Bonjour. Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je suis avec vous aujourd’hui pour une nouvelle mise à jour mensuelle.
La dernière fois que nous nous sommes parlé, j’ai soulevé trois points importants qui, d’après moi, préoccupent le marché : les technologies chinoises, la propagation du variant Delta et la question de savoir si les tensions inflationnistes actuelles sont temporaires ou non.
Dans le premier cas, nous continuons de voir le gouvernement chinois recourir à un interventionnisme plus musclé à l’égard de l’économie numérique, qui cible une poignée de sous-secteurs. On pense notamment au secteur de l’éducation. On pense également au secteur de la livraison et à celui du jeu, qui ont beaucoup attiré l’attention dernièrement.
Je crois que cela provoque une relative incertitude chez de nombreux investisseurs, parce qu’ils ont été surpris par la rapidité avec laquelle ces annonces ont été faites. Mais je dirais que bon nombre de problèmes que le gouvernement chinois cherche à résoudre présentent d’importants traits communs avec des problèmes déjà bien connus de beaucoup d’investisseurs.
Par exemple, dans le cas du secteur de la livraison, le gouvernement chinois soutient que les chauffeurs doivent recevoir au moins le salaire minimum. Selon moi, beaucoup d’entre nous comprendront qu’il existe de grandes similitudes entre ce genre d’orientation politique et le débat que nous observons dans certains pays occidentaux, en particulier en ce qui a trait aux services de covoiturage et à l’économie à la demande, où de tels enjeux sont aussi considérés comme extrêmement importants.
La manière de les régler peut varier, mais ces enjeux sont apparemment de nature très semblable, peu importe l’endroit.
Le deuxième point sur lequel je voudrais revenir est le variant Delta, pour lequel on entrevoit, selon moi, une lueur d’espoir. En effet, au fil du temps les gouvernements ont eu la possibilité d’augmenter le nombre de personnes vaccinées, de sorte qu’on observe maintenant des progrès importants dans des pays comme le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Et chaque fois que quelqu’un reçoit une dose de vaccin, cela réduit d’autant la menace de perturbations persistantes causées par le variant Delta. Les progrès sont donc réels. Certes, nous ne sommes pas encore tirés d’affaire, mais je crois que ce que l’on observe dans ces pays qui affichent de faibles taux de vaccination est vraiment encourageant.
Enfin, en dernier lieu je voudrais vous parler des anticipations inflationnistes, car ici aussi il y a eu de récents développements liés à la concomitance entre l’inflation et la reprise postpandémique.
Cette situation se traduit par une augmentation des tensions inflationnistes, sans doute en raison des problèmes d’offre, en particulier de l’incapacité des chaînes logistiques à répondre à la hausse de la demande globale que l’on constate depuis la reprise. Des entreprises nous disent que même des choses apparemment aussi banales que les conteneurs maritimes sont de plus en plus difficiles à trouver ; la logistique, les transports et le simple approvisionnement régulier des tablettes constituent des défis quotidiens.
On commence maintenant à assister à un débat entre les banques centrales pour savoir si les politiques monétaires mises en place dans la foulée de la pandémie contribuent d’une façon ou d’une autre à ces tensions inflationnistes, ce qui peut sembler quelque peu embarrassant. Mais si vous réfléchissez à la question en termes de confrontation entre demande globale et offre globale, dans la mesure où les taux d’intérêt sont faibles et que cela aide cette économie tirée par la consommation et cette reprise, alors le fait de pouvoir vendre plus de voitures n’a probablement rien à voir avec la demande globale, mais plutôt avec la capacité des usines à produire. Et comme on observe des pénuries dans de nombreuses chaînes logistiques, cela semble être le facteur limitatif plutôt que la demande globale.
Cela ne me surprendrait donc pas si l’on assistait maintenant à un débat plus introspectif entre plusieurs banques centrales sur la question de savoir si l’on ne devrait pas changer un peu plus tôt la politique monétaire, ce qui reviendrait à admettre qu’elle pourrait contribuer, en partie, à certains de ces problèmes de chaîne logistique.
En fait, ces problèmes sont vécus en termes d’approvisionnement de produits, mais aussi de coût de main-d’œuvre. Quand on écoute les dirigeants d’entreprise, cela semble être ce qui les préoccupe le plus. Ils subissent des pressions au niveau des coûts et ont de la difficulté à s’assurer que leur entreprise continue de fonctionner efficacement. Et quand la demande est élevée et que l’on n’est pas en mesure d’y répondre, cela a inévitablement des répercussions sur les prix.
Maintenant, cela peut constituer un défi pour les dirigeants, mais ils ont un moyen de s’en sortir s’ils ont le pouvoir de fixer les prix et sont capables de gérer leur entreprise avec résilience, de manière à trouver un chemin à travers ces forces contradictoires. Et en tant qu’investisseurs, nous espérons que nos portefeuilles seront composés d’excellentes entreprises qui affichent des valorisations attrayantes et seront capables de trouver ce chemin, ce qui constitue un avantage concurrentiel.
Et si vous disposez d’un solide avantage concurrentiel, vous pouvez, espérons-le, organiser vos affaires et votre stratégie de mise en marché de façon à pouvoir continuer à enchanter vos clients, à traiter vos fournisseurs de façon équitable, et à offrir de la valeur à d’autres parties prenantes si l’on inclut les actionnaires.
C’est donc sur cela que nous continuons de concentrer notre attention, tout en gardant un œil sur le contexte de risque dans son ensemble et les types de problèmes externes plus généraux comme le variant Delta, l’évolution de la réglementation gouvernementale ou les anticipations inflationnistes, qui ne contribuent pas nécessairement à accroître les rendements, mais peuvent générer de la volatilité dans n’importe quel portefeuille.
Et ainsi, en coordonnant ces deux aspects nous espérons continuer d’offrir à nos investisseurs un rendement attrayant ajusté au risque.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.