Principaux points à retenir
- Les investisseurs qui détenaient des liquidités ont été récompensés par les hausses de taux énergiques effectuées en 2022 et en 2023 par la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine. Compte tenu des indicateurs d’inflation qui baissent et des banques centrales qui commencent à diminuer leurs taux directeurs, il se peut que ce soit bientôt la fin des taux élevés à un jour élevés.
- Les investisseurs envisageront probablement de réinvestir dans des obligations pour éventuellement profiter des avantages à long terme qu’offrent les titres à revenu fixe par rapport aux liquidités.
- Les FNB peuvent être un outil puissant pour les investisseurs qui souhaitent revoir la part de leurs placements en titres à revenu fixe. Nous examinons trois scénarios macroéconomiques et le rôle que peuvent jouer les FNB d’obligations.
Le temps est-il venu de réintégrer le marché ?
La volatilité des marchés des dernières années a incité de nombreux investisseurs à transférer leur l’argent dans un actif moins volatil : les liquidités. C’est compréhensible. Ces investisseurs ont d’ailleurs été récompensés par l’augmentation des taux d’intérêt attribuable à la série de hausses marquées de la banque centrale, en 2022 et en 2023. En 2023, plus de 1 000 milliards de dollars américains ont été investis dans des fonds de marché monétaire à l’échelle mondiale, portant le total des liquidités détenues dans ces fonds à 9 200 milliards de dollars américains à la fin de l’année, en hausse de 19 % par rapport à 20221.
Les liquidités ont procuré un revenu temporaire pendant ce cycle de resserrement, mais, à long terme, elles n’offrent pas autant de contrepoids et de diversification par rapport aux actifs plus risqués, comme les actions.
La figure 1 illustre la vitesse à laquelle le rendement des liquidités peut chuter, comme ce fut le cas par exemple en 2001, lors du cycle de réduction des taux au Canada. Les rendements sur 12 mois des fonds de marché monétaire sont passés de 3,4 % en décembre 2000 à 2,2 % en juin 2001, et à 1,6 % en décembre 2001 (figure 1). De même, aux États-Unis, les rendements sur 12 mois des fonds de marché monétaire sont passés de 5,8 % en mars 2001 à 2,6 % en mars 2002, et à 1,8 % en juillet 20022.
Figure 1 – Rendements sur un an des fonds de marché monétaire canadiens
Source : Morningstar, au 30 avril 2024. Selon les rendements prévisionnels sur un an. Les rendements des fonds de marché monétaire sont représentés par la catégorie Canada Fund Canadian Money Market de Morningstar. Les rendements antérieurs ne sont pas garants ou indicatifs des résultats futurs.
Les principales banques centrales des marchés développés (MD) commencent à réduire les taux directeurs par rapport aux sommets atteints au cours de la décennie ; l’époque des taux à un jour élevés pourrait donc bien toucher à sa fin. Ainsi, les investisseurs voudront peut-être recommencer à investir dans des titres à revenu fixe, selon nous.
Comment recommencer à investir dans les obligations
Les FNB d’obligations, un outil puissant
Comment les investisseurs peuvent-ils s’y prendre pour réinvestir dans les obligations ?
Se munir d’outils de placement. Il y a de nombreuses façons d’investir dans les titres à revenu fixe, notamment les obligations individuelles proprement dites, les fonds communs de placement, les fonds à capital fixe, les comptes gérés séparément et les FNB d’obligations. Le choix du placement dépendra de la situation de chacun, notamment des objectifs, de la période de détention, de la situation fiscale et de la plateforme (p. ex., compte de courtage ou de retraite).
Penser au portefeuille dans son ensemble. Vu l’évolution des taux obligataires, les investisseurs ont maintenant de nombreuses occasions à saisir dans le segment des titres à revenu fixe. Pour se constituer un portefeuille durable et résilient, ils peuvent utiliser des placements indiciels à frais modiques comme base, et avoir recours parallèlement à des stratégies actives pour tenter d’accroître les rendements. Les FNB d’obligations indiciels, par exemple, sont de bonnes composantes de base pour un portefeuille, car ils sont liquides, transparents et efficaces. Les FNB d’obligations à gestion active, quant à eux, offrent un potentiel de rendement accru et permettent de diversifier le portefeuille.
Les investisseurs qui rééquilibrent leurs portefeuilles d’obligations pourraient être confrontés à un éventail de conditions macroéconomiques. Est-ce que les banques centrales conserveront une politique restrictive trop longtemps, orientant ainsi l’économie vers un atterrissage brutal et une récession ? Ou bien vont-elles réussir à effectuer un atterrissage en douceur comme le veut le scénario idéaliste ?
Nous allons maintenant examiner trois scénarios macroéconomiques. À notre avis, chacun d’entre eux montre qu’il serait bon d’investir au moins une partie de ses liquidités dans des titres à plus long terme. Nous allons également présenter différents FNB qui pourraient intéresser les investisseurs, selon leur point de vue sur le marché.
Scénario 1 : Les banques centrales orchestrent un atterrissage en douceur
Dans ce scénario « idéal », l’inflation diminue, les banques centrales commencent à réduire les taux directeurs graduellement, et la courbe de rendement s’accentue ou se normalise afin de reprendre une pente ascendante.
Les investisseurs pourraient alors envisager d’équilibrer les titres du milieu de la courbe avec des obligations à plus long terme de grande qualité et des catégories d’actifs procurant un revenu supérieur. On parle ici de titres dont la duration est de trois à sept ans, qui pourraient offrir un bon compromis entre le rendement courant et les gains de valorisation potentiels tandis que baisseraient les taux. Et pour un investisseur qui recherche un revenu supérieur, les titres de créance à rendement élevé, de même que les actifs à risque en général, pourraient devenir beaucoup plus attrayants, puisque le risque de défaillance serait contenu par la diminution du risque de refinancement et la croissance économique positive.
Figure 2 – FNB RBC iShares liés au scénario 1
Type |
Nom |
Symbole boursier |
RFG3 |
Obligations de base |
0,10 % |
||
Obligations de base |
0,40 % |
||
Obligations à rendement élevé |
0,50 % |
||
Obligations à rendement élevé |
0,56 % |
||
Titres de créance de marchés émergents |
iShares J.P. Morgan USD Emerging Markets Bond Index ETF (CAD-Hedged) |
0,53 % |
Source : BlackRock, au 30 avril 2024
Scénario 2 : Les banques centrales réduisent les taux en raison des craintes de récession
En cas d’atterrissage brutal ou de récession, tant la croissance que l’inflation pourraient reculer rapidement, ce qui pourrait mener à une baisse soudaine des taux directeurs. Un tel scénario pourrait nuire aux actifs à risque, car il déclenche habituellement une fuite vers la qualité. Les titres aux échéances les plus longues profiteraient alors de la baisse des taux obligataires.
Les investisseurs ne voudront peut-être pas renoncer à leurs « contrepoids » simplement parce que les taux d’intérêt à court terme sont plus élevés. Or, les liquidités ne fourniraient probablement pas autant de contrepoids que les obligations, de sorte que les investisseurs qui croient que ce scénario est probable pourraient envisager, à tout le moins, de combiner leurs liquidités à des titres à long terme pour soutenir les actifs à risque et diversifier leurs placements par rapport aux actions. Ils pourraient notamment investir dans des actifs de grande qualité, comme des obligations d’État et des titres de créance de qualité supérieure.
Figure 3 – FNB RBC iShares liés au scénario 2
Type |
Nom |
Symbole boursier |
RFG3 |
Obligations de base |
0,10 |
||
Obligations à long terme |
0,17 |
||
Obligations à long terme |
0,20 |
||
Obligations de sociétés |
0,17 |
||
Obligations de sociétés |
0,32 |
Source : BlackRock, au 30 avril 2024
Scénario 3 : Les banques centrales relèvent les taux
Pour les investisseurs qui croient que l’inflation persistera et que les banques centrales conserveront une politique monétaire ferme ou la raffermiront davantage (même au prix d’une détérioration de la croissance économique), il peut être logique de continuer à détenir des obligations à court terme (à taux nominal ou indexé sur l’inflation). Une telle stratégie pourrait les aider à se protéger contre les éventuelles hausses des taux directeurs et l’inflation persistante.
Puisque les courbes des taux obligataires sont actuellement inversées (les taux d’intérêt à court terme sont plus élevés que ceux à long terme), nous croyons que les titres à court terme pourraient offrir des rendements en revenu attrayants par rapport aux liquidités et qu’ils pourraient aider les investisseurs qui cherchent à préserver leur capital. Comme dans le scénario précédent, les investisseurs pourraient envisager de détenir des actifs de grande qualité, comme des obligations d’État et des titres de créance de qualité supérieure.
Figure 4 – FNB RBC iShares liés au scénario 3
Type |
Nom |
Symbole boursier |
RFG3 |
Obligations à taux variable |
0,14 |
||
Obligations à échéance cible |
FNB indiciel d’obligations de sociétés canadiennes Objectif 2025 RBC |
0,25 |
|
Obligations indexées sur l’inflation |
0,16 |
||
Obligations à court terme |
0,10 |
||
Obligations à court terme |
0,10 |
Source : BlackRock, au 30 avril 2024.
Conclusion
La période très difficile pour le marché obligataire, attribuable à l’inflation mondiale et au resserrement marqué des banques centrales qui en a résulté, a incité de nombreux investisseurs à convertir leurs placements en liquidités. Nous pensons que les investisseurs disposent désormais d’arguments convaincants pour réintégrer le marché et réinvestir dans des titres à revenu fixe à long terme. Ciblés, efficaces et polyvalents, les FNB de titres à revenu fixe sont un bon outil pour renforcer un portefeuille.
Auteurs
Stephen Laipply, Cochef mondial, FNB de titres à revenu fixe iShares
Karen Veraa, Cheffe, Stratégie des titres américains à revenu fixe iShares
Rachel Siu, Stratégie des titres à revenu fixe, BlackRock Canada
Hersi Shima, Stratégie des titres à revenu fixe, BlackRock Canada
Ross Pastman, Stratégie des titres à revenu fixe, BlackRock Canada
Pat Sproule, Stratégie des titres à revenu fixe, BlackRock Canada