tel risque est relativement nouveau.

La Fed et les autres

Lors de la réunion du Comité fédéral de l’open market (FOMC) à la mi-décembre, la Réserve fédérale s’est affichée comme la plus déterminée à passer des hausses aux baisses de taux, comparativement aux principales banques centrales des pays développés.

Force est de reconnaître que cette position est étonnante. Les États-Unis ne sont pas le meilleur candidat à une réduction des taux plus précoce ou plus agressive. L’économie américaine est moins sensible aux taux d’intérêt que les économies des autres pays, et les États-Unis ont donc une moindre urgence à baisser leurs taux. Le taux d’inflation des États-Unis n’est pas particulièrement bas par rapport à celui des pays comparables. Pour l’heure, l’économie américaine est sans doute la plus vigoureuse de son groupe de pairs, ce qui réduit la nécessité de baisser les taux pour des raisons liées à la demande. Et contrairement à certaines banques centrales comme la Banque d’Angleterre, la Fed ne prévoit même pas de récession à l’intérieur du pays.

Au lieu de cela, il se peut simplement que la Fed fasse preuve de plus de transparence que les autres. À notre avis, la plupart des banques centrales ont élaboré des plans de base similaires pour réduire progressivement leurs taux directeurs en 2024. Toutefois, elles n’ont pas de raison de dévoiler ces plans à l’avance, puisque la réaction du marché neutraliserait prématurément les effets du resserrement monétaire actuellement en place. Notre indicateur des mesures prises par les banques centrales à l’échelle mondiale confirme la fin du cycle de relèvements de taux et l’amorce d’un cycle de baisses imminentes des taux, principalement dans les marchés émergents (voir le graphique suivant).

Les banques centrales ont presque cessé de relever leurs taux

Au 29 décembre 2023. Graphique établi d’après les taux directeurs de 30 pays. Sources : Haver Analytics, RBC GMA.

Pourquoi la Fed a-t-elle choisi d’être plus transparente que les autres ? La raison principale est que la Fed fait partie des rares banques centrales qui publient explicitement leurs prévisions de taux directeur. Il est ainsi difficile de dissimuler des plans de réduction des taux puisque chaque trimestre, ceux-ci s’avèrent mécaniquement exposés au grand jour.

Toutefois, il est aussi juste de reconnaître qu’avec ses propos, le président de la Fed, Jerome Powell, s’est montré probablement plus conciliant que réellement nécessaire. Il pourrait simplement s’agir d’une erreur. D’autres représentants de la Fed ont ensuite tenté de réfuter les attentes du marché quant à une baisse des taux en mars prochain. En outre, le procès-verbal de cette même réunion de la Réserve fédérale a souligné les risques d’une reprise de l’inflation et les membres du FOMC prévoient toujours que les taux d’intérêt demeureront élevés pendant un certain temps.

La franchise de M. Powell a également encouragé les autres banques centrales à adoucir leur ton. La Banque du Canada a maintenu sa déclaration en faveur du resserrement faite au début de décembre, ce qui indique qu’elle « demeure prête à relever à nouveau son taux directeur si nécessaire ». Et pourtant, lors d’une entrevue qui s’est déroulée juste après les commentaires de M. Powell à la mi-décembre, le gouverneur Macklem a ouvertement évoqué de possibles baisses de taux en 2024.

Événements politiques imminents

Plusieurs événements politiques auront lieu au tout début de la nouvelle année.

La course à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine commence officiellement le 15 janvier avec le caucus de l’Iowa, suivi des primaires du New Hampshire et du Nevada au cours des semaines suivantes. Il ne fait guère de doute que Donald Trump remportera le vote dans ces états puisqu’il bénéficie d’une avance considérable. Toutefois, la question cruciale est de savoir si Nikki Haley ou Ron DeSantis, deux des candidats à la traîne, pourront rallier un soutien suffisant en arrivant à la deuxième place et ainsi se dresser en véritable adversaire plus tard dans la course à la présidentielle.

Sur le plan budgétaire aux États-Unis, le prochain risque de paralysie de l’État fédéral approche à grands pas. Une mise à l’arrêt de certaines parties du gouvernement devrait avoir lieu le 20 janvier, suivie des autres parties le 3 février si aucun budget n’est adopté pour 2024. Ayant déjà esquivé deux échéances de ce type en octobre et novembre, l’argent futé fait l’objet d’une nouvelle résolution temporaire, évitant ainsi les difficultés financières qu’entraînerait une fermeture.

En outre, le gouvernement fédéral devra décider s’il doit prolonger son programme spécial d’octroi de liquidités destiné aux institutions financières après la date d’expiration en mars, puisque les banques américaines continuent d’enregistrer des pertes importantes selon l’évaluation à la valeur de marché sur leurs titres de placement (voir le graphique suivant).

Profits latents (pertes latentes) sur les titres de placement détenus par des institutions assurées par l’organisme fédéral de garantie des dépôts (FDIC)

Au troisième trimestre de 2023. Sources : FDIC, Macrobond, RBC GMA.

Enfin, comme notre dernier #MacroMémo l’indiquait, 2024 est une année bien remplie pour les élections sur le plan international. Celles-ci sont imminentes à Taïwan, le 13 janvier, et seront suivies par celles en Indonésie le 14 février. Dans les deux cas, le parti au pouvoir est favorisé.

Des tendances ambiguës

Il reste très difficile de déterminer le type d’atterrissage – en douceur ou difficile – qui se produira, car dans les deux scénarios, l’économie devrait légèrement ralentir.

La différence entre les deux scénarios est que dans l’atterrissage en douceur, l’économie devrait ralentir, en passant d’une légère surchauffe (voir le graphique suivant) à une économie tournant à son potentiel, voire légèrement en dessous, tandis que dans le cas de l’atterrissage difficile, l’économie devrait ralentir bien plus. Le problème réside donc dans le fait que la première partie d’un atterrissage difficile prend presque toutes les allures d’un atterrissage en douceur.

L’économie américaine tourne au-dessus de sa capacité

Données du Congressional Budget Office (CBO) et estimations des modèles 1 et 2 de GMA en date du troisième trimestre de 2023, estimations du FMI en date d’octobre 2023, estimations de l’OCDE en date de juin 2023. Les estimations du modèle 1 de RBC GMA sont fondées sur le taux de chômage naturel du CBO, et celles du modèle 2 de RBC GMA, sur les tendances de filtre HP. Les zones ombrées représentent une récession. Sources : Macrobond, RBC GMA.

Ce problème ne comporte pas de solutions faciles, si ce n’est de rester à l’affût de signes de persistance d’une décélération économique après le « débarquement » dans le scénario d’un atterrissage en douceur. 

Évolution de la conjoncture économique

Voici un bref sondage sur certains indicateurs économiques clés.

Indices des directeurs d’achats (PMI)

Les indices PMI méritent toujours d’être suivis. En effet, ils ont toujours constitué des indicateurs avancés de leurs pays correspondants. Sur le marché américain observé de très près, l’indice des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière ISM (Institute for Supply Management) a enregistré un léger gain en décembre tout en conservant une légère contraction (passage de 46,7 à 47,4). De son côté, l’indice ISM du secteur des services a fortement chuté, quoiqu’à un niveau signalant seulement une croissance modeste (de 52,7 à 50,6).

Curieusement, la sous-composante de l’emploi de ce dernier indicateur s’est effondrée et est passée d’un taux anémique de 50,7 à un taux catastrophique de 43,3. C’est étrange, car à en juger par le sondage sur les salaires américains, le secteur des services est le pan de l’économie qui a continué à créer des emplois.

Pour sa part, l’indice mondial PMI (directeurs d’achats) est en mode contraction depuis 14 mois d’affilée (voir le graphique suivant). Il s’agit d’un record depuis le début de la publication de l’indice, à la fin des années 1990. Les contractions passées dont la durée approchait celle-ci ont été associées à des récessions touchant l’ensemble de l’économie.

L’activité manufacturière mondiale subit sa plus longue série de contractions

En date de décembre 2023. Sources : J.P. Morgan, S&P Global, Haver Analytics, RBC GMA.

Les choses se compliquent quand vient le moment d’interpréter ce fait. Un optimiste signalerait que le secteur manufacturier mondial semble en déclin depuis un bon moment, mais que cette situation ne s’est pas traduite par une récession généralisée. Peut-être le secteur manufacturier n’a-t-il tout simplement pas le même poids qu’auparavant, à moins que ce soit le reste de l’économie qui soit particulièrement résilient.

À l’inverse, un pessimiste ferait valoir qu’il n’est jamais bon que des pans importants de l’économie mondiale se contractent, et que de toute évidence quelque chose ne va pas.

Dans l’ensemble, il semble trop malin de prétendre que des données défavorables représentent de bonnes nouvelles, de sorte que nous penchons vers une interprétation plus pessimiste.

L’emploi aux États-Unis

Le fait saillant du rapport sur l’emploi aux États-Unis en décembre a été la création d’un nombre net de 216 000 emplois, soit plus que les 175 000 postes attendus selon les prévisions générales. Malgré tout, le rapport a finalement été décevant, pour plusieurs raisons :

  • Le nombre des embauches annoncées pour les deux mois précédents a été révisé à la baisse de 71 000 postes. Autrement dit, si l’on combine le résultat supérieur aux attentes de décembre à ceux – inférieurs aux prévisions – d’octobre et de novembre, le nombre des emplois créés en décembre a été inférieur de 30 000 aux attentes, au lieu de les surpasser de 41 000.

  • Selon l’enquête auprès des ménages, moins surveillée, l’économie américaine aurait en fait perdu le nombre étonnant de 683 000 postes en décembre. Il s’agit d’un écart considérable (voir le graphique suivant). Bien qu’une partie de l’écart puisse s’expliquer par le fait que l’enquête auprès des ménages a signalé la création d’un nombre tout aussi improbable de 586 000 emplois le mois précédent, la moyenne sur trois mois fait ressortir la perte de 149 000 emplois par mois – une tendance peu favorable même après avoir atténué le bruit.

Les deux enquêtes sur l’emploi aux États-Unis donnent des résultats très différents

En date de décembre 2023. Sources : Bureau of Labor Statistics, Macrobond et RBC GMA.

  • Enfin, si nous revenons à l’enquête plus traditionnelle menée auprès des entreprises, le total des heures travaillées au sein de l’économie américaine a fléchi de 0,2 % en décembre. Il s’agit de la deuxième baisse mensuelle au cours des trois derniers mois. Les entreprises peuvent embaucher des travailleurs (selon l’enquête auprès des entreprises), mais la quantité cumulative de travail exigée par ces entreprises semble avoir diminué. Les trois définitions de l’emploi sont prises en compte ici à l’échelle pour représenter le nombre d’écarts types par rapport à un mois normal (voir le graphique suivant). Deux sur trois d’entre elles sont sensiblement en deçà de la normale, alors que la dernière est à peu près normale.

Le marché américain du travail ralentit

Nota : En date de décembre 2023. Cote Z de la variation mensuelle en pourcentage de l’emploi aux États-Unis par rapport aux emplois non agricoles, à l’enquête sur la population active (EPA) et au total des heures travaillées selon les données depuis 1964. Sources : BLS, Macrobond, RBC GMA.

– Avec la contribution de Vivien Lee et d’Aaron Ma

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