Il semble désormais inadéquat de qualifier les dernières semaines de sans précédent. Les économies mondiales, les marchés des capitaux et nos vies quotidiennes ont tous été bouleversés par la COVID-19, qui continue de se propager. Même si les membres de notre équipe travaillent dans des lieux différents, nous sommes en contact permanent. Nous mettons tout en œuvre pour gérer les fonds pendant une période de volatilité qui a poussé les taux obligataires à des creux historiques et fait chuter les actions de près de 30 % par rapport au sommet du marché.
Gestion de la dérive lors de marchés volatils
À la fin de février, avant que le virus se propage à l’échelle mondiale, notre analyse des données relatives aux corrections, aux marchés baissiers et aux crises du passé nous avait donné l’impression que la grande majorité des dommages causés aux marchés des capitaux avaient peutêtre déjà été subis. Nous avons commencé à effectuer de petites opérations pour corriger la dérive. Autrement dit, nous vendions des obligations et achetions des actions, car le repli des taux obligataires et des cours boursiers nous éloignait de notre répartition cible de l’actif. En rétrospective, notre décision initiale d’investir dans les actions était prématurée. Cette constatation renforce le principe dont j’ai déjà parlé et selon lequel il est extrêmement difficile de prédire l’évolution des marchés, même pour les professionnels. C’est d’ailleurs pourquoi nous nous limitions à de petites opérations opportunistes, tâtant en quelque sorte le terrain. Nous savons que nous ne pourrons pas anticiper avec exactitude le creux du marché, mais nous savons aussi qu’il sera extrêmement difficile de structurer les portefeuilles pour qu’ils profitent de la reprise une fois qu’elle sera lancée.
Étant donné l’extrême volatilité des marchés et leurs journées consécutives de recul, nous devions relever le défi de réagir à la dérive, puisque les fortes fluctuations entraînaient souvent nos pondérations bien loin de nos cibles tactiques. En guise de contexte, nous établissons une fourchette autour de nos pondérations cibles pour chaque catégorie d’actif. Quand une catégorie d’actif dépasse les limites, dans un sens ou dans l’autre, nous cherchons des occasions de ramener les pondérations du portefeuille aux cibles établies. Les fluctuations des marchés au cours des dernières semaines ont fait de nous des vendeurs d’obligations et des acheteurs d’actions.
La période sans précédent que nous vivons nous a aussi amenés à élargir le seuil de dérive que nous considérons comme efficace. Dans des conditions de marché plus stables, nous sommes à l’aise de laisser les pondérations des catégories d’actif augmenter ou diminuer de 100 pb (1 %) avant de considérer qu’un rééquilibrage est nécessaire. Or, des variations semblables à celles des dernières semaines sur les marchés ont fait fluctuer les pondérations des catégories d’actif de 100 à 200 pb en une seule journée ! Le respect de notre seuil existant de 100 pb nous aurait donc amenés à effectuer plus d’opérations que nous ne l’aurions voulu. C’est pourquoi nous avons haussé notre seuil de dérive à 200 pb (2 %). À notre avis, il s’agit là d’une décision prudente au vu de l’ampleur des variations observées sur les marchés depuis la deuxième moitié de février. Il faut par ailleurs rappeler que le dépassement des seuils de dérive ne signifie pas qu’il faille absolument effectuer des opérations, mais seulement que je dois discuter des positions avec notre chef des placements et le Comité de la politique de placement RBC pour déterminer la marche à suivre.
La gestion active des placements des fonds en fonction d’une répartition cible de l’actif est au cœur de la valeur des solutions de portefeuille RBC. Chaque solution correspond à un profil de risque précis et nous ne ménageons aucun effort pour nous assurer que nous demeurons fidèles à ces profils.
Évaluation des risques et des occasions
Nous avons aussi apporté des ajustements au sein des catégories d’actif lorsque des occasions se sont présentées. Par exemple, nous croyons que les obligations à rendement élevé et des marchés émergents offrent certaines occasions. Donc, les ventes que nous avons réalisées pour corriger la dérive ont porté essentiellement sur des obligations universelles et gouvernementales. Nous avons évité de nous départir de nos positions en obligations à rendement élevé et de marchés émergents. Nous pourrons ainsi hausser progressivement nos positions dans ces segments au fil du temps. De plus, comme les écarts de taux des obligations à rendement élevé ont considérablement augmenté, nous avons réduit notre sous-pondération de ces titres en Europe.
Du côté des actions, l’effondrement des cours du pétrole imputable au bras de fer entre l’Arabie saoudite et la Russie, de même que la forte dépendance de notre économie intérieure à l’égard de ce secteur nous ont amenés à être un
peu plus patients avant de ramener les positions en actions canadiennes à un niveau conforme à la cible. Nous avons
aussi cherché à accroître notre pondération des actions de sociétés européennes à moyenne capitalisation et étoffons ces placements quand nous repérons des occasions.
Mise à profit de tous les outils à notre disposition
En plus d’être tenus de maintenir le niveau de risque approprié dans chaque fonds, nous devons aussi examiner comment atteindre la répartition d’actif souhaitée, compte tenu de la volatilité qui règne sur les marchés. Il y a quelques années, nous avons autorisé l’utilisation des instruments dérivés dans les fonds, ce qui s’est révélé un outil précieux dans ce contexte. Les instruments dérivés nous permettent de rééquilibrer rapidement les portefeuilles sans surcharger les gestionnaires des fonds sous-jacents, qui sont également occupés à composer avec l’évolution rapide des marchés. Nous pouvons donc accéder rapidement au marché boursier à l’aide des instruments dérivés, et renforcer au fil du temps les positions dans les fonds sous-jacents sans perturber ces derniers ou leurs porteurs de parts.Du côté des actions, l’effondrement des cours du pétrole imputable au bras de fer entre l’Arabie saoudite et la Russie, de même que la forte dépendance de notre économie intérieure à l’égard de ce secteur nous ont amenés à être un peu plus patients avant de ramener les positions en actions canadiennes à un niveau conforme à la cible. Nous avons aussi cherché à accroître notre pondération des actions de sociétés européennes à moyenne capitalisation et étoffons ces placements quand nous repérons des occasions.
À propos des taux obligataires…
Compte tenu des valorisations actuelles, les prévisions de rendement à long terme des actions sont certes supérieures à celles des obligations. Les rendements en revenu relatifs l’illustrent très bien. Le taux des obligations canadiennes à dix ans s’établit à 90 pb (0,90 %), tandis que le rendement en dividendes du TSX est de 4,3 %. Nous ne pouvons exclure la possibilité que certaines sociétés doivent réduire leurs dividendes dans ce contexte. Toutefois, nous nous attendons à ce que l’avantage de rendement en revenu des actions sur les obligations persiste, ce dont nous tirons profit grâce à notre répartition tactique.
Rendements en revenu des actions et des titres à revenu fixe
Rendement en dividendes comparé au taux de l’obligation d’État à 10 ans
Maintien de la discipline
Nous respectons notre méthode rigoureuse de rééquilibrage, même dans un contexte de repli important des marchés. Cette approche nous a été très bénéfique dans le passé. Pendant la crise financière de 2008-2009, nous avons continué de corriger la dérive dans les portefeuilles et avons graduellement ramené les pondérations à nos cibles tactiques. Nous avions donc une pleine pondération en actions lorsque le marché s’est redressé en mars 2009. Même si nous ne savons pas pendant combien de temps durera la crise actuelle, nous nous concentrons sur l’ajustement des portefeuilles afin qu’ils soient en bonne position quand le vent tournera.
Le temps est votre meilleur atout
En de pareils moments, il est important que vous n’abandonniez pas votre plan de placement et, surtout, que vous vous rappeliez que le temps est votre principal atout. Bon nombre d’entre nous ont un horizon de placement de dix ans et plus et, par conséquent, la capacité de regarder au loin vous sera des plus utiles. Nous ne pensons pas pour autant que ce marché difficile soit déjà fini ; il faudra peut-être encore plusieurs semaines, voire des mois, pour remédier aux problèmes auxquels l’économie et les marchés sont confrontés. Cependant, pour ceux qui investissent à long terme, la période de correction en cours se révélera probablement une bonne occasion pour réduire la pondération des obligations et hausser celle des actions, même s’ils n’ont peut-être pas cette impression à l’heure actuelle.
Marchés confinés dans une fourchette et phases haussières cycliques
S&P 500 - 1870-2020
Vous nous faites confiance pour gérer votre épargne et nous prenons cette responsabilité très au sérieux. Cette tâche est encore plus importante lors des périodes de tensions. Je tiens donc à vous assurer que nous gérons tous activement les fonds à tous les niveaux et que nous sommes à l’affût des occasions pour les mettre en position de profiter de la reprise qui surviendra assurément.
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