Je ne crois pas être le seul à avoir accumulé littéralement des dizaines de milliers de photos et de vidéos de famille numériques au cours des dix dernières années. Les photos étant désormais gratuites, il est beaucoup trop facile d’en amasser un grand nombre. Toutefois, ce qui m’ennuie, c’est que contrairement aux anciens albums de photos que nous prenions à l’occasion sur l’étagère, nos archives numériques ne semblent jamais être consultées de la même façon.
Il y a quelques mois, j’ai décidé de remédier à cette situation. Pendant plusieurs des soirées et des fins de semaine qui ont suivi, je me suis retrouvé penché sur un ordinateur lumineux à renommer des fichiers, simplifier une structure byzantine de dossiers, éliminer les doublons et signaler les meilleures images. Le traitement des vidéos a été encore plus difficile que celui des photos, car il faut tout regarder jusqu’à la fin. Nous devons avoir plus d’un millier de vidéos d’enfants jouant au baseball filmées à travers des clôtures à mailles losangées. Dans laquelle voit-on le coup de circuit intérieur ? Il n’y a qu’un moyen de le savoir !
J’ai le plaisir d’annoncer, la larme à l’œil, que j’ai enfin achevé le projet la fin de semaine dernière. Et à ma grande joie et à mon grand soulagement, nous avons ensuite passé un long moment à regarder les photos et vidéos nouvellement exhumées en rigolant et en nous rappelant de bons souvenirs.
COVID-19:
Le virus COVID-19 inquiète de nouveau les marchés financiers, alors que la diminution apparente des risques en Chine les incite à déplacer leur attention vers les risques qui augmentent rapidement à l’extérieur du pays.
En Chine (voir le premier graphique), le nombre de nouveaux cas de COVID-19 par jour a chuté pour s’établir à tout juste 520 le 24 février, soit presque six fois moins que le sommet atteint le 5 février. Le taux de croissance quotidien a ainsi fléchi à seulement 0,7 %, soit le plus faible niveau enregistré jusqu’à maintenant. Le sommet a été un taux colossal de 85 % à la fin de janvier.
En fait, en chiffres nets, il y a maintenant plus de Chinois qui sont déclarés chaque jour libérés de la maladie qu’il n’y en a qui la contracte. Dans les dernières données, 24 provinces chinoises, dont la capitale et Shanghai, ont indiqué n’avoir constaté aucun nouveau cas. Le président Xi a maintenant appelé à une reprise de l’activité économique. Évidemment, il est possible que cette tentative de redémarrage fasse remonter le taux d’infection.
La propagation du COVID-19
Nota : Données en date du 24 février 2020. La pointe du 17 février 2020 (en gris) est attribuable à une modification de la méthode de déclaration. Sources : OMS, RBC GMA
Extérieur de la Chine
En revanche, le rythme de croissance à l’extérieur de la Chine est loin d’être limité (voir le graphique suivant). Dans le reste du monde, le nombre de nouveaux cas atteint des records chaque jour et dans la seule journée du 24 février, on en signalait 2 069. Même si le rythme de croissance a reculé par rapport aux sommets initiaux, il semble rester à 15 % ou plus par jour.
Il faut reconnaître que la maladie a tardé à sortir de la Chine, ce qui expliquerait pourquoi il faut plus de temps pour la traiter à l’extérieur de ce pays. De plus, la Chine demeure de loin le plus grand bassin de cas dans le monde. Par contre, la croissance du nombre d’affections en Chine a commencé à s’essouffler après seulement deux semaines, alors que partout ailleurs, elle se poursuit sans le moindre signe de ralentissement.
Augmentation du nombre de cas de COVID-19 dans le monde (sauf en Chine)
Nota : Données en date du 24 février 2020. Sources : OMS, RBC GMA
De prime abord, la propagation du COVID-19 dans le reste du monde pose deux problèmes :
- Les pays riches ont beau avoir un meilleur système de santé que celui de la Chine, ils sont incapables de mobiliser (ou, dans le cas qui nous intéresse, d’immobiliser) leur population comme Beijing l’a fait.
- Les pays très pauvres sont plus vulnérables sous ces deux aspects : ils ne sont pas dotés d’un système de santé de bonne qualité et n’ont pas les outils nécessaires pour placer toute une population en quarantaine.
Plusieurs pays à l’extérieur de la Chine retiennent tout particulièrement l’attention :
- En Corée du Sud, le nombre de cas a explosé pour s’établir à 763, dont sept morts. La plupart de ces personnes ont contracté la maladie dans leur propre pays plutôt qu’à la suite d’un voyage en Chine. La Corée du Sud vient de placer plus de 7 000 soldats en quarantaine après avoir annoncé qu’une poignée d’entre eux étaient atteints du virus. Désormais, nous présumons que les dégâts économiques seront importants.
- Jusqu’à tout récemment, le Japon était le pays qui comptait le plus de cas à l’extérieur de la Chine, quoique la plupart d’entre eux s’étaient déclarés à bord d’un bateau de croisière étranger qui a été placé en quarantaine (695 personnes infectées). Si l’on exclut ce groupe, le Japon enregistre tout de même 144 cas et demeure particulièrement vulnérable, non seulement à cause de sa simple proximité de la Chine, mais aussi de sa forte population de personnes âgées (qui, avec les personnes infirmes, sont démesurément touchées). Cependant, nous présumons que les dégâts économiques seront peu élevés dans ce pays.
- L’Iran représente une source d’inquiétude depuis la fin de la semaine dernière : c’est dans ce pays, et non en Chine, qu’une Canadienne aurait contracté la maladie. Depuis, le pays reconnaît avoir répertorié 43 cas, mais comme son bilan officiel est de huit morts, on peut supposer que le nombre de personnes atteintes est beaucoup plus élevé. L’Iran a par ailleurs fermé ses écoles.
- Enfin, la situation de l’Italie semble démontrer que la maladie est extrêmement contagieuse et qu’elle peut surgir de nulle part. Entre le 21 et le 24 février, le nombre de cas dans ce pays a bondi de trois à 124, dont cinq morts. Les personnes touchées se retrouvent essentiellement dans une dizaine de villes de la région de Milan. Le pays tente d’appliquer des mesures de quarantaine rigoureuses.
Paramètres de la maladie
Le COVID-19 continue de se comporter selon nos prévisions initiales. Son taux de létalité demeure près de 3 % (2 595 morts sur 77 262 cas confirmés en Chine). De plus, il est extrêmement contagieux, comme en fait foi sa propagation aux pays touchés ci-dessus.
La seule surprise au tableau est la grande variabilité du taux de létalité, qui est beaucoup moins élevé à l’extérieur de la province chinoise du Hubei. Par ailleurs, le virus fait une discrimination flagrante selon l’âge. Actuellement, son taux de létalité est de 0 % chez les jeunes enfants et d’à peine 0,2 % chez les personnes âgées de dix à 39 ans, mais augmente progressivement à chaque tranche d’âge pour atteindre pas moins de 14,8 % chez les personnes ayant 80 ans et plus. Bref, chez les personnes dont l’âge est sous la moyenne, le virus ne serait pas plus dangereux qu’une simple grippe. Par contre, il peut être mortel pour les personnes âgées.
Relecture des hypothèses économiques
Malgré le ralentissement de la croissance du nombre de cas en Chine, l’étendue des fermetures d’entreprises a dépassé nos présomptions initiales. Des enquêtes laissent entendre que les entreprises continuent de fonctionner bien en deçà de leur capacité normale, alors que quatre semaines complètes se sont écoulées depuis que le virus a commencé à entraver considérablement l’activité économique. Même si nous supposons que les affaires reprendront progressivement au cours des prochaines semaines, on peut difficilement envisager une croissance du PIB de beaucoup supérieure à 5,0 % en Chine pour 2020, soit moins que notre prévision précédente de 5,6 %. Sans le virus, nous nous serions attendus à une croissance annuelle de 5,9 %.
À un niveau plus détaillé, il nous semble presque certain que la croissance du PIB de la Chine sur trois mois sera sensiblement négative au premier trimestre. Il y a aussi de fortes chances que la croissance du PIB sur douze mois soit temporairement inférieure à zéro au premier trimestre, mais qu’elle rebondisse par la suite. Les données mensuelles de janvier et de février seront probablement exécrables, les ventes de propriétés ayant déjà diminué de plus de 90 %. Le gouvernement chinois s’est empressé de prendre des mesures de relance monétaire et d’amélioration de la croissance du crédit. Toutefois, il n’y a pas grand-chose à faire à court terme, tant que les travailleurs ont l’ordre de rester chez eux. L’incertitude de nos hypothèses s’explique notamment par le fait que le gouvernement chinois ne révèle peut-être pas l’ampleur réelle de la faiblesse économique.
Alors que l’économie de la Chine ralentit et que le virus se propage dans les autres pays, nous avons retranché au total 0,4 point de pourcentage à nos prévisions de croissance mondiale (0,2 point de pourcentage de plus que notre estimation précédente). La croissance mondiale devrait donc s’établir à seulement 2,9 % en 2020.
Le pire scénario serait un va-et-vient du COVID-19 entre divers pays, ce qui obligerait les sociétés à procéder à des fermetures pratiquement à l’échelle mondiale. De telles répercussions sont improbables, mais la prochaine semaine nous en dira long à ce sujet et le confinement n’est pas une mince tâche.
Flambée de l’inflation
L’inflation a soudainement accéléré aussi bien dans les économies développées que dans les pays émergents. Nous parlerons des marchés émergents une autre semaine. Dans les pays développés, l’inflation sur douze mois aux États-Unis a bondi à 2,5 % en janvier, et l’indice des prix à la consommation (IPC) de base est passé à 2,3 %. Il s’agit d’une augmentation notable par rapport au début de 2019, où l’inflation était de l’ordre de 1,5 %. Au Canada, l’inflation globale s’élève maintenant à 2,4 % et les trois mesures de base sont toutes égales ou supérieures à la cible de 2 %.
Dans la mesure où le taux de chômage est faible presque partout, il se pourrait que cette flambée représente l’arrivée tant attendue des pressions inflationnistes.
Cependant, nous doutons que la situation ait vraiment changé aussi brusquement. Le resserrement des conditions économiques demeure un facteur moins influent que lors des cycles précédents, d’une part à cause de l’aplatissement de la courbe de Phillips et d’autre part à cause de l’effet déflationniste du vieillissement de la population et du ralentissement de la croissance démographique.
Quatre autres raisons nous portent à croire que l’inflation restera sans doute modérée.
- Les prix des produits de base ont chuté à la suite de la propagation du virus COVID-19, qui a commencé à avoir un impact sur la croissance économique.
- Les effets de base qui sous-tendent les plus récentes données sur l’inflation présentent une curieuse tendance. Le bond de l’IPC des États-Unis en janvier 2020 serait plus vraisemblablement attribuable à la disparition d’un mois de faible inflation (janvier 2019) dans le calcul annuel qu’à un soudain regain de vigueur. De plus, selon nos calculs, l’IPC des États-Unis sur douze mois aura naturellement tendance à se stabiliser après janvier, car les hausses exceptionnellement importantes de février à avril 2019 seront exclues de l’équation (voir le graphique suivant).
Aux États-Unis, l’inflation devrait ralentir à court terme
Nota : Données en date du 24 février 2020. Sources : BLS, Haver Analytics, RBC GMA
- D’autres mesures des prix à la consommation demeurent peu élevées. Les déflateurs de base et global des dépenses personnelles de consommation dépassent à peine 1,5 %, de sorte que la banque centrale américaine s’attarde davantage à ces données qu’à l’IPC.
- Lorsque nous nous penchons sur les causes sous-jacentes de l’inflation, nous parvenons à un constat étonnant : ce sont les prix administrés par l’État et non ceux établis par le marché qui ont le plus augmenté, tant aux États-Unis qu’au Canada (voir la partie gauche du prochain graphique). L’inflation n’en est pas moins réelle, mais ce fait dénote qu’elle ne résulte pas d’une économie approchant de la pleine capacité et que de ce fait, elle pourrait durer moins longtemps.
Inflation – Les différents scénarios
Qu’est-ce qui serait le plus dommageable ? Une inflation élevée ou une inflation faible ? Ni l’une ni l’autre en fait. Un taux avoisinant les 2 % est sans doute souhaitable, tant sur le plan de l’économie que de la stabilité financière.
Une inflation résolument faible laisserait entendre une japonisation de l’économie, réduirait la marge de manœuvre des banques centrales qui veulent mettre en place des mesures de relance et risquerait de nous entraîner dans une boucle déflationniste.
À l’inverse, une inflation résolument élevée a pour effet de freiner la croissance, d’entraîner un taux d’imposition réel artificiellement haut sur les placements et de défavoriser à la fois les actions et les obligations.
À notre avis, advenant une surprise majeure à cet égard, l’inflation risquerait davantage d’être faible plutôt qu’élevée. Les attentes du marché sur cette question indiquent que nous ne sommes pas les seuls à penser ainsi.
Nous tablons malgré tout sur une inflation légèrement supérieure aux prévisions, mais totalement inoffensive. Notre hypothèse s’appuie sur le fait que si la courbe de Phillips (le rapport entre le resserrement de l’économie et l’inflation) est moins prononcée, elle ne s’est pas entièrement aplanie. De plus, elle peut s’accentuer quand les économies sont tout près de leur plein potentiel.
Inflation – La méthodologie
Nombreux sont ceux qui croient que l’inflation est plus forte que ce qu’indiquent officiellement les bureaux de la statistique. Bien sûr, certaines personnes souffrent davantage de l’inflation, notamment les personnes âgées. Dans l’ensemble, le désaccord vient toutefois du fait que deux façons de mesurer l’inflation s’opposent.
Qualité
Mentionnons d’abord l’établissement des prix selon la méthodologie hédonique. Souvent, l’augmentation du prix d’un cellulaire n’entre pas dans le calcul de l’inflation, puisque la qualité de l’appareil augmente également. Dans la mesure du possible, les indices des prix essaient de tenir compte des changements qu’un produit donné peut subir au fil du temps. Dans le cas de la technologie, la qualité augmente si rapidement que les prix rajustés en fonction de ce critère sont presque toujours en baisse, peu importe que l’appareil coûte moins cher ou non.
Logement
La deuxième question concerne la manière dont les indices des prix tiennent compte du logement. Pour la plupart des gens, une maison est à la fois un investissement et un bien de consommation. Ils espèrent la revendre à profit un jour, mais le fait qu’ils y habitent entraîne également une dépréciation graduelle de leur propriété au fil du temps. Les indices des prix à la consommation rendent compte uniquement des biens de consommation des ménages.
Au Canada, seule une portion des versements hypothécaires d’un propriétaire est comprise dans l’IPC. Le remboursement du capital en est exclu, puisqu’il représente un investissement que le propriétaire récupérera au moment de la vente. L’IPC tient toutefois compte des intérêts hypothécaires versés, ainsi que de la parcelle de la valeur de la propriété ayant été « consommée » en raison de son utilisation au cours du mois. Seule cette dernière portion traduit directement l’augmentation de la valeur de la propriété, mais elle ne constitue que 5,1 % de l’IPC.
Aux États-Unis, les prix des propriétés sont inclus dans l’indice selon le principe des « loyers équivalents propriétaires ». On demande aux propriétaires d’estimer le loyer qu’ils seraient en mesure d’exiger pour leur logement. En plus du caractère imprécis de cette méthode, soulignons que les loyers ont tendance à augmenter plus lentement que le prix des logements, de telle manière que la mesure utilisée aux États-Unis entraîne une sous-estimation des coûts réels devant être assumés par les ménages américains.
En Europe, le marché du logement occupe généralement une place encore moins importante dans les mesures des prix à la consommation : c’est pourquoi le nouveau chef de la Banque centrale européenne a laissé entendre que l’inflation pourrait ne pas être aussi faible qu’elle paraît.
Un troisième facteur, temporaire et de moindre importance, expliquant la non-concordance entre l’inflation perçue et la réalité correspond au fait qu’au Canada et aux États-Unis, les prix des articles fréquemment achetés par les ménages augmentent actuellement plus vite que ceux achetés moins fréquemment (voir la portion de droite du graphique suivant). Évidemment, ces achats fréquents retiennent davantage l’attention des ménages.
L’inflation atteint ou dépasse déjà 2 % dans certaines catégories
Nota : En janvier 2020. Composantes de l’inflation aux États-Unis (US) et au Canada (CA), selon le classement établi par RBC GMA. Sources : Haver Analytics, RBC GMA.
Fait surprenant, selon des études officielles concernant la mesure de l’inflation, l’inflation réelle est probablement quelque peu inférieure au taux officiel de l’IPC, plutôt que supérieure à celui-ci ! Cette situation s’explique notamment par le fait que l’IPC repose sur un panier fixe de biens, qui n’est modifié qu’à l’occasion. Par conséquent, ce panier ne tient pas compte des pressions baissières entraînées par la déflation rapide des nouvelles technologies après leur arrivée sur le marché, une fois que des économies d’échelle ont été réalisées. Aux États-Unis, le déflateur des dépenses personnelles de consommation est mieux adapté pour tenir compte des nouveaux produits ; c’est pourquoi il est moins élevé que l’IPC.
Qui a raison ? Qui a tort ? À notre avis, les bureaux de la statistique ont raison d’affirmer qu’il faut tenir compte de l’amélioration de la qualité de certaines choses comme les voitures et les appareils électroniques, ce qui signifie que l’inflation dans ces domaines est inférieure à ce que les gens pensent. Cependant, les ménages ont raison de dire que l’IPC sous-estime considérablement leurs coûts de logement. Il est vrai que l’inclusion du plein prix des maisons déformerait la nature de l’IPC, qui est censé être un indice des prix à la « consommation ». Cependant, la mesure illustrerait alors plus fidèlement le coût de la vie réel avec lequel les gens doivent composer.
Sanders ! Sanders ! Sanders !
Le candidat d’extrême gauche Bernie Sanders a remporté une autre victoire lors de la troisième primaire du Parti démocrate, tenue au Nevada. Il a obtenu le plus grand nombre de délégués dans deux des trois États. S’il n’a pas obtenu le plus grand nombre de délégués dans le troisième État, il y a remporté le vote populaire là aussi.
Puisqu’il reste 47 États et que seule une modeste partie des délégués ont été attribués, les meneurs de la course pourraient changer. Cependant, dans le passé, les résultats récoltés dans les premiers États ont été représentatifs de l’opinion de l’ensemble des électeurs (et l’ont influencée), de sorte que Bernie Sanders a désormais de très bonnes chances de remporter l’investiture du Parti démocrate (voir le graphique suivant). Les marchés des paris attribuent une forte probabilité (62 %) à une victoire de M. Sanders, soit presque cinq fois plus que pour tout autre candidat. Le candidat centriste Michael Bloomberg se classe au deuxième rang, malgré sa piètre performance à son premier débat. Il est suivi d’un autre centriste, Joe Biden, qui a fait piètre figure jusqu’à présent à chaque événement, mais qui n’a pas dit son dernier mot.
Qui gagnera la course à l’investiture du Parti démocrate ?
Nota : Données en date du 23 février 2020. D’après les marchés de prédiction et les calculs de RBC GMA. Sources : PredictIt, RBC GMA.
La prochaine élection primaire se tiendra le 29 février en Caroline du Sud. Elle devrait faire ressortir encore plus le soutien auquel chaque candidat pourra s’attendre d’un électorat plus diversifié. L’événement appelé à juste titre le « super mardi », qui sera crucial pour la plupart des candidats, aura lieu peu de temps après, soit le 3 mars.
Fait à souligner, les marchés financiers se montrent nerveux à l’endroit de M. Sanders, compte tenu de sa promesse d’augmenter les impôts et de resserrer la réglementation des grandes entreprises. Leurs craintes ont toutefois été atténuées du fait que plus M. Sanders grimpe dans les sondages, plus la probabilité que le candidat démocrate devienne président des États-Unis diminue. Autrement dit, les marchés sont désormais d’avis que le président Trump bénéficie d’une avance de 12 % sur le candidat démocrate dans la course à la Maison-Blanche (voir le graphique suivant). Les marchés ont des sentiments mitigés à l’égard de M. Trump, mais ils restent reconnaissants pour les baisses d’impôt mises en œuvre pendant son premier mandat.
Le statu quo après l’élection de 2020 ?
Nota : Données en date du 23 février 2020. Sources : PredictIt, RBC GMA.
Les chiffres les plus récents montrent aussi que les marchés des paris ne sont plus convaincus que les démocrates conserveront la Chambre des représentants. Il est probable qu’ils la conserveront, mais la course est considérablement plus serrée qu’auparavant. Par conséquent, un doute plane sur notre opinion de longue date, selon laquelle les divisions au sein du Congrès devraient persister. Il existe un scénario dans lequel les républicains gagneraient à la fois la Chambre des représentants, le Sénat et la Maison-Blanche.
Blocage ferroviaire au Canada
Les manifestations liées à l’approbation récente d’un projet de gaz naturel ont entraîné le blocage d’une importante voie de chemin de fer au Canada depuis plus de deux semaines. L’intervention de la police pourrait mettre un terme à cet épisode.
L’interruption temporaire du transport de voyageurs et de marchandises pourrait avoir une incidence légèrement négative sur l’économie canadienne au premier trimestre. Compte tenu de sa durée, cette interruption pourrait réduire de 0,2 % à 0,3 % la croissance annualisée du PIB du Canada au premier trimestre. Comme les résultats pour la période s’annoncent peu reluisants, la croissance annualisée globale au premier trimestre devrait ressortir légèrement au-dessus de 1,0 %. Cela dit, la clémence des températures hivernales pourrait contribuer à limiter les dégâts.
Parmi les perturbations du côté des entreprises, mentionnons des mises à pied temporaires par les sociétés ferroviaires et des pénuries limitées de certains produits, comme le propane.
Tout dommage causé par ce blocage devrait s’estomper assez rapidement, dans la mesure où les expéditions retardées redémarrent et où les stocks épuisés sont reconstitués. Cette situation ne devrait pas avoir une incidence visible sur la croissance de l’économie canadienne pour l’ensemble de 2020.
Dans une perspective à moyen terme, le principal problème auquel est confrontée l’économie canadienne est sa piètre compétitivité. Outre des taux d’imposition sensiblement plus élevés qu’aux États-Unis, le contexte réglementaire semble limiter grandement la capacité du Canada à mettre en branle des projets liés aux infrastructures et aux ressources. Le fait que Ressources Teck vient d’annuler un projet d’exploitation de sables bitumineux attendu depuis longtemps est peut-être un autre reflet de notre époque.
– Avec la contribution de Vivien Lee et Graeme Saunders.