Transcription
Bonjour et bienvenue à cette édition de À télécharger. Je suis votre hôte, Dave Richardson, et nous sommes rejoints par un vieil ami qu’on devrait décidément recevoir plus souvent. Il s'agit de Scott Lysakowski, responsable des actions canadiennes chez Phillips Hager & North. Scott, le lendemain des élections américaines, c'est sans doute le pire moment pour parler des réactions des marchés. Mais comment allez-vous par ailleurs?
Très bien. Oui, il se passe beaucoup de choses. C'est le bon moment pour faire le point. Et oui, vous avez raison. Les résultats des élections d'hier soir ont suscité de vives réactions sur le marché. Je vous disais que j'étais resté éveillé bien après mon heure pour voir les résultats et les réactions du marché pendant la nuit, et puis ce matin, eh bien, on continue. J’ai pris ma dose de caféine, mais il se peut que j'en aie besoin d'une deuxième sous peu.
Si je regarde droit devant moi, je pourrais voir le bureau de Scott, tout juste de l'autre côté. Nous sommes à Vancouver ensemble, mais pour une raison que j'ignore, on ne s’est pas vus ce matin. J'ai pris un expresso à notre endroit préféré, Revolver. Peut-être que nous irons après l'enregistrement nous prendre ensemble une autre dose de caféine. Mais entrons dans le vif du sujet. Lendemain d’élection. Laissez-moi vous donner les chiffres. Le Dow Jones a gagné 1300 points, le S&P, 120 points. Je pense qu'il s'agit là de records. Nous avons le rendement à 10 ans. Où en est-il, Scott? À 4,40?
À 4,45, je pense.
4,45. C'est donc une hausse de près de 20 points de base. L'or est en forte baisse. Le cuivre est en forte baisse. Les stocks de pétrole aussi. Mais je vous laisse le soin de faire l'analyse. C'est vous l'expert. Dès le départ, la réaction du marché ce matin, que voyez-vous? Le marché désigne des gagnants et des perdants, c'est clair. Que se passe-t-il?
Oui, il y a eu une forte réaction aujourd'hui. Je pense qu'il y a deux ou trois choses à dire, c'est encore relativement nouveau du point de vue de l'actualité. Mais ce que nous avons observé, c'est que les marchés envisageaient cette issue depuis un certain temps. Ainsi, une grande partie des mouvements aujourd'hui s'inscrivent dans la continuité de ce que nous avons observé sur les marchés au cours des deux dernières semaines. C'est une chose. Et c'est ce qui rend difficile l'approche d'événements tels que celui-ci, car d'une part, l'issue est très imprévisible. Aujourd’hui, les résultats nous semblent tout à fait clairs, mais au départ, je pense que l'on s'attendait à ce que la course soit très serrée. Et beaucoup de gens ont dit qu'il s'agissait d'un résultat à pile ou face, ce qui apporte une dynamique différente. Au départ, personne ne sait ce qui va se passer. Si on savait ce qui allait se passer, on aurait pu prédire, d'une manière générale, ce qui sera bon pour telles ou telles actions et autres segments du marché et mauvais pour d'autres. Mais nous ajoutons ensuite cette couche supplémentaire de ce qui a déjà été positionné sur le marché et de ce que sont les attentes du marché. Il s'agit donc d'une dynamique assez complexe, comme vous pouvez le constater. Bien que ce soit important pour les marchés financiers, ce n'est pas vraiment notre point fort que d'être des prévisionnistes de ces résultats macroéconomiques vastes et incertains. Nous devons en être conscients parce qu'il y a des implications. En fin de compte, nous sommes fondamentalement des sélectionneurs de valeurs. Ces questions sont donc très complexes et il est très difficile d'avoir un avis tranché sur l'une ou l'autre. Je dis toujours qu'il y a deux types de prévisionnistes: ceux qui ne savent pas et ceux qui ne savent pas qu'ils ne savent pas. Nous nous rangeons dans le camp de ceux qui ne savent pas, et nous savons que nous ne savons pas. Et ce que nous essayons de faire, c'est de nous en tenir aux domaines dans lesquels nous avons une longueur d'avance. Nous n'avions donc pas d'opinion tranchée au départ. Nous avons observé que ce résultat se reflétait quelque peu. Nous avons constaté une forte hausse des rendements obligataires aux États-Unis et, dans une moindre mesure, au Canada. Le dollar américain s'est raffermi. Le dollar américain est un élément important. Et puis, il y a l'impact sur les produits de base. On peut dire que les résultats et les réactions sont assez évidents et directs, mais parmi les choses importantes, il y a le marché américain qui demeure fort. Le Canada est positif, mais pas aussi fort. Il me serait vraiment difficile de dire que le résultat de l'élection américaine est positif pour le Canada. Je ne dirais pas que c'est particulièrement négatif, mais ce n'est pas positif. D'un point de vue purement directionnel, les États-Unis sont notre principal partenaire commercial. La force du dollar américain a des effets négatifs sur le dollar canadien. Nous sommes un importateur net de biens, et un dollar faible augmente donc le risque au niveau de l’importation. Les prix des importations augmentent. Vous courez donc le risque d'importer de l'inflation, ce qui pourrait inciter la Banque du Canada à faire une pause ou, du moins, à ralentir le montant des réductions qu'elle peut opérer. Il y a donc quelques implications. De toute évidence, les marchés des produits de base représentent une part importante de notre marché. Mais ce qui me frappe le plus, et cela semble logique, mais c'est la seule chose qui, à mon avis, pourrait avoir un effet positif pour le Canada, c'est non seulement la vigueur du marché américain, mais aussi l'augmentation de l'ampleur de cette vigueur. Nous avons parlé, depuis, je pense, une demi-douzaine d’épisodes auxquels j'ai participé avec vous, de l'étroitesse du marché américain et de la domination de ces grandes valeurs, les Sept Magnifiques, ou le Top 10, quel que soit le découpage que vous voulez en faire. C'est le facteur déterminant des marchés d'actions à l'échelle mondiale. Et ce que nous voyons aujourd'hui, ce n'est pas seulement la vigueur du marché américain des grandes capitalisations, mais aussi celle des petites et moyennes capitalisations. Ainsi, l'indice Russell des petites capitalisations a progressé de près de 5%. L'idée que l'issue des élections américaines est positive pour le marché américain, et qu'elle sera bénéfique pour les grandes et même les très grandes capitalisations américaines, mais je pense que l'on croit qu'il s'agit d'un catalyseur permettant de penser que cela sera également bénéfique pour le reste du marché. C'est une bonne chose si l'on s'intéresse aux moyennes et petites capitalisations américaines. Nous avons parlé des actions américaines à pondération égale, mais toutes les conversations ont porté sur les sept grandes valeurs. Nous disons aussi que les 493 autres valeurs offrent de grandes possibilités et que le marché commence à le reconnaître et à le récompenser. Ce n'est peut-être qu’un espoir, et nous savons tous que l'espoir n'est pas une stratégie, mais à mesure que le marché commence à regarder au-delà de ces méga-capitalisations dominantes aux États-Unis, vers les moyennes capitalisations, il commence à rechercher la force des marchés d'actions en dehors des États-Unis également, ce qui pourrait être un avantage pour le Canada. La première étape consiste toujours à dire que si c'est bon pour les États-Unis, par défaut, ce n'est pas bon pour le Canada. Mais je pense qu'il y a quelques poches d'opportunités au Canada qui pourraient être bénéfiques, et nous en voyons quelques-unes aujourd'hui, et certainement aussi, par ailleurs, quelques poches de faiblesse.
Oui, c'est vrai. Certaines des choses que l'on voit tout de suite et auxquelles on s'attendait sont l'idée d'un dollar américain plus fort et d'une économie américaine plus forte. Cela permet d'étoffer tous les secteurs tels que les moyennes et petites capitalisations, l'évolution des rendements, et les actions les plus sensibles aux taux d'intérêt en pâtissent. Si je regarde les actions que je scanne chaque jour, j'ai un mélange de beaucoup de choses différentes pour détecter certaines tendances. Mais s'il y a une tendance clé, c'est la force du dollar américain. Les rendements sont plus élevés, la probabilité d'une récession est probablement un peu plus faible dans l'esprit des négociateurs, du moins aujourd'hui, mais il ne s’agit que d'un seul jour. Il y a une autre chose que j'ai lue et dont j'aurais aimé plus souvent parler à cette émission. Je l'ai peut-être fait lorsque nous parlions la semaine dernière avec Stu, mais l'idée est que lorsque l'élection est très serrée, et qu'il s'agit d'un pile ou face, du moins aux yeux des investisseurs et de tout le monde de façon générale, ce qui est le cas hier soir en ce qui concerne les gagnants et les perdants, c'est à ce moment-là que l'on obtient un sursaut. Il s'agit généralement d'un effet positif, quel que soit le vainqueur, car il y aura des gagnants et des perdants en fonction des attentes politiques de chacun des candidats. Ainsi, lorsque les élections sont très serrées et qu'elles basculent très clairement dans un sens, il y a toujours une hausse. Ce sont juste des titres différents qui sont en train de bondir avec la victoire de Trump par rapport à la victoire de Kamala. Je devrais également mentionner — j'aurais dû le faire dès le début; c’est ma faute, Scott, je suis un bien mauvais animateur — mais si vous êtes venu ici à la recherche d'une opinion ou d'une réaction politique, ce n'est pas l’émission qu'il vous faut. Il existe des centaines, des milliers de balados. En fait, je pense que la plupart des baladodiffusions de nos jours sont politiques. Vous pouvez obtenir un côté, l'autre, le côté que vous voulez. Nous ne parlons pas de politique ici. Ce que nous examinons, c'est la façon dont le marché réagit. Nous examinons ce que nous pensions savoir en arrivant, ce que nous pensons savoir maintenant, comment vous devez penser au positionnement de votre portefeuille et aux discussions que vous avez avec votre conseiller financier. Il s'agit donc purement d'économie et de marchés. Nous laisserons les tiraillements, les célébrations et toutes les autres choses à d'autres plateaux. D'ailleurs, si vous aimez ce genre de conversations, cliquez sur «je m’abonne», cliquez sur «j’aime». Donnez-nous un commentaire cinq étoiles. Nous en serions ravis. Faites un commentaire sur Scott plus que sur moi parce que, encore une fois, j'ai l'air assez moyen ce matin, malgré toute la caféine que j'ai prise. Mais bon, Scott, nous examinons la force du dollar américain. Je pense que beaucoup de Canadiens considèrent le dollar canadien par rapport au dollar américain comme le seul taux de change valable. On dit que le dollar américain est fort, et forcément que le dollar canadien est faible. Et encore une fois, ce que nous avons vu cette nuit, c'est une réaction assez discrète entre le dollar américain et le dollar canadien. C'est le dollar américain et beaucoup d'autres monnaies qui ont connu un mouvement important. Mais la tendance générale, comme nous l'avons dit, est à la baisse pour le dollar américain. Ainsi, après cette réaction instinctive, après les élections, le dollar américain est encore relativement faible par rapport à sa position dans le cycle du dollar. Et c'est l'un des facteurs qui va aider les pays, les marchés boursiers comme le marché boursier canadien et une gamme plus large d'actions à mesure que l'on commence à se projeter dans l'avenir. Ici, les valorisations sont beaucoup plus attrayantes que celles du marché américain, même aujourd'hui, au-delà des Sept Magnifiques.
Oui, je pense qu'il s'agit d'un élargissement. Et avant d'aborder ce sujet, je pense que vous avez soulevé un très bon point. La meilleure chose à propos de ce résultat, c'est qu'il est maintenant connu. Ces cycles électoraux sont épuisants, c'est le moins que l'on puisse dire. Ainsi, alors que nous sommes assis autour de la table — et je pense que j'ai mentionné que nous tenions en ce moment, incidemment, nos séances de stratégie mondiale pour toutes les équipes d'investissement de Gestion mondiale d’actifs. Nous sommes tous à nous réunir. Et on en parlait hier, justement. Quelqu’un demandait pourquoi on organisait ces sessions avant de connaître le résultat. Et il y a deux points. Premièrement, nous n'essayons pas de prédire ce résultat. Deuxièmement, il est tout à fait opportun de discuter de ce qui se passe et d'avoir cette réaction non émotionnelle. Nous connaissons maintenant le résultat. Nous pouvons maintenant poursuivre notre vie quotidienne. Le meilleur aspect de ce résultat, c'est qu'il est maintenant connu. On parle parfois d'un événement de compensation du marché. On a vu beaucoup de prépositionnements. On a vu beaucoup d'achats d'assurance, parce que les gens ne savaient pas ce qui se passait. Et maintenant, tous ces paris seront réglés dans un jour ou deux, ou peut-être une semaine ou deux. Nous pourrons alors reprendre le cours de notre vie. Maintenant que nous connaissons cet inconnu, nous pouvons commencer à l'intégrer dans nos perspectives. Cela dit, de manière générale, la vigueur du dollar américain n'est pas vraiment favorable à l'ensemble de l'économie canadienne. Il y a quelques poches intéressantes. Nous avons parlé des prix des matières premières, et il y a une certaine faiblesse dans le secteur des métaux. Mais au moment même où nous parlons, le prix du pétrole est devenu positif. Il s'agit donc d'une dynamique intéressante. L'idée que le nouveau président sera plus favorable au pétrole américain et à l'augmentation de l'offre pourrait affaiblir les prix. Mais je pense que le marché, dans l'ensemble, n'a pas considéré cela comme un impact majeur, un vent négatif sur les prix. Je pense que le commerce mondial a un impact un peu plus direct sur des produits comme le cuivre et l'or. Ces marchés sont faibles. Et nous parlons du fait que le Canada est un importateur net de biens. Ainsi, à mesure que le dollar canadien s'affaiblit, le coût de nos produits augmente, ce qui nuit au consommateur. C'est un risque pour l'inflation. Ce que nous exportons, ce sont des produits de base, dont le prix est fixé en dollars américains. Ainsi, rien qu'en regardant mon écran de cotation en ce moment, l'une des choses que je suis, c'est le pétrole lourd canadien, c'est-à-dire une grande partie de ce que les producteurs d'énergie produisent, du pétrole lourd canadien en dollars canadiens. Nous tenons donc compte de la décote que subit le pétrole lourd en raison de la qualité et du transport. Nous tenons également compte de la devise. Le prix du pétrole lourd canadien en dollars canadiens a augmenté aujourd'hui, et il a même augmenté plus que le prix du pétrole, ce qui n'est pas surprenant, compte tenu de l'évolution du dollar. Ainsi, pour certaines parties de notre marché, un dollar révisé de façon hebdomadaire est en fait fantastique parce que le produit qu'ils vendent, ils le vendent en dollars américains et ils ont une structure de coûts en dollars canadiens. C'est donc un moteur important de notre marché. Nous parlons du secteur de l'énergie, qui est une source importante de revenus. C'est donc une donnée positive importante. Par ailleurs, l'évolution des taux d'intérêt a certainement un impact sur les actions sensibles aux taux d'intérêt, les services publics, les télécommunications, l'immobilier, etc. Il y a un avantage, et nous voyons certaines des valeurs financières de notre marché agir très, très fortement. Nous voyons les sociétés financières aux États-Unis, les banques régionales devenir très fortes. Cela fait donc partie de l'élargissement de l'éventail des valeurs à mesure que le marché s'oriente vers les petites et moyennes capitalisations. Nous assistons donc à des mouvements très intéressants, mais il n'y a pas que du mauvais. Nous observons donc quelques poches de positivité dont nous sommes très conscients et que nous espérons voir se concrétiser. J'ai discuté avec tous nos partenaires de distribution, conseillers, planificateurs financiers, des possibilités de placement dans les actions, des possibilités de sortir du marché des CPG. Et comme nous nous concentrons surtout sur les actions canadiennes, je leur ai parlé de la nécessité de faire valoir le Canada. Et il est certain qu'il est un peu plus difficile de faire valoir le bien-fondé du Canada avec les nouvelles d'aujourd'hui ou les résultats d'hier. Mais je pense qu'il existe encore des opportunités, et cela renvoie vraiment à la question de l’étendue du marché. Si le marché dit, maintenant je pense que nous avons éliminé cet événement de compensation du marché, il est clair que le marché pense que c'est bon pour la croissance et que la croissance économique ne va pas seulement profiter à ces sept grandes actions, mais maintenant je vais voir une croissance économique qui va affecter les 493 autres et les centaines d'autres actions qui se trouvent dans le marché des petites et moyennes capitalisations. Une fois encore, cela peut nous amener à réfléchir à la possibilité de commencer à regarder en dehors des États-Unis et à nous demander quelles sont les opportunités en matière d'actions dont le rapport risque/rendement nous semble attrayant. Bien que nous ne puissions pas prédire ces résultats — et nous n'allons pas placer des paris dans notre portefeuille ou essayer de bénéficier des résultats d'une manière ou d'une autre — nous surveillons pourtant ce qui se passe dans la réaction. Et l'une des choses que nous recherchons est ce que nous appelons un changement de leadership ou l'émergence d'un nouveau leadership. Tout le monde se demande comment il est possible d'être optimiste sur les actions alors que le S&P 500 a atteint des sommets historiques et que les valorisations semblent exagérées. Comment peut-on être optimiste sur les actions? J'ai souvent dit que nous regardions ou étudiions le mauvais examen. Le marché américain des grandes capitalisations a atteint des sommets historiques et se négocie à un niveau de valorisation qui semble supérieur à sa moyenne. Mais il existe de nombreux segments du marché qui se négocient à des prix raisonnables, dans les limites de leurs moyennes à long terme, et qui offrent un flux de croissance des bénéfices très similaire à celui qu'offriraient les grandes ou les méga-capitalisations américaines. Il faut un catalyseur pour que le marché croie en ce scénario. L'idée est donc que le marché se dise que l'issue incertaine est désormais certaine, et que nous pensons, ou que le marché pense, que c'est positif pour la croissance. Désormais, nous n'avons plus besoin de compter uniquement sur ce petit nombre d'actions pour obtenir une croissance des bénéfices. Désormais, nous allons pouvoir compter sur la croissance des bénéfices de tous les autres secteurs. Et la réalité, c'est que les analystes et les prévisionnistes qui établissent les prévisions pour toutes ces entreprises prévoient une croissance depuis un certain temps. Nous nous concentrerons sur le Canada. Mais le marché canadien devrait en fait connaître une croissance décente de ses bénéfices. Et je ne pense pas que l'issue des élections d'aujourd'hui soit déterminante. Si j'évaluais les prévisions des analystes concernant la croissance des bénéfices au cours des une ou deux prochaines années pour le TSX, il y aurait des options de vente et des options d'achat, mais il est probable que les résultats soient positifs. Si l'on y croit à moitié, on va perdre des points. Une donnée intéressante que j'ai soulignée lorsque j'ai plaidé en faveur des actions canadiennes, c'est que le TSX augmente ses bénéfices à un rythme similaire — légèrement inférieur, et peut-être même un peu plus bas ou qui le sera à l'avenir — mais similaire à celui du S&P 500. Si l'on regarde l'avenir, 2024 est pratiquement passée, nous approchons de la fin. Pour 2025 et 2026, le marché prévoit une croissance des bénéfices de 12 ou 13% en 2025 pour le TSX. C'est assez similaire à ce que l'on observe dans le S&P 500. Le S&P 500 pourrait être quelques points plus haut. Ce n'est pas comme si les bénéfices augmentaient beaucoup aux États-Unis et pas du tout au Canada. En fait, la croissance des bénéfices est plutôt satisfaisante au Canada. Il en va de même pour l'Europe ou d'autres parties du marché, mais je me concentrerai surtout sur le Canada. Nous mettons toujours l'accent sur la valorisation, mais nous avons souvent une ligne de conduite au sein de notre groupe qui est que la valorisation n'est pas une thèse. La valorisation nécessite un catalyseur. Il faut que les gens se disent, wow, ce flux de bénéfices croît à un rythme similaire à celui que je peux obtenir dans d'autres parties du marché et je l'obtiens pour une valorisation beaucoup moins chère. Donc, sous le capot, le Canada par rapport aux États-Unis, il y a des choses qui percolent, et elles ont percolé pendant la majeure partie de cette année. Je pense qu'il s'agit d'un point d'inflexion vraiment important, lorsque nous avons commencé à voir les estimations de bénéfices pour le TSX cesser de baisser et que les prévisions de croissance des bénéfices pour l'année prochaine sont assez solides. Nous devons probablement procéder à quelques ajustements. L'un d'entre eux concerne peut-être les prix des produits de base, mais comme je l'ai dit, la faiblesse du prix du pétrole est compensée par le dollar canadien. Je viens de l’exposer. Ce n'est donc pas un problème. L'autre grande source de bénéfices pour le marché canadien est le secteur financier. Et une courbe de rendement qui s'accentue dans une économie forte est généralement favorable aux sociétés financières. Il y a bien quelques calculs à faire. Il y a une réaction immédiate, puis il faut attendre que ça mijote quelques jours. Cela ne veut pas dire que nous restons les bras croisés. Nous disons que la volatilité crée des opportunités. Il y a donc des opportunités sur le marché aujourd'hui que nous examinons de très près pour tirer parti de certaines de ces réactions ou, dans certains cas, de réactions potentiellement excessives. Cet événement de compensation du marché est intégré dans nos prévisions. Nous n'avons pas à prendre autant de risques. Et maintenant, nous pouvons réfléchir à ce que cela signifie pour l'avenir. Il se passe des choses sous la surface. Ce n'est pas seulement bon pour les États-Unis et mauvais pour le Canada.
Oui, c'est vrai. J'espérais que vous alliez aborder la question de l'accentuation de la courbe des taux, car c'est un élément important pour les valeurs des services financiers. Et bien sûr, sur notre marché canadien — vous le savez mieux que quiconque — nous avons beaucoup de titres de services financiers. C'est donc un atout. L'affaiblissement du dollar se traduit par un affaiblissement du dollar par rapport aux États-Unis sur une plus longue période. C'est bon pour l'industrie manufacturière canadienne. Je pense que j'ai regardé les chiffres et les prévisions de croissance du FMI, et qu'ils prévoient que le Canada aura la croissance la plus forte du G7 en 2026, ce que le marché envisage déjà. La croissance de l'économie américaine a donc tendance, en raison de notre proximité, à franchir la frontière et à commencer à créer des opportunités au Canada. Une fois de plus, on assiste à une réaction spontanée, à un leadership musclé qui fait immédiatement bouger les choses. Mais ensuite, on commence à réfléchir à ce que cela signifie réellement. Et quand on regarde les relations entre les États-Unis et la Chine et les attentes quant à leur évolution avec la victoire de Trump, c'est ce qui donne une vision un peu plus négative sur les métaux. Et c'est l'autre grande partie du marché canadien. Et c'est là que l'on constate une faiblesse particulière aujourd'hui.
Oui, c'est vrai. Les rendements obligataires aux États-Unis ont connu une évolution plus spectaculaire. Et encore une fois, c'est quelque chose qui est en jeu depuis plusieurs semaines maintenant. Ce n'est donc pas tout d'un coup que nous sommes passés à 4,45. Nous sommes passés à 4,45 au cours du dernier mois. Et, d'un point de vue directionnel, les rendements obligataires au Canada sont à la hausse. Le rendement des obligations canadiennes à 10 ans est passé de 3,25 à 3,30. Mais ils ne sont pas dans la même configuration de rupture que les États-Unis. Le marché envisage donc peut-être que les impacts inflationnistes empêchent la Banque du Canada de mettre en œuvre l'intégralité de son programme. Mais nous sommes toujours à 3,30 sur le 10 ans canadien. L'autre aspect du marché canadien que nous avons mis en avant est la valorisation relative, et vous allez immédiatement regarder la valorisation relative par rapport aux actions américaines. Mais je pense que nous devons réfléchir à la valorisation des actions canadiennes et du TSX par rapport à nos autres options au Canada. J'ai parlé de ce flux de revenus au Canada qui va croître de 10%. Les analystes parlent de 13%, mais nous allons retrancher quelques points à ce chiffre en raison du dollar et de l'impact d'un nouveau président aux États-Unis. Disons 10%. Vous avez donc un flux de bénéfices qui augmente de 10% chaque année, au cours des deux prochaines années. Cela représente donc une croissance des bénéfices de 20%. C'est plutôt bien. Allons-y à 15%, ce qui serait quand même pas mal sur deux ans. Cela n'est pas vraiment lié à un secteur en particulier. Ce n'est pas comme si nous avions besoin d'un pétrole à 100 dollars pour que cela se produise, et nous n'avons pas besoin de banques en plein essor. Lorsque je parle d'inflexion des bénéfices, elle se produit dans de nombreux secteurs. Je pense que la plupart des secteurs, si l'on compare les bénéfices des douze derniers mois à ceux des douze prochains mois, affichent une inflexion positive. C'est donc une bonne chose. Peut-être que les avantages d'une courbe de rendement plus raide compensent la faiblesse des prix des produits de base et du TSX dans son ensemble. Encore une fois, il faut faire ce calcul pour l'avenir. Vous avez un flux de bénéfices relativement attrayant qui va croître. Nous parlerons d'une croissance de 8 à 10% par an. Ce que vous payez pour cela, c'est environ 15 fois les bénéfices. Je pense que dans le passé, je vous ai présenté ce modèle de prime de risque pour les actions dans lequel vous prenez ces 15 fois les bénéfices. L'inverse est le rendement des bénéfices. Si vous achetez le TSX, vous obtiendrez un rendement des bénéfices. Il est de 6 à 7%. Si l'on retire l'obligation à 10 ans, on obtient la prime de risque des actions. Donc, en achetant le TSX plutôt qu'une obligation canadienne à 10 ans, vous entrez dans le spectre du risque. Cependant, la question suivante est de savoir si vous êtes rémunéré. Et c'est là que la situation est très différente au Canada et aux États-Unis. Au Canada, le rendement des bénéfices est d’environ 6% et l'obligation à 10 ans est d’environ 3%. Vous obtenez 3%, soit 300 points de base de prime. Vous obtenez donc un rendement plus élevé en prenant des risques, ce qui est très bien. Aux États-Unis, si l'on considère uniquement le marché des grandes capitalisations, ce que tout le monde fait, le S&P 500 se négocie à plus de 20 fois les bénéfices. C'est donc un rendement de 5% sur les bénéfices. Et maintenant, vous avez 4,45 sur le 10 ans américain. Vous obtenez donc moins de 1%, la moitié de 1% de la prime de risque des actions. Et bien que nous puissions nous réjouir des implications pour l'économie américaine, et que nous puissions affirmer que nous ne prenons peut-être pas beaucoup de risques en achetant des actions américaines, la prime pour laquelle vous êtes rémunéré est assez faible. Au Canada, je pense que le rendement du TSX serait très proche de celui d'une obligation à 10 ans. Les profils de risque de ces deux instruments sont très différents, mais si l'on associe un rendement de 3% sur le TSX à un flux de bénéfices qui augmentera de 8 à 10% par an au cours des deux prochaines années dans une économie normale, on obtient une prime de 300 ou 3% pour avoir pris ce risque. C'est l'une des choses dont nous parlons aux investisseurs, aux conseillers et aux planificateurs financiers. Pendant très longtemps, un investisseur canadien a pu placer de l'argent dans un CPG, gagner 5% et dormir sur ses deux oreilles. C'était super. La dynamique de ces 5% a changé. Nous savons que ces 5% sont beaucoup moins élevés. Et le coût d'opportunité de ces 5%, lorsque nous regardons en arrière avec le bénéfice d'un recul, a été assez élevé parce que même les portefeuilles équilibrés les plus conservateurs, ou même simplement un portefeuille d'obligations, ont rapporté plus que cela au cours des douze derniers mois. Je pense donc que nous ne faisons que conseiller les investisseurs et leur dire que s'ils cherchent une occasion d'obtenir ce rendement, ils peuvent peut-être faire un pas en dehors de la ligne de démarcation. Nous avons quelques événements de dégagement du marché qui sont en cours. Un atterrissage en douceur semble être un peu plus probable. Et vous voulez sortir du spectre. Être au Canada n'est pas la fin du monde. Vous êtes en fait indemnisés pour avoir pris ce risque. C'est un point que nous avons abordé du point de vue de la valorisation. Ce n'est pas seulement que le Canada est moins cher que les États-Unis, car c'est vrai depuis 10 ans. Les actions canadiennes offrent un excellent rapport risque/récompense, et vous êtes en fait rémunéré pour le niveau de risque accru que vous prenez. C'est donc un message clé que nous essayons de faire passer ces derniers temps.
Oui, c'est vrai. Et nous allons entendre Andrzej Skiba. Stu Kedwell. Nous aurons Eric Lascelles pour poursuivre la couverture des élections, et nous parlerons de toutes ces questions sur les marchés américains, les marchés mondiaux et les États-Unis au cours des prochains jours. J'espère que tout le monde a apprécié cette émission. Ce que nous avons fait aujourd'hui avec Scott — Scott et moi commençons toujours par un préambule, et nous avons une grande discussion que nous n'enregistrons pas. Nous avons donc décidé d'appuyer sur le bouton d'enregistrement un peu plus tôt et d'avoir plus de conversations de ce type. J'espère que cela plaira à tout le monde, car Scott a toujours des idées incroyables à partager. Et je pense qu'il y en a eu beaucoup dans cette discussion. Scott, merci pour cela. Je sais que vous avez encore un peu de travail à faire, tout comme moi. Mais prenons rendez-vous cet après-midi pour boire un café et manger une saucisse roulée ou quelque chose comme ça. Nous nous reverrons dans quelques semaines et nous aurons peut-être un peu plus de clarté sur la façon dont les choses se déroulent et même un peu plus de certitude sur la façon dont les choses pourraient se dérouler. Scott, merci beaucoup et bonne fin de journée.
Très bien. Merci, Dave. C'est un plaisir de vous voir.