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Par  Eric Lascelles 08 juin 2021

Contenu de cet article :

Aperçu

Le billet de cette semaine passe en revue les plus récents développements de la pandémie : le taux d’infection, les tendances en matière de réouverture et le rythme de la vaccination. Il traite ensuite des dernières tendances de l’économie avant de passer à trois sujets spéciaux :

  1. la trajectoire à venir du commerce électronique ;
  2. une compilation des développements récents sur l’inflation ;
  3. les nouvelles règles mondiales proposées en matière d’impôt des sociétés.

Dans l’ensemble, les faits positifs et négatifs demeurent les mêmes. Parmi les faits favorables, mentionnons les suivants :

  • La dernière vague de COVID-19 continue de reculer dans la plupart des pays.
  • Le rythme de la vaccination demeure rapide.
  • Les pays rouvrent leur économie avec enthousiasme.
  • Les données économiques semblent se renforcer en juin.
  • Le taux d’infection a commencé au Vietnam à diminuer malgré les craintes entourant un nouveau variant dans ce pays.

Les faits négatifs demeurent toutefois importants :

  • Le variant Delta, qui est d’abord apparu en Inde, continue de se propager rapidement.
  • Une hausse de l’impôt des sociétés est possible (un fait négatif pour les investisseurs, mais pas pour les coffres de l’État).
  • Les données économiques canadiennes ont été plutôt médiocres en avril, et relativement décevantes en mai.

Évolution de l’épidémie

D’une manière globale, la situation demeure la même : le nombre de cas et de décès attribuables à la COVID-19 à l’échelle mondiale affiche un net repli (voir le graphique suivant).

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 dans le monde

Au 6 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Le nombre quotidien de décès augmente à mesure que les pays retraitent leurs données historiques. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

En fait, le taux de transmission à l’échelle mondiale se situe maintenant à son plus bas niveau depuis le début de la pandémie, ce qui signifie que le virus recule à son rythme le plus rapide (voir le graphique suivant).

Le taux de transmission dans le monde tourne autour du seuil critique de 1

Le taux de transmission dans le monde tourne autour du seuil critique de 1

Au 6 juin 2021. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur sept jours du nombre de nouveaux cas par jour, lissée à l’aide de la moyenne mobile sur 14 jours. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Les pays émergents et les pays développés contribuent à ce repli, mais pas de manière universelle. Ainsi, le nombre de cas est maintenant en forte baisse en Inde (voir le graphique suivant), et le taux d’infection diminue dans l’ensemble des marchés émergents. Il augmente toutefois en Colombie, au Chili, au Brésil, en Afrique du Sud et en Russie (voir le graphique sur l’Afrique du Sud ci-dessous). Nous supposons que certains des variants les plus virulents commencent à peine à se manifester dans ces pays.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Inde

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Inde

Au 3 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Afrique du Sud

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 en Afrique du Sud

Au 6 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Le nombre quotidien de décès augmente à mesure que les pays retraitent leurs données historiques. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Dans le monde développé, le taux d’infection continue de diminuer ; c’est le cas notamment dans la plupart des pays de l’Union européenne et aux États-Unis. L’amélioration se poursuit aussi au Canada, où le taux d’inflation est maintenant considérablement moins élevé que durant le creux enregistré entre les deuxième et troisième vagues (voir le graphique suivant). Par ailleurs, le succès de la campagne ciblée d’administration de la première dose du vaccin a fait en sorte que les décès ont été beaucoup moins nombreux au cours de la troisième vague que lors des deux premières.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Canada

Au 6 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Le nombre quotidien de décès augmente à mesure que les pays retraitent leurs données historiques. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Variant Delta

Malgré ces bonnes nouvelles, le variant Delta demeure très préoccupant. Il s’agit du nouveau nom donné au variant qui est d’abord apparu en Inde – celui qui est réputé être 50 % plus contagieux que le variant du Royaume-Uni (aujourd’hui appelé Alpha), et 125 % plus contagieux que la version originale du virus. Il pourrait aussi être plus mortel que les formes antérieures du virus. Selon un éminent rapport de recherche, le variant Delta est aussi considérablement plus susceptible d’infecter les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose du vaccin.

Bien que le taux d’infection chute en Inde, il y a lieu de croire qu’il s’accélère ailleurs. C’est le cas notamment au Royaume-Uni, qui rapporte maintenant que le variant Delta a supplanté le variant Alpha comme variant principal à l’échelle du pays (voir le graphique suivant). À l’heure actuelle, le variant Delta compte pour un effarant 56 % de tous les nouveaux cas, alors qu’il était à peu près inexistant au début d’avril. Il surpasse sans contredit le variant Alpha.

Nombre de cas liés aux variants de la COVID-19 au Royaume-Uni

Nombre de cas liés aux variants de la COVID-19 au Royaume-Uni

Au 6 juin 2021. Pourcentage de cas par variant. Sources : GISAID, RBC GMA

Le taux d’infection au Royaume-Uni augmente visiblement dans l’ensemble (voir le graphique suivant). Autrement dit, même avec 100 doses de vaccins administrés par tranche de 100 personnes (sur un nombre théoriquement possible de 200), un taux d’immunité naturelle assez élevé et le beau temps estival, le variant Delta présente toujours un taux de transmission supérieur à un. Cela n’est de bon augure ni pour le Royaume-Uni ni pour le monde.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni

Au 6 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Le nombre quotidien de décès augmente à mesure que les pays retraitent leurs données historiques. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Si on y regarde de plus près, on peut également détecter les signes d’une nouvelle vague au Canada (voir le graphique suivant). Les statistiques compilées par le gouvernement indiquent que le variant Alpha, qui est de loin le plus répandu à l’échelle du pays à l’heure actuelle, est en forte régression. Nous avons en effet observé un recul de 50,8 % au chapitre des nouveaux cas rapportés au cours des deux dernières semaines. Le variant Bêta en provenance d’Afrique du Sud diminue encore plus rapidement, avec une baisse de 77,2 %. Le variant Gamma (Brésil) semble être en forte hausse, mais cela est principalement attribuable à un résultat anormal il y a deux semaines. Il est également à la baisse sur le plan des tendances. Pour mettre les choses en contexte, précisons que le variant Gamma a reculé de 62 % au cours des trois dernières semaines.

Tous ces résultats contrastent avec ceux du variant Delta, dont le taux de propagation a bondi de 48 % au cours des deux dernières semaines et ne semble pas être près de ralentir, ce qui porte à croire qu’il pourrait devenir la souche dominante (si on se fie à ce qui se passe au Royaume-Uni). Plusieurs experts estiment que le pourcentage de cas au Canada attribuables au variant Delta est supérieur à 5,9 %, étant donné que certains tests ne peuvent pas faire la distinction entre les différents variants.

Suivi des cas de variants au Canada

Suivi des cas de variants au Canada

Au 4 juin 2021. Sources : Gouvernement du Canada, RBC GMA.

Le risque d’une nouvelle vague du virus à l’échelle mondiale au cours des prochains mois demeure élevé en raison de la propagation du variant Delta. On pourrait décrire la situation actuelle comme une course entre le variant Delta et les efforts déployés pour administrer la deuxième dose du vaccin. Les personnes qui ont reçu deux doses semblent être aussi bien protégées contre le variant Delta que contre les autres formes du virus.

Sur une note plus positive, il est rassurant de constater que le nombre d’infections au Vietnam a commencé à diminuer (voir le graphique suivant). Le Vietnam a signalé l’existence d’un variant potentiellement plus contagieux qui est, en théorie, susceptible de se propager plus rapidement par voie aérienne. Il est trop tôt pour dire si ces prévisions étaient exagérées, mais il est réconfortant de savoir que la situation n’est plus hors de contrôle au Vietnam.

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Vietnam

Cas de COVID-19 et décès causés par la COVID-19 au Vietnam

Au 6 juin 2021. Moyennes mobiles sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas et de décès. Le nombre quotidien de décès augmente à mesure que les pays retraitent leurs données historiques. Sources : OMS, Macrobond, RBC GMA

Réouvertures

La plupart des pays ont amorcé avec enthousiasme la réouverture de leur économie (voir le graphique suivant). Les États-Unis sont l’un des pays les plus ouverts. Le Canada a été plus prudent que la plupart des autres pays, n’ayant que tout récemment entrepris une timide réouverture. Il est, à l’heure actuelle, le pays le plus confiné des 11 pays illustrés dans le graphique, ce qui explique en partie sa piètre performance économique en avril et en mai, dont nous reparlerons plus tard.

Ampleur des mesures de confinement par pays développé

Ampleur des mesures de confinement par pays développé

Selon les dernières données disponibles au 3 juin 2021. Écart par rapport au niveau de référence normalisé en fonction des États-Unis et lissé au moyen d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Google, Université d’Oxford, Macrobond, RBC GMA

Si l’on examine les données canadiennes (et que l’on passe des données de l’Université d’Oxford/Google à celles de la Banque du Canada), plusieurs provinces ont commencé à assouplir leurs restrictions (voir le graphique suivant, et noter qu’une « pente descendante » signifie moins de restrictions, contrairement au graphique précédent). La Colombie-Britannique penche considérablement vers la réouverture, tout comme le Québec et la région des Prairies. L’Ontario demeure la province la plus stricte et n’avait pas beaucoup assoupli ses règles au 26 mai, soit la date de la dernière estimation.

Le resserrement des restrictions relatives à la COVID-19 semble avoir atteint un plateau

Le resserrement des restrictions relatives à la COVID-19 semble avoir atteint un plateau

Au 26 mai 2021. Les provinces de l’Atlantique sont le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard. Les Prairies comprennent l’Alberta, le Manitoba et la Saskatchewan. Sources : Banque du Canada, RBC GMA

Ailleurs, l’Inde a commencé à assouplir ses propres mesures de confinement sévères. Il restera à savoir si les taux d’infection continuent de s’y améliorer à partir de là. À l’inverse, l’Afrique du Sud vient de se reconfiner à cause d’une hausse du nombre de cas.

On observe une réouverture timide des frontières internationales, plus particulièrement de celles en dehors des entités supranationales comme l’Union européenne, du moins sans longues quarantaines. Les États-Unis et le Canada sont apparemment en train de négocier sur cette question, les équipes de hockey professionnel ayant récemment reçu une exemption limitée. À l’opposé, l’Australie a indiqué qu’elle n’ouvrira pas sa frontière internationale avant le milieu de 2022.

Arguments théoriques

En guise de commentaire plus général sur les plans de réouverture, le nombre de nouveaux cas par jour est sans contredit un critère pertinent pour assouplir les restrictions. Après tout, les hôpitaux ont une capacité limitée et personne ne veut d’un taux de mortalité élevé. Néanmoins, le critère principal devrait être la question de savoir si le taux d’infection diminue ou augmente, et à quelle vitesse. Un faible nombre de nouveaux cas par jour finira par devenir assez élevé dans l’éventualité d’une tendance à la hausse, et vice versa.

Une baisse rapide du nombre d’infections quotidiennes devrait permettre une réouverture importante, même si les chiffres sont relativement élevés. Inversement, un taux d’infection qui ne diminue que légèrement justifie seulement une réouverture mineure, voire aucune réouverture. Une erreur commise l’été dernier et au début de l’automne a été de continuer à déconfiner simplement parce que le nombre de cas était faible. Toutefois, ce nombre n’était plus à la baisse. En réalité, il avait commencé à s’élever au-dessus des bas niveaux. Cela aurait dû être le moment de resserrer les règles, et non de les assouplir.

Dans le contexte actuel, la baisse rapide des taux d’infection semble indiquer qu’il est possible de rouvrir les économies dans une large mesure.

Le variant Delta vient toutefois compliquer les choses : la pandémie n’est pas une entité homogène. Le taux de transmission de ce variant est nettement supérieur à un, ce qui signifie malheureusement que les règles existantes sont trop permissives dans les régions où celui-ci gagne du terrain. C’est une situation frustrante.

Poursuite des efforts de vaccination

Plus de 2,1 milliards de doses de vaccin contre la COVID-19 ont été administrées à l’échelle mondiale, le taux journalier étant passé à près de 39 millions de doses par jour. Le classement demeure sensiblement le même (voir le tableau suivant).

Vaccination contre la COVID-19 : classement mondial

Vaccination contre la COVID-19 : classement mondial

Au 6 juin 2021. Nombre cumulatif total de doses administrées par pays par 100 habitants.
Sources : Our World in Data, Macrobond, RBC GMA

Le Royaume-Uni a maintenant franchi le cap des 100 doses par 100 habitants. Cependant, cela ne signifie pas que le pays a fini de vacciner sa population, puisque deux doses sont nécessaires par personne, ni que chaque citoyen a reçu une dose, étant donné que certains ne sont pas admissibles et que d’autres ont déjà reçu une deuxième dose.

Les États-Unis sont maintenant à 90 doses par 100 habitants, le Canada est passé à 69 et l’Europe se maintient entre 55 et 65. La Chine a fait des progrès impressionnants récemment, avec un nombre remarquable de 18,6 doses par 100 habitants au cours des deux dernières semaines. Autrement dit, près d’une personne sur cinq des 1,4 milliard de Chinois a reçu une dose au cours des 14 derniers jours seulement.

Compte tenu de l’augmentation des réserves de vaccins, les États-Unis commencent à élaborer leurs plans de partage. Ils céderont 25 millions de doses dans un premier temps, en les répartissant dans le monde. Ils prévoient ensuite d’envoyer 55 millions de doses supplémentaires d’ici la fin de juin. Le pays sera sans doute en mesure d’en octroyer encore plus au cours des trimestres subséquents.

Données économiques

Données traditionnelles aux États-Unis

Les données économiques traditionnelles laissent toujours entrevoir une solide reprise économique aux États-Unis.

Les indices ISM (Institute for Supply Management) américains pour le mois de mai montraient une vigueur indéniable. L’indice ISM du secteur manufacturier est passé de 60,7 à 61,2, un excellent résultat. Seize des 18 secteurs ont fait état d’une croissance, et les nouvelles commandes ont grimpé à un niveau spectaculaire de 67.

En outre, l’indice ISM du secteur des services a également progressé, passant de 62,7 à 64,0. Il est à noter que le secteur des services semble dépasser celui des biens, ce qui laisse entendre que les pans de l’économie qui étaient auparavant en difficulté sont maintenant les locomotives de la reprise.

Le rapport sur l’emploi de mai a techniquement déçu les attentes, avec 559 000 nouveaux emplois, contre une prévision générale de 675 000. Par contre, le taux absolu de création d’emplois est demeuré très bon, et le taux de chômage est passé de 6,1 % à seulement 5,8 %. Celui-ci est encore loin des valeurs inférieures à 4 % d’avant la pandémie, mais aurait été considéré comme un taux relativement convenable pendant la majeure partie des dernières décennies.

Les employeurs aimeraient embaucher davantage, mais ne parviennent tout simplement pas à trouver assez de nouveaux travailleurs – un sujet que nous abordons plus loin dans la section sur l’inflation. Nous nous attendons à ce que la création d’emplois demeure robuste dans les mois à venir, étant donné, surtout, de la baisse de 30 % des inscriptions initiales hebdomadaires au chômage au cours du dernier mois seulement (voir le graphique suivant).

Les inscriptions au chômage aux États-Unis ont atteint leur creux de la pandémie

Les inscriptions au chômage aux États-Unis ont atteint leur creux de la pandémie

En date de la semaine se terminant le 29 mai 2021. La zone ombrée représente une récession. Sources : Département du Travail, Haver Analytics, RBC GMA

De manière étonnante, le fait que la création d’emplois n’ait pas été à la hauteur des attentes semble susciter une réaction positive de la part du marché boursier. On peut supposer que ce rapport confirme simultanément que la reprise reste intacte (une bonne chose), mais sans tirer davantage la sonnette d’alarme de la surchauffe de l’économie. Cette alarme aurait pu inciter la Fed à resserrer la politique monétaire plus tôt qu’autrement (une chose indésirable pour les actifs à risque). Nous pourrions entrer dans une période bizarre pour l’économie où le bon est mauvais, le mauvais est mauvais et le passable est bon. Il nous faut obtenir plus de preuves avant de pouvoir soutenir cette affirmation avec conviction.

Indicateurs en temps réel

Une série d’indicateurs en temps réel donnent également une impression généralement positive de l’économie.

Si le nombre d’heures travaillées par les employés horaires américains a récemment chuté, c’était à la suite de la distorsion attribuable au jour du Souvenir. Par ailleurs, la tendance continue d’augmenter fortement, à un rythme qui n’a pas été observé depuis le printemps dernier (voir le graphique suivant). Le niveau est maintenant facilement le plus élevé depuis le début de la pandémie.

Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États-Unis

Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États-Unis

Au 1er juin 2021. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Utilisation d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Homebase, RBC GMA

Après un boom lié aux mesures de relance budgétaire en mars, suivi d’un léger recul en avril, les dépenses effectuées au moyen de cartes aux États-Unis ont repris de la vigueur en mai. En effet, pendant cette période, l’activité a augmenté d’environ 20 % par rapport à il y a deux ans (voir le graphique suivant). Rien n’indique que les consommateurs veulent ralentir.

Dépenses quotidiennes globales par cartes aux États-Unis

Dépenses quotidiennes globales par cartes aux États-Unis

Au 29 mai 2021. Le total des dépenses par cartes (moyenne mobile sur sept jours) comprend l’ensemble des opérations par cartes de BAC, qui tient compte des ventes au détail et des services payés par cartes. Il exclut les paiements traités par une chambre de compensation automatisée. Sources : publication hebdomadaire de Bank of America sur la consommation en période de pandémie de COVID-19, RBC GMA

Autre confirmation de la réouverture de l’économie américaine, les points de contrôle de la TSA sont plus achalandés qu’à tout autre moment au cours de la pandémie (voir le graphique suivant).

Le bond du nombre de voyageurs aux points de contrôle de la TSA s’est accentué

Le bond du nombre de voyageurs aux points de contrôle de la TSA s’est accentué

Au 2 juin 2021. Variation de la moyenne mobile sur sept jours par rapport au même jour de semaine des années précédentes. Sources : TSA, Macrobond, RBC GMA

En combinant les nombreux indicateurs en temps réel que nous examinons, notre indice de l’activité économique aux États-Unis continue de se redresser et se situe maintenant à son plus haut niveau depuis le début de la pandémie (voir le graphique suivant). Nous pensons en fait que l’économie américaine dans son ensemble – à proprement parler, plutôt que représentée par des indicateurs comme ceux-ci – est déjà légèrement plus importante qu’elle ne l’était avant la pandémie.

L’activité économique aux États-Unis s’accélère à mesure que les États poursuivent leur réouverture

L’activité économique aux États-Unis s’accélère à mesure que les États poursuivent leur réouverture

Au 29 mai 2021. L’indice d’activité économique correspond à la moyenne de neuf séries de données économiques à périodicité élevée mesurant la variation en pourcentage par rapport à la même période en 2019. Sources : Bank of America, Goldman Sachs, OpenTable, Macrobond, RBC GMA

Partout dans le monde, les données sur les réservations au restaurant demeurent un indicateur de la réouverture (voir le graphique suivant). Aux États-Unis, les réservations sont revenues à la normale. Les Britanniques ont pour leur part retrouvé le plaisir de manger au restaurant, de sorte que les réservations, à zéro pendant le confinement, sont maintenant deux fois plus nombreuses qu’elles l’étaient avant la pandémie. L’Europe continentale goûte elle aussi à la joie de sortir comme le montre la légère hausse observée en Allemagne. La reprise s’amorce au Canada, mais le pays accuse un retard important par rapport aux autres.

Réouverture des restaurants pour le service aux tables dans certains pays

Réouverture des restaurants pour le service aux tables dans certains pays

Au 2 juin 2021. Moyenne mobile sur sept jours de la variation d’une année sur l’autre (en %). Nombre de clients dans les restaurants selon les réservations en ligne et par téléphone et les visites spontanées, établi au moyen d’un échantillonnage de restaurants sur OpenTable. Sources : OpenTable, RBC GMA

Faiblesse au Canada – Contexte

Les données économiques récentes du Canada ont été faibles, mais c’est attribuable aux dommages temporaires causés par la troisième vague.

L’emploi au Canada a reculé pour un deuxième mois d’affilée, affichant une perte de 68 000 emplois en mai. C’est légèrement inférieur aux prévisions et, techniquement, cela signifie que le Canada a maintenant perdu un plus d’emplois dans la troisième vague que durant la deuxième. Le taux de chômage a augmenté en conséquence, passant de 8,1 % à 8,2 %.

Le PIB du premier trimestre a été publié ; la hausse annualisée de 5,6 % est quelque peu inférieure à la hausse prévue de 6,8 %. Bien entendu, le taux de croissance absolu reste spectaculaire, d’autant plus que l’économie était à l’arrêt pendant le premier mois du trimestre. Si la plupart des secteurs de l’économie ont enregistré une croissance, il est remarquable – et un peu inquiétant – d’observer l’apport disproportionné de l’investissement résidentiel, qui affiche une incroyable hausse annualisée de 43 %.

En plus des données trimestrielles sur le PIB, une estimation provisoire a été publiée pour le mois d’avril. La production économique affichait une hausse de 1,1 % à la fin du premier trimestre, en mars, mais Statistique Canada estime que l’économie s’est repliée de 0,8 % en avril. Cette baisse n’a rien d’étonnant, car nous savions que le confinement de la troisième vague aurait des conséquences. Le contraste est tout de même notable, puisqu’il n’y avait pas eu de déclin économique lors de la deuxième vague.

Voilà qui vient contredire notre hypothèse de la semaine dernière voulant que l’économie ne souffrirait pas davantage de la troisième vague que de la précédente. À notre avis, ce n’est pas étranger au fait qu’il est anormal que le PIB du Canada n’ait pas chuté en novembre, décembre ou janvier, sachant la faiblesse des autres mesures à ce moment-là.

Les résultats des deux derniers mois le montrent clairement : l’économie canadienne est maintenant devancée par celle des États-Unis. Cela dit, nous pouvons affirmer sans trop nous tromper que juin sera meilleur pour le Canada. D’ailleurs, le pays dispose maintenant d’une plus grande marge et pourrait ainsi connaître une forte croissance au deuxième semestre de l’année.

Magasinage en ligne et pandémie

Naturellement, les achats en ligne ont augmenté massivement pendant la pandémie. Les données en temps réel de la Bank of America sur les opérations par carte aux États-Unis (à la fois les cartes de crédit et les cartes de débit) indiquent que les opérations en ligne, qui ne représentaient que 13 % des ventes de détail, avaient atteint jusqu’à 28 % pendant la pandémie (voir le graphique suivant). Depuis, les achats en ligne sont retombés à 19 %.

Données de la Bank of American sur les opérations par carte – Part des ventes de détail en ligne

Données de la Bank of American sur les opérations par carte – Part des ventes de détail en ligne

Au 1er mai 2021. Le total des dépenses par cartes comprend l’ensemble des opérations par cartes de BAC, qui tient compte des ventes au détail et des services payés par cartes. Il exclut les paiements traités par une chambre de compensation automatisée. Les ventes en ligne sont définies comme des achats effectués sans présentation d’une carte et qui peuvent, par conséquent, comprendre des achats effectués par téléphone. Source : Données de la BAC sur les opérations par carte, RBC GMA

La part des achats en ligne semble continuer de baisser. C’est sans doute logique, puisque les magasins rouvrent, les limites quant au nombre de personnes sont levées et les gens ont de moins en moins peur. Ces magasins traditionnels récupèrent une partie des dépenses faites en ligne. Le déplacement des dépenses se remarque probablement aussi sur un autre plan, à savoir que les consommateurs délaissent les grandes enseignes, qui ont prospéré durant la pandémie, au profit de plus petits détaillants et de petites entreprises.

Il semble raisonnable de penser que les dépenses en ligne demeureront plus élevées après la pandémie qu’elles l’étaient avant, mais elles ne resteront pas au niveau actuel.

Arguments en faveur d’une solide présence en ligne à l’avenir :

  • Les détaillants en ligne peuvent offrir un vaste choix.
  • Les acheteurs en ligne peuvent souvent obtenir un prix inférieur pour un produit grâce à une meilleure découverte des prix sur le Web. De plus, un détaillant en ligne a un loyer et des coûts de main-d’œuvre moindres (partiellement compensés par les frais d’expédition).
  • Les acheteurs en ligne n’ont pas à quitter le confort de leur foyer.
  • En raison de la pandémie, certaines personnes pourraient avoir perdu l’habitude d’aller dans un magasin physique quand, dans certains cas, un achat en ligne aurait pu être plus logique.
  • Les achats en ligne augmentaient en proportion du total des dépenses avant la pandémie.

Cependant, il y a aussi lieu de croire que les magasins physiques peuvent regagner une partie du terrain perdu.

  • Les acheteurs en ligne doivent attendre des heures, des jours ou même des semaines pour recevoir le produit qu’ils ont acheté – il n’y a pas de satisfaction instantanée.
  • Certains produits ne se prêtent pas à l’achat en ligne – l’ajustement, la qualité et les détails d’un produit ne sont pas toujours évidents en ligne.
  • Les acheteurs en ligne ne reçoivent pas les conseils personnalisés d’experts qu’ils pourraient obtenir chez un détaillant physique (bien que les évaluations en ligne puissent servir de substitut raisonnable dans certains cas).
  • Certains acheteurs pourraient souhaiter soutenir activement la collectivité locale.
  • Le magasinage peut être autant une activité expérientielle et sociale qu’un moyen de se procurer des biens – et seul un magasin physique peut réellement offrir ces éléments supplémentaires.

La part du commerce électronique dans les ventes au détail pourrait fléchir à 17 % aux États-Unis, en supposant que le déclin des achats en ligne se poursuit à son rythme récent jusqu’à l’automne, moment auquel l’économie américaine devrait avoir entièrement redémarré et tourner de nouveau à plein régime. Cette estimation de 17 % est de 11 points de pourcentage inférieure au sommet et de deux points de pourcentage inférieure au niveau actuel, mais demeure quatre points de pourcentage au-dessus du niveau antérieur à la pandémie.

Certains experts du secteur du commerce de détail ne s’attendent pas à un repli important, croyant plutôt que le commerce électronique ira de succès en succès à l’avenir. Cependant, il nous semble peu probable que la part des achats en ligne en 2021-2022 soit plus élevée qu’en 2020-2021. La tendance est sans contredit à la baisse, ce qui est logique compte tenu de la réouverture des magasins physiques.

Nous sommes d’accord avec le scénario à long terme : après une consolidation à court terme, le commerce électronique devrait ensuite recommencer à accroître sa part du total des dépenses d’année en année. À long terme, le commerce électronique de détail pourrait augmenter de quelque 8 % par année, contre seulement 4 % pour l’ensemble des ventes au détail.

Sans sonner le glas des détaillants physiques, rien n’indique qu’il y a une limite stricte quant aux gains que le magasinage en ligne pourrait réaliser à long terme. À titre d’exemple, le commerce électronique représente déjà 34 % des ventes au détail en Chine, ce qui est beaucoup plus élevé. Selon eMarketer, cette proportion pourrait atteindre un niveau inconcevable de 58 % d’ici 2024.

Réflexions sur l’inflation

Nous continuons de prévoir trois phases distinctes d’évolution pour l’inflation.

  1. Au cours des prochains mois, l’inflation devrait être très élevée en raison de la combinaison de divers facteurs temporaires. Parmi eux figurent une flambée des prix des marchandises, une modification transitoire des préférences de la demande et le défi consistant à remettre l’économie sur pied du jour au lendemain.
  1. Au cours des prochaines années, l’inflation devrait rester un peu plus élevée que la normale – aux alentours de 2,5 % –, alors que les vestiges de certains facteurs temporaires s’estomperont lentement, et compte tenu d’autres considérations comme l’assouplissement quantitatif marqué et le fort pouvoir d’établissement des prix des sociétés.
  1. À long terme, nous estimons que l’inflation devrait revenir à la normale. Elle pourrait même être un peu plus faible que d’habitude en raison, entre autres, de l’effet déflationniste du vieillissement de la population.

Voici une série d’événements et de graphiques intéressants qui, somme toute, ne modifient pas cette interprétation des perspectives de l’inflation, mais qui aident à préciser quelque peu le raisonnement.

Inflation plus forte aux États-Unis qu’ailleurs

Il est logique que l’inflation soit plus forte aux États-Unis que dans les autres pays développés. Non seulement leur monnaie s’est-elle dépréciée plus que la plupart des autres, mais leur économie est aussi plus vigoureuse, les restrictions économiques ont été retirées plus tôt et les mesures de relance budgétaire y ont été plus généreuses en 2021.

Il est aussi logique que la hausse des salaires soit plus marquée aux États-Unis. Dans ce pays, les travailleurs dont les employeurs n’avaient pas besoin ont pu quitter leur emploi et demander des prestations d’assurance-chômage. En comparaison, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont mis en place des politiques budgétaires grâce auxquelles les travailleurs excédentaires ont été rémunérés pour demeurer sur la liste de paie des entreprises. Les politiques du Canada se situent à mi-chemin entre ces deux approches, mais elles sont sans doute plus proches des politiques américaines. Par conséquent, les entreprises américaines doivent maintenant déployer davantage d’efforts pour trouver de nouveaux employés dans un contexte de relance économique, alors que de nombreux autres pays développés sont déjà bien placés pour redémarrer. Les entreprises américaines offrent des salaires plus élevés pour inciter les travailleurs à revenir.

Trop peu d’emplois et trop peu de travailleurs

Les États-Unis et, dans une moindre mesure, le Canada se trouvent dans une situation curieuse : le nombre d’emplois disponibles est trop faible (comme en témoignent les taux de chômage encore élevés) et pourtant, il y a pénurie de travailleurs (comme le montre le nombre de postes à pourvoir – voir le graphique suivant). C’est pourquoi on y signale des pressions sur les salaires, même si le taux de chômage demeure élevé.

Les postes à pourvoir aux É.-U. n’ont jamais été aussi nombreux

Les postes à pourvoir aux É.-U. n’ont jamais été aussi nombreux

Données en date de mars 2021. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : Bureau of Labor Statistics, Haver Analytics, RBC GMA

La plupart de ces incohérences devraient finir par disparaître.

  • Une partie d’entre elles est liée aux frictions associées à l’appariement des travailleurs potentiels avec les employeurs potentiels : il faut parfois quelques mois pour établir la bonne correspondance.
  • Certaines de ces incohérences reflètent le fait que certains secteurs, comme la construction résidentielle, sont actuellement en situation de surchauffe, tandis que l’activité dans d’autres secteurs, notamment les arts, le divertissement et les loisirs, reste bien en deçà de la normale. Ces déséquilibres devraient aussi s’estomper à mesure que l’économie revient à la normale.
  • Enfin, certains travailleurs potentiels hésitent à retourner au bureau en raison des craintes de tomber malades, de l’insuffisance des services de garde d’enfants ou de la générosité des prestations gouvernementales temporaires. Chacune de ces restrictions devrait s’atténuer au cours des prochains mois.

Pressions limitées sur les salaires

Il a beaucoup été question des fortes hausses de salaire et des primes à la signature que certaines grandes chaînes américaines de détail et de restauration rapide offrent à leurs employés de rang inférieur. Elles permettent de réduire les inégalités et la pauvreté, mais elles font aussi craindre la formation d’une spirale prix-salaires.

En fait, les pressions salariales réelles semblent circonscrites à une poignée de secteurs (voir le graphique suivant). Les restaurants dits à service restreint (restauration rapide) connaissent effectivement une forte hausse des salaires. Toutefois, dans l’ensemble, la rémunération horaire moyenne des emplois non agricoles du secteur privé n’augmente que de 2 % par année. Ce chiffre sous-estime probablement quelque peu la croissance réelle des salaires, puisque les comparaisons avec l’an dernier sont faussées par les primes temporaires versées aux travailleurs de première ligne au printemps dernier. Il n’en demeure pas moins que, dans la plupart des cas, nous n’assistons pas à une flambée des salaires en ce moment.

La croissance des salaires des travailleurs peu qualifiés aux États-Unis se redresse après avoir touché un creux pendant la pandémie

La croissance des salaires des travailleurs peu qualifiés aux États-Unis se redresse après
avoir touché un creux pendant la pandémie

Restaurants à service restreint en avril 2021, total des entreprises non agricoles du secteur privé en mai 2021. Sources : Bureau of Labour Statistics, Macrobond et RBC GMA

Pouvoir de fixation des prix des entreprises

Toutefois, comme nous l’avons signalé dans le passé, les entreprises ont sensiblement augmenté les prix et prévoient continuer de le faire (voir le graphique suivant). Selon une estimation prudente, ces mesures se situent à leur plus haut niveau depuis 2008, et l’une d’elles n’a jamais été aussi élevée depuis 1982.

Les entreprises américaines haussent les prix - les chiffres les plus élevés depuis des décennies

Les entreprises américaines haussent les prix - les chiffres les plus élevés depuis des
décennies

En date d’avril 2021. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : Étude économique menée par la National Federation of Independant Business (NFIB) auprès des PME, Haver Analytics et RBC GMA

Cette mesure ne signifie toutefois pas que l’inflation devrait augmenter autant qu’en 1982. Il faut plutôt en déduire qu’une part comparable des entreprises prévoient augmenter leurs prix, mais probablement pas dans une aussi grande mesure. Cette dernière affirmation semble à tout le moins confortée par une autre question du même sondage (voir le graphique suivant). Bien que cette part augmente, peu d’entreprises indiquent que l’inflation représente leur grand problème. La situation est fondamentalement différente de ce qu’elle était dans les années 1970 et au début des années 1980.

L’inflation n’est pas problématique pour l’instant

L’inflation n’est pas problématique pour l’instant

En date d’avril 2021. La zone ombrée représente une récession. Sources : Étude économique menée par la NFIB auprès des PME, Haver Analytics, RBC GMA

D’une part, nous pourrions être cyniques et affirmer qu’une hausse de l’inflation n’a rien de problématique pour les entreprises, puisqu’elles la refilent en grande partie au suivant. D’autre part, nous ne croyons pas que ce soit le point de vue des répondants.

Une inversion des distorsions observées au début de la pandémie

Rappelons que certaines des fluctuations de prix actuelles doivent être évaluées à la lumière des données antérieures. Par exemple, au début de la pandémie, les frais de transport se sont effondrés, alors que les frais d’alimentation ont bondi (voir le graphique suivant). Du jour au lendemain, les ménages étaient confinés et n’avaient plus nulle part où aller. Parallèlement, ils faisaient des provisions de nourriture au cas où la pandémie perturberait la chaîne logistique alimentaire.

Incidence de la COVID-19 sur les prix : alimentation et transport

Incidence de la COVID-19 sur les prix : alimentation et transport

En date d’avril 2021. Sources : Macrobond, RBC GMA

Aujourd’hui, à mesure que les effets de la pandémie s’estompent, la situation inverse se produit. Portés par l’embellie des prix, les frais de transport montent en flèche – un phénomène accentué par la pénurie de puces pour automobiles, l’aversion du public pour les transports en commun et le recours aux vastes mesures d’aide financière de l’État pour financer l’achat de véhicules motorisés. Parallèlement, le rythme de croissance des prix des aliments est retourné à 2 % par année contre 4 % plus tôt. Cependant, il demeure supérieur au niveau enregistré avant la pandémie. Autrement dit, une partie de la vigueur observée récemment n’est que l’inversion des tendances du passé.

Les prix des marchandises en contexte

Un élément central de l’inflation est la vigueur des prix des marchandises, qui n’est pas aussi remarquable qu’on pourrait le croire (voir le graphique suivant). En effet, la flambée des prix de 2008 était plus importante et avait atteint un sommet encore plus élevé. On a également observé une explosion des prix en 2009 et en 2011. Ainsi, pendant longtemps, les prix des marchandises ont été nettement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Bref, au cours des dernières années, l’inflation a été touchée par des tendances semblables et encore plus lourdes, et ce, sans embarquer dans une montée vertigineuse.

La dernière reprise des prix des marchandises a été généralisée

La dernière reprise des prix des marchandises a été généralisée

Au 25 mai 2021. La zone ombrée représente une récession. Sources : S&P, Haver Analytics, RBC GMA

Les prix de certaines marchandises sont même en train de tiédir, comme en témoignent la stagnation récente (voir le graphique ci-dessus) et le fait qu’aux États-Unis, les contrats à terme sur le bois d’œuvre de juillet viennent de reculer de 25 %, ce qui est énorme.

De plus, le secteur minier semble comporter des capacités inutilisées. On observe le même phénomène du côté de l’acier américain, dont la production continue à reprendre (voir le graphique suivant).

Production d’acier brut aux États-Unis (tonnes nettes)

Production d’acier brut aux États-Unis (tonnes nettes)

Au 29 mai 2021. Sources : American Iron and Steel Institute, Haver Analytics, RBC GMA

On pourrait croire que puisque les cours pétroliers dépassent les seuils enregistrés avant la pandémie, ce n’est qu’une question de temps avant que la production de pétrole brut aux États-Unis commence à renaître (voir le graphique suivant). En effet, le nombre d’installations de forage est à la hausse depuis quelque temps.

Production de pétrole brut aux États-Unis (barils par jour)

Production de pétrole brut aux États-Unis (barils par jour)

Au 28 mai 2021. Sources : Energy Information Administration, Haver Analytics, RBC GMA

Vers un plateau de l’inflation en temps réel ?

Nous terminons avec une observation opportune : autant aux États-Unis qu’au Canada, certains indicateurs sur l’inflation exclusifs et accessibles sur le Web ont atteint un plateau, puis ont commencé à redescendre. Par conséquent, les données sur l’indice des prix à la consommation (IPC) global de mai, qui seront publiées prochainement, pourraient démontrer que l’inflation a atteint son sommet pour le cycle, conformément à nos attentes passées.

Résumé sur l’inflation

Soyons clairs : le problème de l’inflation élevée n’est pas entièrement résolu et demeure bien réel. Les salaires ont augmenté considérablement dans certains secteurs, et les entreprises semblent jouir d’un bon pouvoir de fixation des prix. Cela dit, la forte croissance des salaires pourrait s’estomper avec le temps pour différentes raisons :

  • L’inflation n’inquiète pas particulièrement les entreprises.
  • Certaines distorsions de prix découlant de la pandémie ont commencé à s’estomper.
  • L’augmentation des prix des marchandises n’est pas inusitée et pourrait avoir atteint un plateau.
  • Selon un important indicateur en temps réel, les tensions inflationnistes générales auraient elles aussi plafonné. Voilà qui est somme toute rassurant.

Accord sur un taux d’imposition mondial des sociétés

Le système mondial actuel d’imposition des sociétés est critiqué depuis longtemps parce qu’il permet aux entreprises de transférer leurs bénéfices entre différents territoires – à leur avantage sur le plan fiscal – en manipulant à l’intérieur d’une même société ce que leurs services internes facturent entre eux pour différents services et produits.

Au cours du week-end dernier, les dirigeants du G7 ont annoncé la conclusion d’un accord qui réduirait l’ampleur de cet arbitrage fiscal.

Détails de l’accord

À l’issue de négociations entamées en 2013, les pays du G7 se sont mis d’accord pour mettre en place un taux d’imposition des sociétés minimal de 15 %. Dans les faits, aucun de ces pays n’applique un tel taux. L’idée est plutôt qu’une société dont le siège social est situé dans un pays du G7 sera imposée à hauteur d’au moins 15 % sur ses bénéfices à l’échelle mondiale. Si une société déclare une grande partie de ses bénéfices dans un paradis fiscal où le taux d’imposition est faible, elle pourrait être en deçà du taux global de 15 %. On remédie alors au problème en faisant en sorte que la société augmente ses versements d’impôt dans son pays d’origine jusqu’à ce que le taux de 15 % soit atteint.

De plus, « les plus grandes sociétés mondiales » seront imposées à hauteur d’au moins 20 % sur les bénéfices générés au-dessus d’une marge de 10 %. Cette taxe supplémentaire sera partagée par les gouvernements selon l’endroit où la multinationale réalise ses ventes. À l’heure actuelle, certaines sociétés paient très peu d’impôts dans un grand marché si elles n’y exercent pas d’activités.

Pas encore en vigueur

Cet accord n’entrera pas en vigueur avant au moins plusieurs années. Jusqu’à présent, seuls les dirigeants des pays du G7 l’ont approuvé. Ces pays doivent encore adopter les lois qui s’y rapportent, y compris les États-Unis par l’intermédiaire du Congrès. De plus, la modification d’une convention fiscale aux États-Unis exige une majorité des deux tiers au Sénat, ce qui signifie qu’un soutien bipartisan sera nécessaire. C’est possible, mais peu certain. En effet, le pays pourrait hésiter à agir en premier, étant donné qu’un impôt des sociétés minimal comparable (quoiqu’inférieur) de 10,5 % a été instauré en 2017 sans qu’une mesure similaire ait été prise ailleurs dans le monde. En même temps, d’autres pays pourraient aussi hésiter à mettre en place leur propre législation en attendant que les États-Unis puissent faire voter ses propres lois par le Congrès.

Par ailleurs, l’accord pourrait avoir une portée assez limitée, à moins qu’il soit étendu à d’autres pays. La question sera abordée pendant le G20 le mois prochain à Venise, mais on reste bien loin du total de 135 pays qui, idéalement, pourraient accepter l’accord. Après tout, sans la participation de pays comme l’Irlande et d’autres pays qui appliquent de faibles taux d’imposition, et dont la prospérité est probablement menacée par cet accord, les sociétés pourraient délocaliser leur siège social dans des territoires qui ne se conforment pas à cette mesure et éviter ainsi d’être soumises au minimum imposable.

Une grande part d’incertitude

Il reste encore beaucoup de détails à régler concernant le plan. Le ministre français a, par exemple, laissé entendre que le taux d’imposition minimal pourrait dépasser 15 % à la suite de négociations, alors que d’autres le considèrent comme un fait accompli. On ignore également toujours quelle sera la définition d’une « grande » multinationale aux termes de la règle sur les marges bénéficiaires.

Incidence sur les impôts et les bénéfices

Le but est de rehausser le taux d’imposition effectif des sociétés, de façon à ce que les bénéfices après impôt diminuent et que les recettes fiscales augmentent, comme l’a explicitement reconnu Janet Yellen, secrétaire du Trésor américain.

Mais l’ampleur de la hausse a son importance. Un taux d’imposition des sociétés de 15 % n’est pas particulièrement élevé ; il est même inférieur à celui en vigueur dans les pays du G7, comme nous l’avons mentionné. Qui plus est, Facebook, Apple et Alphabet sont déjà soumis à un taux d’imposition effectif de pratiquement 15 %. Or, ce sont précisément ces géants de la technologie qu’on vise. L’impôt que paie Apple représente un taux effectif de 14,4 % ; l’adoption du taux minimal amoindrirait de seulement 0,7 % ses bénéfices après impôt. Certes, il ne faut pas oublier la règle applicable aux marges bénéficiaires. Prenons encore Apple comme exemple. Sa marge bénéficiaire nette est de 23,4 %, soit bien au-delà du seuil de 10 % qui a été établi. Ainsi, une fois l’impôt de 20 % prélevé sur les bénéfices excédant ce seuil, les bénéfices après impôt de la société baisseront de 11,5 % (ce qui est loin d’être négligeable). Notez que ces calculs sommaires ont été effectués par un économiste et non par un analyste compétent !

Eurasia Groupe estime que l’accord pourrait rapporter de 100 à 200 milliards de dollars américains supplémentaires par année aux gouvernements participants, les bénéfices enregistrés par les multinationales concernées s’élevant (d’après nous et très approximativement) à 7 000 milliards de dollars par an au total. Si nos calculs sont exacts, cela représenterait peut-être une baisse de 1,5 % à 3 % des bénéfices après impôts mondiaux, tandis que le taux de croissance des bénéfices annuel est d’environ 7 % par année. Ce changement ferait donc reculer les bénéfices des sociétés de l’ordre de trois à six mois, mais pas plus.

Les grandes entreprises américaines de technologie ont déclaré qu’elles saluaient le changement proposé. Reste à voir si cette réforme prendra corps.

– Avec la contribution de Vivien Lee et de Sean Swift

Vous aimeriez connaître d’autres points de vue d’Eric Lascelles et d’autres dirigeants avisés de RBC GMA ? Vous pouvez lire leurs réflexions dès maintenant.

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