Techniquement, ma famille compte quelques centaines d’animaux de compagnie. Plus précisément, un chat et environ 300 vers. Ces derniers vivent dans un contenant en plastique rempli de détritus, situé au sous-sol, et transforment nos restes alimentaires en compost. Ma femme en a fait l’acquisition – plus précisément, celle de leurs ancêtres – dans le cadre d’un projet de sciences à l’école, il y a de cela plusieurs décennies. Leur entretien ne requiert que peu d’efforts : il suffit de jeter quelques pelures de carotte ou cœurs de pomme dans le contenant à quelques semaines d’intervalle, et en échange, ils nous procurent un gros sac de compost une fois l’an.
Si je mentionne notre situation inhabituelle en ce qui concerne les animaux de compagnie, c’est que notre récolte annuelle de vers avait lieu la fin de semaine dernière. N’ayant pu convaincre les enfants de me prêter main-forte, j’ai dû passer quelques heures seul dans ma cour à séparer les vers de mottes de compost afin que le processus puisse recommencer. Il s’agissait sûrement d’un spectacle bien étrange à observer !
Parlant de vers et de recommencement de processus, ce numéro du MacroMémo porte sur une variété de questions politiques, notamment l’enquête de destitution aux États-Unis, les élections canadiennes et les mesures de relance budgétaire à l’échelle mondiale.
Webémission d’octobre
Notre plus récente webémission mensuelle sur l’actualité économique s’intitule « Une lueur d’espoir » .
Destitution
- Après de longues tergiversations, les démocrates de la Chambre des représentants ont décidé de lancer officiellement une enquête de destitution à l’égard du président Trump. Au moins 224 des 435 membres de la Chambre sont favorables à cette enquête. Le processus complet de destitution peut durer quelques mois, voire quelques trimestres.
- Si de telles visées ont longtemps été fondées sur l’enquête du procureur Mueller et les interactions de la campagne de Trump et de la Russie, cette fois l’élément déclencheur est venu d’une tout autre histoire. La Maison-Blanche est soupçonnée d’avoir retenu des fonds militaires américains destinés à l’Ukraine d’ici à ce que le président de ce pays fasse enquête sur le candidat démocrate américain Joe Biden et son fils Hunter Biden en ce qui a trait à leurs relations avec une société ukrainienne.
- S’agit-il d’une infraction répréhensible ? Si le Congrès arrive à la conclusion qu’il y a là un acte de corruption, il s’agirait d’un motif explicite de destitution. Mais au bout du compte, n’importe quel acte pourrait constituer une infraction répréhensible, dans la mesure où un nombre suffisant de membres du Congrès est disposé à voter en ce sens.
- Compte tenu de la majorité démocrate à la Chambre des représentants et à moins que se présente une preuve disculpatoire, il est fort probable que la Chambre finira par adopter les articles de destitution à l’encontre du président.
- Bien entendu, mettre en accusation le président ne signifie pas vraiment le démettre de ses fonctions. Cela signifie simplement que l’affaire est portée devant le Sénat, qui aura le dernier mot. L’obstacle à surmonter serait alors bien plus important, étant donné que les deux tiers des membres du Sénat doivent voter en faveur d’une condamnation du président. Ce n’est qu’alors que le président serait démis de ses fonctions.
- Dans le passé, deux présidents américains ont fait l’objet d’une procédure de destitution – Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 –, mais aucun d’eux n’a été démis de ses fonctions étant donné que, dans les deux cas, le Sénat ne les a pas condamnés. Richard Nixon, qui était sur le point d’être destitué en 1974, a préféré démissionner.
- Puisque le Sénat est sous contrôle républicain, il est fort peu probable qu’un nombre suffisant de républicains s’unissent aux démocrates pour évincer le président Trump. Celui-ci devrait donc presque certainement demeurer en place.
- La probabilité qu’il soit destitué n’est pas tout à fait nulle pour deux raisons. Premièrement, il y a une faible probabilité que l’enquête de la Chambre des représentants révèle un acte suffisamment grave qui pousserait les républicains à agir. Deuxièmement, et possiblement en lien avec ce qui précède, si les républicains croient qu’ils ont de meilleures chances d’être réélus avec quelqu’un d’autre que M. Trump à la barre à l’élection de 2020, sa destitution pourrait être perçue comme une occasion d’atteindre cet objectif. Les chances demeurent tout de même très minces.
- Alors pourquoi les démocrates cherchent-ils à destituer le président s’il n’y a que très peu de chance que cela se produise ? Il y a quelques raisonnements possibles. D’abord, il pourrait s’agir d’une façon de punir le président pour tous ses agissements répréhensibles. Idéalement, cela aurait eu lieu plus tôt dans le mandat de M. Trump, mais la longue enquête du procureur Mueller et son verdict peu concluant ne le permettaient pas. Ensuite, cela pourrait donner un avantage aux démocrates lors de l’élection de 2020 en fragilisant la stature du président.
- Toutefois, en ce qui a trait à ce deuxième raisonnement, nul ne peut affirmer à coup sûr que la destitution de M. Trump aurait une incidence positive sur les démocrates. En effet, la situation s’est retournée contre les républicains lorsqu’ils ont fait de la destitution de Bill Clinton un enjeu important lors des élections de mi-mandat en 1998 et ont ainsi perdu du terrain. On pourrait interpréter cette situation en affirmant que les électeurs croient que ce sont eux qui devraient choisir le président, et non les autres politiciens.
- Bien qu’on puisse supposer que la destitution de M. Trump rameuterait les partisans démocrates, les républicains sont tout aussi susceptibles de se mobiliser pour soutenir leur président. Il est difficile de prédire la réaction des citoyens non partisans.
- Revirement intéressant : le fait que Joe Biden (et les relations d’affaires de sa famille en Ukraine) jouera un rôle clé dans l’enquête de destitution pourrait compromettre ses chances d’être élu. Il perdait déjà du terrain en faveur d’Elizabeth Warren, qui s’est rapidement hissée au sommet. Le maintien de cette tendance pousserait les démocrates encore davantage vers la gauche, ce qui susciterait l’enthousiasme de leurs partisans, mais éloignerait le reste de la population. Dans l’ensemble, cela réduirait la probabilité qu’un président démocrate soit élu.
- D’un point de vue économique, il est probable que Washington soit presque paralysée. Nous ne nous attendions pas à de grands avancements législatifs ni à de nouvelles politiques économiques, compte tenu de la division du Congrès, et cela confirme nos prédictions. Il est encore moins probable que les États-Unis adoptent des mesures de relance budgétaire en 2020 et encore plus incertain que l’AEUMC entre en vigueur. Entre-temps, le clivage politique massif qui divise les démocrates et les républicains ne cesse de se creuser.
Le point sur les élections au Canada
- Les élections auront lieu dans seulement trois semaines au Canada, soit le 21 octobre.
- La découverte d’un gigantesque squelette dans le placard du premier ministre Trudeau n’a eu qu’une très faible incidence sur la popularité du Parti libéral, qui demeure coude à coude avec le Parti conservateur, chacun profitant d’un soutien d’environ 35 %.
- Par ailleurs, selon les intentions de vote à l’échelle du pays, les libéraux ont plus de chance de gagner les élections que les conservateurs.
- L’agrégateur de sondages de la CBC évalue désormais à 64 % la probabilité que les libéraux remportent le plus grand nombre de sièges, contre 35 % pour les conservateurs (voir le graphique ci-dessous). Le Parti conservateur demeure toutefois dans la course : les probabilités varient plus qu’à l’habitude, et si aucun changement ne se produit avant les élections, les conservateurs auront toujours une chance sur trois de gagner les élections. Néanmoins, tout indique que les libéraux demeurent en tête.
- Les libéraux ont 36 % de chances de conserver leur majorité et 28 % de chances de former un gouvernement minoritaire. Quant aux conservateurs, ils ont 26 % et 9 % de chances de former un gouvernement majoritaire ou minoritaire, respectivement.
- Jusqu’à tout récemment, les probabilités d’un gouvernement minoritaire, quelle que soit sa forme, atteignaient 60 % selon les sondages, mais aujourd’hui, elles ont fondu à seulement 37 %. Par conséquent, il est peu probable que le NPD ou le Parti vert soient au centre des décisions de politique, car le gouvernement dont ils détiendraient la balance du pouvoir pencherait naturellement vers la gauche.
La résilience des libéraux
Nota : Données en date du 29 septembre 2019. Sources : CBC Poll Tracker, RBC GMA - Au niveau le plus superficiel, certains diront que le prochain gouvernement du Canada a 28 % de chances de pencher nettement vers la gauche (si les libéraux forment un gouvernement minoritaire vraisemblablement proche des positions des néo-démocrates et des verts), 36 % de chances de pencher légèrement vers la gauche (par rapport aux politiques en vigueur, la plateforme des libéraux prévoit plus de déficits, de mesures environnementales et de programmes gouvernementaux tels que l’assurance-médicaments) et 35 % de chances de pencher légèrement vers la droite (en cas de victoire des conservateurs, peu importe son ampleur).
- Les libéraux et les conservateurs tentent d’attirer le vote de la classe moyenne en lui proposant de légères baisses d’impôt. Ils envisagent également des programmes de niche pour attirer d’autres électeurs, ce qui a le désavantage de compliquer encore plus les déclarations de revenus. Aucun des deux partis ne souhaite réellement former un « petit gouvernement », quoiqu’à cet égard, les libéraux voient certainement beaucoup plus grand que les conservateurs.
- En ce qui concerne la dette publique, les libéraux anticipent des déficits plus importants, alors que les conservateurs s’engagent à atteindre l’équilibre budgétaire en l’espace de quelques années. Cela dit, même le plan des libéraux prévoit une réduction progressive du ratio dette fédérale-PIB, une mesure importante de la viabilité budgétaire. Il va sans dire que les récessions occasionnelles ont la mauvaise habitude de faire dérailler les programmes budgétaires les mieux rodés. Ainsi, le Canada gagnerait à enregistrer un petit excédent alors que le taux de chômage a atteint un creux de plus d’une génération.
Relance budgétaire
- Lancées par les banques centrales dans l’espoir de stabiliser la croissance mondiale, les mesures de relance monétaire vont bon train partout dans le monde.
- Comme nous l’avons souligné par le passé, il est fort possible que nous observions un coup de pouce supplémentaire sous la forme de mesures de relance budgétaire.
- C’est déjà le cas en Chine, où d’importantes mesures de l’ordre de 1 % à 2 % du PIB génèrent des retombées économiques, qui commencent à se refléter sur quelques-uns de nos indicateurs. Il y a encore de fortes chances de voir Beijing mettre les bouchées doubles pour stabiliser la croissance en 2020. À cet égard, la Chine a beaucoup plus de poids que le reste du monde compte tenu de la taille de son économie, de la souplesse de ses décideurs et de son expérience sur le plan des mesures budgétaires d’envergure. Bref, elle mérite une attention spéciale.
- Depuis notre dernier article sur la politique budgétaire, l’Inde a suivi le mouvement. Elle a maintenant annoncé une importante réduction du taux d’imposition global du revenu des sociétés, qui passe de 35 % à 25 %. Par conséquent, l’Inde est désormais relativement en phase avec la moyenne mondiale, ce qui est un grand pas pour un pays qui cherche à attirer davantage de multinationales et à améliorer sa compétitivité. Le pays a de plus établi un taux d’imposition spécial de seulement 17 % pour les manufacturiers. Ce taux est parmi les meilleurs au monde et est presque aussi favorable que celui hyper concurrentiel de Singapour. Un impôt imposé récemment sur les rachats d’actions a aussi été supprimé. L’élan économique net ne devrait pas être énorme, mais pourrait apporter un surcroît de croissance d’environ un quart de point de pourcentage par an pendant un certain temps. Sur une note moins positive, la rumeur court que les données économiques indiennes pourraient bientôt empirer, ce qui a peut-être motivé ces mesures de stimulation concoctées à la hâte.
- En Europe, l’Allemagne a annoncé un plan de stimulation verte de 54 milliards d’euros s’échelonnant sur les quatre prochaines années. Les mesures comprennent notamment des exemptions fiscales pour les voitures électriques, l’ajout de bornes de recharge, une réduction des taxes sur les billets de train et des mesures incitatives pour le développement des énergies renouvelables. Cette somme d’argent précise rime avec une déclaration récente du ministre des Finances de l’Allemagne, qui avait affirmé que le pays pourrait dégager un montant de 50 milliards d’euros aux fins de relance en cas de ralentissement économique marqué. Comme l’économie allemande est presque tombée au point mort, pourrait-il s’agir de cet effort ? Dans les faits, non. Les deux semblent distincts. Cette stimulation verte s’échelonne sur quatre ans, et ne correspond donc pas au type de mesures qui seraient utilisées pour tenter de contrer une récession imminente. En outre, ce plan est au moins en partie neutralisé par l’annonce d’une nouvelle taxe progressive sur le carbone pour certains secteurs, qui commence à 10 euros la tonne en 2020 et qui grimpe à 35 euros la tonne d’ici 2025. L’Allemagne a pris soin de souligner que même si ces efforts cumulatifs pourraient donner un modeste coup de pouce à la croissance allemande, ils ne plongeront pas les finances publiques dans un déficit.
- Entre-temps, les Pays-Bas ont annoncé un important plan de relance équivalant à 1 % du PIB dans le cadre d’une tentative manifeste pour améliorer la croissance économique. Le gouvernement néerlandais a invoqué comme motif les conditions extérieures difficiles. En raison de cette stimulation, les Pays-Bas devraient afficher un modeste déficit budgétaire de 0,6 % du PIB. Techniquement, ce niveau n’est pas conforme aux règles budgétaires néerlandaises, mais il ne pose pas de problème en regard des normes de l’UE, qui permettent un déficit de jusqu’à 3 % du PIB.
- Comme nous l’avons vu dans la section précédente, le Canada pourrait bientôt adopter de modestes mesures de relance budgétaire, puisque les deux principaux partis ont promis de légères baisses d’impôt.
- Outre la Chine, aucun de ces pays ne met en œuvre une stimulation budgétaire suffisante pour renforcer sensiblement les perspectives de croissance mondiale. Toutefois, si d’autres pays continuaient de se joindre au mouvement, l’effet pourrait devenir plus apparent avec le temps. Un attrait principal pour de nombreux pays est sans doute non seulement la faiblesse de leur économie, mais aussi le niveau extrêmement bas du coût d’emprunt à l’heure actuelle.
Le point sur le Brexit
- Il ne reste plus qu’un mois avant le Brexit et il n’y a absolument aucune clarté.
- L’emprise du premier ministre Johnson s’est affaiblie alors qu’il a expulsé des conservateurs du caucus et que d’autres ont démissionné. Il ne dispose plus d’un gouvernement majoritaire.
- Par ailleurs, le reste du parlement hésite à se rallier au chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, car il est considéré comme trop à gauche par bien des gens.
- En revanche, même si la date butoir approche à grands pas et si les députés ont repris le travail après que la Cour suprême du Royaume-Uni a annulé la prorogation du Parlement qu’avait imposée Boris Johnson, aucun scénario clair ne se profile pour le moment.
- Les mesures législatives prises dernièrement laissent entendre que le Royaume-Uni ne pourra pas décider si facilement de sortir de l’Union européenne le 31 octobre. Un report semble donc inéluctable (et pourtant il subsiste au moins un faible risque qu’une telle demande soit refusée).
- Si la proposition de l’ancienne première ministre Theresa May devait être soumise de nouveau à un vote, il est raisonnable de croire qu’elle serait approuvée, malgré l’aversion relative qu’elle inspire au sein du Parti travailliste et du Parti conservateur.
- Mais avant de soumettre une proposition aux voix, il y a par ailleurs une petite chance que Boris Johnson parvienne à apporter quelques ajustements à l’accord qui avait été négocié par sa prédécesseure, suffisamment pour y laisser sa propre empreinte. Mais l’Union européenne ne semble pas particulièrement prête à bouger, et des obstacles techniques importants gênent encore le retour d’une frontière avec Irlande du Nord qui contrôlerait la circulation des marchandises et des personnes selon les règles de l’Union européenne sans porter préjudice à l’accord du Vendredi saint.
- L’idée, pour sortir de cette impasse, serait normalement de déclencher des élections générales. Sauf que le Parti conservateur ne compte plus suffisamment de députés pour provoquer de telles élections et ce n’est pas nécessairement le dénouement souhaité par le Parti travailliste, puisque les sondages révèlent que, même si les conservateurs ont perdu leur emprise sur le Parlement, ces derniers ont néanmoins gagné en popularité auprès du peuple.
- Compte tenu de ces faits récents, nous terminons en disant qu’un report de la date butoir du 31 octobre est plus que probable, mais que ce qui se passera ensuite reste un mystère. La possibilité d’un Brexit sans accord a diminué considérablement au cours du dernier mois, passant d’environ 45 % à 25 %, mais elle est encore loin de zéro (et pourrait encore se concrétiser après le 31 octobre).
- En attendant, l’incertitude pénible qui entoure cette saga continue d’accabler l’économique britannique.
Desserts assortis :
- Le Japon augmente sa taxe sur les ventes le 1er octobre, de 8 % à 10 %. Les deux dernières fois que le Japon a augmenté sa taxe sur les ventes, l’économie nationale s’est sérieusement dégradée par la suite, les gens n’étant plus disposés à acheter des articles coûteux. La façon dont les choses pourraient évoluer cette fois-ci peut être envisagée avec optimisme... Et avec pessimisme. Une personne plus pessimiste notera que même si par le passé l’économie s’est détériorée après la hausse de la taxe de vente, au moins, avant, il y a bien eu une période prospère, au cours de laquelle les gens se sont empressés de faire des achats pour profiter de la taxe plus basse ; elle soulignera toutefois que cette tendance ne s’est pas confirmée dans le cas présent, puisque l’économie était déjà en berne. Une personne plus optimiste dira en revanche que, comme les Japonais n’ont pas cru bon d’accélérer leurs dépenses pour le coup, la contraction de la demande sera moins flagrante après la hausse de la taxe. De toute façon, le moment n’est pas opportun pour le Japon, dont l’attitude tranche avec celles de bon nombre d’autres pays, qui cherchent au contraire à fouetter leur économie. Certes, le Japon traîne une lourde dette publique, et majorer la taxe sur les ventes reste la solution la plus efficace de réduire le déficit budgétaire structurel du pays.
- Des rumeurs laissent entente que les États-Unis s’efforceraient de trouver de nouvelles manières de restreindre le pouvoir de la Chine, notamment en radiant les sociétés chinoises dont les titres sont inscrits à la cote de bourses de valeurs mobilières américaines et en limitant la mesure dans laquelle les régimes de retraite de la fonction publique des États-Unis peuvent acheter des titres de sociétés chinoises. Même si ces tactiques n’ont pas réellement été mises en œuvre, elles sous-entendent un relâchement des tensions commerciales qui battaient leur plein auparavant lorsque les deux pays se préparaient en vue de leurs négociations face à face.
- Le taux de chômage dans la zone euro a chuté à 7,4 % : il n’a jamais été aussi bas depuis la crise financière. Le taux de chômage en Allemagne est seulement de 3,1 %. Ces résultats démontrent que même si la croissance a ralenti en Europe et que des inquiétudes s’intensifient, l’économie tient bon pour le moment. Aucun dégât majeur n’aurait encore été relevé.
- Dans l’attente des données à venir, l’indice ISM (Institute for Supply Management) du secteur manufacturier américain et le rapport sur l’emploi aux États-Unis pourraient bien représenter des éléments extrêmement déterminants pour les marchés. Les prévisions générales sont très raisonnables ; elles annoncent un petit rebond dans les deux cas, à 50,0, pour ce qui est du premier, et à 150 000, dans le deuxième. Nous n’avons aucune raison particulière de penser que les résultats réels seront inférieurs aux prévisions générales. Nous pensons toutefois que la réaction pourrait être asymétrique : c’est-à-dire que des résultats un peu moins bons que prévu, notamment un prolongement du marasme ressenti tant dans le secteur manufacturier que dans le marché de l’emploi, pourraient entraîner un profond malaise, tandis que l’enthousiasme pourrait n’être que minime si les résultats étaient légèrement meilleurs que prévu.