Transcription
Bonjour et bienvenue à cette édition de À télécharger. Je suis votre hôte, Dave Richardson, et ce mardi de Stu sera sous le signe de la douleur. Stu, je suis allé chez le kinésithérapeute pour mon genou aujourd'hui. J'ai le genou gauche abîmé, un ménisque déchiré. Je sais que vous avez quelques problèmes de santé, vous-même.
Rien que le mot ménisque sonne très douloureux aux oreilles.
En effet. On verra peut-être plus tard, en discutant avec vous, si le marché a également un ménisque déchiré. Alors, cette spécialiste me dit ce qu'elle va faire. Je suis un peu perplexe parce que c'est mon genou gauche qui a un problème, et elle commence par mon cou et mon épaule. Tout est mal aligné. Mes hanches sont inégales. J'ai une légère scoliose et ma rotule est surélevée. Alors, elle commence à me donner des coups. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe, mais elle donne l’impression de savoir ce qu’elle fait. Je lui fais donc confiance. Et puis, elle utilise sa machinerie, et comme de fait, et je suis sorti de là en pleine forme.
Elle m’a l’air d’une excellente conseillère.
C'est exactement ce que je me disais, elle a l'air d'être une bonne conseillère. Nous sommes tous à la recherche d’un bon conseiller. Vous entrez dans le cabinet et si vous n'écoutez pas le mardi de Stu à chaque semaine comme il se doit, vous êtes confus. Vous n'êtes pas vraiment sûr de vous. Vous ne savez pas comment élaborer votre plan d’épargne. Mais si vous avez confiance. Je me suis même détendu pendant un instant, ce qui est difficile pour moi. Et comme de fait, tout s’est bien passé.
Eh bien, voilà.
Si vous êtes avec la bonne personne. J'aurais pu me tromper de conseiller. Et je me suis dit que c’est la même chose pour les marchés. Si vous faites confiance aux marchés à long terme, vous vous en sortirez généralement bien. Cela ne veut pas dire qu'à court terme, il ne peut pas y avoir de douleur en cours de route. C'est ce que nous avons vécu depuis le début de l'année.
Oui, c'est une bonne façon d’en venir à ce qui se passe. Nous sommes revenus à un niveau stable sur l'année, après une baisse importante. Par rapport à d'autres baisses, celle-ci semble avoir été auto-infligée, si je puis dire. C'est le résultat de certaines actions, dont on se demande si elles peuvent être annulées. L'impression est donc différente de celle d'une crise financière ou d'un effet de levier trop important, par exemple. Nous avons tous connu cette période où le président Trump a dérouté les gens à l’occasion, mais il s'est également montré plus pragmatique lorsqu'il a reculé sur certaines actions et a plutôt écouté certains des PDG et autres conseillers. Pensez aux récentes négociations commerciales avec la Chine. Il est clair que certains détaillants et certaines petites entreprises l’ont contacté pour lui dire que les droits de douane, tels qu'ils sont annoncés, seront très négatifs, non seulement pour les prix, mais aussi pour la disponibilité des marchandises. Qu'il s'agisse de Jamie Dimon de JP Morgan ou de n'importe quel autre PDG, il est prêt à écouter ces personnes lorsque les choses se gâtent. Les deux points positifs d'un point de vue macroéconomique depuis le début de l'année sont que la Réserve fédérale a encore une marge de manœuvre pour abaisser les taux d'intérêt, ce qui permettrait d'amortir un ralentissement. D'autre part, le gouvernement américain semble faire preuve d'un certain pragmatisme au moment de passer à l'action. Les points négatifs, par contre, sont liés à certaines discussions sur l'indépendance de la Banque centrale et les objectifs concurrents d'une inflation supérieure à la moyenne et d'un chômage qui s'aggrave quelque peu, et au fait que la Banque centrale pourrait être lente à abaisser les taux d'intérêt. Elle pourrait être plus réactive au lieu de prendre les devants. Ensuite, la confusion engendrée par les droits de douane et d'autres facteurs aura-t-elle un prix à payer à plus long terme en confiance et en activité réelle de l'économie ? Jusqu'à présent, les marchés agissent comme s'il n'y avait pas de prix à payer. Les valorisations se sont redressées, même si les estimations de bénéfices continuent de baisser. La valorisation relève un peu plus de l'art que de la science. Sans désendettement forcé, une valorisation peut rester à des niveaux plus élevés que ce que l'on croirait. Dans la situation actuelle, il semble que la valorisation ne prenne pas en compte le risque que cette confusion ait un impact important. Comme le dit l’adage, nous traversons la rivière en touchant les pierres sur notre passage.
Et je suppose que, pour reprendre l'analogie avec la physiothérapeute, lorsque je tressaillais de douleur, elle continuait. Ce n’est que quand j'ai commencé à crier qu’elle s'est arrêtée. C'est comme pour le pragmatisme autour des tarifs. Mais comme vous l'avez dit, vous regardez vers la fin de l’année, et les marchés doivent regarder plus loin. C’est ce qu’ils ont fait plus tôt dans l'année lorsqu'ils se sont repliés. Ils se disaient que si cela se produisait, l'économie allait ralentir, que les bénéfices allaient baisser, que les marchés allaient baisser et que les valorisations allaient également se resserrer parce qu'il y avait d'autres risques sur la table. Mais aujourd'hui, cette période est terminée. Les marchés se sont redressés. Les valorisations ont repris, comme vous l'avez dit. Et il doit y avoir des dégâts. Et vous faites référence à Jamie Dimon. J'ai regardé une vidéo de lui hier. Il ne voit tout simplement pas comment ces bénéfices peuvent être maintenus sur la base de ce qui s'est déjà passé. Cela nous place dans une situation où il y a beaucoup de volatilité, où la Fed ne va pas vraiment en faire davantage, et où il peut se passer quelque chose qui fasse augmenter les bénéfices, mais cela ne semble pas devoir se produire.
Les arguments en faveur de la réaccélération semblent plus difficiles à faire valoir. Les PDG des banques voient mieux la situation que de nombreux investisseurs, car ils sont tous les jours en contact avec leurs clients. Ils peuvent voir l'utilisation des lignes de crédit et des prêts s'accélérer. Ils peuvent voir les dépenses à l'intérieur de leurs énormes machines. Donc, si quelqu'un doit voir la possibilité d'une accélération, c'est probablement le PDG d'une banque.
Un autre analyste que j'écoutais hier, Stu, parlait de cette accumulation de stocks que nous avons vue. Un tas de stocks s'accumule, en prévision des droits de douane au premier trimestre, et cela pourrait avoir un effet décalé au fil des ans. Est-ce quelque chose que vous envisagez pour certaines des entreprises dans lesquelles vous investissez ?
C'est certain. D'un point de vue économique, la constitution de stocks freine la croissance économique. Puis, lorsque vous les libérez, ils la regénèrent. Mais au bout du compte, il faut à nouveau reconstituer les stocks. C'est là qu'il pourrait y avoir des pressions sur les prix. Nous avons vu certains grands détaillants dire qu’ils allaient commencer à voir l'impact des tarifs douaniers, car nous nous sommes débarrassés des stocks qui n’avaient pas encore été soumis à ces tarifs. Et il est probable que cette tendance se poursuive.
Stu, je reviens sur l'accumulation des stocks. On les accumule et ensuite, tout ce matériel est mis sur le marché. S'il y a un client pour cela, si le consommateur se présente et achète, alors ce serait où les bénéfices pourraient se maintenir. Est-ce que c'est ce que vous suggérez en parlant du décalage et du reflux de la croissance lorsque les stocks sont accumulés ?
C'est la vieille formule du PIB, les exportations moins les importations. Mais je pense que c'est la raison pour laquelle certains détaillants se manifestent pour bien faire comprendre aux clients que c'est la fin des produits à bas prix. Ces produits devraient bien se vendre, car ils passeront des stocks des magasins à ceux des sous-sols des consommateurs, mais la prochaine phase consistera à réapprovisionner les stocks et la question est de savoir si les ventes se feront au même rythme. Nous verrons cela au cours du second semestre de l'année. Si je suis un détaillant, il est probable qu'après les droits de douane, je ne mette pas autant de stocks en réserve qu'avant, car j'envisage peut-être un certain ralentissement.
En fait, c'est au cours de cette semaine que la plupart des grands détaillants américains vont publier leurs résultats. Avez-vous des attentes quant à ce qu’on devrait voir ?
C'est intéressant. Home Depot a publié son rapport ce matin. Et ça a été un soupir de soulagement. L'action est stable. La croissance réelle du chiffre d'affaires de l'entreprise n'a pas été très forte. Votre question sur les tarifs est pertinente, car les ventes des magasins comparables se sont accélérées au cours du trimestre. Est-ce que cela va continuer ou est-ce que les gens ont profité des inquiétudes concernant des produits plus chers à venir ? Home Depot est un excellent détaillant. Sa marge brute n'est pas mauvaise. Elle est conforme aux estimations. Elle se porte plutôt bien.
D’autres seront annoncés plus tard dans la semaine. TJX, ici au Canada, qui est Winners et Marshals, et il y a TJ Max aux États-Unis et TK Max en Europe. Et puis Ross Dress For Less, qui est la gamme encore plus basse. Des détaillants à rabais. Lorsque vous constatez qu'ils commencent à accélérer leurs ventes, voyez-vous cela comme une bonne chose, ou est-ce parfois le signe que les gens se tournent vers le bas du marché pour faire des économies, et que cela indique qu'ils sont à court d'argent ? Comment considérez-vous les détaillants à rabais par rapport à un détaillant comme Home Depot, qui est une grande surface avec de bons prix, mais pas dans la même ligue que TJX ou Ross Dress For Less.
Ce domaine m’échappe quelque peu, mais les détaillants à rabais sont plus compliqués. Ils ont normalement de très bonnes propositions de valeur. Il est possible qu'ils bénéficient, de manière générale, de la capacité d'acheter des stocks dans le cadre de certaines règles tarifaires. La façon dont tout cela pourrait se mettre en place pourrait être un avantage pour eux. C'est la raison pour laquelle ces actions ont été assez bonnes tout au long de l'année, en plus d'être des propositions de meilleure valeur. Je pense que les consommateurs les plus soucieux de leurs coûts se tournent vers des entreprises comme Walmart, dont les ventes n'ont pas été mauvaises non plus. Certaines ventes de type purement discrétionnaire, si vous regardez les prix des actions de Walmart et de Target cette année, sont différentes.
Oui, et puis nous avons appris la semaine dernière que le PDG de Walmart disait qu'il serait difficile d'éviter d'augmenter les prix plus tard dans l'année. Trump leur a demandé de ne pas le faire. Nous devrons voir comment cela se passe et si le consommateur résiste.
Ces entreprises n'ont pas non plus des marges énormes. Il s'agit souvent d'entreprises à marge moyenne à un chiffre. Ce n'est donc pas comme si elles pouvaient absorber des augmentations de prix significatives. Ce n'est tout simplement pas la façon dont ces entreprises sont conçues.
L'autre élément qui sera particulièrement important au Canada, ce sont les résultats des banques canadiennes. Avez-vous des idées ou des attentes sur ce qui va se passer ?
Je pense qu'elles sont pertinentes pour le marché boursier dans son ensemble. Les résultats à long terme sont très solides. Les entreprises sont bien capitalisées. Les rendements actuels des dividendes sont bons. Les actions se sont bien comportées récemment face à la crainte d'une augmentation des provisions pour crédit et peut-être d'une augmentation des provisions pour pertes sur prêts. Vous avez deux vents contraires à très court terme, versus le moyen terme, ce qui semble plus conforme à ce que les gens attendent des banques au fil du temps. Ce sera intéressant à suivre. Nous avons eu une poignée de sociétés canadiennes qui ont publié leurs résultats, et les chiffres étaient conformes aux attentes, peut-être un peu lents, et les actions ont baissé pendant une journée, parfois de 2 à 4 %. Puis, quelques jours plus tard, elles sont revenues à leur niveau initial. Je pense que cette tendance pourrait se poursuivre. L'indice des banques est revenu près de son plus haut niveau sur cinquante-deux semaines. C'est intéressant. Nous aimons la force relative. Il est revenu à son plus haut niveau de cinquante-deux semaines avec le marché boursier, mais il n'a pas encore dominé le marché. Je pense donc qu'il serait intéressant que nous puissions nous débarrasser de certaines de ces dispositions relatives au crédit et que les gens pensent que nous sommes en bonne posture et que nous revenions à la discussion sur les positions en capital, les dividendes, peut-être une nouvelle politique gouvernementale qui relance l'économie, et que nous commencions à réfléchir à plus long terme sur ce à quoi ces entreprises pourraient ressembler de l'autre côté de l'actuel malaise. On ne sait jamais si cela va se produire au cours d'un trimestre donné, mais cela reste certainement possible à un moment ou à un autre pour les banques canadiennes.
Il y a donc encore beaucoup de choses à surveiller, et nous serons de retour la semaine prochaine. D'ici là, nous aurons les résultats des banques, Stu ?
Oui, d’ici une semaine.
D'ici le prochain mardi de Stu, nous aurons une bonne idée de ce qu'il en est. Alors, Stu, comme je vous l'ai dit, je viens de passer une matinée très pénible. Je pense que je vais obtenir de bons résultats. Mon genou est aligné, mes hanches sont alignées. Je ne suis pas aussi vieux et décrépit que je l'étais quand je suis entré. Mais mon portefeuille, lui, est beaucoup plus léger. J'ai dû payer un prix énorme pour cette séance. Et je ne suis même pas sûr que l'assurance me remboursera. Je dois aller voir notre plan. Mais ce que je sais c’est qu'il y a une physiothérapeute avec un tas d'argent qui va vouloir investir. Alors vous, Stu Kedwell, lui suggéreriez-vous de prendre ce gros paquet d'argent et de tout mettre sur le marché aujourd'hui ? Ou peut-être adopterait-elle une autre approche que vous pourriez lui suggérer ? Je ne sais pas, il y a peut-être même un sigle pour cela.
Eh bien, il y a probablement deux leçons à tirer. La première, c'est la méthode des placements échelonnés — le DCA, en anglais — et la seconde, c'est que vous devriez continuer à aller chez cette kinésithérapeute pour qu'elle puisse continuer à faire des placements échelonnés et obtenir des prix intéressants par rapport à l'opportunité à plus long terme.
Très bien. On y revient constamment. C'est un thème qui revient depuis quelques années, Stu : les placements échelonnés ont tout simplement du sens. Et nous entrons dans une période comme celle-ci où le niveau d'incertitude a un peu baissé par rapport au pic. C’est du moins la façon dont les investisseurs, qu'ils soient particuliers ou professionnels comme vous, voient les choses. On a l'impression qu'il y a un peu plus de certitude, mais l'environnement reste très incertain. Il y a encore beaucoup de choses qui vont se passer d'ici la fin de l'année. Comme vous l'avez dit, la question des droits de douane s'est, en quelque sorte, auto-infligée. Il est tout à fait logique que les gens fassent preuve de souplesse au lieu de tout rejeter. Ceux qui l’auront fait vont le regretter. L'essentiel est de persister. Mais lorsque le marché est en baisse de 20 %, il est plus difficile d'appliquer la méthode des placements échelonnés. On a envie de sauter un mois. Mais il ne faut pas. Nous avons assisté à un rebond. Avec la volatilité qui s'annonce, cette approche semble encore très sensée.
On se pose quelques questions. Les valorisations sont-elles élevées par rapport à l'histoire ? Les marchés ne sont pas excessivement chers, mais ils ne sont pas bon marché. À la question de la valorisation élevée, le prix est-il fixé de manière à ce que l'environnement économique actuel perdure ? Si vous répondez par l'affirmative à ces questions, les placements échelonnés sont un excellent outil. Si le prix est inférieur à la moyenne ou évalué en fonction d'une récession, il faut accélérer le processus. Et pour les deux premières questions, malheureusement, il s’agit de l'environnement dans lequel nous nous trouvons. C'est pourquoi les placements échelonnés sont presque toujours une bonne solution. Avec le recul, on peut se dire que l'on aurait dû investir. Pour les investisseurs à long terme, c'est sûrement vrai, mais de toute façon, c'est un excellent moyen comportemental d'obtenir une exposition à plus long terme au marché boursier.
Stu, je reviens sur le repli que nous avons connu en début d'année. Supposons que nous ayons lancé un programme de placements échelonnés en ce moment même. Le marché s'est redressé. Mais supposons que le marché redescende et se rapproche de ses niveaux les plus bas. Si vous décidiez de placer votre argent sur douze mois, accéléreriez-vous votre programme de placements échelonnés ?
Sans doute. Les éléments qui déclencheraient l'accélération des placements échelonnés seraient l’amélioration significative de la valorisation et une probabilité accrue de ralentissement économique à court terme. En effet, vous êtes alors de plus en plus rémunéré pour le risque que vous prenez à court terme. Ce sont donc les outils qui permettraient d'accélérer le processus. Lorsque nous examinons nos propres portefeuilles et les faiblesses relatives, nous constatons qu'il y a eu des rééquilibrages, que les dividendes ont fonctionné, et toutes sortes de choses. Nous avons ajouté des actions, ce qui aidé pendant la baisse. Je ne fais que calculer la moyenne des coûts. Il faut se rappeler qu’il nous reste des munitions, même si le marché est au plus bas, mais il faut essayer de l'accélérer en cas de baisse.
Et cela supprime le besoin, ou peut-être même — meilleure façon de le dire — le désir ou l'envie d'essayer d'être parfait, parce qu'il est probable que vous n’y arriverez pas. Même quelqu'un d'aussi génial que vous.
Je n'en sais rien, Dave, mais avec toute votre physiologie ou physiothérapie, l'athlète d'élite est peut-être encore loin devant. Mais je peux dire que des progrès considérables sont réalisés.
Si je parviens à soigner ce genou, je pourrai faire un peu plus d'exercice et peut-être perdre un peu de poids. Pour moi, la tendance est à la baisse. La tendance à long terme pour les actions est généralement à la hausse. C'est la bonne nouvelle pour nous tous.
Non, la tendance est aussi à la hausse pour vous, Dave, avec votre plan.
Eh bien voilà. Des conseils sur la physiothérapie et le marché, voilà ce que l'on trouve dans les mardis de Stu, ainsi que des informations excellentes de la part du toujours divertissant Stu Kedwell. Stu, merci encore de nous avoir rejoints aujourd'hui.
Très bien. Merci, Dave.