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Par  Eric Lascelles 06 octobre 2020

Contenu de cet article :

Webémission

Notre dernière webémission mensuelle sur l’économie, intitulée « Réponse à la deuxième vague », est maintenant accessible. [en anglais seulement]

Sommaire

Au cours de la dernière semaine, on a pu observer un certain équilibre entre les bonnes et les mauvaises nouvelles.

Principaux points négatifs :

  • Les statistiques liées à la COVID-19 continuent de se détériorer dans la plupart des pays développés.
  • Donald Trump, président des États-Unis, a été déclaré positif au virus, ce qui a alimenté le chaos entourant les élections américaines et, de manière plus générale, les perspectives pour l’avenir.
  • Les données sur la mobilité en temps réel poursuivent leur recul et les données économiques ne laissent entrevoir qu’une croissance anémique.

À l’inverse, voici certains points positifs :

  • Nous soulignons la perspective d’une révision à la hausse des prévisions économiques.
  • Aux États-Unis, le nombre de cas de COVID-19 n’augmente pas de manière aussi dramatique que dans de nombreux pays.
  • Les experts de la politique croient qu’il existe une probabilité croissante que des mesures de relance budgétaire soient adoptées aux États-Unis avant les élections (quoique nous ne soyons toujours pas convaincus).
  • Les négociations sur le Brexit ont repris : on perçoit maintenant une voie vers un possible accord commercial.

Évolution de l’épidémie

Par rapport aux pandémies antérieures

Une analyse historique indique que la COVID-19 est maintenant la 20e pandémie la plus meurtrière jamais enregistrée en fonction du nombre de décès par rapport à la population mondiale. Par chance, seulement 0,013 % de la population mondiale est décédée de la COVID-19 jusqu’à présent. Bien sûr, cela représente néanmoins plus d’un million de morts. Tout relâchement de la discipline risquerait de permettre au virus de se propager à plus grande échelle, ce qui pourrait se traduire par une multiplication de dix à cinquante fois du taux de létalité.

Même dans le pire des cas, la COVID-19 devrait entraîner moins de décès que l’épidémie de VIH/sida (0,57 % de la population mondiale, au neuvième rang). La grippe espagnole, qui a coûté la vie à 2,7 % de la population mondiale, arrive quant à elle au cinquième rang. Les deux pandémies les plus meurtrières de l’histoire, soit la peste noire de 1347-1351 et la peste de Justinien de 541 à 542, ont tué respectivement 42,1 % et 28,5 % de la population mondiale. La situation pourrait donc être encore bien pire.

Plus récentes données

Le nombre quotidien de cas de COVID-19 continue d’augmenter, avec près de 300 000 nouveaux cas par jour dans le monde. On continue d’enregistrer plus de 5 000 décès par jour (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Ainsi, le taux de transmission à l’échelle mondiale demeure supérieur à un, quoiqu’à peine (voir le graphique suivant). Compte tenu de la tendance récente, il est toujours possible qu’à partir de maintenant, les données sur les cas à l’échelle mondiale se stabilisent, voire qu’elles s’améliorent.

Le taux de transmission dans le monde tourne autour du seuil critique de 1

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur cinq jours du nombre de nouveaux cas par jour, en tenant compte d’une moyenne mobile de sept jours. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

La détérioration observée au cours du dernier mois est entièrement attribuable aux pays développés (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 : marchés émergents et marchés développés

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Calculé selon une moyenne mobile sur sept jours des nouveaux cas quotidiens. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

La proportion de résultats positifs dans les pays développés a notablement augmenté au cours du dernier mois, ce qui porte à croire que l’augmentation véritable du nombre de cas dans ces pays est encore plus importante que ce que l’on enregistre officiellement. Évidemment, les erreurs de calcul lors de la première vague étaient encore plus importantes.

Marchés émergents

Parmi les pays émergents, la tendance globale des nouveaux cas de COVID-19 est à peu près stable. Cependant, le regroupement de ces données masque la situation des pays individuels. Dans les grands pays qui ont déjà été durement touchés, comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, la situation semble maintenant s’améliorer. La Russie fait toutefois exception à cette règle.

Par conséquent, le fait que le taux global d’infection demeure à peu près stable dans les marchés émergents signifie nécessairement que de nombreux petits pays sont touchés par une augmentation du nombre de nouveaux cas. À cet égard, on remarque particulièrement les pays d’Europe de l’Est.

Si cela semble défier la croyance qu’un pays comme le Brésil soit arrivé à réduire le nombre de cas sur son sol même si le gouvernement a tenté de minimiser la gravité de la maladie, une explication possible réside dans le port du masque. Celui-ci a été adopté de façon extrêmement rigoureuse dans toute l’Amérique latine, où 70 % des répondants de cette région affirment qu’ils portent toujours un masque lorsqu’ils sortent de chez eux, contre moins de 30 % aux États-Unis et au Royaume-Uni. Des solutions simples comme le port universel du masque permettent d’éviter l’imposition de restrictions sectorielles qui causent tant de dommages à l’économie.

États-Unis

Le nombre quotidien d’infections à la COVID-19 aux États-Unis continue d’augmenter, mais pas aussi fortement qu’ailleurs. Il demeure bien en deçà des niveaux atteints au cours de la deuxième vague au pays (vers le milieu de l’été). Néanmoins, même une fois l’immense population du pays prise en compte, les 55 000 nouveaux cas enregistrés chaque jour ne traduisent pas une situation très favorable (voir le graphique suivant). De plus, les hospitalisations ont recommencé à augmenter.

Les États-Unis forment toujours un mélange déconcertant de territoires où les mesures de distanciation sociale sont assouplies (comme en Floride) et de régions où les règles sont à nouveau resserrées, y compris à New York.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 aux États-Unis

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le nombre de cas continue de grimper : on y enregistre actuellement quelque 7 000 nouveaux cas par jour. Heureusement, le Royaume-Uni adopte des mesures de plus en plus vigoureuses pour lutter contre la propagation du virus. On demande notamment aux employés de bureau de travailler à domicile et aux bars et aux restaurants de fermer au plus tard à 22 h, et on interdit la pratique de sports d’équipe à l’intérieur. D’autres mesures seront peut-être nécessaires,

Canada

Au Canada, le nombre de cas continue également de progresser : on a constaté une augmentation de 32 % au cours de la dernière semaine seulement. En effet, le pays enregistre maintenant près de 2 000 nouveaux cas par jour (voir le graphique suivant). Le sommet de la première vague, au printemps, a été officiellement dépassé. Mais dans la pratique, comme le nombre de tests était très insuffisant durant cette période, la deuxième vague est en réalité certainement moins importante que la première, du moins pour le moment. Les données sur les décès ont elles aussi été multipliées, bien qu’elles demeurent bien en deçà du sommet atteint au printemps.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

D’un point de vue régional, c’est encore une fois au Québec que sont enregistrés la plupart des nouveaux cas, où l’on observe une tendance de près de 1 000 cas par jour, un chiffre qui continue d’augmenter. Cependant, la province a de meilleures chances d’aplatir sa courbe que la plupart des autres. Elle impose actuellement un confinement rigoureux des régions les plus touchées, où elle a ordonné la fermeture des bars, des casinos, des cinémas et des salles à manger des restaurants. De plus, les rassemblements privés y sont maintenant interdits : les gens ne peuvent plus recevoir chez eux des visiteurs vivant à une autre adresse, et il est désormais également interdit de se rassembler à l’extérieur.

L’Ontario enregistre actuellement plus de 500 nouveaux cas par jour, un nombre en rapide augmentation. À l’instar du Québec, l’Ontario a décidé de cibler des régions précises de la province, en adoptant toutefois une approche beaucoup moins rigoureuse jusqu’à présent. Les restaurants, les bars et les discothèques demeurent ouverts, mais ne peuvent pas accueillir plus de 100 clients à la fois. Dans les salles de sport et les salles de réception, la limite est désormais de 50 membres. Nous soulignons qu’il existe une forte probabilité que ces mesures se révèlent insuffisantes à elles seules, et que des efforts de resserrement supplémentaires seront probablement nécessaires. En Ontario, un important arriéré de tests de dépistage nuit davantage aux efforts de lutte contre le virus.

Contrairement aux deux provinces les plus touchées du pays, qui sont aussi les plus peuplées, en Colombie-Britannique, le nombre de cas a recommencé à diminuer légèrement.

La deuxième vague en Europe

En Europe, la deuxième vague se poursuit, mais on observe des signes d’amélioration. En France, la situation commence peut-être enfin à s’améliorer après qu’a été atteint un sommet d’environ 12 000 nouveaux cas par jour (voir le graphique suivant). En plus des restrictions précédemment imposées, le pays a récemment annoncé la fermeture de tous les bars pour deux semaines.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en France

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

L’Espagne connaît une amélioration similaire, même si la situation demeure précaire avec un taux d’infection toujours élevé, à plus de 10 000 cas par jour.

D’autre part, dans les pays moins touchés, comme l’Italie et l’Allemagne, la situation continue de s’aggraver progressivement (voir l’Allemagne dans le graphique suivant). La situation est frustrante : les pays semblent être incapables d’apprendre les uns des autres, ou même de se rappeler les leçons tirées de leurs propres vagues précédentes.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Allemagne

Nota : Données en date du 5 octobre 2020. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Indice du risque d’ouverture

Nous utilisons depuis longtemps les indices de rigueur des politiques relatives à la COVID-19 de l’Université d’Oxford pour évaluer l’ampleur des règles de distanciation sociale dans différents pays, ce qui nous permet d’estimer la probabilité que chaque pays réussisse à limiter la propagation du virus.

Oxford a récemment créé une nouvelle mesure, appelée l’indice du « risque d’ouverture ». Cet indice combine les données sur la rigueur susmentionnées avec des informations sur la qualité des soins de santé dans un pays, la vitesse à laquelle le virus se propage et la mesure dans laquelle le public a été informé des mesures préventives. En bref, il s’agit – en théorie – d’une mesure supérieure indiquant quels pays seraient les plus vulnérables s’ils devaient rouvrir entièrement leur économie, et lesquels s’en tireraient mieux.

Il est à noter qu’à notre avis, presque tous les pays connaîtraient de graves difficultés s’ils abandonnaient complètement les restrictions relatives à la COVID-19. La Chine et la Nouvelle-Zélande constituent peut-être des exceptions plausibles. Néanmoins, l’indice du risque d’ouverture permet de dresser un portrait des pays les mieux placés dans le contexte de la COVID-19, et de façon sans doute encore plus précise que les données plus anciennes sur la rigueur.

Parmi les pays développés, les plus à risque sont, sans surprise, l’Espagne et la France (voir le graphique suivant). Les États-Unis arrivent en troisième position. Le Royaume-Uni gagne rapidement du terrain et se classe au quatrième rang. Viennent ensuite quatre autres pays qui se situent considérablement plus bas sur l’axe des risques : le Japon, l’Italie, l’Allemagne et le Canada. Le Canada affiche en fait le meilleur résultat du groupe, même s’il voit actuellement le taux d’infection augmenter. Tous sont considérés comme plus vulnérables qu’ils ne l’étaient au milieu de l’été.

Risque d’ouverture dans les pays développés

Nota : En date de septembre 2020. L’indice montre le niveau de risque auquel un pays est exposé si son gouvernement adopte une politique « d’ouverture ». Sources : Université d’Oxford, OxCGRT, RBC GMA

Parmi les pays émergents, ceux d’Amérique latine sont les plus vulnérables, bien que le degré de risque soit maintenant en baisse dans certains cas (voir le graphique suivant).

Risque d’ouverture dans les pays émergents

Nota : En date de septembre 2020. L’indice montre le niveau de risque auquel un pays est exposé si son gouvernement adopte une politique « d’ouverture ». Sources : Université d’Oxford, OxCGRT, RBC GMA

Risque selon l’activité

Nous continuons d’examiner (certains diront sans cesse !) la question des activités et des circonstances qui contribuent le plus à la propagation de la COVID-19. Honnêtement, il n’y a pas de réponse unique et définitive. Le suivi et le travail d’analyse ne donnent que des conclusions empiriques générales et provisoires, comme nous l’avons indiqué dans nos deux bulletins hebdomadaires précédents.

Bien sûr, les gouvernements ont accès à beaucoup plus de données que nous ou les universitaires. Ce sont eux qui possèdent toutes les données relatives à la recherche des contacts, et ils ont même accès aux notes d’admissions hospitalières qui pourraient fournir des indications sur la provenance de chaque infection. Alors que nous attendons la publication de ces informations, il semble raisonnable de supposer que ces dernières concordent assez étroitement avec la classification par le gouvernement des activités qui présentent un risque faible, un risque moyen et un risque élevé.

Le tableau suivant, qui s’appuie largement sur l’évaluation du gouvernement du Canada (bien qu’il soit, au final, fondé sur les données de diverses instances, les conclusions étant remarquablement semblables pour toutes), illustre la facilité relative de transmission du virus par type d’activité.

Activités par degré de risque (et ce qui pourrait devoir être arrêté pour endiguer l’épidémie)

Nota : Les activités en caractères gras ont des conséquences économiques directes. Sources : RBC GMA, gouvernement du Canada

Nous avons mis en caractères gras les activités qui ont une composante économique importante afin d’établir une distinction entre les activités dont l’arrêt pourrait nuire à l’économie et celles qui ont un impact moindre (mais qui pourrait probablement avoir une incidence sur la qualité de vie des participants).

Maintenant que la plupart des pays développés sont de nouveau aux prises avec un nombre croissant de cas, la solution évidente est de limiter plusieurs, sinon la totalité, des activités à risque élevé. Par chance, la plupart ne sont pas des nécessités économiques comme le sont un rendez-vous médical (risque moyen) ou une sortie à l’épicerie (risque faible). Néanmoins, toute fermeture est dévastatrice pour les secteurs économiques touchés, d’où la réaction hésitante des décideurs politiques jusqu’à présent.

Une autre considération d’ordre politique est le fait que cette liste indique seulement dans quelle mesure une personne risque de contracter la COVID-19 en se livrant à une activité particulière. Il importe aussi, du point de vue de la société dans son ensemble, de savoir combien de personnes pratiquent cette activité. Par exemple, il y a beaucoup plus de gens qui travaillent normalement dans un bureau ou qui vont à l’école que de personnes qui vont dans les casinos. Ainsi, même si une sortie au casino est l’activité la plus dangereuse, les bureaux et les écoles pourraient bien être responsables de beaucoup plus de cas. Les autorités doivent également tenir compte de ce facteur, ainsi que de la nécessité relative de chaque activité.

Évidemment, il est également possible de décomposer le risque de transmission en ses composantes élémentaires. Ce dont ces listes rendent compte, en fait, c’est la mesure dans laquelle les gens sont proches les uns des autres, la durée de cette proximité, l’étendue du port du masque et du lavage des mains, etc.

Super-propagateurs

Un chercheur de l’Université de Princeton a publié un nouveau rapport sur la transmission de la COVID-19 en Inde, qui constitue la plus grande étude jamais réalisée sur le sujet. Le principal constat est que 71 % des patients n’ont pas retransmis le virus. Tandis que 21 % sont à l’origine d’environ 40 % de sa dissémination, 8 % seulement des personnes infectées ont été responsables de 60 % de la propagation.

Ce n’est pas tant que la biologie innée de ces personnes les rend plus susceptibles de propager le virus, mais plutôt que leur comportement l’a permis : la transmission était disproportionnée en raison de leur proximité avec les autres et de la durée de leurs contacts. Malheureusement, cela signifie que les super-propagateurs ne peuvent pas nécessairement être identifiés à l’avance, du moins pas d’après leur physiologie fondamentale. La clé consiste plutôt à éviter les situations à risque élevé. En outre, il est encourageant de constater que 71 % des patients ont réussi à éviter de transmettre le virus à qui que ce soit d’autre. La plupart des gens se comportent de façon responsable.

Climat

Une étude récente n’a révélé aucun lien entre la propagation de la COVID-19 et la température, la quantité de pluie ou la vitesse du vent. Toutefois, il y avait un lien énorme entre la propagation de la COVID-19 et l’humidité, chaque baisse d’un point de pourcentage du niveau d’humidité étant responsable d’une augmentation marquée de 7 à 8 % des nouvelles infections. Par conséquent, même si l’hiver n’entraînera pas nécessairement une hausse des infections en raison du temps froid, il le fera sans doute à cause de l’air sec qui accompagne ce temps froid.

Écrans faciaux

Selon une récente étude japonaise, les écrans faciaux ne sont guère efficaces pour stopper la propagation de la COVID-19 lorsque les personnes qui les portent parlent. En effet, le bas des écrans faciaux est largement ouvert. Par contre, les masques traditionnels semblent fonctionner.

Période des Fêtes

Les prochains mois comptent plusieurs rendez-vous sociaux qui comportent un risque élevé de transmission, notamment :

  • l’Action de grâce au Canada et aux États-Unis ;
  • l’Halloween ;
  • les élections américaines ;
  • la période des Fêtes.

Le danger est que même si les restrictions gouvernementales s’avèrent suffisantes pour enrayer la deuxième vague à court terme, ces événements potentiellement « super-propagateurs » pourraient faire en sorte que le nombre de cas reste élevé jusqu’au début de 2021.

Connaissances scientifiques sur le virus

Il y a lieu de signaler un certain nombre de développements importants en ce qui concerne les connaissances scientifiques entourant la COVID-19.

Une autre faille dans le calcul du nombre réel de cas

La semaine dernière, nous avons indiqué que le nombre réel de personnes infectées par la COVID-19 aux États-Unis pourrait être de trois à six fois supérieur aux données officielles. Cette hypothèse se fonde essentiellement sur les tests sérologiques. En d’autres termes, bien que 2,1 % de la population américaine ait été officiellement infectée par la COVID-19, la proportion réelle pourrait avoisiner 12 %.

La semaine dernière, The Economist a publié ses propres évaluations du nombre réel de personnes infectées. Selon le magazine, le nombre réel à l’échelle mondiale pourrait être 21 fois plus élevé que ce qui a été officiellement établi. Au lieu de 30 millions de cas confirmés, il estime qu’environ 630 millions de personnes pourraient avoir contracté le virus.

Bien que les chiffres avancés par The Economist ne correspondent pas aux nôtres, ils ne sont pas aussi différents qu’ils le paraissent à première vue. La majeure partie des infections à la COVID-19 non comptabilisées dont The Economist tient compte vise les marchés émergents. Ceux-ci sont reconnus pour effectuer extrêmement peu de tests de dépistage et, donc, pour sous-évaluer le nombre de cas. Par exemple, le rapport indique que l’Inde, l’Afrique et le reste de l’Asie (hors Inde et Chine) auraient chacun été à l’origine de plus d’un million de nouveaux cas par jour au pire de la crise au printemps, ce qui est nettement supérieur aux données officielles. L’estimation globale selon laquelle 8 % de la population mondiale aurait été infectée n’est donc pas si loin de notre fourchette établie pour les États-Unis, soit de 6 % à 12 %.

Il faut savoir que pour effectuer ces estimations, The Economist a modélisé le nombre d’infections et de décès signalés par chaque pays (une mesure moins susceptible d’être fortement sous-évaluée), et a ensuite corrigé ces chiffres en fonction du niveau de revenus de chaque pays, utilisé comme indicateur indirect de l’ampleur probable de la sous-évaluation. Il s’agit donc d’un exercice hautement théorique.

Si ces estimations étaient vraies, la théorie mise de l’avant par The Economist indiquerait que la première vague n’a pas été pire que la deuxième, elle a été extrêmement pire, tellement qu’il n’y a même pas eu de deuxième vague en fait, les données diminuant continuellement depuis le début de mai. Toutefois, ce rapport nous paraît difficile à concilier avec le fait que le nombre de décès à l’échelle mondiale (se reporter au premier graphique de notre rapport) est maintenant nettement supérieur à ce qu’il était à la fin du printemps, et ce, malgré les progrès médicaux qui auraient dû réduire le taux de mortalité au fil du temps.

De plus, même si le taux d’infection asymptomatique est important, il n’est sans doute pas suffisamment élevé pour justifier une sous-évaluation de cette ampleur. Ainsi, les données sur le nombre réel de cas avancées par The Economist nous semblent exagérées. L’article soulève néanmoins un point intéressant quant à l’importance de la sous-évaluation, en particulier dans les pays en développement.

Détection

Répondant à une question que nous nous posons depuis un certain temps, l’aéroport d’Helsinki en Finlande utilise maintenant des chiens pour repérer les personnes infectées à la COVID-19. Les chiens sont réputés pour leur odorat exceptionnel et leur capacité à détecter les drogues, les objets de contrebande et même certains troubles de santé. On ignore à quel point l’escouade canine est efficace ou si cette pratique sera adoptée ailleurs. À tout le moins, il semble délicat de former des chiens renifleurs avec un virus « vivant ».

Saison de la grippe

Ainsi que l’ont rapporté de nombreux médias, cet hiver, la grippe a fait dix fois moins de morts que l’an dernier en Australie. Cette baisse s’explique sans doute par les mesures de distanciation sociale, qui limitent la propagation de toutes les maladies infectieuses. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, non seulement parce que la grippe elle-même est désagréable et potentiellement mortelle, mais aussi parce que ce phénomène devrait diminuer le degré de confusion entre la grippe et la COVID-19 pour les personnes qui ont de la fièvre et qui toussent.

En passant, nous sommes stupéfaits que le taux de résultats positifs aux tests de dépistage, même s’il est actuellement légèrement plus élevé qu’au cours de l’été, soit seulement d’environ 2 % au Canada et 5 % aux États-Unis. Autrement dit, de 95 % à 98 % des personnes qui subissent un test de dépistage ne sont pas malades. Puisque la grippe reste assez peu virulente, on peut se demander de quelles infections ces gens souffrent. Certes, bon nombre d’entre eux passent le test parce qu’ils ont théoriquement été exposés à une personne atteinte de la COVID-19, ce qui peut expliquer l’abondance de résultats négatifs.

Traitements thérapeutiques

Le remdésivir et la dexaméthasone demeurent deux des traitements les plus utiles dans la lutte contre la COVID-19. Cependant, des études récentes indiquent qu’ils n’ont pas fait diminuer le nombre de décès de 30 % à 50 % comme on l’avait estimé au départ. L’Agence européenne des médicaments a récemment conclu que la dexaméthasone ne réduisait le risque de décès que de 20 % à 35 %. Néanmoins, ces médicaments demeurent très utiles.

Certaines études ont par ailleurs fait valoir que la vitamine D permettait de prévenir très efficacement les formes graves de la COVID-19. Cependant, une méta-analyse a montré que l’avantage est certes réel, mais relativement faible.

Anticorps synthétiques

Les vaccins déclenchent la production d’anticorps susceptibles de vaincre les maladies, mais des efforts sont également déployés en vue de produire des anticorps synthétiques contre la COVID-19. Les premiers essais cliniques se sont avérés prometteurs. D’ailleurs, ce traitement expérimental a obtenu beaucoup d’attention récemment, après que le président Donald Trump en a bénéficié.

La distinction entre anticorps synthétiques et vaccin peut sembler insignifiante. En pratique toutefois, il existe trois différences majeures, dont deux positives et une négative. Les deux avantages sont que l’organisme n’a pas à combattre une (fausse) maladie dans le but de développer des anticorps, et que le traitement peut être administré à une personne qui est déjà malade (comme dans le cas du président Trump). Cela n’est pas possible avec un vaccin. L’énorme inconvénient, en plus de leur relative nouveauté, est que les traitements à base d’anticorps synthétiques ont toujours coûté des dizaines de milliers de dollars par personne. La facture serait donc beaucoup plus salée que pour la vaccination.

Néanmoins, les centaines de millions de dollars investis dans la mise au point d’anticorps synthétiques montrent que ce traitement pourrait jouer un rôle central, peut-être sous-estimé, dans l’éradication du virus, voire dans le traitement d’un éventail plus large de maladies.

Mise au point d’un vaccin

Le tableau suivant résume nos perspectives relatives à la mise au point d’un vaccin contre la COVID-19. En gros, aucun des sept enjeux clés ne semble insurmontable. Par conséquent, un vaccin permettrait probablement, mais pas forcément, d’assurer une immunité collective complète.

Principales considérations entourant la mise au point d’un vaccin contre la COVID-19

En date d’octobre 2020. Source : RBC GMA

La production d’un vaccin se révèle un peu plus longue que prévu. Les marchés des paris fixent maintenant à 70 % la probabilité que le vaccin soit distribué de manière généralisée aux États-Unis vers la fin de mai 2021. Il y a à peine quelques semaines, les résultats étaient similaires pour la réalisation de cet objectif à la fin mars. L’accès à un vaccin serait donc retardé de deux mois.

Dans ce contexte, les prévisions les plus optimistes quant à la disponibilité d’un vaccin en cas d’urgence (sans tenir compte des vaccins utilisés en Chine et en Russie qui ont fait l’objet d’essais cliniques sommaires) tablent maintenant sur novembre 2020, et non plus sur octobre et même septembre comme avant. Cela signifie, entre autres, qu’il est désormais peu probable qu’un vaccin soit offert avant les élections américaines.

Ne laissons toutefois pas l’impression que les progrès sont au point mort ou ont reculé. D’autres vaccins sont soumis aux essais de phase 3 ; les sociétés pharmaceutiques continuent de conclure des accords avec les fabricants pour produire des milliards de doses, ainsi que des ententes avec les pays acheteurs.

Dans le but d’accélérer le processus d’approbation de certains vaccins potentiels, une initiative a même été lancée au Royaume-Uni dans le but de recruter des volontaires à qui on inoculera le virus pour évaluer plus rapidement l’efficacité des vaccins. Braves gens !

 Évolution de la conjoncture économique

Données en temps réel

Les données sur l’économie et la mobilité en temps réel sont de moins en moins utiles, dans la mesure où les distorsions saisonnières empêchent d’évaluer correctement la trajectoire de l’économie.

Comme nous l’avons mentionné antérieurement, nous faisons maintenant preuve de réserve à l’égard des données sur la mobilité d’Apple, car elles signalent une forte baisse du trafic automobile et piétonnier alors que l’économie semble continuer de croître, selon d’autres mesures. Les distorsions saisonnières en sont probablement la cause.

Google Mobility a d’ailleurs temporairement interrompu la publication de ces données, en attendant de résoudre ses propres problèmes quant à la cohérence de celles-ci et à la manière dont elles sont présentées.

Nous notons que selon Homebase, le nombre d’heures travaillées aux États-Unis a baissé progressivement en septembre ; toutefois, le travail rémunéré à l’heure peut naturellement s’essouffler à l’automne, alors que les emplois d’été arrivent à leur terme. Il sera intéressant de voir si la demande de travailleurs rémunérés à l’heure augmentera au début de la période des Fêtes.

Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États-Unis

Nota : Au 28 septembre 2020. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Moyenne mobile sur sept jours utilisée. Sources : Homebase, RBC GMA

Données traditionnelles

Heureusement, nous disposons de suffisamment de données récentes sur la main-d’œuvre aux États-Unis pour nous convaincre que le nombre d’heures travaillées n’est pas en baisse. En fait, il nous semble que l’économie américaine et celles des pays développés ont progressé en septembre.

Cette perception s’appuie sur les chiffres des demandes hebdomadaires de prestations d’assurance-emploi aux États-Unis, qui ont chuté de nouveau pour passer de 873 000 à 837 000. Même si l’amélioration est moins robuste que par le passé, et sans doute moins prononcée, le redressement de la population active se poursuit néanmoins. La situation s’améliore également du côté des demandes continues.

Aux États-Unis, les données de septembre sur la masse salariale ont révélé un gain de 661 000 emplois. Malgré certaines craintes, la hausse du nombre d’emplois selon l’enquête menée auprès des ménages a été tout aussi spectaculaire qu’au mois précédent. Même le secteur des loisirs et de l’hébergement a connu une solide progression, avec 318 000 nouveaux emplois rien qu’en septembre.

Les États-Unis ont maintenant récupéré plus de la moitié des emplois perdus en mars et en avril, de sorte que le taux de chômage est passé de 8,4 % à 7,9 %.

Il n’est donc pas surprenant que les ménages américains se sentent plutôt bien. Selon le Conference Board, la confiance des consommateurs a monté en flèche en septembre, bien que la progression ait été beaucoup plus modeste d’après l’enquête tout aussi réputée de l’Université du Michigan.

Même si les revenus des particuliers aux États-Unis ont chuté récemment de 2,7 % en août, cela n’est pas aussi grave qu’il y paraît, et ce, pour un certain nombre de raisons :

  1. La baisse est entièrement attribuable à la mise en place début août d’indemnités de chômage moins généreuses.
  2. Les revenus des particuliers demeurent supérieurs de 2 % à la normale, même après la chute.
  3. Le taux d’épargne des particuliers aux États-Unis reste élevé, à 14,1 %, bien qu’il soit nettement inférieur au niveau exceptionnel atteint en avril (33,7 %).
  4. Grâce à ce coussin, les dépenses des particuliers ont progressé de 1,0 % en août. Les ménages ne sont pas affectés de façon excessive malgré le coup porté aux revenus.

Du côté des entreprises, l’indice ISM (Institute for Supply Management) du secteur manufacturier aux États-Unis a fléchi en septembre, passant de 56,0 à 55,4. Ce taux est toutefois conforme à une croissance solide du secteur. L’indice de l’emploi s’est amélioré au cours du mois, bien que le nombre de nouvelles commandes ait atteint progressivement un niveau moins impressionnant.

Données internationales

Ailleurs, l’indice composite final de l’indice des directeurs d’achats (PMI) de la zone euro a légèrement progressé en septembre, passant de 50,1 à 50,4. Bien qu’il soit plus élevé, ce niveau ne correspond pas à une croissance forte, ce qui est sans doute logique étant donné que le continent est submergé de nouveaux cas d’infection.

En Chine, l’indice PMI officiel est passé de 54,5 à 55,1 en septembre, ce qui représente une hausse appréciable et un bon niveau (notamment si l’on tient compte du contexte historique de cette mesure qui paraît souvent faible malgré le bon taux de croissance de la Chine). L’économie chinoise continue de se démarquer nettement.

Tour d’horizon du Canada

Les données mensuelles sur le PIB du Canada pour le mois de juillet sont maintenant disponibles, et la hausse de 3 % a été conforme aux attentes. Plus intéressant encore, Statistique Canada a indiqué qu’un gain de 1 % était probable en août. Cela représente dans l’absolu un autre bon niveau, qui correspond à un taux de croissance annualisé de 13 %. Mais cela confirme également la poursuite de la décélération de la croissance, qui est passée de 6 % en juin à 3 % en juillet, puis à seulement 1 % en août.

Si l’économie devait continuer de ralentir de façon active en septembre tandis qu’elle a été frappée simultanément par la deuxième vague du virus, cela laisse entendre qu’on observera, au mieux, une faible croissance au cours du mois. Nous sommes d’avis que l’économie canadienne trouvera un moyen de continuer de progresser en septembre et en octobre, mais de façon modérée. Nous notons également que, jusqu’en août, l’économie a repris 69 % du terrain qu’elle avait perdu au début. Les résultats de l’emploi au Canada seront publiés cette semaine.

Nous nous penchons maintenant sur trois petits enjeux qui touchent d’autres aspects de l’économie canadienne. Tout d’abord, l’immigration au pays demeure à un niveau nettement inférieur à la normale. On a enregistré environ 25 000 immigrants de moins que par le passé, soit une baisse d’à peu près 60 % (voir le graphique suivant). Il est surprenant que cela n’ait pas affaibli la demande de logements, mais nous sommes convaincus que les niveaux d’immigration reviendront à la normale une fois que la pandémie aura été jugulée.

Le nombre d’immigrants admis au Canada a chuté après la fermeture de la frontière

Nota : En juillet 2020. Sources : IRCC, Gouvernement ouvert, RBC GMA

Deuxièmement, le taux d’occupation des hôtels au Canada a fortement augmenté du printemps jusqu’à la fin de l’été, mais est maintenant en baisse (voir le graphique suivant). Cela pourrait être dû, en partie, au fait que la deuxième vague du virus prend de l’ampleur. Mais nous pensons que la principale raison est que la période des vacances d’été est maintenant terminée et qu’il n’y a pas assez de voyages d’affaires pour prendre le relais.

Diminution du taux d’occupation des hôtels au Canada

Nota : Données pour la semaine se terminant le 26 septembre 2020. Sources : STR, Wall Street Journal et RBC GMA

Troisièmement, les ventes d’automobiles au Canada ont connu une reprise remarquable, mais pas encore complète (voir le graphique suivant). Cela ressemble beaucoup à ce qui se passe aux États-Unis. D’une part, on aurait pu penser que les mesures de relance gouvernementales en faveur des consommateurs et l’aversion temporaire pour les transports en commun auraient stimulé la vente de voitures. Les gens n’ont pas hésité à acheter des biens de consommation d’entrée de gamme ou à acquérir une maison.

D’autre part, nous vivons une période de grande incertitude. De nombreux travailleurs n’ont pas besoin de se rendre au travail. Par conséquent, les familles n’ont probablement jamais eu aussi peu besoin d’une deuxième voiture. En fin de compte, les ventes d’automobiles demeurent plutôt moroses, mais nous croyons qu’elles poursuivront leur retour à la normale au cours de l’an prochain.

Les ventes d’automobiles au Canada ont chuté au début du confinement

Nota : En juillet 2020. Ventes de véhicules motorisés neufs corrigées des variations saisonnières. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : Statistique Canada, Macrobond, RBC GMA

Revue des prévisions économiques

Plusieurs événements qui se sont déroulés au cours des derniers mois ont eu des répercussions sur les perspectives économiques. Parmi les principaux points à retenir, mentionnons que la deuxième vague du virus devrait entraîner un ralentissement de la croissance au cours des prochains mois dans les pays touchés. Toutefois, on trouve des avis contraires :

  • Les données économiques officielles continuent de surpasser nos premières estimations brutes et en temps réel.
  • L’économie américaine semble avoir évité une contraction en juillet et en août malgré la deuxième vague qui frappe le pays. Chaque mois, le taux de croissance des États-Unis correspond apparemment à peu près à la moitié de celui du Canada, mais sans qu’on enregistre de dégradation. Même maintenant que la zone euro est confrontée à une deuxième vague depuis août, les données du continent pour septembre continuent essentiellement de pointer vers une croissance de l’économie.
  • Les différents vents contraires que l’on redoutait se sont avérés jusqu’à présent moins problématiques que ce que l’on craignait au départ (il en a été question dans le MacroMémo de la semaine dernière). Il s’agit notamment du fardeau budgétaire et des problèmes à retardement dans le domaine du crédit et de l’immobilier.

Somme toute, ces changements entraînent conjointement une amélioration de la trajectoire économique par rapport à nos prévisions actuelles. Il semble maintenant que le PIB des États-Unis pourrait diminuer de seulement 3,5 % en 2020, alors que nous estimions auparavant que la baisse serait de 6,0 %. Cela est principalement attribuable à un résultat supérieur aux attentes au cours du troisième trimestre qui vient de s’achever. Au Canada, la croissance du PIB en 2020 semble maintenant se situer aux alentours de -5,2 %, contre -7,0 % selon nos estimations antérieures. Ces deux estimations sont maintenant supérieures, plutôt qu’inférieures, aux prévisions générales. À l’inverse, les perspectives n’ont pas beaucoup changé pour la zone euro, le Royaume-Uni et le Japon.

Bien qu’il s’agisse encore d’estimations provisoires, le nouveau profil de croissance plus robuste des États-Unis indique que l’économie américaine pourrait maintenant retrouver son sommet antérieur dès la fin de 2021, plutôt que vers le milieu de l’année 2022. Le Canada pourrait revenir à la normale d’ici le début de 2022, soit également un peu plus tôt que ce que l’on prévoyait.

Bien sûr, beaucoup de choses dans cette analyse dépendent du moment, encore incertain, où un vaccin sera disponible. De plus, cette dernière vague pourrait s’avérer plus difficile que celle qu’ont connue les États-Unis cet été, dans la mesure où la période actuelle coïncide avec un temps plus froid et plus sec et qu’elle est jalonnée de jours fériés qui favorisent les interactions sociales.

Le point sur la politique américaine :

Les accros de la politique américaine ont eu droit à un torrent d’information ces dernières semaines. Le président Trump a contracté la COVID-19, le processus pour nommer un nouveau juge à la Cour suprême s’avère de plus en plus épineux, le premier (et peut-être le dernier) débat présidentiel a eu lieu, et les résultats des sondages évoluent sans cesse. Passons maintenant en revue ces développements ainsi que d’autres nouvelles.

Donald Trump atteint de la COVID-19

Le président Trump a contracté la COVID-19. Les rapports sur son état de santé sont de toutes sortes. Les plus alarmants disent qu’il a passé deux nuits à l’hôpital, a reçu de l’oxygène et s’est fait administrer un cocktail expérimental d’anticorps ainsi que du remdésivir et de la dexaméthasone – deux médicaments thérapeutiques qu’on ne donne normalement qu’aux patients atteints de la COVID-19 les plus vulnérables.

Cependant, on l’a vu aussi marcher jusqu’à son hélicoptère, faire plusieurs déclarations, recommencer à tweeter et se promener en voiture à l’improviste. Il est prévu qu’il quitte l’hôpital aujourd’hui.

Quelle peut être l’incidence sur les élections ? Cela ajoute certainement un élément imprévisible. On peut se demander si Trump ne pourrait pas attirer la sympathie des électeurs, mais les conséquences seront probablement plus négatives que positives pour le candidat républicain. En effet, cet événement renforce davantage le lien entre le président et l’impopulaire problème de la COVID-19 et, même dans le meilleur des cas possibles, il le contraindra à rester hors jeu pendant une bonne partie du dernier mois de la campagne. Si son état de santé devait nettement empirer par la suite, cela pourrait nuire encore plus à sa réélection. Le directeur de campagne du président a été également déclaré positif, ce qui limite davantage les efforts de son camp. Tout cela aurait été facile si le président avait été en tête dans les sondages. Mais au lieu de cela, Joe Biden dispose d’une avance confortable et le président sortant manque maintenant de temps pour rattraper son retard. Les sondages et les marchés des paris semblent aller dans le même sens que notre évaluation selon laquelle Trump est en position défavorable.

Cependant, il est intéressant de noter que la destinée politique de Boris Johnson, le premier ministre britannique, et de Jair Bolsonaro, le président brésilien, n’a pas sensiblement changé malgré leur rencontre avec la COVID-19. Il en va de même pour trois gouverneurs d’États américains qui ont contracté le virus.

Sur une note optimiste, on peut espérer que l’infection de Trump incitera davantage d’Américains à se conformer au port du masque, ce qui devrait contribuer à limiter la propagation du virus.

Que se passerait-il si Donald Trump succombait au virus ? Malgré son âge, il est peu probable que M. Trump meure. Non seulement la grande majorité des personnes de son âge survivent à leur combat contre la COVID-19, mais il a accès à des soins médicaux qui sont sans doute les meilleurs au monde. Il a déjà reçu un traitement par anticorps que presque personne d’autre sur la planète ne peut obtenir.

Si Donald Trump devenait inapte pendant un certain temps avant l’élection, le vice-président Pence serait nommé président par intérim, probablement à titre provisoire.

Dans le cas peu probable du décès de Donald Trump avant les élections, Mike Pence deviendrait alors président. Il appartiendrait au Comité national républicain de décider qui serait le nouveau candidat aux élections, mais son choix se porterait fort probablement sur Mike Pence. Soit dit en passant, M. Pence est sans doute moins conservateur que M. Trump en matière économique, mais plus conservateur sur le plan social. On ignore comment les électeurs réagiraient à l’apparition soudaine d’un nouveau candidat républicain (d’ailleurs, certains ont déjà voté par la poste), mais il serait difficile pour Mike Pence d’obtenir les résultats auxquels on s’attend de Donald Trump en disposant d’aussi peu de temps.

Somme toute, la probabilité du décès de M. Trump après les élections est mince, étant donné que le virus aurait alors fait son temps, mais advenant cette éventualité, M. Pence serait vraisemblablement désigné pour agir comme président.

Cour suprême

Le président Trump vient de nommer Amy Coney Barrett pour occuper le siège de la Cour suprême des États-Unis devenu vacant à la suite du décès de Ruth Bader Ginsburg. Malgré les récriminations du Parti démocrate invoquant la proximité des élections et les démarches entreprises pour laisser au prochain président le soin de procéder à la nomination, il est apparu à première vue que les démocrates ne pouvaient pas faire grand-chose pour arrêter le processus. Forte de l’appui de la Maison-Blanche et d’un nombre suffisant de républicains au Sénat, Mme Barrett était très susceptible d’être nommée avant tout transfert de pouvoir au début de 2021.

Cependant, la récente propagation de la COVID-19 dans les hautes sphères du parti républicain a eu pour effet d’infecter non seulement le président, mais aussi trois sénateurs républicains. Or, un autre sénateur républicain avait déjà indiqué qu’il n’était pas d’accord avec la nomination d’un juge avant les élections. Ainsi, les républicains sont pour l’instant à un vote du minimum nécessaire pour l’acceptation de la candidature de Mme Barrett. Toutefois, le résultat final n’est probablement pas changé pour autant. Les travaux du Sénat sont maintenant ajournés jusqu’au 16 octobre, date à laquelle il faudra encore deux mois et demi pour que le processus de confirmation franchisse la dernière étape. En revanche, la Cour suprême penchera probablement encore plus du côté des conservateurs.

Débats

Le premier débat présidentiel (et peut-être le dernier, compte tenu de l’état de santé actuel du président) a beau s’être déroulé il y a à peine une semaine, il semble déjà loin dans nos souvenirs, vu tout ce qui s’est passé depuis.

En ce qui concerne la question du gagnant de cette confrontation, disons que les observateurs ont surtout mentionné ironiquement que le peuple américain était le grand perdant. Ce débat chaotique et vide de contenu a été malheureusement marqué d’interruptions constantes, provoquées en très grande partie par le président.

Les sondages réalisés après le débat révèlent que Joe Biden a légèrement éclipsé Donald Trump, mais leurs résultats sont généralement conformes à ceux des sondages antérieurs et ne signalent donc pas un changement soudain de préférence.

Cela dit, et malgré le fait que les débats ont rarement changé de façon sensible le cours des élections, les chances de victoire de M. Biden selon le marché viennent d’augmenter considérablement. Les marchés des paris laissent croire que la probabilité qu’il remporte l’élection s’est accrue, passant d’un peu plus de 55 % à environ 65 % (voir le graphique suivant).

Biden devance Trump, l’écart s’étant creusé après le premier débat

Nota : Données en date du 1er octobre 2020. D’après les marchés de prédiction et les calculs de RBC GMA. Sources : PredictIt, RBC GMA.

Les modèles électoraux sont encore plus audacieux : Le FiveThirtyEight accorde à Biden 81 % de chance de l’emporter et le magazine The Economist va jusqu’à 89 %. Nous sommes d’avis que la vérité se trouve au milieu. Biden est probablement plus susceptible de gagner que ne le pense le marché, mais cela n’est peut-être pas aussi certain que ce que prétendent ces modèles.

On comprend facilement pourquoi les modèles estiment que les perspectives du candidat démocrate sont si bonnes. Parmi les huit États où la lutte est la plus chaude, sept sont maintenant favorables à Biden (voir le graphique suivant). Si la tendance se maintient jusqu’aux élections, la victoire serait écrasante. Par ailleurs, le Congrès pourrait aussi être balayé par les démocrates, qui seraient majoritaires à la Chambre des représentants et au Sénat, quoique dans ce dernier cas, le résultat serait plus serré.

Trump contre Biden – Élections présidentielles américaines

Nota : En octobre 2020. Écarts entre Trump et Biden dans les sondages sur les élections présidentielles. Sources : Real Clear Politics, Macrobond, RBC GMA

Programme de Biden

Nous avons déjà exposé les différences entre les programmes démocrate et républicain. Le tableau ci-dessous illustre les principales répercussions de ces différences sur l’économie et les marchés financiers. Nous restons d’avis qu’une victoire de Joe Biden pourrait avoir un effet positif sur l’économie (mais entraînerait aussi une augmentation de la dette publique). Dans le même temps, l’effet pourrait être négatif pour les marchés boursiers, mais positif pour les taux obligataires.

Programme de Joe Biden et répercussions

Source : RBC GMA

Annonce des résultats

Il n’est pas impossible que les résultats complets et définitifs des élections soient annoncés le 3 novembre, mais il est difficile d’y croire. En effet, selon un récent sondage seulement 14 % des répondants s’attendent à connaître les résultats le premier soir, et environ la moitié s’attend à les connaître dans la semaine qui suit l’élection. Heureusement, très peu de gens pensent qu’il faudra attendre 2021.

La probabilité d’un retard dans l’annonce des résultats est en grande partie attribuable à la complexité et aux retards potentiels du vote par correspondance, mais aussi au risque élevé de contestations.

Compte tenu du caractère belliqueux de la politique américaine en général, de certaines menaces faites par le président Trump, des circonstances inhabituelles du vote par correspondance et du chaos général qui teinte ces élections en période de pandémie, il est en effet fort possible que les résultats soient contestés. Et il ne faut pas croire que les contestations électorales appartiennent au passé. En 2000, les tribunaux avaient dû trancher pour dire qui de Bush ou de Gore était vainqueur. L’attente avait duré plus d’un mois. Dans le cas extrêmement improbable où les tribunaux ne peuvent pas régler le litige, il appartient à la Chambre des représentants de prendre une décision, ce qui, dans le cas présent, signifierait probablement une victoire de Biden.

Néanmoins, si les résultats des présidentielles risquent bien de faire l’objet d’une contestation juridique, il est peu probable que l’issue soit véritablement remise en cause par les décideurs économiques et les marchés financiers. Les sondages et les marchés des paris prédisent actuellement une victoire assez confortable de Biden. Le cas échéant, le poids de quelques États chaudement disputés ne suffirait pas à changer le cours des choses.

En outre, si, à la surprise générale, les résultats étaient plus serrés que prévu, il en résulterait sans doute une victoire républicaine au Sénat et démocrate à la Chambre des représentants. Le Congrès ainsi divisé, la marge de manœuvre législative du prochain président – quel qu’il soit – serait très limitée. Il ne pourrait effectuer aucun changement radical de politique.

Un dernier point

Une ultime petite observation : Le Japon a maintenant un nouveau premier ministre. Abe a été remplacé par Suga. Comme ils appartiennent tous les deux au même parti et que Suga a longtemps occupé le poste de secrétaire général du gouvernement Abe, la transition s’est faite sans heurt et nous ne prévoyons aucun changement soudain de politique. L’« Abenomie » devrait en quelque sorte se poursuivre.

– Avec la contribution de Vivien Lee et de Kiki Oyerinde

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Déclarations

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