Bonjour, je m’appelle Maia Becker et je suis directrice générale, Gouvernance et investissement responsable, à RBC Gestion mondiale d’actifs. Je m’intéresse aujourd’hui à la gestion des risques liés à la chaîne logistique à l’heure de la COVID-19.
Notre accès quotidien aux aliments, aux biens et aux services dont nous avons besoin repose entièrement sur le fonctionnement efficace des chaînes logistiques.
L’éclosion de COVID-19 a ébranlé les économies, les marchés financiers, les collectivités, le tourisme, le commerce, ainsi que nos collectivités. Elle a également causé un désordre sans précédent dans nos chaînes logistiques mondiales. Des bouleversements se sont produits dans pratiquement toutes les régions du monde.
Au cours des dernières années, les entreprises ont adopté un ensemble de stratégies dans le but de réduire leurs frais et d’accroître l’efficacité de leur chaîne logistique. Elles ont recours notamment à la sous-traitance, à la livraison juste-à-temps et à la délocalisation à l’étranger. Ces stratégies ont réellement engendré des économies de coûts et amélioré l’efficacité de certaines chaînes logistiques ; nous constatons, toutefois, aujourd’hui qu’elles ont en revanche affaibli la résilience de ces chaînes.
Depuis la détection initiale de la COVID-19 en décembre 2019, des usines et des carrefours de transport ont été fermés ; de nouvelles consignes de sécurité ont été mises en œuvre ; les déplacements des employés ont été restreints ; et les besoins et les demandes des clients ont changé. Aucune région et aucun secteur n’a été épargné.
Les perturbations dans l’approvisionnement et les entraves au commerce ont réduit la capacité de certaines sociétés de produire et de fournir des biens et des services. L’indisponibilité de certains ingrédients pharmaceutiques actifs, dont 80 % proviennent de la Chine, est un bon exemple des dérèglements qui ont suivi. La fermeture d’usines en Chine a notamment causé des perturbations dans les chaînes logistiques, lesquelles ont entraîné, dans certaines régions, des pénuries de médicaments.
La COVID-19 a mis à rude épreuve les entreprises, certaines voyant la demande pour leurs produits augmentée et l’offre de certains intrants déclinée. L’épuisement des stocks a créé des pressions énormes sur la capacité de production des entreprises. Les épiceries, par exemple, ont connu des ruptures de stocks quand la demande a bondi de 500 % pour certains produits. Bien qu’elles aient réduit leurs heures d’ouverture pour permettre le remplissage des présentoirs, et que les transformateurs d’aliments, eux, aient allongé leurs journées de travail et limité leur production à certains articles, il y a tout de même une limite à ce que l’on peut produire au sein du système.
La capacité d’une entreprise de produire, de distribuer et de fournir des produits peut de surcroît être altérée par des risques liés aux chaînes logistiques qui concernent la santé et la sécurité des travailleurs, comme une pénurie d’équipement de protection personnel, l’absence d’indemnités de maladie et, dans certaines régions ou pour certains travailleurs, un accès compromis aux soins de santé.
La gestion et le contrôle de la crise actuelle accaparent (à juste titre) toute l’attention pour le moment, mais la COVID-19 a bel et bien mis en évidence des failles dans nos chaînes logistiques mondiales.
Une fois la crise terminée, un nombre encore plus grand d’entreprises pourrait vouloir examiner la question de la gestion des risques liés à la chaîne logistique, possiblement sous un angle différent. L’une des solutions envisagées pourrait être d’accroître la numérisation de leurs processus, de schématiser la chaîne logistique ou encore de diversifier le bassin de fournisseurs. Des entreprises commenceront peut-être en décortiquant les ententes qu’elles ont conclues pour bien comprendre les obligations qui leur incombent aux termes de celles-ci, et d’autres commenceront en scrutant les politiques de gestion de la main-d’œuvre mises en place par leurs fournisseurs.
À RBC Gestion mondiale d’actifs, toutes les équipes des placements intègrent les critères environnement, société et gouvernance (ESG) dans leur processus de placement, ce qui comprend la gestion des risques liés à la chaîne logistique. La crise engendrée par la COVID-19 a plus que jamais fait ressortir à quel point la qualité et l’efficacité de la gestion des risques liés à la chaîne logistique sont importantes. Merci.