Les progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation ont revigoré les obligations et les actions, un resserrement additionnel de la politique monétaire n’étant plus nécessaire. Comme les hausses de taux déjà décrétées n’ont pas encore produit tous leurs effets, la menace d’une récession persiste pour le début de 2024. Néanmoins, le prochain cycle se profile à l’horizon. Nous croyons que les marchés des capitaux sont en train de prendre en compte un retour à une inflation optimale et un raffermissement de la croissance dans le courant de l’année prochaine, dans un contexte de valorisations généralement attrayantes.
Économie
Les taux d’intérêt ont atteint leur plus haut niveau en 16 ans au milieu de 2023. S’ils restent élevés, les coûts d’emprunt plus importants pourraient dissuader les entreprises et les consommateurs de dépenser, tout en accroissant le service de la dette.
La pression exercée par la hausse des taux d’intérêt est désormais visible dans les données économiques. Le commerce mondial se contracte ; les attentes des entreprises sont modestes ; l’activité dans le secteur du logement a chuté et le marché du travail commence à s’essouffler, quoique graduellement.
Les conditions demeurent favorables à un atterrissage en douceur de l’économie et la probabilité de ce scénario grandit à mesure que l’inflation ralentit. Cela dit, nous continuons de prévoir une légère contraction aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et dans la zone euro au premier semestre de 2024.
Croissance du PIB des pays développés prévue par RBC GMA
Nota : Au 3 novembre 2023. Source : RBC GMA
Titres à revenu fixe
Les taux ont monté en flèche au cours des deux dernières années, rétablissant en grande partie un niveau adéquat de rémunération pour les investisseurs en titres à revenu fixe. La possibilité d’une baisse des taux obligataires est apparue à l’automne, ouvrant pour les investisseurs en obligations l’un des points d’entrée les plus attrayants depuis longtemps.
De nombreux marchés obligataires se sont redressés en novembre, alors que les investisseurs anticipaient la fin éventuelle du cycle de resserrement et la possibilité d’un assouplissement l’an prochain.
Selon notre analyse, les taux obligataires pourraient chuter à des niveaux qui permettraient d’obtenir des rendements totaux de 5 % à 10 % au cours de l’année à venir, les investisseurs obtenant des revenus de coupons intéressants en sus des gains en capital.
Taux des obligations du Trésor américain à 10 ans
Fourchette d’équilibre
Nota : Au 3o novembre 2023. Source : RBC GMA
Marchés boursiers
En 2023, la remontée du marché boursier s’est caractérisée par le fait qu’elle est attribuable à un nombre restreint de titres. Les « sept magnifiques », c’est-à-dire les sept actions les plus importantes du S&P 500 selon la valeur marchande, se sont fortement appréciées, tandis que la plupart des titres ont produit des rendements nettement inférieurs à celui de l’indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière.
Outre le S&P 500, pondéré en fonction de la capitalisation boursière et dominé par les sept magnifiques, les actions mondiales sont plus abordables ; à l’extérieur des États-Unis, les actions se négocient à des escomptes substantiels par rapport à leur juste valeur.
À notre avis, les prévisions de bénéfices pour 2024 sont vulnérables au risque de récession. Toutefois, en cas d’atterrissage en douceur, les actions pourraient poursuivre leur ascension ; la reprise pourrait se généraliser et on pourrait assister à une rotation des titres dominants en faveur des titres de valeur et des actions de société à petite capitalisation.
Principaux indices boursiers
Indices de l’appréciation cumulative des titres en USD
Nota : Au 30 novembre 2023. Appréciation des titres en USD. Sources : Bloomberg, RBC GMA