Transcription
Transcription
Bonjour et bienvenue à cette édition de À télécharger. Je suis votre hôte, Dave Richardson, et c'est le mardi de Stu. Quelqu'un me disait que pour lui les mardis de Stu sont synonymes de Thanksgiving — l’Action de Grâce, comme on vient de vivre au Canada. Qu’en pensez-vous, Stu? C’est un peu comme l’Action de Grâce chaque semaine, non?
On devrait peut-être en faire un jour férié. Un jour férié national, tous les mardis.
Au rythme où vont les choses, ce pourrait être un jour férié presque tous les jours. Si les robots prennent le relais. Le mardi de Stu de congé, et tout le monde y trouve son compte.
Et d’ailleurs Tesla a eu sa journée des robots Optimus la semaine dernière. Certains ont prétendu qu'ils étaient contrôlés depuis l’arrière du rideau, que ce n’était pas de véritables robots à intelligence artificielle. Un peu comme vous et moi, Dave. Vous me contrôlez quand que je parle.
Non, c’est moi qui suis contrôlé par des forces externes. On s’inquiète que mon sens de l'humour aille corrompre la belle l'idée que les gens se font d'une banque canadienne conservatrice. J'étais à Los Angeles ce week-end. Je suis en ce moment à Halifax. Je me suis déplacé d’un océan à l’autre dans les douze dernières heures, ce qui explique que je ne suis peut-être pas très vif d’esprit aujourd'hui. Je vous laisse les commandes, Stu. Mais en parlant de Tesla, ces fameux camions, comment s'appellent-ils? Les Cybertruck? Il y en a partout à Los Angeles. Ma femme et mes filles se demandaient ce que c'était que ces affreux camions partout dans les rues.
Oui, et les finitions qu'on peut leur apporter. On peut les colorer comme on veut.
Oui, il y en avait de toutes sortes, tous différents. Mais la Californie est différente en soi. Quand on se trouve dans les environs de Los Angeles, on se dit qu'il y a probablement autant de gens riches à Los Angeles que dans tout le Canada, voire plus. En tant que Canadien, avec notre dollar à son niveau actuel, c’est vrai qu’on se sent un peu pauvre.
Oui, vous êtes allé faire un tour dans les grandes ligues le temps d’un week-end.
Oui je me suis senti comme un outsider. Mais ce n'est pas grave. Un humble et docile Canadien. C’est pareil pour vous, non? Vous demeurez toujours très humble.
Oui, à la recherche des choses simples. Les plaisirs simples de la vie.
Oui, les plaisirs simples, c'est comme les gains bancaires. C'est ça qui nous excite.
C'est vrai. C'était un jour férié au Canada. C'était le Columbus Day aux États-Unis, et le marché obligataire était fermé. Les développements les plus intéressants ont probablement été le début des résultats du troisième trimestre. Les banques se sont montrées plutôt solides, en particulier celles qui disposent d'un important pôle de marchés de capitaux, où les activités de négociation ont été meilleures, les activités de banque d'investissement se sont améliorées et la marge d'intérêt nette, qui fait l'objet de toutes sortes d'études, a été un peu meilleure que ce que l'on craignait. Et ces banques ont été très solides.
Nous l'avons vu avec quelques banques dans le cycle des bénéfices canadiens qui ont eu des trimestres très forts. Et aux États-Unis, des trimestres absolument phénoménaux.
De très bons trimestres. La dernière chose serait le côté investissement des banques. Les niveaux sont encore inférieurs à la moyenne des dix dernières années. Il y a donc encore des choses à améliorer, mais l'activité de trading a été très forte. Et cela s'explique en grande partie par la volatilité dont nous parlons chaque semaine. Les entreprises commerciales adorent la volatilité. C'est le carburant des mouvements dans un sens ou dans l'autre. Les grandes sociétés commerciales adorent cela.
Nous en revenons sans cesse à cette même équation. L'inflation atteint un sommet, et un an plus tard, les taux atteignent le leur. Et puis, un an plus tard encore, les bénéfices atteignent leur niveau le plus bas. On s'attendrait donc à ce que ce moment soit celui où les bénéfices atteignent leur niveau le plus bas. Et pourtant, les chiffres sont plutôt bons. Comment expliquer cela? Est-ce que cela ne confirme pas que nous avons passé le pire de tout ralentissement économique? Peut-être s'agit-il d'une confirmation que nous ne connaîtrons pas de récession? Les bénéfices ont-ils déjà atteint leur niveau le plus bas? Ou bien, d'autres mauvaises nouvelles sont-elles encore à venir? Comment peut-on s'attendre à ce que les bénéfices ralentissent alors qu'ils semblent toujours aussi bons?
Eh bien, il faut toujours chercher des preuves. Nous avons parlé du taux de chômage. C'est un indicateur important d'un atterrissage en douceur. L'autre élément des chiffres bancaires est la dépense des consommateurs. Les grandes banques canadiennes sont actives dans de multiples secteurs. Elles ont des activités d'investissement, des activités de cartes de crédit, etc. Et dans le secteur des cartes de crédit, les dépenses de consommation ont également été assez bonnes. Elles ont mieux résisté que ce que l'on pensait. Si l'on se réfère au dernier rapport sur l'emploi, qui a été meilleur que prévu, on constate que certaines dépenses se maintiennent à des niveaux assez élevés. Cela signifie que les consommateurs américains représentent une part importante de l'économie du pays. Si les dépenses se maintiennent, c’est bon pour l'ensemble de l'économie. Il faudra peut-être attendre un ou deux mois de rapports du chômage pour confirmer si un atterrissage en douceur a eu lieu. Mais de nombreux indicateurs prospectifs, comme le marché boursier, se sont engagés dans cette voie. L'effet de richesse semble s’accomplir de lui-même. Une hausse des marchés boursiers donne aux gens l'impression d'être plus riches. Le consommateur continue de dépenser. Il s'agit d'une part tellement importante de l'économie et l'atterrissage en douceur semble sur la bonne voie.
Nous allons devoir demander à Eric de revenir nous parler de l'impact que cela a eu sur les prévisions de baisse des taux de la Réserve fédérale pour la fin de l'année et l'année prochaine. Et puis la Banque du Canada, dont nous parlerons dans une seconde. Par ailleurs, vous avez pu constater que les rendements de certaines obligations à long terme ont légèrement augmenté au cours des deux dernières semaines, ce qui semble indiquer que nous sommes sur le point de franchir le cap. Vous l'avez dit, nous attendons cette dernière petite confirmation.
Je pense que c'est exact. En ce qui concerne les taux d'intérêt, le marché semble graviter d'un côté à l'autre parce que les données sur l'inflation ont été plutôt bien contenues. Au Canada, c'était plutôt bon. Au Royaume-Uni, ce matin, les données étaient plutôt bonnes. Pourtant, il y a une certaine tension parce que l'économie s'est bien comportée. L'inflation a baissé sans qu'il y ait vraiment de décélération massive de l'économie. La partie courte du marché obligataire semble osciller entre ces deux scénarios. Certains jours, on a l'impression que les taux ne vont pas baisser, ce qui provoque une certaine réaction du marché boursier. D'autres jours, on a l'impression qu'ils vont baisser et alors on observe des mouvements dans différents secteurs. Pour en revenir à nos trois catégories, je veux dire un mot sur la dernière catégorie sur le front des bénéfices. Une catégorie très sensible aux taux d'intérêt qui a été très forte. Cela reste correct, mais ce n'est pas le moteur de l'activité ces derniers temps. Cet atterrissage en douceur a été très constructif pour les entreprises de qualité plutôt cycliques. Les valeurs financières font incontestablement partie de ce groupe, mais toutes les valeurs industrielles ont été plutôt bonnes. Le marché des actions à pondération égale, dont nous avons parlé, a été très solide, au point qu'il était possible d'obtenir des valorisations moyennes pour les actions moyennes, et qu'elles ont migré vers un niveau de prix un peu plus élevé. Enfin, nous avons la dernière catégorie, celle des attentes plus élevées. Je pense que ce qui sera le plus intéressant dans ce rapport, c'est ce qu’on appelle les hyperscalers, les Microsoft et autres Google, les entreprises qui dépensent tout l'argent pour les puces afin de créer tous les centres de données pour une utilisation future. Leurs actions ont été un peu léthargiques, sur une base relative. Les gens commencent à se demander quel sera le retour sur capital ou sur investissement suite à ces énormes augmentations de CapEx. Au dernier trimestre, nous avons constaté une nouvelle augmentation des dépenses d'investissement. Ce trimestre, les gens vont se demander quelles sont les nouvelles estimations pour le CapEx? S'agit-il encore de dépenses astronomiques? Et si oui, quand commencera-t-on à voir les retours sur investissement? Tout le monde a essayé ChatGPT. On peut maintenant y créer des images. Déjà les possibilités sont énormes, et ce, sur toutes les plateformes. Mais les gens veulent commencer à voir des revenus et des bénéfices tangibles qui s'accélèrent sur le dos de cette accélération des dépenses en capital. Le mouvement vers le nuagique a pris de l’ampleur, mais les gens veulent voir un retour sur ce capital pour toutes ces dépenses supplémentaires. Et je pense que ce sera probablement l'un des éléments les plus importants en termes de bénéfices à la fin du mois d'octobre.
Ces entreprises sont Microsoft, Amazon, Meta et Google.
Oui, Google aussi. Ce sont les plus importantes. Même Apple a parlé du service d'IA qu'elle entend fournir sur ses téléphones, mais ce n'est pas encore tout à fait ça. D’autres modules externes sont encore nécessaires. L'avenir est certes très positif, mais les gens veulent commencer à en tirer au moins quelques miettes.
Oui, c'est intéressant. Hier, un rapport a été publié sur ASML, l'un des principaux fabricants de puces en Europe. Le rapport était très négatif. Beaucoup d'actions du secteur des puces se sont effondrées. Faut-il y voir un signe que cet appétit de dépenser des dizaines de milliards de dollars pour construire ce projet va prendre une pause, dans l’attente des résultats? Ou pensez-vous qu’ils déjà trop engagés pour penser à s’arrêter? L'IA doit absolument se faire, sinon ces entreprises ne connaîtront pas la prochaine phase de croissance.
La concurrence est rude et les entreprises participantes ont beaucoup de ressources, beaucoup d'argent à dépenser. Et on veut occuper le plus de terrain possible. Ça va être énorme. Je veux être là. Je veux être un leader. Tout cela pourrait persister. Mais le marché boursier est en train de passer le message: nous comprenons bien ce que vous faites, mais on aimerait bien que notre argent soit rentabilisé. Je pense que c'est là une partie de la tension que nous ressentons actuellement. Le meilleur des deux mondes serait donc que ces entreprises présentent des rapports et des preuves de revenus et de bénéfices qui découleront de ces dépenses et de l'augmentation des dépenses. C'est le genre de choses que les actionnaires apprécient. Ils investissent davantage de capitaux parce qu'ils en tirent un bon rendement. S’il investit des capitaux mais qu’il n’est pas certain du rendement, ce n'est pas très bon à court terme pour le marché boursier. Je pense donc que ce sont là les points sur lesquels nous allons devoir nous pencher au cours des deux prochaines semaines.
Mais comme nous l'avons dit, cela a été plutôt bon pour l'investisseur moyen lorsque le marché s’élargit, parce que vous ne voulez pas vous concentrer sur un petit nombre d'actions. Vous voulez une bonne diversification. Par l'intermédiaire d'un gestionnaire de placement comme vous, ce qui, selon nous, est probablement la meilleure façon d'investir sur les marchés pour vous assurer une bonne diversification. Lorsque le marché se concentre, il se retourne contre vous. Lorsqu'il s'élargit, il commence à travailler pour vous. C'est ce que vous voulez dire à vos amis lorsqu’ils vous disent que vous n’allez pas faire autant d'argent dans un marché trop concentré. Mais maintenant, vous gagnez parce que vous obtenez l'élargissement du marché.
Un marché élargi est comme un moteur avec plusieurs cylindres. Si l'un des cylindres a des difficultés, d'autres vont prendre le relais. Par opposition à un marché étroit, qui dépend fortement d'un petit nombre d'acteurs. On a vu les valeurs financières et industrielles. Il y a plus d'entreprises participantes que nous n'en avons vu, disons, au cours des douze ou dix-huit derniers mois. C'est une caractéristique que l'on retrouve depuis l'été, je dirais.
Oui, je préfère de loin un marché plus large. Les investisseurs se montrent enfin plus enthousiastes. Mais nous allons continuer à le répéter à chaque émission aux millions de personnes qui nous écoutent: nous voulons que les gens investissent, et pas seulement qu'ils épargnent. Ces dernières années, les Canadiens ont beaucoup trop épargné. Nous avons besoin de plus de Canadiens qui investissent. Pour une raison ou pour une autre, il semble qu'il ait fallu beaucoup de temps pour que les Canadiens commencent à envisager de revenir sur les marchés. Bien entendu, il faut s'assurer d'être bien conseillé. Mais cette diversification et l'idée que je peux avoir un beau portefeuille diversifié, géré par des professionnels, m'asseoir et rester les bras croisés pendant qu'il progresse, c'est un bien meilleur sentiment que de rester sur la touche. Vous allez dire que j’ai un parti pris, et je suppose que vous avez le même.
Certainement sur le long terme. Le pouvoir de la croissance des bénéfices, le pouvoir de savoir gérer les périodes difficiles, de trouver de nouveaux marchés. Tous ces éléments ont fortement contribué au rendement à long terme des actions. Nous avons connu une bonne période. Il y a des poches où les valorisations sont peut-être un peu exagérées, mais dans l'ensemble, on peut encore trouver des sociétés raisonnablement valorisées avec des perspectives de bénéfices raisonnables au fur et à mesure que nous avançons.
Vous savez, Stu, je pense à voix haute. C’est peut-être de passer aussi rapidement de l’air du Pacifique à l’air de l’Atlantique, d’où vient ma famille d’ailleurs. Mais si seulement il y avait une véritable stratégie? Les marchés ont atteint des sommets historiques. Ils ont connu une bonne course — un peu concentrée, c’est vrai, mais ils commencent à s'élargir. Mais je demeure peu nerveux au sujet de la valorisation. Je sais que je dois investir à long terme dans des actions et des obligations, mais j'ai conservé encore pas mal de liquidités. Je suis inquiet. Le marché ne cesse de monter. Si seulement il existait une stratégie qui me permettrait d'investir sur les marchés de manière à ce que la volatilité puisse m'aider, même si les marchés se replient. Je ne sais pas si vous avez une suggestion, Stu, parce que moi, je suis perdu. Je devrais peut-être écouter cette émission plus attentivement, car il me semble que vous en avez une approche, Stu.
Je devrais revêtir ma cape de héros des placements échelonnés. Et je pourrais me rendre en un éclair à Halifax et vous rencontrer. Sans blague, les placements échelonnés sont une approche excellente pour de nombreux marchés, mais plus particulièrement pour des périodes comme celle que nous vivons actuellement.
Si vous êtes un auditeur régulier, vous savez que nous en parlons 99% du temps aux mardis de Stu. Si on a oublié de le mentionner une fois ou deux, excusez-nous. Mais c'est une excellente stratégie. Il y a trois ans, les gens qui nous écoutaient ont investi leur argent dans ces marchés difficiles, et grâce à cette stratégie, ont réalisé des gains importants. On ne saurait trop insister sur l'importance d'investir plutôt que de simplement épargner, surtout s'il s'agit d'un compte qui n'est pas protégé fiscalement. Parce que les marchés fluctuent à la hausse et à la baisse, c'est la façon de faire fructifier votre argent au-delà du taux d'inflation et d’augmenter votre pouvoir d'achat. Et c'est bien là la raison pour laquelle nous investissons, n'est-ce pas?
Vous avez tout compris, Dave.
Quand je reçois une étoile de votre part, Stu, je sais que je commence enfin à comprendre, après toutes ces années. Il en a fallu du temps. Toutes ces années d'apprentissage avec vous et les collègues, peut-être que je commence enfin à comprendre.
Non, c'était très bien. Je n'aurais pas pu mieux dire.
Mes filles, en tout cas, elles ont tout compris. Vous connaissez Brandy Melville? Et maintenant, il y en a un nouveau qui s’appelle Edikted. Vous allez aimer, Stu. Pas Addicted, mais bien Edikted. Déjà, il y a une faute dans l'orthographe. Mais si vous entrez dans le magasin, c’est encore pire. Et c'est plus cher que Brandy Melville. Rien d’amusant à voir sa fille dépenser de l’argent sur des vêtements dans un tel endroit. Mais bon, ce sont les réflexions d'un vieil homme. Vous êtes plus jeune. Si vous n'en avez pas encore entendu parler, vous allez le savoir bientôt.
Oui, je suis certain que ça s’en vient aussi pour moi.
Si les rapports disent que la consommation va bon train, que les gens dépensent aux États-Unis, mes filles ont certainement fait leur contribution. C'était quelque chose à voir.
Je n'en doute pas. Ok, merci beaucoup, Dave, et à la semaine prochaine.
Stu, merci encore. C'est super. Encore beaucoup de choses à retenir, si les gens écoutent bien. À la semaine prochaine.
Merci, Dave.