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Par  Eric Lascelles 07 juillet 2020

Contenu de cet article :

  • Évolution de l’épidémie
  • Évolution de la conjoncture économique
  • Durabilité de la croissance et plus

Webémission mensuelle

Résumé

La situation liée à la COVID-19 demeure difficile. Il y a plusieurs facteurs négatifs importants :

  • Le taux d’infection quotidien à l’échelle mondiale continue d’augmenter et les chiffres se détériorent aux États-Unis.
  • Il semble maintenant que l’économie américaine pourrait se contracter de nouveau. En cause, l’augmentation du nombre d’infections.
  • Par ailleurs, les dommages économiques liés à une deuxième vague s’accumulent, car même si le chômage est en baisse, le nombre de chômeurs pour des raisons non temporaires augmente.
  • Enfin, les données sur les infections dans les marchés émergents continuent de s’aggraver.

Bien sûr, il y a aussi des points positifs notables.

  • La relance économique se poursuit dans une grande partie des pays développés.
  • Pour bien des gens, les contraintes sont beaucoup moins grandes qu’il y a quelques mois.
  • De plus en plus de preuves indiquent que les États américains les plus touchés (et leurs habitants) commencent à prendre des mesures pour relever le nouveau défi qui se présente.
  • Les chercheurs poursuivent par ailleurs leurs efforts pour trouver des solutions scientifiques.

Évolution de l’épidémie

La COVID-19 gagne du terrain partout dans le monde, plus de 200 000 nouvelles infections ayant été signalées ces derniers jours. Bien que le taux de transmission du virus ait considérablement diminué depuis mars, il est extrêmement frustrant de constater qu’il demeure supérieur, ne serait-ce qu’un peu, au seuil critique qui distingue un virus en déclin d’un virus qui continue de se propager (voir le premier graphique). Plus de 11 millions de personnes ont été officiellement infectées par le virus, mais le nombre réel est peut-être 10 fois plus élevé.

Le taux de transmission dans le monde tourne autour du seuil critique de un

Global transmission rate hovering around key threshold of one

Nota : Au 6 juillet 2020. Le taux de transmission correspond à la variation sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur cinq jours du nombre de nouveaux cas par jour. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

L’un des signes encourageants est que le nombre de décès dans le monde reste à peu près stable. Dans la mesure où il s’agit de l’ultime illustration des dégâts causés par la COVID-19, on peut soutenir que la situation est moins désespérée qu’elle l’était en avril. Cependant, le risque de voir l’augmentation du nombre d’infections entraîner l’augmentation du nombre de décès demeure bien réel. D’ailleurs, le taux de mortalité a cessé de diminuer (voir le graphique suivant).

Propagation de la COVID-19 dans le monde – cas et décès

Spread of COVID-19 globally, cases and deaths

Nota : Au 6 juillet 2020. Moyennes mobiles sur sept jours des nouveaux cas et des décès, indexées à 100. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

L’inadéquation entre le nombre d’infections et le nombre de décès semble s’expliquer par la combinaison de trois facteurs : L’accroissement des taux de dépistage vient exposer une plus grande proportion du nombre réel de personnes infectées. Par conséquent, les infections n’augmentent probablement pas aussi rapidement qu’il y paraît. Le virus touche maintenant des personnes plus jeunes. Dans la mesure où la COVID-19 est extrêmement discriminatoire en fonction de l’âge, c’est un élément à retenir. La qualité des soins médicaux continue de s’améliorer ; les scientifiques ont notamment découvert un médicament qui réduit du tiers l’incidence des décès chez les personnes sous respirateur.

Dans les pays émergents, le nombre de cas continue d’augmenter fortement. Cela dit, les pays développés aussi voient les cas s’accumuler (voir le graphique suivant). Le Brésil demeure le pays le plus préoccupant, affichant quelque 40 000 cas par jour. Heureusement, pour le moment, cette donnée semble s’être stabilisée. À l’inverse, en Inde, les ravages se poursuivent, le pays enregistrant environ 25 000 nouvelles infections par jour. La situation du Mexique s’aggrave également.

Les pays émergents sont maintenant aux prises avec la COVID-19

COVID-19 hitting emerging market countries now

Nota : Au 5 juillet 2020. Les chiffres des marchés développés correspondent au nombre de cas en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis et représentent 35,6 % des cas dans le monde. Les chiffres des marchés émergents correspondent au nombre de cas au Brésil, en Inde, en Iran, au Pérou, en Russie et en Turquie et représentent 32,5 % des cas dans le monde.

Pendant ce temps, parmi les pays développés, les États-Unis sont le foyer le plus préoccupant. En effet, le pays enregistre régulièrement plus de 50 000 nouveaux cas par jour. À titre de comparaison, il comptait « seulement » 20 000 nouveaux cas par jour à la mi-juin (voir le graphique suivant). Aujourd’hui, le nombre de cas total avoisine les trois millions, soit plus du quart du total des cas dans le monde.

Propagation de la COVID-19 aux États-Unis

Spread of COVID-19 in the U.S.

Nota : Au 6 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

D’un État à l’autre, la situation varie. Certains ont obtenu d’excellents résultats au cours des derniers mois. D’autres, en revanche, éprouvent des difficultés considérables. C’est le cas notamment des États suivants :

  • l’Arizona (environ 5 000 cas par jour)
  • la Floride (10 000 cas, voir le graphique ci-dessous)
  • le Texas (8 000 cas, voir le graphique suivant)

L’équilibre a récemment penché du côté négatif, le taux de transmission étant maintenant supérieur à un dans 45 des 50 États (plus Washington DC.), ce qui est préoccupant.

État de la Floride

State of Florida

Nota : Au 5 juillet 2020. La courbe de la tendance est calculée au moyen de la moyenne mobile sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas. Les résultats positifs correspondent à la moyenne mobile sur trois jours des nouveaux cas/nouveaux tests. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA

État du Texas

State of Texas

Nota : Au 5 juillet 2020. La courbe de la tendance est calculée au moyen de la moyenne mobile sur sept jours du nombre quotidien de nouveaux cas. Sources : The COVID Tracking Project, Macrobond, RBC GMA

L’augmentation du nombre de tests explique sans aucun doute une partie de la hausse des cas dans ces États, mais elle n’explique pas tout. Comme le montre le graphique ci-dessus sur le Texas, les taux d’hospitalisation augmentent également, ce qui est peut-être l’illustration la plus manifeste de la dégradation de la situation. De plus, le taux de tests positifs est également extrêmement élevé (voir le graphique de la Floride), ce qui laisse entendre que contrairement à ce que certains pourraient croire, le nombre de tests diminue et ne représente qu’une fraction du nombre réel de cas. En Arizona, le taux de tests positifs atteint le chiffre impressionnant de 25 %. À titre de comparaison, la plupart des pays développés affichent un taux de tests positifs inférieur à 1 %.

En outre, certains États qui étaient parvenus à redresser la situation commencent à perdre pied de nouveau. C’est le cas par exemple du Michigan et de l’État de Washington.

Il est toutefois intéressant de noter que rien n’indique que les manifestations généralisées d’il y a quelques semaines aient entraîné une augmentation des cas. Il semblerait en effet que les activités en plein air comportent un faible risque.

Ailleurs, le Canada et le Royaume-Uni continuent de faire état d’un nombre de cas relativement faible, à défaut d’avoir maintenu la tendance à la baisse des mois précédents.

Pendant ce temps, le Japon, qui avait pendant longtemps été un modèle à suivre malgré les mesures de dépistage et de quarantaine limitées, semble connaître des turbulences. Bien que le nombre absolu de nouvelles infections y demeure très faible, il est maintenant incontestablement en hausse (voir le graphique suivant). Nous pensons toujours que l’adoption du masque par les Japonais est louable et qu’il s’agit là d’un facteur déterminant du succès relatif du pays, mais ce dernier doit maintenant être surveillé de près.

Propagation de la COVID-19 au Japon

Spread of COVID-19 in Japan

Nota : Au 6 juillet 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Évolution de la conjoncture économique

Si les données économiques des deux derniers mois étaient presque entièrement positives, la situation actuelle est plus mitigée. Certes, il y a encore des chiffres positifs – nous y reviendrons –, mais de plus en plus d’indicateurs montrent que l’économie américaine commence à manquer d’air.

La relance économique américaine

Commençons par ce que nous appelons les indicateurs « doctoraux », ainsi nommés parce qu’ils sont considérés comme étant suffisamment prospectifs pour mériter à ceux qui les analysent un doctorat en économie. Les trois facteurs en question sont favorables. L’indice boursier coréen, les prix du cuivre et le Baltic Dry Index ont tous rattrapé l’essentiel du terrain perdu antérieurement. C’est important pour les raisons suivantes :

  • Parce que l’économie coréenne est très mondialisée et particulièrement axée sur la fabrication.
  • Parce que le cuivre est un élément clé de l’activité industrielle.
  • Parce que le Baltic Dry Index est un indicateur (imparfait) des échanges commerciaux.

Si les modèles de calcul du PIB américain sont largement rétrospectifs, on constate que la Réserve fédérale est en voie de revoir fortement à la hausse ses estimations du deuxième trimestre au regard de ceux-ci. Attention, les données seront tout de même très négatives, mais moins que nous l’avions imaginé au départ.

Les indices ISM des États-Unis pour juin sont maintenant tous deux supérieurs à 50, l’indice manufacturier étant en hausse à 52,6, et les services atteignant le chiffre incroyable de 57,1 par suite d’un gain de 12 points. Il est difficile d’interpréter ces données, car certains répondants semblent parler de croissance, tandis que d’autres parlent de la santé générale de leur société. C’est là une distinction cruciale, car nous pensons que la plupart des sociétés affichaient une forte croissance, mais que leur activité était malgré tout en baisse.

Les données sur l’emploi de juin aux États-Unis ont agréablement dépassé les attentes : 4,8 millions d’emplois nets ont été créés, alors que l’on s’attendait à une hausse de 3,2 millions. Si l’on ajoute ces emplois aux 2,7 millions créés en mai, ce sont 7,4 millions d’emplois qui ont été restitués, soit environ le tiers des 21 millions d’emplois perdus en mars et avril. Si le rythme actuel de la reprise se maintient, cela signifierait un retour complet à la normalité sur le marché du travail d’ici trois ou quatre mois. Il est toutefois plus réaliste de penser qu’il sera de plus en plus difficile de faire des gains. En effet, les données sur les inscriptions au chômage montrent que l’amélioration observée depuis la mi-juin n’a été que faible.

Dans le sillage de la dernière vague de création d’emplois, le taux de chômage officiel a chuté de 2 points de pourcentage pour s’établir à 11,1 %. Quant au taux officieux, qui s’ajuste aux erreurs de classification, il s’est établi à 12 %, après une baisse encore plus impressionnante de 4 points de pourcentage.

L’économie américaine est en perte de vitesse

Malgré toutes ces données économiques favorables, l’économie américaine pourrait avoir commencé à se dégrader vers la fin de juin. Notre mesure des heures travaillées aux États-Unis par les travailleurs rémunérés à l’heure a légèrement fléchi (voir le graphique suivant). De même, une étude sur les ventes des entreprises américaines indique un recul modéré la semaine dernière (voir le graphique subséquent).

Évolution en pourcentage du nombre d’heures travaillées des employés à salaire horaire aux États-Unis

Percentage change of hours worked by hourly workers in the U.S.

Nota : Au 1er juillet 2020. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Utilisation d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Homebase, Macrobond, RBC GMA

Effet dévastateur de la COVID-19 sur les nouvelles commandes et les ventes des entreprises américaines

New orders and sales of U.S. businesses hammered by COVID-19

Nota : Estimations correspondant à la moyenne pondérée de la variation en pourcentage des nouvelles commandes ou des ventes pour l’ensemble des répondants. Sources : Enquête hebdomadaire de la Réserve fédérale de Philadelphie sur les perspectives des entreprises quant à la pandémie de COVID19, RBC GMA

En fait, nous avons établi une mesure globale des données économiques en temps réel pour les États-Unis, fondée sur dix indicateurs hebdomadaires. Notre mesure relève une tendance similaire, soit une reprise impressionnante, suivie tout récemment d’une contraction (voir le graphique suivant).

L’activité économique redémarre aux É.-U.

U.S. economic activities resume

Nota : Au 1er juillet 2020. L’indice d’activité économique correspond à la moyenne de dix indicateurs économiques hebdomadaires mesurant la variation en pourcentage des résultats par rapport à la période précédant la COVID-19 (d’une année sur l’autre ou par rapport à une période définie avant l’éclosion de la COVID-19). Sources : Bank of America, Goldman Sachs, OpenTable, Macrobond, RBC GMA

Cette contraction est sans doute logique étant donné la mesure dans laquelle le nombre croissant de personnes infectées par le virus commence à inciter les ménages, les entreprises et les gouvernements à adopter un comportement plus prudent. Nous en discuterons plus longuement dans la section suivante du bulletin.

Deuxième série de dommages

Il est de plus en plus possible de cerner les dommages durables causés à l’économie. Au départ, la quasi-totalité des pertes d’emploi était considérée comme temporaire, ce qui signifiait qu’il y avait une forte probabilité que les gens reprennent leur emploi lorsque les conditions reviendraient à la normale. C’est toujours le cas, mais dans une mesure moindre (voir le graphique suivant).

Le nombre de chômeurs temporaires est maintenant en baisse (certes en grande partie parce que beaucoup de ces personnes ont depuis récupéré leur emploi), alors que le nombre de personnes qui ont été mises à pied de façon non temporaire a pour ainsi dire doublé. Il est clair que ce dernier groupe constitue une minorité distincte, mais il représente une cohorte qui, habituellement, met plus de temps à retourner dans le monde du travail.

Augmentation du nombre de mises à pied permanentes aux États-Unis

Permanent layoffs in U.S. rising

Nota : Données en juin 2020. Sources : BLS, Macrobond, RBC GMA

L’économie canadienne

Le PIB du Canada pour le mois d’avril a officiellement chuté de 11,6 %. Cette baisse, légèrement pire que les premières estimations de Statistique Canada ne le laissaient présager, signifie que l’activité au Canada, du sommet au creux, a subi une énorme chute de 18,2 %. Ce résultat témoigne des graves dégâts causés au secteur des services d’hébergement et de restauration, ainsi que des dommages considérables subis dans les secteurs des arts, du divertissement, des loisirs et du commerce de détail. Les pertes du secteur des soins de santé (11 %) et des services éducatifs (9 %) étaient moins prévisibles.

Bien que les données d’avril ne semblent pas très utiles alors que nous sommes déjà au mois de juillet, l’annonce du PIB reste particulièrement intéressante sous deux grands aspects. Selon ce résultat, les séquelles économiques au Canada entre le sommet et le creux ont été légèrement moins sévères que ce que nous avions prévu. Venant quelque peu contrecarrer cette première idée optimiste, Statistique Canada a par ailleurs fait connaître son estimation éclair du PIB pour le mois de mai. Selon elle, la reprise aura été seulement de 3 %, ce qui signifie que la majeure partie de la relance reste à suivre.

Les données sur l’emploi qui seront publiées cette semaine pour juin devraient permettre de préciser si la relance s’est accélérée sensiblement au cours du mois suivant.

Durabilité de la reprise

Plusieurs événements récents apportent un éclairage supplémentaire sur la trajectoire économique à venir.

  1. La deuxième vague du virus est maintenant une réalité aux États-Unis, et elle commence déjà à entraver la reprise. Nous en reparlerons un peu plus loin.
  1. Nous commençons à avoir une meilleure idée de ce qui peut être rouvert, et de ce qui doit rester fermé. Une grande partie des États-Unis semble maintenant être allée trop loin, les restaurants intérieurs et les bars étant parmi les principales sources de problèmes. De nombreux pays ont néanmoins réussi à amorcer une importante remise en marche, mais plus lente, rouvrant les magasins, les usines et d’autres installations similaires, sans toutefois causer une augmentation du nombre de cas.

Cela dit, il est à noter que bon nombre de pays développés sont parvenus à faire baisser le taux d’infection à un faible niveau, mais que ce taux s’est maintenant stabilisé. Cette tendance sous-entend que ces pays ne devraient pas assouplir les restrictions beaucoup plus qu’ils ne l’ont déjà fait, du moins sans faire des ajustements à d’autres égards, notamment en exigeant une utilisation accrue des masques ou en établissant d’autres protocoles de sécurité.

  1. L’utilisation généralisée d’un vaccin n’est pas envisageable avant de nombreux mois encore. Donc, afin d’établir la trajectoire économique à venir, il faut aussi tenir compte du fait que les pays ne sont pas tous susceptibles d’avoir accès simultanément au vaccin. Certains pays, tout particulièrement ceux où le vaccin « victorieux » sera conçu ou encore ceux bénéficiant d’une importante capacité de production, jouiront vraisemblablement d’une bonne longueur d’avance dans leur mission visant à ramener la vie de leurs citoyens à la normale.

De nombreux fabricants de vaccins aspirent actuellement à exporter leur produit équitablement dans le monde entier, mais il est facile d’imaginer que certains pays veilleront d’abord à vacciner en entier leur propre population avant d’autoriser l’exportation du vaccin. Il pourrait en résulter un décalage de plusieurs mois à un an, voire plus, entre le moment auquel les différents pays auront accès largement au vaccin.

Clarifier les termes

Souvent, les États américains qui enregistrent une hausse du nombre de cas de COVID-19 sont critiqués pour avoir rouvert trop tôt leur économie. C’est en partie vrai. Il aurait en effet mieux valu attendre plus longtemps, jusqu’à ce que le nombre de cas actifs ait diminué davantage. Toutefois, le vrai problème n’est pas le moment mais plutôt l’ampleur de la réouverture, qui a été menée ici à trop grande échelle.

Un simple exercice de réflexion permet d’illustrer ce point. Est-il préférable d’avoir une seule personne infectée et un taux de transmission supérieur à un, ou 1 000 personnes infectées et un taux de transmission inférieur à un ? Si le taux de transmission ne bouge pas, la bonne réponse est le deuxième scénario. Dans le premier scénario, on subit une hausse constante du nombre d’infections, alors que dans le second on constate une baisse du taux jusqu’à ce que le virus disparaisse.

Dans le contexte actuel, ce n’est pas tant le fait que les restaurants et les bars de plusieurs États américains aient ouvert trop tôt qui pose problème, mais plutôt le fait qu’ils étaient ouverts (ou du moins sans aération ni espacement suffisants). C’est une leçon à retenir également ailleurs, dans d’autres États et pays.

Il existe différentes façons de maîtriser cette résurgence de l’épidémie de COVID-19 aux États-Unis (voir le graphique suivant).

Comment la deuxième vague aux États-Unis sera-t-elle stoppée ?

How will the second U.S. wave be quelled?

Nota : Au 6 juillet 2020. Source : RBC GMA.

Le gouvernement fédéral et les États sont certainement capables de faire ce que de nombreux autres pays ont déjà fait, notamment en mettant en place les protocoles de sécurité appropriés. Mais la COVID-19 est devenue un sujet si politisé aux États-Unis qu’il est désormais difficile d’appliquer de telles mesures. Même en mettant de côté l’aspect politique de la situation, les politiciens sont généralement peu disposés à faire volte-face.

Heureusement, il existe de bonnes solutions aux niveaux municipal, commercial et individuel, et elles sont mises en œuvre actuellement.

En voici quelques exemples au niveau municipal :

  • Nashville est revenue de la phase 3 à la phase 2 du déconfinement, ce qui signifie, entre autres, que les bars devront fermer et que les restaurants devront réduire leur nombre de places.
  • Austin et Tampa se sont également illustrées dans le renforcement des restrictions, et plusieurs villes et comtés au Texas exigent désormais que les gens portent un masque dans les commerces et au travail.

Au niveau des entreprises :

  • Apple a maintenant fermé ses magasins à Houston, après avoir fermé ceux en Arizona et dans trois autres États du Sud peu de temps auparavant.
  • Disney a retardé la réouverture de Disneyland en Californie.

Au niveau des particuliers :

  • Une étude récente menée dans des territoires comparables a révélé que la distanciation sociale découlait en grande partie de décisions prises volontairement par des personnes plutôt que de décrets promulgués par des gouvernements. Cela signifie que les particuliers peuvent jouer un rôle déterminant dans le contrôle de la propagation de la COVID-19 aux États-Unis.
  • Bien entendu, il est peu probable que l’intervention des particuliers suffise en soi, comme en témoignent les difficultés de la Suède dont le gouvernement a adopté une approche peu contraignante.
  • Les données sur la mobilité des particuliers ne montrent pas encore d’importants changements d’attitude aux États-Unis, mais cela pourrait encore se produire.

Les États américains réagissent enfin

Après de trop longues tergiversations et contrairement aux attentes initiales, plusieurs États américains commencent tardivement à réagir à la crise à laquelle ils sont confrontés. Cinq États sont à présent revenus en partie sur leur processus de réouverture de l’économie, et 20 autres ont retardé tout nouvel assouplissement des règles. Voici quelques exemples de mesures qui ont été prises récemment :

  • L’Arizona autorise maintenant les municipalités à exiger le port du masque. L’État vient aussi d’ordonner la fermeture des gymnases, des bars et des cinémas au cours du mois prochain.
  • Le Texas a pris conscience que le taux transmission a atteint un niveau inacceptable et impose désormais le port du masque dans tous les comtés dont le nombre de cas est supérieur au seuil minimum. En outre, la réouverture de l’économie a été suspendue.
  • La Caroline du Nord a interrompu la réouverture de son économie et demande à ses habitants de porter un masque.
  • Le Nevada impose maintenant le port de masque en public, y compris pour les joueurs dans les casinos de Las Vegas.
  • L’État de New York a retardé la réouverture des centres commerciaux, des cinémas et des gymnases.
  • Les États de New York, du New Jersey, du Connecticut et d’Hawaï exigent que les visiteurs provenant d’États où le risque est élevé se soumettent à une quarantaine ou fournissent la preuve d’un test de dépistage négatif au coronavirus.

Tout cela est très positif, puisqu’on ne savait pas clairement jusqu’à ces dernières semaines si les États seraient capables de faire quoi que ce soit pour renverser la tendance. Avec l’aide des administrations municipales, des entreprises et des particuliers, il y a de fortes chances que le nombre quotidien de nouvelles infections aux États-Unis atteindra son sommet au cours du mois prochain, mais le processus pour revenir à des niveaux plus tolérables sera long.

Les signes d’un ajustement

Bien que les données sur la mobilité ne soient pas encore disponibles, il est maintenant de plus en plus évident que les parties mentionnées précédemment commencent à prendre les mesures nécessaires pour contrer la COVID-19 sur le plan économique.

Aux États-Unis, la croissance économique faiblit d’après les graphiques nationaux présentés plus haut. Bien que la situation ne soit pas bonne à court terme pour les marchés financiers ou d’un point de vue macroéconomique, il est de plus en plus probable que l’épidémie peut être maîtrisée. À long terme, c’est une bonne chose pour toutes les parties concernées.

Le récent fléchissement est peut-être lié en partie aux vacances d’été, mais cela n’explique pas tout. Un examen plus approfondi des données sur les heures travaillées indique que la détérioration a été plus importante dans les États qui ont été les plus touchés par la COVID-19 par rapport à la moyenne nationale (voir le graphique suivant).

Répercussions de la COVID-19 sur les travailleurs à salaire horaire

COVID-19 impact on hourly workers

Nota : Au 5 juillet 2020. Les répercussions reposent sur une comparaison du nombre d’heures travaillées en une journée par rapport à la médiane du jour de la semaine correspondant en janvier 2020. Utilisation d’une moyenne mobile sur sept jours. Sources : Homebase, Macrobond, RBC GMA.

Une deuxième récession ?

Le plus récent repli de l’économie serait-il le signe d’une deuxième récession ? D’après les valeurs les plus détaillées (données hebdomadaires), il semble que ce soit le début d’un deuxième creux économique, moins important que le premier.

Toutefois, d’après les normes, il est peu probable que ce repli soit considéré comme une deuxième récession. La croissance du PIB au deuxième trimestre a été si négative que celle du PIB au troisième trimestre risque vraisemblablement d’être positive malgré les nouveaux obstacles. À moins que l’économie ne recule de nouveau au quatrième trimestre, il semble peu probable qu’une analyse classique puisse en arriver à deux récessions distinctes. En outre, même si les économistes pouvaient observer deux reculs au niveau trimestriel, ils auraient davantage tendance à lier les deux événements en raison de leur proximité et de leur cause sous-jacente commune.

Nous reviendrons sur nos prévisions économiques au cours des prochaines semaines, quand nous serons à même d’analyser les changements survenus. La possibilité la plus évidente est que les prévisions de croissance aux États-Unis ne seront peut-être pas meilleures que les autres à la fin de cet exercice.

Guide de l’optimiste sur la COVID-19

Les problèmes à résoudre ne manquent pas en période de COVID-19. Néanmoins, il convient de souligner les aspects positifs qui découlent de cette pandémie. Précisons qu’il ne s’agit pas d’un point de vue pondéré, mais plutôt d’un guide de l’optimiste sur la COVID-19.

  • À la base, la COVID-19 ne constitue pas une menace pour l’existence humaine. Selon une récente méta-analyse, le taux réel de mortalité par infection serait de seulement 0,64 % (résultat qui se trouve dans la fourchette de 0,5 % à 1,0 % présumée depuis des mois). C’est moins que pour la grippe espagnole, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO) ou la maladie à virus Ebola (MVE), sans parler des fléaux séculaires.

La même étude soutient que, même dans le pire des cas où l’immunité collective est la seule solution à la maladie, moins de 1 % de la population succombera. Ce virus paraît dérisoire par rapport aux risques plus existentiels comme la chute d’un astéroïde, une éruption solaire majeure ou un jaillissement volcanique important.

En fait, la COVID-19 pourrait indirectement contribuer à combattre ces autres risques plus réels en motivant les décideurs à consacrer davantage d’argent public à la lutte contre les événements à faible probabilité et à conséquences élevées.

  • La plupart des pays ont réussi à limiter la propagation de la COVID-19. Même les États-Unis pourraient maintenant prendre une direction permettant l’atteinte d’un résultat semblable.
  • Bien que le nombre d’infections augmente au niveau mondial, les paramètres relatifs à la mortalité, eux, n’augmentent pas. La population protège déjà mieux les personnes vulnérables et les soins aux patients atteints de la COVID-19 s’améliorent, même sans solution miracle.
  • À ce propos, la découverte d’une solution miracle demeure plausible, étant donné les fonds et les talents consacrés au projet. On peut d’ailleurs s’attendre à une amélioration de la situation compte tenu du nombre de traitements, de solutions fondées sur les anticorps et de vaccins en cours de développement et de mise à l’essai. Malgré les tensions géopolitiques et les forces antimondialisation, les scientifiques du monde se trouvent dans une position inusitée : ils travaillent à l’atteinte d’un objectif commun qui servira à l’humanité.
  • Les gens et les entreprises réussissent de plus en plus à produire des objets et à pratiquer des loisirs d’une manière qui nécessitait auparavant un contact étroit entre les gens. D’autres innovations à cet égard sont à venir.
  • Nous sommes extrêmement chanceux de vivre à l’ère de l’informatique et de l’Internet, car la distanciation sociale soutenue aurait été totalement impossible sans la technologie. Et l’environnement a certainement bénéficié de la situation.
  • La vie a ralenti pour beaucoup de gens. Il y a certainement des exceptions, mais bien des gens ont réussi à consacrer plus de temps à leur famille, à ralentir, à réduire leurs déplacements et à se poser et faire de l’exercice.
  • En partie parce que la COVID-19 a éliminé de nombreuses distractions, la société semble mieux comprendre les réalités de l’injustice raciale dans le monde et semble disposée à agir.
  • Les mesures de relance économique mises en place durant la crise ont été vigoureuses, créatives et, à plusieurs égards, très efficaces. Nous sommes probablement mieux placés pour faire face aux chocs économiques futurs grâce aux leçons tirées de cette situation. De plus, la crise actuelle permet d’évaluer si l’un ou l’autre des programmes sociaux améliorés peut s’avérer efficace à long terme.
  • Enfin, pratiquement du jour au lendemain, la COVID-19 a propulsé le monde une décennie plus tard. L’utilisation de méthodes de travail qui existent depuis longtemps sans toutefois avoir connu une montée fulgurante de leur adoption, comme le télétravail et la vidéoconférence, a explosé. À cause du virus, nous avons dû les adopter de façon quasi universelle et avons découvert qu’une part étonnante du travail peut être accompli dans un cadre plus souple, rendant ainsi inutiles les déplacements quotidiens et les longs voyages d’affaires. Ces changements, à leur tour, nous offrent la possibilité de reconfigurer les tours de bureaux, de déménager et de changer d’employeur maintenant que la proximité avec les bureaux de l’entreprise qui nous emploie est moins importante. De tels changements seraient vraisemblablement survenus un jour, mais pas avant de nombreuses années.

– Avec la contribution de Vivien Lee et de Graeme Saunders

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Déclarations

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Les rendements antérieurs ne se répètent pas nécessairement. Tout placement comporte un risque de perte de la totalité ou d’une partie du montant investi. Les rendements, si indiqués, sont fournis à des fins d’illustration seulement et ne constituent en aucun cas des prévisions. Le rendement actuel peut être supérieur ou inférieur à celui indiqué, et peut varier considérablement, notamment à plus court terme. Il est impossible d’investir directement dans un indice.



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