• Les tensions géopolitiques, les politiques accommodantes des banques centrales et divers facteurs macroéconomiques ont créé une conjoncture propice à la vigueur de l’or en 2024.
• Selon nous, de nombreuses tendances du marché se poursuivront en 2025, et nous croyons que l’or pourrait être structurellement avantagé par rapport à la monnaie fiduciaire sur le long terme.
• Pour les investisseurs qui recherchent des placements en lingots d’or et en actions liées au secteur de l’or, RBC iShares offre une gamme de FNB à cet effet.
Qu’est-ce qui a fait monter le rendement de l’or en 2024 ?
Si nous observons l’année écoulée, 2024 a réuni les conditions idéales pour que l’or atteigne des sommets historiques. Les tensions géopolitiques, les politiques accommodantes des banques centrales et divers facteurs macroéconomiques ont créé une conjoncture propice à la vigueur du métal précieux.
À l’échelle mondiale, les banques centrales – moteurs importants de la demande d’or physique – ont continué d’accroître leurs réserves d’or tout au long de l’année. Une grande partie de cette demande est venue de pays asiatiques, notamment la Chine et l’Inde. Les réserves d’or des banques centrales à l’échelle mondiale ont enregistré une augmentation de plus de 700 tonnes au cours des 11 premiers mois de 2024.1 Selon un sondage réalisé en 2024 auprès des institutions, 81 % des banques centrales s’attendent à ce que les réserves mondiales continuent d’augmenter au cours de 2025. Si nous comparons au résultat de 52 % enregistré en 2021 pour le même sondage, l’augmentation suggère que les perspectives de la demande sont stables pour l’année à venir.2
Figure 1 – Les banques centrales continuent d’acheter d’énormes quantités d’or, surtout dans les économies orientales.
Le graphique illustre les réserves d’or des banques centrales à l’échelle mondiale. Source : Refinitiv Datastream, au 30 novembre 2024.
La demande d’or a été stimulée non seulement par les banques centrales, mais aussi par les investisseurs chinois qui ont fait grimper la prime sur l’or à Shanghai – c’est-à-dire l’écart entre le prix intérieur chinois et les prix internationaux – au premier semestre de l’année jusqu’à un sommet de 108 dollars à la mi-juin. Cette situation s’explique à la fois par l’effet des restrictions de l’offre imposées par le gouvernement l’année précédente, les opérations de couverture de change contre l’affaiblissement du yuan, les habitudes d’achat saisonnières et l’incertitude économique dans le pays.
Dans les autres régions, les événements géopolitiques comme le conflit russo-ukrainien et les tensions au Moyen-Orient ont poussé les investisseurs vers les valeurs refuges traditionnelles où l’or occupe la place principale. Aux États-Unis, la majeure partie de l’année a été dominée par l’anticipation du résultat de l’élection présidentielle de 2024. Cet événement décisif a mis en scène des candidats aux politiques économiques très différentes, créant un paysage électoral imprévisible qui a accentué l’incertitude des investisseurs et renforcé l’attrait des valeurs refuges.
Du côté des actions aurifères, 2024 a apporté le soulagement de l’inflation tant attendu depuis les années de la COVID-19. Cela devrait permettre aux sociétés de commencer à convertir les prix élevés de l’or en marges bénéficiaires accrues. Le rendement des sociétés du secteur a peiné à suivre le l’appréciation du métal précieux, en raison des coûts de production plus élevés. Toutefois, nous entrevoyons de larges améliorations du secteur dans un proche avenir.
Figure 2 – Achats d’or des cinq principales banques centrales
Pays |
Achats à ce jour en 2024 (t) |
Pologne |
+89,5 |
Turquie |
+74,8 |
Inde |
+72,6 |
Chine |
+33,9 |
Azerbaïdjan |
+25,2 |
Source : World Gold Council, au 30 novembre 2024.
L’or poursuivra-t-il sur sa lancée ?
Après l’envolée de l’or et des actions liées au secteur de l’or en 2024, nous croyons que bon nombre de facteurs à l’appui de cette tendance persisteront en 2025. Les tensions géopolitiques incessantes, de même que la stabilisation des coûts pour les producteurs d’or et les préoccupations grandissantes au sujet de la dette publique des économies développées, en particulier aux États-Unis, sont autant de thèmes qui devraient grandement influer sur les perspectives des actions liées au secteur de l’or en 2025. La présente section expose notre point de vue à propos des risques importants et des facteurs qui influeront sur l’or physique à l’avenir, ainsi que les occasions que nous entrevoyons pour les actions liées au secteur de l’or.
1. Nous prévoyons que la plupart des facteurs favorables à l’or resteront en place. À notre avis, l’or a probablement un avantage structurel à long terme par rapport à la monnaie fiduciaire.
Bien que certains des facteurs politiques et macroéconomiques préoccupants pour les investisseurs se soient estompés en 2024, nous croyons qu’il y aura encore de grandes incertitudes à surmonter cette année. De ce fait, la conjoncture devrait rester favorable au rendement de l’or, lequel représente une valeur sûre pour les investisseurs en période de turbulences.
L’envolée de l’or au cours de la dernière année est attribuable à plusieurs facteurs qui devraient perdurer en 2025. Ces facteurs comprennent l’accumulation de réserves de la part des banques centrales, notamment en Asie, l’incertitude géopolitique générale et l’anticipation d’un assouplissement de la politique monétaire aux États-Unis. L’analyse de ces facteurs peut donner une idée plus claire de ce qui nous attend pour l’or et les actions liées au secteur de l’or.
Bien que les élections américaines soient derrière nous, de nombreuses incertitudes persistent dans le paysage économique et géopolitique, ce qui appelle à une certaine prudence de la part des investisseurs. Bien que les changements politiques du président Trump ne soient pas encore complètement déployés, les politiques commerciales plus agressives, l’augmentation des dépenses publiques et les dégrèvements fiscaux envisagés pourraient être inflationnistes et jouer en faveur de l’or. En outre, les changements en matière de politique étrangère pourraient intensifier les conflits en Europe et au Moyen-Orient, avec pour effet de maintenir le sentiment de prudence qui profite aux actifs défensifs.
Les banques centrales, qui possèdent près de 20 % de tout l’or physique jamais extrait, ont une influence significative sur la demande d’or. L’incertitude a poussé ces institutions à renforcer leurs réserves, les pays orientaux étant des acheteurs nets particulièrement importants. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive, étant donné que ces pays ont l’intention de se diversifier par rapport au dollar américain.
Figure 3 – En 2024 les investisseurs en FNB ont hésité à accroître leurs positions dans l’or, jusqu’à récemment
L’exposition à l’or des investisseurs en FNB mondiaux est approximativement déterminée par les positions des FNB aurifères déterminées par LSEG Datastream. Source : Refinitiv Datastream, au 31 décembre 2024.
Contrairement aux précédentes tendances haussières de l’or, la plus récente a connu une moindre participation des investisseurs en FNB mondiaux, confrontés à des coûts d’opportunité plus élevés alors que d’autres catégories d’actifs dégageaient un bon rendement. Ce n’est qu’au cours des derniers mois que la demande de FNB aurifères a commencé à monter. Étant donné que le total des placements demeure bien inférieur au sommet précédent, cette tendance pourrait se traduire par un puissant avantage pour l’or au cours de l’année 2025.
De façon générale, nous croyons que les facteurs ayant permis à l’or de conserver sa valeur au cours des 15 dernières années restent d’actualité. Les tendances démographiques négatives, la détérioration des bilans des gouvernements et la réticence à les améliorer à l’aide de mesures d’austérité sont autant d’éléments qui pourraient jouer en faveur de l’or à l’avenir.
Nos perspectives pourraient être remises en cause en cas d’apaisement des tensions géopolitiques, de resserrement monétaire ou de suspension des achats d’or par les banques centrales, voire de renversement de cette tendance. Toutefois, nous croyons que ces risques sont contrebalancés par les facteurs positifs potentiels, et prévoyons que l’or terminera 2025 au-dessus de 2024.
2. Pleins feux sur la dette publique et les changements de politique
Selon nous, l’augmentation de la dette publique dans les économies développées – en particulier aux États-Unis – est un facteur susceptible d’avoir une influence croissante sur la trajectoire de l’or à l’avenir. Les politiques adoptées par la deuxième administration Trump auront une incidence considérable sur le rythme de l’augmentation du fardeau fiscal.
Historiquement, les niveaux d’endettement des gouvernements montrent une corrélation positive avec le prix de l’or.3 L’augmentation de la dette soulève souvent des préoccupations au sujet de l’inflation et de la stabilité de la monnaie, ce qui, combiné à des taux nominaux plus bas, peut renforcer l’attrait des valeurs refuges telles que l’or.
À l’heure actuelle, de nombreux pays développés accumulent de la dette pour financer leurs activités. Le bilan du gouvernement américain est dans la ligne de mire des analystes, des projections indiquant un déficit permanent d’ici 2030 – c’est-à-dire que la dette dépassera les revenus. Bien que l’endettement élevé du gouvernement américain ne soit pas un problème nouveau, la viabilité budgétaire du pays est de plus en plus remise en question. Selon un récent sondage du CFA Institute, près de 80 % des professionnels de la finance considèrent que les niveaux d’endettement des États-Unis ne sont pas viables, et deux tiers croient que le dollar américain pourrait perdre son statut de monnaie de réserve d’ici cinq à quinze ans.4 Ce sentiment pourrait alimenter l’incertitude qui profite à l’or.
Figure 4 – L’endettement total du gouvernement des États-Unis augmente régulièrement en termes absolus et relatifs.
Source : Trading Economics, décembre 2024.
Les prochains changements politiques de la deuxième administration Trump pourraient avoir une incidence considérable sur le niveau de la dette. Les projets d’augmentation des dégrèvements fiscaux et des dépenses de défense et d’infrastructure pourraient lourdement peser sur le bilan du gouvernement fédéral. Bien que les tarifs douaniers sur les produits importés puissent générer des recettes, ils entraînent des risques de hausse des prix à la consommation et de représailles commerciales. Selon les estimations, les projets du président Trump pourraient ajouter entre 1 650 et 15 500 milliards de dollars américains aux niveaux d’endettement actuels d’ici 2035.5 De même, le coût du service de cette dette devrait augmenter considérablement selon les projections du Bipartisan Policy Center.
Figure 5 – Les coûts du service de la dette devraient aussi peser de plus en plus lourd sur le budget américain.
Source : Bipartisan Policy Center, septembre 2024. Il n’existe aucune garantie que ces prévisions se réaliseront.
Dans ce contexte, nous prévoyons que la nouvelle administration américaine sera de plus en plus pressée de répondre aux préoccupations liées à la dette. Cependant, nous voyons peu de volonté de s’attaquer directement au problème à l’aide de mesures politiques ciblées, souvent impopulaires sur le plan politique. Cette situation pourrait faire perdurer les préoccupations des investisseurs à l’égard de l’économie américaine. Par conséquent, nous pensons que cette tendance renforce les arguments en faveur de l’or et des actions liées au secteur de l’or, car le dollar américain pourrait perdre son attrait en tant que monnaie stable de premier choix.
Bien que l’or soit globalement suivi en dollars américains, l’augmentation de la dette publique n’est pas un phénomène propre aux États-Unis. D’autres pays développés, comme le Royaume-Uni, le Japon et de nombreux pays de la zone euro ont aussi vu leur ratio dette/PIB progresser, et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. Au cours de la dernière décennie, le prix de l’or exprimé dans d’autres monnaies, tant dans les pays développés que dans les marchés émergents, a affiché des taux d’appréciation variables. Les rendements annualisés en JPY, AUD et ZAR ont tous dépassé les rendements en dollars américains, ce qui, à notre avis, conforte l’attrait financier du métal précieux, peu importe les facteurs géographiques.
Figure 6 – Le prix de l’or est traditionnellement corrélé à la dette publique américaine.
Source : Bloomberg, au 30 avril 2024.
3. Les actions liées au secteur de l’or devraient bénéficier de l’apaisement de l’inflation, à notre avis, bien qu’à des rythmes variables.
Au cours de l’année à venir, nous attendons une stabilisation des coûts pour les producteurs d’or. Dans le contexte d’une forte demande pour le métal précieux, cette situation devrait se traduire par une amélioration du flux de trésorerie disponible grâce à des marges plus soutenues. Toutefois, une recherche approfondie est essentielle pour identifier les sociétés les mieux placées pour tirer parti de ces gains, compte tenu des niveaux de rendement d’exploitation variables entre les différentes sociétés et de la répartition des valorisations des sociétés.
Depuis la COVID-19, les sociétés de l’industrie aurifère ne sont pas à l’abri de la flambée d’inflation qui marque le paysage économique mondial. Le coût de maintien tout compris (AISC) de l’or a ainsi augmenté de plus de 30 % entre 2020 et 2023 en raison de la hausse des coûts de la main-d’œuvre, des matières et de l’énergie. Étant donné que les coûts de l’énergie représentent une grande part de ces dépenses, le récent ralentissement de l’inflation de l’énergie est un facteur important dans cette tendance. Contrairement aux précédentes tendances haussières de l’or, qui ont montré une corrélation positive entre le prix de l’énergie et celui de l’or, la reprise actuelle a vu ces deux facteurs se découpler, les prix de l’énergie restant relativement stables.
Même s’il est encore trop tôt pour affirmer que les coûts sont sur une trajectoire descendante ou se sont stabilisés, la modération de l’inflation commence à influer sur l’activité des producteurs d’or. Nous prévoyons que cette tendance se reflétera de façon plus générale pendant la période des bénéfices du quatrième trimestre et qu’elle s’améliorera au cours des trimestres suivants. À notre avis, parmi les actions liées au secteur de l’or, les valorisations actuelles ne tiennent pas pleinement compte de ce catalyseur.
Figure 7 – Les marges des producteurs ont recommencé à augmenter.
Refinitiv Datastream, au 30 septembre 2024.
Compte tenu des différences dans les activités des producteurs d’or, nous pensons que la rapidité et l’efficacité de l’adaptation de chaque société à la stabilisation des coûts seront variables. Beaucoup devront s’attaquer au sous-investissement en immobilisations des années précédentes avant de pouvoir constater une expansion de leurs marges. Par conséquent, nous croyons qu’une approche d’investissement active est justifiée pour identifier les sociétés les plus susceptibles de profiter de la tendance haussière en 2025.
Des questions restent en suspens quant à la meilleure utilisation de l’excédent de trésorerie que les producteurs d’or pourraient générer dans ce contexte. Étant donné que bon nombre de ces sociétés versent déjà des dividendes, nous nous attendons à des rachats d’actions, ce qui pourrait rehausser le rendement des actions, améliorer la santé financière des sociétés et générer une demande supplémentaire.
Figure 8 – À notre avis, les valorisations des producteurs d’or sont à des niveaux attrayants et la stabilisation des coûts n’est pas pleinement prise en compte.
Rapports des sociétés, estimations de RBC Marchés des Capitaux, 14 novembre 2024. SD = Écart type.
Malgré notre optimisme à l’égard des 12 prochains mois, nous demeurons conscients des risques, notamment des risques d’intervention gouvernementale, qui pourraient remettre en cause notre hypothèse de base. Ces risques comprennent des difficultés à obtenir des permis d’exploitation minière en Australie, une augmentation des redevances imposées par certains pays africains, et une montée de l’hostilité vis-à-vis de l’exploitation minière dans l’administration mexicaine actuelle. À notre avis, ces facteurs soulignent la nécessité d’adopter une approche sélective, axée sur les données et les renseignements, pour investir dans les actions liées au secteur de l’or dans le contexte actuel.
Figure 9 – Une tendance haussière continue dans le ratio pétrole-or indique une amélioration des marges des producteurs d’or.
Source : Refinitiv Datastream, 31 décembre 2024. Le prix du pétrole représente un coût en entrée pour les producteurs d’or.
FNB correspondants
Exposition au risque |
Nom |
Symbole boursier |
RFG6 |
Or physique |
iShares Gold Bullion ETF |
0,50% |
|
Or physique |
iShares Gold Bullion ETF (CAD-Hedged) |
0,50% |
|
Producteurs d’or |
iShares S&P/TSX Global Gold Index ETF |
0,55% |
|
Gestion active |
FNB Fonds mondial de métaux précieux RBC |
0,75% |
Source : BlackRock ; données au 31 janvier 2025.