Le contexte macroéconomique demeure favorable, et les investisseurs ont de nombreuses raisons d’être optimistes. Les économies continuent de se redresser après la profonde récession de l’an dernier, les indicateurs avancés se situent à leurs niveaux les plus élevés en plusieurs décennies, les risques liés à la COVID-19 s’estompent grâce à la progression de la vaccination et la croissance des bénéfices des sociétés s’accélère (figure 1). Dans ce contexte, les actions ont atteint des sommets sans précédent et les taux des obligations d’État remontent après avoir amorcé une chute à cause de la pandémie au début de 2020. Par conséquent, nous pensons que les perspectives encourageantes ont en grande partie été prises en compte, en particulier aux États-Unis, où les valorisations sont élevées et la confiance des investisseurs a atteint des niveaux extrêmes. Nous avons donc décidé d’encaisser des gains après une forte progression : nous avons réduit notre surpondération en actions en puisant uniquement dans le volet des actions américaines et avons investi le produit dans des obligations.
Figure 1 : PIB réel moyen pondéré selon les prévisions générales
Prévisions de croissance des principaux pays développés
Nota : Au 23 avril 2021. Source : Consensus Economics
Les taux obligataires se sont accrus à la faveur des perspectives ; leur marge de progression serait limitée
Les taux des obligations d’État américaines ont presque doublé depuis le début de l’année, car les annonces au sujet des vaccins, l’amélioration de la croissance économique et le raffermissement de l’inflation ont entraîné une baisse de la demande d’actifs refuges. Le risque d’évaluation a considérablement diminué, car le taux des obligations américaines à dix ans est revenu à ses niveaux d’avant la pandémie. Il se situe maintenant dans la fourchette d’équilibre obtenue à l’aide de notre modèle, après avoir chuté sous sa limite inférieure l’an dernier (figure 2). Dans un contexte où les tensions inflationnistes à court terme s’avèrent temporaires et où les banques centrales conservent une approche très accommodante, nous prévoyons que le taux des obligations américaines à dix ans pourrait fluctuer dans une fourchette relativement étroite. Étant donné que le marché des titres à revenu fixe reflète maintenant en grande partie les bonnes nouvelles, il faudra probablement que les perspectives économiques s’améliorent plus que prévu pour que les taux obligataires s’accroissent de façon durable.
Figure 2 : Taux des obligations du Trésor américain à dix ans
Fourchette d’équilibre
Nota : Au 23 avril 2021. Sources : RBC GMA, RBC MC
Le risque d’évaluation des actions est concentré aux États-Unis
Les principaux indices boursiers atteignent ou frôlent des niveaux records. Poursuivant sur sa lancée déjà impressionnante de 2020, l’indice S&P 500 a grimpé d’environ 5 % en avril, ce qui a porté les gains annuels cumulatifs à 12 %. Les valorisations ont légèrement augmenté et le S&P 500 s’établit maintenant à plus d’un écart type au-dessus de sa juste valeur obtenue à l’aide de notre modèle, à des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1990 (figure 3). Même si nous ne croyons pas que le marché est aussi dangereusement surévalué qu’il l’était durant la bulle technologique, la prudence est de mise, surtout en ce qui concerne la confiance des investisseurs. La société Ned Davis Research suit divers paramètres de confiance. Or, son indice du pouls de la population atteint des niveaux d’optimisme extrême qui n’avaient pas été enregistrés depuis la période de la fin de 2017 et du début de 2018. Bien qu’un optimisme extrême et des valorisations élevées puissent persister quelque temps, nous reconnaissons qu’un sentiment de complaisance peut s’installer sur les marchés, ce qui les rendrait vulnérables en cas de refroidissement de l’enthousiasme ou de détérioration des perspectives économiques (figure 4).
Figure 3 : Point d’équilibre de l’indice S&P 500
Bénéfices et valorisations normalisés
Nota : Les estimations de la juste valeur sont présentées à titre indicatif seulement. Des corrections sont toujours possibles et les valorisations ne limiteront pas le risque de dommages résultant de chocs systémiques. Il est impossible d’investir directement dans un indice non géré. Source : RBC GMA
Figure 4 : Indice du pouls de la population Ned Davis Research
Pourcentage d’optimistes
Nota : Au 20 avril 2021. Sources : Ned Davis Research, RBC GMA
Hors des États-Unis, toutefois, les actions sont plus abordables. Les actions de marchés émergents, du Canada et de l’Europe avoisinent leur juste valeur établie à l’aide de notre modèle, et les cours des actions du Royaume-Uni et du Japon sont relativement attrayants (figure 5). Par conséquent, les valorisations ne sont pas nécessairement aussi élevées sur les marchés boursiers mondiaux que le pensent les investisseurs qui s’intéressent uniquement au S&P 500.
Figure 5 : Marchés boursiers mondiaux
Point d’équilibre de la juste valeur RBC GMA
Nota : Au 23 avril 2021. Sources : Haver Analytics, Bloomberg, RBC MC, RBC GMA
Répartition de l’actif – Réduction des placements en actions américaines ; produit affecté aux obligations
Nous reconnaissons que les économies connaissent une forte reprise, soutenue par d’importantes mesures de relance monétaire et budgétaire, et que les perspectives des bénéfices des entreprises sont solides. C’est pourquoi nous conservons une surpondération en actions et une sous-pondération en obligations dans nos recommandations visant la répartition de l’actif. Cependant, les valorisations élevées, en particulier celles des actions américaines, atténuent le potentiel de rendement futur. En outre, l’attrait relatif des actions par rapport aux obligations a diminué en raison de l’augmentation rapide des taux obligataires (figure 6). Nous avons donc réduit notre pondération en actions de 50 points de base. Cette baisse découle entièrement de la vente d’actions américaines, dont nous avons affecté le produit aux titres à revenu fixe. Nos recommandations visant la répartition de l’actif d’un portefeuille équilibré mondial sont les suivantes : 64,0 % d’actions (répartition stratégique « neutre » de 60 %), 35,0 % d’obligations (répartition stratégique neutre de 38 %) et 1,0 % de liquidités.
Figure 6 : Ratio bénéfice/cours de l’indice S&P 500
Bénéfice des 12 derniers mois/niveau de l’indice
Nota : Au 23 avril 2021. Sources : RBC GMA, RBC MC
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