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12 août 2019

Que vous en soyez conscient ou non, vous avez fort probablement consommé ou utilisé de l’huile de palme sous une forme ou une autre au cours des 24 dernières heures.

En plus d’être utilisée comme biocarburant, l’huile de palme entre dans la composition d’une foule d’aliments et de produits de beauté et d’hygiène. Son usage s’est répandu rapidement au cours des 25 dernières années, si bien qu’elle fait maintenant partie de notre quotidien. Malheureusement, l’expansion accélérée du secteur de l’huile de palme a eu des répercussions négatives sur l’environnement et dans les milieux vulnérables où elle est produite.

Quelques faits sur l’huile de palme :

Elle est extraite d’une plante originaire de l’Afrique de l’Ouest. L’huile de palme est exploitée commercialement depuis longtemps. Au cours des 25 dernières années, le secteur a connu une expansion rapide grâce à la forte augmentation de la demande mondiale. Il est récolté durant toute l’année, de sorte que la production d’huile de palme est plus rentable que celle des autres huiles végétales.
Plus de 85 % de l’huile de palme est produite en Indonésie et en Malaisie, et le reste provient de l’Amérique latine et de l’Afrique. Le fruit du palmier à huile produit le rendement par hectare le plus élevé parmi les cultures oléagineuses. Très polyvalent, il trouve notamment des applications dans la fabrication de fards à lèvres, de savons, de biocarburant et de crème glacée.

Impact environnemental et problèmes sociaux

Le secteur a apporté des avantages économiques à plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est, où il a contribué à l’expansion des infrastructures et à la hausse du revenu des ménages dans des régions rurales. Par contre, il a aussi engendré des problèmes environnementaux et sociaux importants.

  1. Disparition de forêts tropicales. La destruction de forêts, qui ont fait place à des plantations de palmiers à huile à grande échelle et aux nouvelles infrastructures nécessaires à la transformation et au transport de l’huile, a provoqué :
    • la perte de l’habitat essentiel d’espèces rares ou en péril1;
    • un déséquilibre des taux de carbone à l’échelle mondiale, causé par la disparition de forêts tourbeuses, qui stockent de grandes quantités de carbone1;
    • un accroissement notable de l’érosion du sol1.
  2. Augmentation des conflits liés à la propriété foncière. Des populations locales ont soulevé des préoccupations au sujet de l’absence de consultation et d’obtention du consentement éclairé des intéressés, en particulier les groupes autochtones. Le nombre croissant de poursuites indique que des populations locales luttent pour obtenir le rétablissement de leurs droits fonciers ou une indemnisation équitable.2
  3. Problèmes liés aux droits de la personne et des travailleurs. Les employés travaillent souvent de longues heures dans des conditions médiocres ou dangereuses pour un petit salaire. Des liens ont aussi été établis entre plusieurs entreprises d’huile de palme et des violations en matière de travail des enfants et de droits de la personne dans des régions rurales de l’Indonésie et de la Malaisie.3

    4. Réaction du secteur

    Pour mettre fin aux controverses, le secteur de l’huile de palme a fondé la table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) en 2004. La RSPO a élaboré une série de normes mondiales afin de délivrer une certification aux producteurs d’huile de palme qui travaillent de façon durable. Jusqu’ici, des progrès appréciables ont été accomplis en vue de favoriser l’amélioration des pratiques dans le secteur. Les normes de la RSPO ont cependant été descendues en flammes par de nombreux organismes non gouvernementaux (ONG). Dans l’ensemble, les pratiques actuelles ne peuvent pas encore être considérées comme durables.3

    Pour faire avancer les choses, plusieurs ONG ont décidé d’agir en aval de la chaîne logistique en ciblant les utilisateurs finaux d’huile de palme. Ainsi, en novembre 2016, Amnistie internationale a publié un rapport dans lequel elle affirmait que de grandes multinationales, comme Colgate, Nestlé et Unilever, avaient utilisé des produits d’huile de palme provenant d’une entreprise de raffinage indonésienne dont des fournisseurs portaient atteinte aux droits de la personne4 . Le rapport a tellement soulevé l’indignation du public que Wilmar International, première entreprise mondiale de transformation d’huile de palme, a dû s’attaquer directement au problème du travail des enfants5 .

    De plus en plus de gens sont d’avis que la production d’huile de palme certifiée durable n’est pas la panacée aux problèmes environnementaux et sociaux profondément enracinés. Ce constat a amené des ONG à exiger plus de transparence de la part des intervenants de la chaîne logistique. Par conséquent, plusieurs producteurs d’huile de palme disposent maintenant de programmes de traçabilité accessibles en ligne 6,7. De même, des intervenants clés de la chaîne logistique de l’huile de palme fournissent maintenant plus de renseignements concernant leurs sources d’huile de palme8 .

    Incidences pour les investisseurs

    Les entreprises du secteur de l’huile de palme sont exposées à des risques environnementaux et sociaux importants. De grandes multinationales qui fabriquent des produits contenant de l’huile de palme font fi d’un risque important en n’abordant pas les enjeux qui y sont liés avec leurs fournisseurs. Les sociétés qui ne gèrent pas adéquatement ces risques peuvent éprouver des difficultés d’ordre réglementaire et voir leur réputation entachée, ce qui peut entraîner des risques financiers pour les investisseurs.

    Les controverses touchant la chaîne logistique de l’huile de palme représentent un enjeu important pour les investisseurs. Des études ont montré que les controverses liées à l’environnement, à la société et à la gouvernance (ESG) peuvent avoir des conséquences négatives sur le rendement. Il ressort aussi de la recherche que les sociétés dont les notes ESG sont élevées dégagent des rendements supérieurs à ceux du marché à moyen terme (de trois à cinq ans) et à long terme (de cinq à dix ans)9.

    Approche de RBC GMA

    RBC Gestion mondiale d’actifs Inc. (RBC GMA) et son équipe Gouvernance et investissement responsable (GIR) s’emploient à comprendre le risque auquel sont exposées les entreprises d’huile de palme et à évaluer son évolution. De plus, les équipes des placements de RBC GMA intègrent les critères ESG dans leur processus de placement. De concert avec l’équipe GIR, elles dialoguent avec les sociétés bénéficiaires d’un investissement de RBC GMA sur les problèmes ESG qui se posent au secteur de l’huile de palme. Par ailleurs, l’équipe GIR surveille le processus de vote par procuration de RBC GMA, qui offre l’occasion d’avoir des échanges sur les risques liés aux critères ESG avec les conseils d’administration des entreprises concernées. De plus, l’équipe GIR maintient un dialogue avec les autorités législatives et réglementaires. En adoptant une approche proactive d’intégration des critères ESG importants dans le processus de placement, RBC GMA est bien placée pour gérer les risques et les occasions en constante évolution qui sont liés à l’huile de palme.

1. World Wildlife Fund, “Palm Oil,” 2019. 2. Thomson Reuters, “In a first, Malaysia sues state over indigenous peoples’ rights,” 2019. 3. Changing Markets Foundation, “The false promise of certification,” 2018. 4. Amnistie Internationale, The Great Palm Oil Scandal: Labour Abuses Behind Big Brand Names, 2016. 5. Thomson Reuters, “Palm oil giant vows to reform after Indonesian child labor probe,” 2017. 6. Mongabay, “In pursuit of traceability, palm oil giant tests GPS-based solution,” 2018. 7. Golden Agri-Resources Ltd., “GAR Announces 100% Traceability to the Plantation for Owned Mills,” 2018. 8. Unilever, Breakthrough on palm oil transparency to stop deforestation, 2018. 9. RBC Gestion mondiale d’actifs, L’investissement socialement responsable nuit-il au rendement ?, 2019.

Déclarations

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