Regard sur les placements mondiaux
Depuis la parution du dernier numéro de ce bulletin, nous avons publié le bulletin trimestriel Regard sur les placements mondiaux. Nous vous invitons à visionner les entrevues, parcourir des extraits ou lire l’intégralité du rapport.
Aperçu
Depuis la publication du dernier numéro voilà trois semaines, les faits positifs suivants se sont produits :
- Les campagnes de vaccination battent leur plein.
- Le nombre quotidien de nouvelles infections à la COVID-19 semble se stabiliser dans de nombreux pays.
- Les États-Unis ont adopté un important programme de relance budgétaire.
- Le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) ont finalement conclu une entente pour le Brexit.
- L’économie de la zone euro semble se rétablir plus tôt que prévu.
À l’inverse, voici certains points négatifs :
- La récente stabilisation des infections à la COVID-19 pourrait s’expliquer en partie par une diminution des tests de dépistage pendant les Fêtes ; elle serait donc artificielle.
- Un nouveau variant du virus, plus contagieux, menace le monde.
- Jusqu’à présent, le rythme des vaccinations a été inférieur aux attentes.
Statistiques sur le virus
Amélioration dans le monde ou anomalie due aux Fêtes ?
Au cours du dernier mois, le nombre quotidien de nouveaux cas d’infection à la COVID-19 a semblé se stabiliser dans le monde, de même que le nombre de décès (voir graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Cette amélioration est assez généralisée, comme le montrent les taux de transmission inférieurs à un dans la plupart des pays que nous suivons (voir graphique suivant).
Un taux de transmission supérieur à 1 indique que la COVID-19 s’accélère
Nota : Au 3 janvier 2021. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur sept jours du nombre de nouveaux cas par jour, lissée à l’aide de la moyenne mobile sur 14 jours. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
La grande question est de savoir si cette baisse est attribuable à la période des Fêtes, et artificielle, comme celle notée aux États-Unis au moment de l’Action de grâces, avant que les données aient recommencé à grimper. Le taux de dépistage a en effet diminué aux États-Unis pendant la semaine de Noël. Signalons que la situation a continué de se détériorer dans les pays de tradition non chrétienne, comme le Japon et Israël, alors qu’elle a semblé se stabiliser dans les pays de tradition chrétienne.
Par conséquent, cette amélioration nous semble en partie liée à la période des Fêtes. Dans certains pays, le nombre quotidien de nouveaux cas remontera probablement au cours des prochaines semaines, sous l’effet combiné du rattrapage dans le recensement des cas et des rassemblements qui auront contribué à propager le virus.
Cela dit, nous ne pensons pas que la récente embellie soit entièrement artificielle. La diminution des tests de dépistage n’a pas été excessive. Par ailleurs, on constate aussi des progrès dans les pays émergents, dont bon nombre n’accordent pas autant d’importance aux célébrations de Noël (voir graphique suivant). De plus, le fait que certains pays ont aussi signalé que le nombre de décès avait cessé d’augmenter est moins clairement attribuable aux Fêtes.
Cas de COVID-19 dans les ME et les MD
Nota : Au 3 janvier 2021. Calculé selon une moyenne mobile sur sept jours des nouveaux cas quotidiens.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Enfin, notre nouvel indice de rigueur des mesures dans le monde montre que les pays continuent de resserrer leurs règles, sans aller aussi loin qu’au printemps dernier (voir graphique suivant). Cet indicateur de la rigueur des mesures de confinement dans plusieurs pays développés fait ressortir un déclin considérable des déplacements, qui pourrait expliquer en bonne partie la stabilisation du nombre de cas d’infection (voir graphique suivant).
Indice de rigueur dans le monde
Nota : Au 4 janvier 2021. L’indice de rigueur dans le monde évalue la rigueur des mesures de confinement qui restreignent la mobilité dans les 50 plus grandes économies. Sources : Université d’Oxford, FMI, Macrobond, RBC GMA
La rigueur des mesures de confinement varie d’un pays à l’autre
Nota : Selon les dernières données disponibles au 27 décembre 2020. Écart par rapport au niveau de référence normalisé en fonction des États-Unis et lissé au moyen d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Google, Université d’Oxford, Macrobond, RBC GMA
Des comparaisons judicieuses
Il est utile d’examiner régulièrement la gravité de la COVID-19 sous un angle différent : le taux d’infection ajusté en fonction des différentes populations nationales (voir le graphique suivant). Tout le monde sait que le nombre de cas est plus élevé aux États-Unis que dans tout autre pays. Toutefois, comment ce niveau se compare-t-il lorsqu’il est ajusté pour tenir compte de la taille relativement plus grande de la population américaine ?
La principale conclusion est que les États-Unis ont affiché le nombre de nouveaux cas par habitant le plus élevé pendant la majeure partie de la pandémie. Plusieurs pays européens ont temporairement revendiqué ce titre à l’automne : d’abord l’Espagne, puis la France, puis l’Italie. Mais les États-Unis ont maintenant repris la tête à ce chapitre, même s’ils n’ont pas encore enregistré un nombre de cas aussi élevé que celui observé brièvement en France en octobre et en novembre. Tout au long de la période, le Canada est demeuré au bas de la liste.
Nombre de cas de COVID-19 ajusté en fonction de la population
Nota : Au 14 décembre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas par million d’habitants. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA
Stabilisation provisoire au Canada
Comme dans de nombreux pays développés, la situation au Canada semble s’être stabilisée au cours du dernier mois (voir le graphique suivant). Cette stabilisation est peut-être liée en partie à l’accalmie des Fêtes. Tandis que l’Ontario et le Québec établissent encore des records, les données sont en nette amélioration en Alberta et en Colombie-Britannique. Ces résultats donnent à penser que le congé de fin d’année n’est pas l’unique facteur. Il est encourageant que l’Ontario et le Québec aient encore resserré leurs règles en décembre. Par contre, il y a maintenant un mois complet que les changements ont été apportés au Québec, ce qui laisse croire qu’ils n’ont pas suffi. En Ontario, l’importante modification des restrictions a eu lieu il y a environ deux semaines et pourrait donc encore inverser la tendance. Cependant, le fait qu’aucun resserrement n’ait eu lieu dans les régions de la province où les problèmes sont les plus graves n’est guère prometteur.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Détérioration continue au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni connaît d’importantes difficultés : le nombre de nouveaux cas quotidiens atteint des records et le taux de mortalité a recommencé à grimper (voir le graphique suivant). Ces données sont décevantes, dans la mesure où les trois quarts du pays sont maintenant soumis au confinement le plus sévère parmi quatre niveaux possibles. Une nouvelle catégorie de restrictions semble nécessaire. Un problème majeur tient au fait qu’une nouvelle souche du virus, possiblement beaucoup plus contagieuse, se propage au Royaume-Uni – nous aborderons ce sujet plus loin dans le présent rapport.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Il est à noter que l’Afrique du Sud – l’autre pays touché par une nouvelle souche du virus – connaît également une flambée du nombre d’infections et de décès (voir le graphique suivant). L’expérience du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud montre comment la situation pourrait évoluer dans d’autres pays si la transmission de cette souche devenait plus importante.
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Afrique du Sud
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Stabilité en Europe
Les données sur la COVID-19 en Europe, qui ont brièvement été les pires au monde, demeurent relativement stables. La situation en France ne s’améliore plus, mais elle ne se détériore pas non plus (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en France
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
L’Allemagne, qui a longtemps été l’un des pays d’Europe présentant les meilleures données sur la COVID-19, connaît maintenant plus de difficultés que la plupart. Toutefois, elle semble enfin être sur la voie d’une nette amélioration, après avoir à nouveau renforcé ses restrictions à la mi-décembre (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Allemagne
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Possible rebond aux États-Unis
Trente-quatre États ont durci considérablement leurs restrictions en novembre et en décembre. Malgré tout, le nombre de nouveaux cas demeure ahurissant, s’établissant toujours à 200 000 par jour ou plus. En outre, une baisse temporaire du nombre d’infections observée pendant les Fêtes semble maintenant s’inverser (voir le graphique suivant).
Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès.
Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA
Il ne s’agit pas d’un fait tout nouveau, mais presque tous les États enregistrent un nombre élevé d’infections au cours de la présente vague. Par exemple, si l’État de New York a tiré de pénibles leçons de la première vague, qui lui ont permis d’éviter complètement la deuxième vague, il a néanmoins été fortement touché par cette troisième vague (voir le graphique suivant).
Nouveaux cas de COVID-19 dans l’État de New York
Nota : Au 3 janvier 2021. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas quotidiens utilisées comme courbe de tendance. Les résultats positifs correspondent à la moyenne mobile sur trois jours des nouveaux cas/nouveaux tests. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA
Connaissances scientifiques sur le virus
Nouvelle mutation
Au cours du dernier mois, la détection au Royaume-Uni d’une nouvelle variante importante de la COVID-19, qui représente maintenant environ 60 % des cas actifs au pays, a constitué une très mauvaise nouvelle. Cette variante a maintenant été repérée dans d’autres pays, mais dans une mesure plus limitée.
Selon l’analyse préliminaire, la nouvelle mutation est 56 % plus contagieuse, ce qui concorde avec le fait que le Royaume-Uni a récemment connu une augmentation particulièrement marquée du nombre d’infections. Les données épidémiologiques semblent indiquer que les enfants sont plus susceptibles d’être infectés par la version mutée que par l’originale. Cette mauvaise nouvelle sur le plan scientifique pourrait expliquer le recul récent de l’indice de confiance selon les nouvelles que nous suivons (voir le graphique suivant). Heureusement, il ne semble pas que la nouvelle souche soit plus mortelle.
L’indice quotidien de l’humeur de l’actualité à l’heure de la COVID-19
Nota : Au 27 décembre 2020. Sources : Réserve fédérale de San Francisco, Macrobond, RBC GMA
Nous soupçonnions au départ que cette nouvelle mutation n’avait peut-être pas été détectée, ce qui aurait pu expliquer pourquoi la deuxième vague du virus a été si difficile à maîtriser cet automne. Cependant, il y a trop d’infections confirmées à l’extérieur du Royaume-Uni pour que cette hypothèse soit plausible.
La nouvelle souche problématique d’Afrique du Sud semble avoir vu le jour de façon indépendante, mais elle renferme une mutation similaire qui lui confère un véritable avantage pour se fixer aux cellules.
Heureusement, les fabricants sont convaincus que leurs vaccins seront efficaces contre toutes les variantes du virus. Dans le pire des scénarios, un laboratoire a indiqué qu’il pourrait mettre au point un nouveau vaccin en seulement six semaines (bien que la durée des essais cliniques reste inconnue).
Vaccination
Nouvelles concernant les vaccins
Le Royaume-Uni a récemment approuvé le vaccin d’Oxford-AstraZeneca, ce qui en fait le troisième des pays développés à recevoir une autorisation d’utilisation d’urgence. Il convient de se rappeler que le taux d’efficacité du vaccin d’Oxford est inférieur à celui des autres (62 %). Cependant, ce vaccin coûte bien moins cher, est plus facile à entreposer et peut être produit en nombre beaucoup plus élevé.
Par ailleurs, Sinopharm a maintenant obtenu l’approbation commerciale pour l’utilisation de son vaccin en Chine. Le taux d’efficacité de celui-ci est de 79 % (en comparaison, le taux d’efficacité des vaccins de Moderna et de Pfizer est de 95 %). Le vaccin de Sinopharm et un autre vaccin chinois bénéficient d’une autorisation d’utilisation d’urgence depuis l’été dernier et ont été inoculés à des millions de citoyens du pays.
La Chine a déjà vacciné 73 000 personnes de plus dans les deux jours qui ont suivi l’octroi de l’approbation commerciale à Sinopharm. En outre, elle a pour objectif d’administrer le vaccin à 50 millions de personnes au cours du premier mois seulement. Le temps presse particulièrement, étant donné l’approche du Nouvel An chinois, le 12 février, et les voyages de masse qui ont lieu autour de cette date.
Nationalisme entourant la vaccination
Les pays continuent de jouer du coude pour obtenir un accès privilégié aux vaccins. Bien que les fabricants semblent distribuer leurs doses sur une base raisonnablement juste, en tenant compte de variables telles que la taille et la date des commandes, ainsi que la population de chaque pays, on s’inquiète de la possibilité que certains puissent accéder de force aux premières places. Après tout, rien n’empêche un pays qui abrite les laboratoires où sont fabriqués les vaccins d’interdire leur exportation tant que la totalité de la population nationale n’a pas été vaccinée.
Par conséquent, certains fabricants concentrent leurs efforts de fabrication dans de petits pays, de sorte que les doses supplémentaires puissent être distribuées plus rapidement au reste du monde.
Néanmoins, l’Inde produit environ 60 % des vaccins utilisés dans les pays en développement. Elle semble maintenant pencher vers le nationalisme, ayant annoncé qu’elle ne permettrait pas l’exportation du vaccin d’Oxford-AstraZeneca avant plusieurs mois, malgré les contrats à cet effet, préférant vacciner ses propres citoyens. Dès lors, les autres pays en développement devront attendre que l’Inde ait fabriqué le milliard de doses dont elle a besoin pour sa population. Il se peut que d’autres pays disposant d’installations de fabrication prennent des mesures similaires. Par contre, le fait qu’un nombre aussi élevé de doses aient déjà franchi les frontières sous-entend que cette tactique n’est pas envisagée dans la plupart des cas.
Distribution des vaccins
On entend déjà des récriminations, car bon nombre des vaccins fabriqués jusqu’à présent sont restés sur les étagères au lieu d’être administrés tout de suite. La logistique a apparemment été complexe, et certains pays ont opté pour une pause pendant les Fêtes. Comme deux doses sont nécessaires, de nombreux pays ont initialement mis de côté la moitié de leurs réserves pour être certains de pouvoir suivre le protocole dans un mois. La plupart ont depuis fait marche arrière, choisissant d’inoculer le plus de doses possible immédiatement, en espérant que les fabricants les réapprovisionneront.
Si les États-Unis avaient à l’origine pour cible de vacciner 20 millions de personnes en décembre, ce nombre n’a été que de 3 millions, malgré l’accès à 12 millions de doses. À ce titre, il semblerait que la réalité ait été inférieure aux attentes à deux égards :
- l’approvisionnement réel;
- la capacité de déploiement.
Tout compte fait, bien que nous soyons relativement confiants quant au rythme de la vaccination et à la mesure dans laquelle les choses se normaliseront par la suite à l’échelle mondiale, les prévisions gouvernementales ont tendance à être trop optimistes. Par exemple :
- En date du 4 janvier, les États-Unis avaient vacciné 4,2 millions de personnes, soit 1,3 % de la population du pays.
- La situation est semblable au Royaume-Uni, 1,4 % de la population ayant reçu le vaccin.
- Le Canada est à la traîne, avec un taux de 0,3 %, ce qui le place à peu près au même niveau que l’Allemagne et la Chine.
- La France a jusqu’à présent été une source d’embarras, n’ayant vacciné que 516 personnes (0,0 % de la population).
Israël domine largement les autres pays à ce chapitre, avec une proportion remarquable de 14,1 % de ses habitants déjà vaccinés, dont plus de la moitié était considérée à risque élevé. Son succès a été attribué à sa faible population à forte densité et à son système de santé hautement numérique qui facilite la logistique de la sélection des candidats. Il semblerait qu’Israël ait également réussi à recevoir une énorme commande initiale de vaccins par rapport à sa population, puisque la majorité des pays obtiendraient un taux bien inférieur à 14,1 %, même après avoir inoculé toutes leurs doses disponibles. Cela dit, l’État vaccine apparemment ses citoyens si rapidement qu’il risque de manquer de doses, ce qui nuirait à ses progrès.
Sachez que les statistiques de tous les pays vont probablement devenir floues le mois prochain, quand débuteront les rappels de vaccin, chacun d’eux étant considéré comme une deuxième inoculation. Théoriquement, ce comptage en double signifie que les pays devraient aspirer à des taux d’inoculation supérieurs à 120 % (voulant dire que plus de 60 % de la population a été vaccinée).
Les classements nationaux sont donc susceptibles de changer grandement. Les pays qui ont tardé à commencer la vaccination pourraient finalement se révéler plus rapides une fois leurs systèmes correctement mis en place. En revanche, d’autres pays comme Israël pourraient voir leurs efforts ralentir considérablement en raison de contraintes d’approvisionnement.
Taux de normalisation
L’un des objectifs centraux de la vaccination est d’atteindre l’immunité collective, c’est-à-dire le stade où une proportion suffisante de la population est protégée contre le virus (de 60 à 70 %). À ce moment-là, chaque malade infecte moins qu’une autre personne et la pandémie s’arrête.
Un total de 43 % des prévisionnistes estiment que 200 millions d’Américains seront vaccinés d’ici le milieu de 2021. Cela représente 61 % de la population des États-Unis et une fraction encore plus importante des personnes admissibles (étant donné que les enfants sont actuellement exclus). De plus, 52 % d’entre eux s’attendent à ce que ce jalon soit atteint d’ici la fin du troisième trimestre de 2021. Par conséquent, il n’est pas déraisonnable de penser que l’Oncle Sam pourrait s’approcher de l’immunité collective au cours de l’été.
Si certains prévoient que les États-Unis devanceront les autres pays à cet égard, on ne sait pas exactement pourquoi. En effet :
- ils ne se distinguent pas particulièrement par le nombre de doses par habitant qu’ils ont commandées ;
- les plans de distribution des fabricants de vaccins ne semblent pas les favoriser.
Nous supposons donc que la plupart des pays développés atteindront l’immunité collective à quelques mois d’intervalle les uns des autres. Il faut noter que chaque étape intermédiaire de ce parcours est aussi utile en soi.
Première ronde : recul des décès
Comme les personnes âgées et celles faisant partie des autres groupes à risque élevé sont vaccinées en premier, le nombre de décès liés à la COVID-19 devrait atteindre un sommet bien avant que le fasse le nombre de cas. Fait remarquable, l’âge moyen des personnes décédées de la COVID-19 est supérieur à 80 ans ; or, seulement 3,9 % des Américains font partie de cette tranche d’âge. La vaccination de ce petit groupe devrait grandement contribuer à réduire les décès.
En fait, le groupe des personnes âgées de 65 ans et plus ne représente que 15 % de la population, mais on y recense 80 % de tous les décès attribuables à la COVID-19 aux États-Unis. Selon une définition assez large, les personnes « à risque élevé » pourraient représenter 25 % de la population ; il y a donc beaucoup de chemin à parcourir. Ce chiffre souligne néanmoins que le virus devrait devenir beaucoup moins problématique bien avant qu’il ne disparaisse.
Ce groupe pourrait bien être vacciné d’ici la fin de février. Le taux de mortalité pourrait alors être divisé par cinq ou plus, et le taux d’hospitalisation devrait lui aussi considérablement diminuer. Cependant, cela n’aura probablement pas de grande incidence sur le taux d’infection et ne permettra pas une importante relance de l’économie.
Deuxième ronde : recul de la propagation
La deuxième phase de la vaccination, soit grosso modo pour les travailleurs de première ligne autre que dans le secteur de la santé et les personnes dont les conditions de vie ne permettent pas la distanciation sociale, devrait quant à elle se traduire par une réduction considérable du nombre de nouveaux cas et d’hospitalisations. Le virus se transmet de façon disproportionnée au sein de ce groupe : travailleurs dans les entrepôts, les usines, les fermes, les installations de transformation alimentaire, etc. Si la taille de ce groupe n’est pas tout à fait claire, il est probablement plus nombreux que le premier.
Certains ont fait valoir qu’il serait plus efficace de cibler d’abord les personnes à mobilité élevée, peu importe leur emploi ou leurs conditions de vie, ce que l’on pourrait mesurer au moyen des activités de leur téléphone. Cependant, on récompenserait ainsi les personnes qui ne respectent pas les mesures de distanciation sociale, en plus d’enfreindre les lois sur la vie privée. Cette idée a donc été largement écartée.
Cette cohorte pourrait être vaccinée d’ici la fin d’avril, environ. Une fois que ce sera fait, toutes choses étant égales par ailleurs, le taux de transmission devrait considérablement diminuer. Il est toutefois difficile de le prévoir avec précision : comme gouvernements permettront sans doute la reprise des activités, le taux de transmission pourrait ne pas diminuer, en pratique. Celui-ci aurait toutefois reculé sans l’effet compensatoire de l’assouplissement des mesures. Cet accomplissement devrait être favorable à l’économie.
Troisième ronde : reprise du cours de la vie
Il restera alors à vacciner la troisième et dernière série de personnes : les jeunes en bonne santé, dont une forte proportion travaille de la maison.
Il faudra sans doute plusieurs mois, voire plus, pour vacciner ce dernier groupe très nombreux, d’où les prévisions ci-dessus selon lesquelles la majorité de la population devrait être vaccinée d’ici l’été. Ce groupe n’aura pas une grande incidence sur le nombre de décès ou de cas. Le vaccin permettra toutefois à celui-ci de reprendre une vie plus normale par la suite, d’assouplir davantage les restrictions imposées par les gouvernements et d’intensifier la reprise de l’activité économique.
Évolution de la conjoncture économique
Prendre la mesure des dommages en Europe
Nous observons l’économie européenne avec un intérêt particulier afin de mieux comprendre l’ampleur des dommages infligés par les importantes mesures de confinement liées à la COVID-19 imposées dans cette région. Les conclusions officielles ne seront pas connues avant quelques mois encore, étant donné que les données traditionnelles sont publiées avec un certain retard. Jusqu’à présent, les indicateurs avancés nous ont toutefois agréablement surpris.
L’indice de l’activité des entreprises de services de la zone euro a été publié pour le mois de décembre. Il indique un léger redressement par rapport aux creux de novembre (voir le graphique suivant). De plus, ces creux n’étaient pas particulièrement profonds par rapport à ceux du printemps 2020. Par conséquent, nous sommes de plus en plus convaincus que, si le PIB de la zone euro a peut-être diminué au quatrième trimestre, ce recul se révélera probablement assez faible. L’indice des directeurs d’achats (PMI) des services du Royaume-Uni a lui aussi progressé en décembre, malgré le confinement continu.
Dans la zone euro, la deuxième vague a touché moins durement le secteur des services
Nota : En décembre 2020. Sources : Markit, Haver Analytics, RBC GMA
Surveiller les dommages en Amérique du Nord
Nous croyons que les dommages économiques découlant de la dernière série de restrictions seront nettement moins importants en Amérique du Nord qu’en Europe. Il reste toutefois à savoir quelle en sera l’ampleur.
Les indicateurs en temps réel laissent croire que les États-Unis subissent certains dommages. Par exemple, notre indice de l’activité économique en temps réel affiche une légère baisse depuis novembre (voir le graphique suivant).
L’activité économique des États-Unis connaît une baisse de régime
Nota : Au 26 décembre 2020. L’indice de l’activité économique est la moyenne de dix séries de données économiques à périodicité élevée mesurant la variation d’une année sur l’autre, en pourcentage. Sources : Bank of America, Goldman Sachs, OpenTable, Macrobond, RBC GMA
Un sondage sur les commandes et les ventes des entreprises aux États-Unis a montré un léger recul en décembre, affichant un résultat qui est demeuré à peu près stable au cours des cinq derniers mois (voir le graphique suivant).
Effet dévastateur de la COVID-19 sur les nouvelles commandes et les ventes des entreprises américaines
Nota : En décembre 2020. Estimations correspondant à la moyenne pondérée de la variation en pourcentage des nouvelles commandes ou des ventes pour l’ensemble des répondants. Sondages réalisés hebdomadairement avant octobre 2020. Sources : Enquête de la Réserve fédérale de Philadelphie sur les perspectives des entreprises quant à la COVID-19, RBC GMA
Le nombre d’heures travaillées par les employés horaires aux États-Unis semble être en train de s’effondrer. Cependant, nous croyons que cette variation est principalement attribuable aux distorsions du temps des Fêtes. La véritable tendance à surveiller correspond au recul graduel entre les périodes de jours fériés.
Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États-Unis
Nota : Au 29 décembre 2020. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Utilisation d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Homebase, RBC GMA
Certains indicateurs économiques traditionnels témoignent également d’une faiblesse de l’économie américaine :
- En novembre, à l’échelle du pays, les revenus personnels ont reculé de 1,1 % et les dépenses personnelles, de 0,4 %.
- En novembre, les ventes de maisons neuves ont quant à elles chuté de 11 % par rapport au mois précédent.
- Le sondage de décembre de la National Association of Home Builders a généré un score de 85, un résultat tout de même excellent, quoiqu’inférieur au record absolu de 90 atteint au dernier sondage.
- En décembre, les deux principales mesures de la confiance des consommateurs aux États-Unis ont reculé modérément. L’indice composite PMI Markit des États-Unis, qui affichait un excellent résultat de 58,7, est passé à 55,7, ce qui demeure bon.
Il semblerait donc que l’économie américaine ait, à tout le moins, ralenti. Elle s’est possiblement repliée en novembre et en décembre. Il est toutefois impossible de l’affirmer avec certitude, d’autant plus que l’indice PMI Markit demeure bien au-dessus du seuil de 50. Même si les demandes de prestations de chômage ont cessé de diminuer au même rythme qu’avant, la montée en flèche enregistrée il y a quelques semaines a en grande partie été annulée depuis (voir le graphique suivant). De plus, les commandes de biens d’équipement de base ont très légèrement progressé en novembre.
Aux États-Unis, les inscriptions au chômage ont cessé de diminuer
Nota : Données pour la semaine se terminant le 26 décembre 2020. La zone ombrée représente une récession.
Sources : Département du Travail, Haver Analytics, RBC GMA
Les indicateurs en temps réel sont eux aussi ambigus. D’un côté, on rapporte une baisse des heures travaillées et une stagnation des ventes, et de l’autre, l’indice économique hebdomadaire de la Réserve fédérale de New York poursuit sa progression vigoureuse (voir le graphique suivant) et les données sur la vente au détail de Redbook font état d’une reprise notable (voir le graphique suivant).
États-Unis, indice économique hebdomadaire de la Réserve fédérale de New York
Nota : Données pour la semaine se terminant le 26 décembre 2020. Sources : Réserve fédérale de New York, Macrobond, RBC GMA.
Les ventes au détail montrent une amélioration aux États-Unis, même si les grands magasins restent à la traîne
Nota : Données pour la semaine se terminant le 26 décembre 2020. Les données sur les grands magasins regroupent celles des grands magasins traditionnels et d’un petit pourcentage de magasins d’habillement. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : Redbook Research, Haver Analytics, RBC GMA
Les données sur l’économie canadienne tiennent le coup
Les données économiques canadiennes ont tendance à être publiées avec un retard plus important qu’aux États-Unis. Sans grande surprise, le pays a réussi en octobre à regagner une bonne partie du terrain perdu. Il s’agit tout de même d’une évolution bien accueillie, confirmée par l’amélioration des données officielles sur le PIB, les ventes au détail, la fabrication et le commerce de gros. Il semble que le marché du logement demeure en ébullition au pays, comme en témoignent les mises en chantier, qui sont passées de 215 000 à pas moins de 246 000 en novembre, en données annualisées. Enfin, l’indice de confiance des petites entreprises de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a augmenté de façon inattendue en décembre, passant de 55,7 à 58,2. Ce résultat ne fournit toutefois que très peu d’information, et nous continuons de craindre que les économies américaine et canadienne n’aient peut-être pas crû en décembre, en particulier. Néanmoins, les récentes données du Canada sont plutôt bonnes que mauvaises, en général.
Nouvelles concernant la politique américaine
Mise en œuvre de la relance budgétaire
Alors que les attentes grandissaient et que l’urgence se faisait plus pressante, les États-Unis ont promulgué un nouveau plan de relance le 27 décembre. Il était temps, car plusieurs programmes d’aide devaient expirer à la fin de l’année et le pays devait se doter d’un budget pour éviter une paralysie de l’administration.
D’un montant astronomique de 900 G$, le nouveau plan de relance comprend :
- une aide de 600 $ versée à chaque Américain (montant dégressif à mesure que les revenus augmentent) ;
- un montant supplémentaire de 300 $ par semaine pour les prestataires de l’assurance-emploi ;
- des prêts transformables en subventions aux petites entreprises ;
- des crédits d’impôt prolongés pour les entreprises.
Le plan prévoit aussi d’importantes sommes pour les services de garde, les écoles, les tests de dépistage et la recherche de contacts, les vaccins, les sociétés aériennes, les petites banques, les établissements de loisirs, les agriculteurs, les systèmes de transport public et le service postal.
La majeure partie des fonds devrait être décaissée au cours des quatre premiers mois de 2021. Représentant environ 4 % du PIB, cette aide devrait donner un bon coup de fouet à l’économie. Elle devrait également permettre de surmonter la période entre aujourd’hui – alors que des restrictions économiques importantes sont en place pour lutter contre la pandémie – et le printemps, lorsque l’épidémie aura sans doute nettement régressé grâce à la vaccination d’une bonne partie de la population. Notons que le nouveau gouvernement Biden pourrait adopter d’autres mesures de relance budgétaire, mais pour cela, les démocrates devront remporter la majorité au Sénat cette semaine (un sujet abordé dans la prochaine section).
Les 2 000 $ de M. Trump
Le président Trump a fait pression pour que le montant de l’aide passe de 600 $ à 2 000 $, une proposition appuyée par le parti démocrate. Cependant, le Sénat à majorité républicaine a rejeté l’initiative, qui semble avoir avorté pour l’instant. Cette bonification de l’aide aurait certainement été bénéfique pour l’économie. Cependant, une autre utilisation des fonds publics serait probablement plus efficace, dans la mesure où la plupart des bénéficiaires ont conservé leur emploi et seraient plus enclins à épargner qu’à dépenser l’argent.
Financement de la défense
Dans un geste inusité, le président Trump a opposé son veto à un projet de loi sur les dépenses militaires qui avait déjà été adopté par les deux chambres du Congrès. Ses objections portaient sur :
- le rythme auquel l’armée prévoit retirer ses troupes des zones de conflit ;
- le projet de renommer des monuments confédérés sur des bases militaires ;
- la nature de la protection de la liberté d’expression dont bénéficient les entreprises de médias sociaux.
Cependant, par un vote bipartisan de 80 voix contre 12, le Sénat est parvenu à outrepasser le veto du président et à faire adopter le projet de loi.
Recomposition du Congrès
Les nouveaux membres du Congrès des États-Unis ont prêté serment le 3 janvier, et le président élu Joe Biden devrait faire de même le 20 janvier.
Second tour des élections sénatoriales
Le second tour des élections visant deux sièges de sénateurs est prévu le 5 janvier. Dans les deux cas, l’écart entre les candidats s’est considérablement rétréci au cours des derniers mois. À l’heure actuelle, les marchés des paris estiment à 53 % les chances que les républicains conservent la majorité au Sénat, autrement dit ils devraient remporter au moins l’un des deux scrutins de second tour. Les candidats démocrates affichent actuellement une légère avance, mais ils devront gagner tous les deux pour que leur parti prenne le contrôle du Sénat ; c’est pourquoi cette probabilité est globalement plus faible.
On ignore comment les marchés financiers réagiraient à une majorité démocrate au Sénat. Un tel résultat concrétiserait la « vague bleue » qu’on anticipait lors des élections du 3 novembre, mais s’écarterait des prévisions faites au cours des deux mois qui ont suivi.
Même avec une majorité infime au Sénat, une vague bleue permettrait aux démocrates d’exercer un plus grand contrôle sur les nominations des juges et des hauts responsables du gouvernement. Elle faciliterait aussi l’adoption de certaines lois. Par ailleurs, elle pourrait pousser Biden plus à gauche sur le plan politique. En effet, les électeurs démocrates s’attendraient à ce que la convergence rare du Sénat, de la Chambre des représentants et de la Maison-Blanche permette la prise de mesures vigoureuses.
Sur le plan économique, on pourrait s’attendre à des mesures de relance budgétaire supplémentaires (positif). En revanche, une vague bleue ouvrirait la porte à des hausses d’impôts et à un resserrement de la réglementation, notamment à un renforcement des mesures antitrust contre les géants de la technologie (négatif).
En ce qui a trait au marché boursier, il est plus difficile de se prononcer. Historiquement, les entreprises sont plutôt satisfaites de la division du Congrès, car elle jugule les tendances extrêmes de chaque parti. Une victoire générale des démocrates pourrait nuire au marché boursier. Toutefois, avant les élections, celui-ci semblait favorable à l’idée d’une relance budgétaire majeure en cas de vague bleue. Dans la mesure où un plan de relance substantiel vient d’être adopté, nous croyons qu’une vague démocrate serait maintenant considérée comme modérément négative par le marché boursier. Par extension, la hausse des taux obligatoires pourrait s’avérer moins forte que prévu dans d’autres circonstances.
Enfin un accord sur le Brexit
Tout comme le plan de relance budgétaire aux États-Unis, un accord sur le Brexit a finalement été conclu la veille de Noël, à la toute dernière minute. Les principaux points de désaccord concernant la pêche et la politique en matière de concurrence ont été réglés dans un document de 1 200 pages, et le Royaume-Uni et l’Union européenne ont désormais en main une entente qui élimine les droits de douane sur l’échange de biens. Somme toute, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un accord de libre-échange limité. Le parlement britannique a approuvé le nouvel accord par 521 voix pour et 73 contre. À présent, il faudra un certain temps avant que l’entente soit entérinée par les nombreux parlements des pays de l’Union.
Qu’est-ce qui a changé depuis le 1er janvier maintenant que l’entente de transition conclue en 2020 est expirée ?
- Les travailleurs et les personnes ne peuvent plus s’installer librement dans l’un ou l’autre des territoires.
- Les transactions entre les deux parties dans le secteur des services seront désormais assujetties à des tarifs douaniers et à des restrictions.
- La mer d’Irlande constituera une sorte de frontière douanière entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
- Le Royaume-Uni n’est plus lié par la législation européenne. Ce ne sont là que quelques-uns des principaux aspects de l’accord en ce qui a trait à l’économie.
Des incidents ont été signalés dans les ports au début de l’année, mais les nouvelles méthodes de traitement douanier font en sorte que les choses se sont déroulées étonnamment bien jusqu’à présent.
Citi estime que les dommages économiques liés au nouvel accord devraient entraîner pour le Royaume-Uni une perte de 2 % de PIB rien qu’en 2021. Toutefois, nous nous demandons si ce chiffre n’est pas un peu surévalué compte tenu de la longue période d’anticipation qui s’est écoulée depuis le référendum sur le Brexit il y a quatre ans. À long terme, le Trésor britannique considère qu’un accord de libre-échange limité, comme celui qui vient d’être conclu, entraînera une réduction de la taille de l’économie du pays de 6,7 % sur une période de 15 ans, principalement en raison de la baisse de l’immigration.
Le Brexit laisse également entrevoir de graves fractures au Royaume-Uni. Ainsi, l’Écosse continue de réclamer un nouveau référendum sur l’indépendance, bien que des sondages surprenants indiquent que plus de 50 % des Écossais appuient désormais le Brexit. Le Pays de Galles et l’Irlande du Nord ne sont pas non plus satisfaits de la situation.
Enfin, nous devrions nous attendre à ce que le Royaume-Uni et l’Union européenne continuent de s’activer à conclure une entente sur l’échange de services, y compris les services financiers. Cela demeure l’omission flagrante de l’accord initial et la source de la plupart des dommages économiques anticipés.
Avec la contribution de Vivien Lee et de Kiki Oyerinde
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