Points à retenir
Il existe de nombreuses solutions d’épargne en vue de la retraite. Certains Canadiens bénéficient d’un régime d’épargne-retraite ou régime de retraite offert par leur employeur. Ils peuvent ainsi verser des cotisations auxquelles s’ajoutent souvent des cotisations de contrepartie de leur employeur.
En ce qui a trait à l’épargne personnelle, deux options s’offrent à vous : un compte enregistré ou un compte non enregistré.

Régimes enregistrés d’épargne-retraite
Ces régimes sont « enregistrés » auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC), ce qui signifie qu’ils bénéficient de certains avantages fiscaux. En contrepartie, ils peuvent être soumis aux règles de l’ARC concernant le montant que vous pouvez y cotiser chaque année, les produits dans lesquels vous pouvez investir (fonds communs de placement, fonds négociés en bourse [FNB], CPG, actions et obligations) et l’imposition des retraits.
Au Canada, les deux régimes enregistrés les plus courants sont le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Un régime de retraite d’entreprise est également un régime enregistré qui peut vous procurer des revenus durant votre retraite.

Comptes de placement non enregistrés
Ces comptes n’offrent pas les mêmes économies d’impôt ni les mêmes avantages de report d’imposition que les comptes enregistrés. Néanmoins, vous pouvez plus facilement accéder à votre argent et contrôler le montant de vos cotisations ou de vos retraits. Tous les revenus de placement que vous obtenez dans un compte non enregistré sont imposables. Le montant de votre impôt dépendra de la nature de vos revenus de placement : intérêts, dividendes ou gains en capital.
Quel est le type de régime enregistré d’épargne-retraite qui me convient le mieux ?
Étape de la vie |
REER |
CELI |
Régime de retraite d’entreprise (avec cotisations de contrepartie) |
Pourquoi choisir cette option ? |
Jeunes investisseurs touchant un revenu brut inférieur à 50 000 $ |
X |
? |
√ |
Au cours de vos années où vous touchez des revenus plus faibles, essayez de tirer parti de toutes les cotisations de contrepartie que vous offre votre employeur par le biais d’un régime de retraite d’entreprise. Songez autrement à ouvrir un CELI. Exception : Si vous prévoyez acheter votre première maison, envisagez d’utiliser un REER dans le cadre du régime d’accession à la propriété (voir ci-dessous). |
Constitution d’une épargne pour l’achat d’une maison |
√ |
X |
X |
Si vous y êtes admissible, vous pouvez retirer jusqu’à 35 000 $ de votre REER dans le cadre du régime d’accession à la propriété pour verser la mise de fonds sur votre première maison. Des conditions s’appliquent. |
Démarrage d’une épargne-retraite à un âge plus avancé (après 45 ans) |
√ |
√ |
√ |
Au cours de vos années où vous touchez des revenus plus élevés, continuez à tirer profit des cotisations contrepartie qu’offre votre employeur par le biais d’un régime de retraite d’entreprise. Songez à cotiser à un REER pour réduire votre impôt sur le revenu. Si vous avez utilisé tous vos droits de cotisation, continuez à épargner dans un CELI ou dans un compte non enregistré. |
Comment un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) peut-il m’aider à épargner ?
De nombreux Canadiens choisissent les REER pour épargner en vue de leur retraite. Vous pouvez détenir divers produits de placements dans votre régime : CPG, fonds commun de placement, FNB, actions, obligations, etc.
En enregistrant votre régime d’épargne-retraite, vous passez essentiellement un contrat avec le gouvernement : vous mettez de l’argent de côté pour la retraite et il vous offre certains avantages en retour. Ce sont ces avantages qui font la spécificité des REER.
1. Vous pouvez réduire votre charge fiscale.
Premièrement, vous pouvez déduire les cotisations que vous y versez du calcul de votre revenu imposable, ce qui vous procure un avantage fiscal immédiat. Aussi, plus vous cotisez à votre REER (jusqu’à un certain plafond) et plus votre taux marginal d’imposition est élevé, plus vous bénéficiez d’un avantage fiscal important.
Disons par exemple que vous touchez un salaire de 50 000 $ cette année. Vous versez 5 000 $ de cette somme à votre compte REER. Vous pourrez déduire cette cotisation directement de votre revenu dans votre déclaration fiscale. Seuls 45 000 $ de votre revenu gagné seront imposables.
2. Vous pouvez reporter le paiement de l’impôt sur les gains de placement réalisés dans le REER.
Lorsque les intérêts et les revenus de placement ne sont pas imposés, vous avez plus d’argent à réinvestir et à faire croître. Vous aurez donc plus d’argent à dépenser à la retraite. Les revenus et les gains que vous procurent les placements au sein de votre REER fructifieront à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous retiriez des fonds de votre REER ou, une fois à la retraite, de votre fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). C’est à ce moment seulement que tous les retraits sont imposés en tant que revenu régulier à votre taux marginal d’imposition.
Même lorsque vous commencez à retirer de l’argent de votre REER, vous continuez à bénéficier de certains avantages :
Votre tranche d’imposition sera probablement moins élevée au moment où vous ferez ces retraits que lorsque vous travaillez.
Si vous avez un conjoint ou un conjoint de fait, vous pouvez aussi utiliser des stratégies de fractionnement du revenu pour répartir les impôts dus.
3. Vous aurez moins tendance à retirer prématurément des fonds en raison du traitement fiscal des retraits. Ainsi, votre argent reste investi et peut fructifier au fil des ans.
Si une dépense substantielle et imprévue devait survenir, vous pourriez être tenté de puiser à même votre épargne-retraite accumulée dans un CELI ou dans des placements non enregistrés. Si vous tentez de faire de même avec votre REER, vous pourriez être pénalisé de plusieurs façons.
Vous serez peut-être assujetti à un taux de retenue pouvant atteindre 30 %.
Vous perdrez les droits de cotisation liés à ces fonds de façon permanente.
Il existe quelques autres moyens de tirer parti de votre REER.
Le régime d’accession à la propriété vous permet de retirer jusqu’à 60 000 $ de votre REER pour financer l’achat ou la construction de votre première maison. Vous avez un délai de 15 ans pour rembourser les fonds retirés. Pour les retraits effectués avant le 1er janvier 2022, vous devez commencer à rembourser à partir de la deuxième année suivant l’achat (ou la construction) de votre maison. Pour les retraits effectués entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025, vous pouvez commencer à rembourser à partir de la cinquième année suivant l’achat.
Le Régime d’encouragement à l’éducation permanente vous permet de prélever 10 000 $ par année sur les fonds de votre REER (jusqu’à concurrence de 20 000 $ en quatre ans) pour retourner à l’école à temps plein. Certaines modalités relatives à l’admissibilité et au remboursement s’appliquent aussi à ce régime.
Combien puis-je cotiser à un REER ?
Il y a des règles sur la somme que vous pouvez cotiser chaque année et sur ce qui se produit lorsque vous ne cotisez pas à hauteur du plafond autorisé. Vous pouvez cotiser à votre REER jusqu’au 31 décembre de l’année où vous atteignez 71 ans. Votre REER doit ensuite être converti en un autre instrument de placement, comme un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).
Plafond annuel de cotisation : Le montant varie d’une année à l’autre.En 2024, la cotisation maximale correspond au moindre des montants suivants : 31 560 $ ou 18 % de votre revenu gagné de l’année précédente (plus toutes les déductions inutilisées au titre d’un REER des années antérieures). En 2025, la limite passera à 32 490 $.
Report des droits : Si vous avez des droits de cotisation inutilisés des années antérieures, vous pouvez les reporter à une autre année, jusqu’à concurrence du plafond annuel autorisé.
Comment un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) peut-il m’aider à épargner ?
Un CELI est un autre compte enregistré conçu pour inciter les personnes à épargner en vue de la retraite et d’autres objectifs. Vous pouvez commencer à cotiser à ce régime dès que vous atteignez 18 ans. Votre compte peut demeurer ouvert aussi longtemps que vous le voulez. Vous n’aurez pas à le fermer après avoir atteint une certaine limite d’âge ni à transférer votre argent dans un autre régime, comme c’est le cas avec les REER.
Comme dans un REER, vous pouvez détenir une large gamme de produits de placement dans votre CELI : CPG, fonds communs de placement, FNB, actions, obligations, etc. La différence est que vos cotisations au CELI sont assujetties à l’impôt sur le revenu. Autrement dit, vous devrez payer de l’impôt sur vos cotisations avant de les déposer dans votre compte.
L’aspect positif c’est que vos retraits ne sont pas considérés comme un revenu imposable. Ces retraits comprennent tout gain de placement réalisé dans le CELI. Dans la plupart des cas, vous pouvez retirer de l’argent à tout moment sans que cela modifie votre revenu imposable.
Si vous avez des questions concernant les retraits dans un CELI, adressez-vous à un conseiller en services financiers.
Combien puis-je cotiser à un CELI ?
Il y a des règles sur la somme que vous pouvez cotiser chaque année et sur ce qui se produit lorsque vous ne cotisez pas à hauteur du plafond autorisé.
Plafond annuel : Le montant varie d’une année à l’autre. Vous pouvez verser jusqu’à 7 000 $ en 2024, mais vérifiez à nouveau l’an prochain pour rester au courant des limites.
Report des droits : Si vous avez des droits de cotisation inutilisés, vous pouvez les reporter à une autre année, jusqu’à concurrence du plafond annuel. Si vous retirez des fonds, le montant du retrait sera ajouté au montant des cotisations admissible pour l’année suivante.
C’est pourquoi le CELI est un excellent instrument pour financer de grosses dépenses, comme l’achat d’une voiture ou d’une maison, ou pour constituer un fonds d’urgence. C’est aussi un excellent instrument d’épargne-retraite, surtout si vous avez utilisé tous vos droits de cotisation au REER.
Quelques conseils pour les retraités
À la fin de l’année où vous atteindrez l’âge de 71 ans, vous devrez fermer votre REER et transférer les fonds restants dans votre fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Vous devrez alors retirer chaque année un montant minimal de votre FERR.
Si vous n’avez pas besoin de la totalité ou d’une partie des retraits de votre FERR pour couvrir vos frais de subsistance, et que vous disposez de droits de cotisation au CELI, songez à réinvestir les fonds excédentaires de vos retraits FERR dans votre CELI. Votre argent peut continuer à croître à l’abri de l’impôt dans votre CELI et il n’y a pas de retraits minimums.
Le fait que l’argent que vous retirez de votre CELI n’est pas considéré comme un revenu imposable peut être très important pour certains retraités. Cela signifie que vous pouvez effectuer des retraits sans que ceux-ci aient des effets sur d’autres prestations (comme la Sécurité de la vieillesse) fondées sur le revenu.
Quelles sont les différences entre un CELI et un REER ?
Caractéristique |
REER |
CELI |
Obligation de réinvestir les revenus gagnés |
Oui |
Non |
Cotisations déductibles du revenu imposable |
Oui |
Non |
Fructification du capital en franchise d’impôt |
Oui |
Oui |
Retraits non imposables |
Non |
Oui |
Limite d’âge pour verser des cotisations |
Oui – 71 ans |
Non |
Possibilité de cotiser au compte de son conjoint |
Oui |
Non |
Accès à une vaste gamme de placements |
Oui |
Oui |
Possibilité de report des droits de cotisation inutilisés |
Oui |
Oui |
Comment un régime de retraite d’entreprise peut-il m’aider à épargner ?
Si votre entreprise offre un régime de retraite, il vaut la peine d’en connaître tous les rouages afin de profiter de ce précieux levier d’épargne. Il existe deux grands types de régimes : régime à prestations déterminées (RPD) et régime à cotisations déterminées (RCD).
Comprendre les régimes à prestations déterminées (RPD)
Le RPD garantit aux employés retraités un revenu régulier à vie. Le montant de votre prestation est habituellement calculé à l’aide d’une formule qui tient compte de vos années de service au sein de l’entreprise et de vos salaires.
À moins de travailler dans le secteur public canadien (employés de l’État, travailleurs de la santé, enseignants, etc.), vous ne bénéficiez sans doute pas d’un RPD. Même si un groupe assez important de Canadiens a toujours cette chance, le nombre de travailleurs profitant de ce type de régime diminue depuis des années.
Comprendre les régimes à cotisations déterminées (RCD)
Le nombre de participants à un RCD n’a cessé d’augmenter au cours de la dernière décennie. Ce type de régime permet aux employés de mieux gérer leur participation et leur stratégie de placement.
Un RCD est en quelque sorte un compte personnel d’épargne-retraite mis en place par votre employeur. En général, vous décidez du montant maximal que vous souhaitez cotiser chaque mois. Votre cotisation sera prélevée automatiquement sur votre paie avant que vous la receviez. Cela vous procure un avantage fiscal immédiat et facilite votre épargne.
Certaines entreprises verseront une cotisation de contrepartie correspondant à une partie de votre cotisation. Elles peuvent parfois même cotiser davantage en votre nom que vous participiez personnellement ou non au régime.
Votre cotisation augmente au rythme de votre revenu même si vous ne modifiez pas votre taux de cotisation.
Voici quelques exemples :
Tirer le maximum de votre RCD
Les cotisations supplémentaires de votre employeur permettent d’accroître votre épargne sans grand effort de votre part. Sylvie travaille pour l’entreprise A depuis deux ans. Son salaire de base s’élève à 48 000 $ et son employeur versera une cotisation de contrepartie correspondant à 100 % de ses cotisations.
Autres avantages
En déduisant votre cotisation directement de votre paie, vous faites fructifier immédiatement votre argent, au lieu d’attendre de verser un montant forfaitaire aux alentours de la date limite de cotisation aux REER.
Vous n’êtes pas obligé de vous presser. Vous pouvez d’abord opter pour un taux de cotisation relativement faible, par exemple 2 %, puis l’augmenter progressivement au fil des ans.
Avec certains régimes, vous pouvez prévoir augmenter automatiquement votre niveau d’épargne pour ne plus avoir à y penser.
Options de placement dans votre RCD
Le RCD fixe votre revenu de retraite en fonction du montant que vous avez épargné et de la croissance de vos placements. Vous devez donc participer activement à la stratégie de placement de vos cotisations.
Les RCD proposent de nombreuses options de placement, y compris les fonds communs de placement ou encore les actions de votre employeur. Ces options de placement varieront d’un régime à l’autre. En voici quelques exemples :
Constituer votre propre portefeuille
Dans ce cas, il vous incombe de surveiller vos placements et d’apporter les changements nécessaires à l’approche de la retraite ou selon l’évolution de votre tolérance au risque. Cependant, votre employeur peut éclairer vos décisions en vous offrant des outils et des renseignements sur les placements.
Choisir un fonds à date cible préétabli
Ces fonds s’adressent à l’investisseur qui préfère la simplicité et une approche plus passive. Il vous suffit de choisir l’année prévue de votre départ à la retraite ; le fonds gère pour vous les placements et la composition de l’actif.
Garder une vue d’ensemble
Considérez votre plan financier à long terme comme un casse-tête dont les pièces sont constituées par votre régime de retraite, votre REER, votre CELI ou tout autre compte. Un conseiller financier peut vous aider à placer toutes ces pièces au bon endroit. En vous renseignant sur la meilleure façon de tirer pleinement parti des options dont vous disposez, vous pourrez mieux atteindre vos objectifs d’épargne-retraite.
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