Les droits de douane ont continué d’augmenter, mais causent moins de dommages que ce que l’on craignait au départ. En outre, l’incertitude politique s’est atténuée, car des accords ont été conclus et les résultats gagnent en clarté (figure 1). Cela dit, le taux moyen des droits de douane des États-Unis a maintenant augmenté à près de 19 %, alors qu’il était de 2 % au début de l’année. En outre, l’économie ralentit légèrement, car l’incidence réelle de cette taxe à l’importation commence à se faire sentir. L’activité de prêt ralentit, la croissance de l’emploi fléchit et le marché du logement demeure sous pression (figure 2). Dans l’ensemble, les indicateurs économiques avancés mondiaux signalent une croissance lente, mais pas une récession (figure 3). Selon notre scénario de base, les économies pourront croître à un rythme modeste pendant le reste de 2025, avant de s’accélérer en 2026, en raison des effets bénéfiques des mesures de relance budgétaire et monétaire, qui se feront sentir avec un certain décalage.
Figure 1 : L’incertitude liée à la politique commerciale mondiale
Nota : Au 21 août 2025. La zone ombrée représente une récession aux États-Unis. L’indice se fonde sur les recherches à propos de sujets touchant l’économie, la recherche et le gouvernement dans les flux de nouvelles de Bloomberg News et First Word. Sources : Bloomberg, Macrobond, RBC GMA
Figure 2 : États-Unis : Variation mensuelle des emplois non agricoles (moyenne mobile de 3 mois)
Nota : En date de juillet 2025. Source : Bureau of Labor Statistics
Figure 3 : Indices mondiaux des directeurs d’achats
Nota : Au 31 août 2025. Sources : Macrobond, RBC GMA
Figure 4 : Santé budgétaire par pays
Nota : La santé budgétaire d’un pays est mesurée à l’aide d’un indice établi selon une échelle de 1 (bonne) à 5 (très mauvaise) et calculée à partir d’unemoyenne pondérée de divers paramètres. Sources : Macrobond, calculs de RBC GMA
L’incertitude entourant la politique commerciale s’est atténuée, mais d’autres risques subsistent
Les risques pesant sur les perspectives évoluent et, bien que la situation des droits de douane semble s’être stabilisée, les accords pourraient encore être modifiés et de nouvelles menaces pourraient survenir à tout moment. Sur le plan géopolitique, la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit et, tandis que les négociations de paix se poursuivent, les détails d’un éventuel cessez-le-feu sont incertains. Un autre risque important tient au fait que les gouvernements sont lourdement endettés, et qu’ils projettent d’augmenter les déficits budgétaires, ce qui exacerbe une situation budgétaire déjà précaire dans certaines grandes économies mondiales (figure 4).
Figure 4 : Santé budgétaire par pays
Nota : La santé budgétaire d’un pays est mesurée à l’aide d’un indice établi selon une échelle de 1 (bonne) à 5 (très mauvaise) et calculée à partir d’unemoyenne pondérée de divers paramètres. Sources : Macrobond, calculs de RBC GMA
Baisses de taux imminentes de la Fed en raison du ralentissement du marché de l’emploi
Dans ce contexte, l’abaissement des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait être imminent. Le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment souligné qu’un ralentissement du marché de l’emploi l’emporterait sur les tensions inflationnistes à brève échéance lorsqu’il s’agirait de déterminer l’orientation des taux d’intérêt à court terme, estimant que toute hausse de l’inflation liée aux droits de douane sera probablement temporaire. Par conséquent, les investisseurs sont de plus en plus convaincus que les taux diminueront bientôt, le marché à terme prévoit des baisses de 50 points de base d’ici la fin de l’année, et il y a près de 90 % de chances que la prochaine réduction de 25 points de base ait lieu le 17 septembre – date de la prochaine décision du FOMC concernant les taux d’intérêt (figure 5).
Figure 5 : Taux implicite des fonds fédéraux - Contrats à terme sur 12 mois
Sources : Bloomberg, Réserve fédérale américaine, RBC GMA
Les obligations d’État présentent un potentiel de rendement raisonnable et un risque de valorisation modeste
La courbe des taux s’est accentuée aux États-Unis alors que les investisseurs anticipent des baisses de taux, et les taux des obligations à long terme demeurent élevés, car ils entrevoient la possibilité d’une inflation tenace et de préoccupations budgétaires. L’écart entre les taux des obligations américaines à deux ans et à dix ans s’est creusé de 30 points de base depuis le début de l’année, ce qui offre aux investisseurs en titres à revenu fixe un potentiel de rendement plus élevé s’ils reportent leur épargne sur une plus longue période. À 4,2 %, le taux de l’obligation américaine à dix ans dépasse le point d’équilibre estimé par nos modèles et représente un potentiel de rendement raisonnable, tout en ne présentant qu’un faible risque de valorisation, à moins d’un choc inflationniste (figure 6). Nous parvenons à des conclusions semblables pour la plupart des obligations d’État des autres pays développés.
Figure 6 : Taux des obligations du Trésor américain à dix ans – Fourchette d’équilibre
Nota : Au 31 août 2025. Source : RBC GMA
Les actions sont plus chères, mais leur potentiel de rendement est attrayant en dehors de l’Amérique du Nord et du Japon
En ce qui concerne les actions, les marchés boursiers mondiaux ont poursuivi leur impressionnant rebond après le jour de la libération (2 avril 2025) et plusieurs grands indices ont inscrit des records. L’indice S&P 500 a progressé de 30 % depuis son creux d’avril, ce qui porte à 10 % son gain cumulatif annuel, tandis que le NASDAQ, fortement pondéré en titres technologiques, s’est légèrement mieux comporté, en hausse de 11 % depuis le début de l’année (et de 40 % par rapport à son creux d’avril). Les gains ont été encore plus importants sur les marchés hors États-Unis. Les indices MSCI Japan et MSCI Emerging Markets ont tous les deux gagné 17 % au cours de la même période, contre 21 % pour l’indice composé S&P/TSX du Canada et 22 % pour l’indice MSCI Europe, tous ces chiffres étant exprimés en dollars américains (figure 7). Notre indicateur composite des valorisations boursières mondiales indique que les actions deviennent plus chères, même si les valorisations varient grandement d’une région à l’autre et qu’elles sont surtout élevées pour les sociétés technologiques américaines à mégacapitalisation (figure 8). À l’extérieur de l’Amérique du Nord et du Japon, les cours des actions demeurent raisonnables ou attrayants, particulièrement en Europe et dans les marchés émergents, où le potentiel de rendement est attrayant si les économies et les bénéfices des sociétés continuent de croître à un rythme modeste.
Figure 7 : Variations des cours des principaux indices en USD – Cumul annuel 2025
Nota : Au 19 août 2025. Les sept magnifiques sont Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla. Sources : Bloomberg, RBC GMA
Figure 8 : Indice composite des marchés boursiers mondiaux – Indices des marchés boursiers par rapport au point d’équilibre
Nota : Au 31 août 2025. Source : RBC GMA
L’analyse des scénarios donne à penser que le potentiel de hausse du S&P 500 pourrait être limité
Pour que le marché haussier du S&P 500 se poursuive, alors que l’indice se négocie à plus d’un écart type au-dessus de la juste valeur, il est essentiel de maintenir la confiance des investisseurs à un niveau élevé et de soutenir une croissance solide des bénéfices. Les investisseurs ont manifesté beaucoup d’optimisme à l’égard de l’intelligence artificielle, un sentiment renforcé par une croissance des bénéfices dépassant largement les prévisions des analystes. Soutenus en grande partie par les sociétés technologiques à mégacapitalisation, les bénéfices du S&P 500 ont augmenté de 13,2 % d’une année sur l’autre au deuxième trimestre, alors que les prévisions n’étaient que de 5,8 %. Malgré les difficultés causées par les droits de douane, les marges bénéficiaires ont continué de progresser, ce qui s’est traduit par une révision à la hausse des prévisions de bénéfices. Les analystes prévoient que le bénéfice par action de l’indice S&P 500 augmentera de 10,5 % en 2025 pour s’établir à 267,55 $, et de 13 % en 2026 pour s’établir à 303,24 $ (figure 9).
Figure 9 : Prévisions de bénéfices et autres scénarios de valorisations et de résultats de l’indice S&P 500
Nota : Au 2 septembre 2025. Les rendements globaux pour 2026 sont annualisés. Sources : LSEG I/B/E/S, RBC GMA
Composition de l’actif : augmentation de la surpondération dans les régions hors États-Unis, financée au moyen des titres à revenu fixe
Notre composition de l’actif vise à établir un équilibre entre les risques et les occasions à court et à long terme. Notre scénario de base prévoit que l’économie continuera de croître à un rythme modeste au cours des prochains trimestres et que les pressions sur les prix se normaliseront suffisamment pour permettre à la Fed de reprendre la réduction des taux d’intérêt. La diminution des taux à court terme aux États-Unis pèserait sans doute sur le dollar américain, mais soutiendrait les actifs à risque, en particulier dans les régions hors États-Unis, où le ratio risque-rendement est plus favorable. Dans un contexte de croissance continue de l’économie et des bénéfices des sociétés, les actions offrent un meilleur potentiel de rendement que les obligations. Par conséquent, nous avons étoffé notre position en actions d’un point de pourcentage dans les régions hors États-Unis, augmentant ainsi notre légère surpondération. Le produit provient de la vente de titres à revenu fixe. Nos recommandations actuelles de répartition de l’actif d’un portefeuille équilibré mondial sont les suivantes : 62,0 % en actions (pondération stratégique « neutre » de 60 %), 37,0 % en obligations (pondération stratégique « neutre » de 38 %) et 1,0 % en liquidités (figure 10).
Figure 10 : Composition d’actifs recommandée - Comité des stratégies de placement RBC GMA
Note: As of September 3, 2025. Source: RBC GAM