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Par  Eric Lascelles 27 avril 2020

Contenu de cet article :

  • Évolution de la conjoncture économique
  • Mise à jour des prévisions
  • Vaccin et médicaments
  • Redémarrage graduel
  • Un marché pétrolier vertigineux et plus encore

Aperçu

La dernière semaine a été marquée par un mélange de bonnes et de mauvaises nouvelles concernant la COVID-19.

Aspects négatifs :

  • Étant donné que même la Chine n’a pas réussi à stopper totalement la propagation de la COVID-19, il est de plus en plus difficile d’imaginer un retour complet à la normalité économique sans i) l’atteinte d’une immunité collective, ii) la mise au point d’un vaccin ou iii) l’application d’un protocole de sécurité considérablement amélioré. Toutefois, la première option entraînerait un nombre trop élevé de décès, la deuxième ne se concrétisera sans doute pas avant 12 ou 18 mois et la troisième n’est pas encore techniquement possible. Nous risquons donc d’avoir à composer avec une reprise limitée.
  • Devant la possibilité de ce lent redémarrage, nous avons encore revu à la baisse nos prévisions de croissance pour 2020. Ainsi, nous envisageons dorénavant un recul plus prononcé du PIB du sommet au creux et avons peaufiné nos hypothèses relatives au taux de croissance potentiel sous-jacent de l’économie.
  • Il est d’autant plus frustrant de constater que le nombre de nouveaux cas quotidiens au Canada n’a pas diminué aussi rapidement que dans la plupart des autres pays développés. Par conséquent, nous sommes obligés de faire passer la date du pic national du 3 au 21 avril.

Au moins, ces éléments sont partiellement contrebalancés par une série d’aspects positifs :

  • Nous sommes maintenant à une semaine de moins de la fin de la quarantaine (si ce moment survient un jour !).
  • Les systèmes de santé sont apparemment de moins en moins sollicités par la COVID-19, ce qui est une bonne nouvelle en soi, car cela signifie qu’il y a un nombre inférieur de personnes gravement malades et donc plus de capacités inutilisées pour faire face à une deuxième vague potentielle.
  • Le nombre de décès quotidiens dans le monde a considérablement diminué. Bien que cette donnée soit en théorie un indicateur retardé qui présente des lacunes, elle pourrait désormais être plus fiable que le nombre de nouveaux cas.
  • En Europe, les chiffres liés à la COVID-19 sont beaucoup plus encourageants.
  • Divers pays et régions commencent à reprendre leurs activités. Cette relance aura à tout le moins une incidence positive à court terme sur l’économie (par contre, une réouverture trop rapide risque d’avoir l’effet inverse).
  • Nous craignons maintenant davantage que nos prévisions soient trop pessimistes au lieu d’être trop optimistes. C’est un sentiment nouveau ! Cela dit, notre inquiétude s’explique principalement par le fait que l’opinion générale est largement moins négative que la nôtre. Les données concrètes correspondent néanmoins assez bien à nos prévisions.

Propagation du virus

Près de trois millions de personnes ont maintenant été infectées par la COVID-19 à l’échelle mondiale. Les dernières statistiques quotidiennes font état d’un peu moins de 70 000 nouveaux cas, mais ce chiffre pourrait être édulcoré, car la veille, un record de 100 000 infections avait été enregistré. Les aléas des tests et des dénombrements continuent de générer une trajectoire cahoteuse déroutante. Jusqu’à il y a deux jours, nous étions enclins à dire que la tendance mondiale dénotait une légère baisse, mais cette affirmation est maintenant plus discutable (voir le premier graphique).

Propagation de la COVID-19 à l’échelle mondiale

Propagation de la COVID-19 à l’échelle mondiale

Nota : Données en date du 27 avril 2020. La pointe du 13 février 2020 est attribuable à un changement de méthode. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

De plus, le taux de transmission de la COVID-19 dans le monde demeure tout juste sous le seuil critique de un (voir le graphique).

Un taux de transmission supérieur à 1 laisse entrevoir une progression continue (d’après les nouveaux cas)

Un taux de transmission supérieur à 1 laisse entrevoir une progression continue (d’après les nouveaux cas)

Nota : Données en date du 28 avril 2020. Le taux de transmission correspond à la variation en pourcentage sur sept jours de la moyenne mobile sous-jacente sur cinq jours du nombre de nouveaux cas par jour. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Le véritable nombre de nouveaux cas d’infection suscite beaucoup de doutes, surtout en raison de l’insuffisance des tests et de la sous-estimation des cas asymptomatiques.

La hausse des taux de dépistage constitue une excellente nouvelle en soi, mais elle fausse grandement l’évaluation des fluctuations de la COVID-19 puisqu’une proportion grandissante de véritables nouveaux cas est probablement décelée de jour en jour. Les données officielles peuvent donc montrer une hausse du nombre de cas, alors qu’elles signalent peut-être en réalité plus de cas qui n’avaient simplement jamais été recensés.

La question des cas asymptomatiques demeure controversée. Les preuves provenant de l’Islande, de l’Italie, de l’Allemagne et de la Californie indiquent de plus en plus que ces cas représentent une part importante du total. L’étude la plus récente et qui attire le plus l’attention porte sur le système carcéral américain et renferme une conclusion étonnante : au total, 96 % des cas étaient asymptomatiques ! Ce résultat est loin d’être définitif, et d’autres recherches s’avéreront sans doute nécessaires.

Toute cette confusion attire de plus en plus notre attention sur les taux de mortalité plutôt que sur les taux d’infection. Ces derniers sont aussi imparfaits puisque certains croient que des décès découlant de la COVID-19 sont plutôt considérés comme étant causés par d’autres maladies. Par ailleurs, le taux anormalement élevé de décès non liés à la COVID-19 reflète simplement le retard des procédures médicales non liées à la COVID-19, une réticence à se présenter à l’urgence, une baisse de l’exercice physique et une augmentation du stress. Malgré ces défauts, la tendance relative à la mortalité semble plus nette que le taux d’infection et permet d’affirmer avec optimisme que la COVID-19 a atteint son sommet il y a plusieurs semaines et que la situation s’est améliorée considérablement (voir le prochain graphique).

Décès causés par la COVID-19

Décès causés par la COVID-19

Nota : Données en date du 27 avril 2020. La pointe du 13 février 2020 est attribuable à un changement de méthode. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

L’Europe a connu des améliorations particulièrement impressionnantes, comme en témoigne la forte diminution du nombre de décès quotidiens en Italie (voir le prochain graphique), en France, en Allemagne et en Suisse.

Décès causés par la COVID-19 en Italie

Décès causés par la COVID-19 en Italie

Nota : Données en date du 27 avril 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Le Royaume-Uni fait du surplace en ce qui concerne le taux d’infection et il a récemment connu une diminution du nombre de décès. Le taux d’infection quotidien a reculé légèrement aux États-Unis, alors que le taux de mortalité quotidien s’est replié de façon plus marquée (voir le prochain graphique).

Décès causés par la COVID-19 aux É.-U.

Décès causés par la COVID-19 aux É.-U.

Nota : Données en date du 27 avril 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Le Canada suscite beaucoup de déceptions inattendues, puisque notre première affirmation selon laquelle le pays avait vécu l’une des transitions les plus rapides entre l’imposition de la quarantaine et l’atteinte d’un pic s’est avérée prématurée en fin de compte. Alors que nous avions estimé au départ que le pic des infections quotidiennes au Canada aurait lieu le 3 avril, il semble maintenant que ce sommet ait été plutôt franchi le 21 avril (voir le graphique). Au Canada, le taux de mortalité semble aussi avoir culminé de manière inhabituellement tardive.

Propagation de la COVID-19 au Canada

Propagation de la COVID-19 au Canada

Nota : Données en date du 27 avril 2020. Sources : CEPCM, Macrobond, RBC GMA

Il est curieux que le pic de la propagation de la COVID-19 ait été franchi plus tard au Canada qu’aux États-Unis puisque dans l’ensemble, les mesures de confinement y ont été plus rigoureuses. Une étude selon laquelle il existerait potentiellement un lien entre le climat et le taux de propagation du virus offre une explication hypothétique du résultat décevant du Canada. Sa vitesse de propagation semble en effet être à son maximum lorsque les températures se situent juste au-dessus du point de congélation. Or le thermomètre a oscillé autour de cette température dans la majeure partie du Canada pendant le mois d’avril, tandis qu’il a généralement fait plus chaud aux États-Unis et en Europe. Bien que la situation ne soit pas parfaitement identique, il est à noter que la Russie a elle aussi connu un mois particulièrement difficile.

Le virus en contexte

Étonnamment, bien que la COVID-19 soit à la fois éminemment infectieuse et potentiellement fatale, elle n’est pas particulièrement unique à ces égards. Un très grand nombre d’autres maladies sont plus mortelles, y compris le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO), le virus Ebola et la grippe espagnole. Notons par ailleurs que beaucoup de maladies sont plus infectieuses. De fait, il existe un grand nombre d’agents pathogènes à la fois plus fatals et plus infectieux, dont la variole, la fièvre jaune, la rougeole, le choléra, la dengue et la tuberculose.

Mais si la COVID-19 n’est pas la pire maladie qui soit, comment se fait-il qu’elle ait engendré un problème d’une telle envergure à l’échelle mondiale ? Pour cinq raisons :

  1. Dans bien des cas, les maladies mentionnées plus haut ont fait un grand nombre de victimes. La variole en est un exemple tristement célèbre. Selon les estimations, elle a tué jusqu’à 300 millions de personnes au 20e siècle avant d’être éradiquée en 1977.
  2. Des vaccins et des traitements efficaces ont été développés pour la plupart de ces maladies, qui sont maintenant plus guérissables. Il n’existe rien de tout cela pour la COVID-19.
  3. Les normes sociales ont apparemment évolué au cours des dernières décennies, à tel point que les gouvernements et les électeurs ne sont plus disposés à accepter sans rien faire les décès associés aux pandémies. Les répercussions économiques de ce virus sont donc beaucoup plus importantes que ne l’ont été celles des virus équivalents.
  4. La plupart des maladies ne sont pas réellement contagieuses avant que les symptômes fassent leur apparition, de sorte qu’il est relativement facile de repérer et d’isoler les personnes atteintes. Il n’est habituellement pas nécessaire de placer en quarantaine les 99 % restants de la population. La COVID-19 semble être l’exception qui confirme la règle.
  5. Par ailleurs, la plupart des maladies graves présentent des symptômes qui diffèrent sensiblement des infections courantes, comme le rhume ou la grippe. En revanche, le coronavirus ressemble à ces infections moins graves pour bon nombre de personnes, et est même asymptomatique pour certains. Il est donc plus difficile à endiguer.

Évolution de la conjoncture économique

Nous continuons d’examiner un large éventail d’indicateurs économiques en temps réel. Ces indicateurs font état de résultats variés, mais nous pouvons en tirer deux grandes conclusions. D’abord, le recul de l’économie a été extrêmement brutal. Deuxièmement, il est pratiquement terminé. La production se situe actuellement à un niveau très faible, mais elle ne se détériore plus considérablement. Dans certains cas, elle s’accroît même légèrement. Voici certains faits saillants :

  • L’achalandage des urgences à New York est en baisse.
  • Les voyages en avion ont augmenté quelque peu comparativement à la semaine dernière.
  • Les ventes de billets de cinéma aux États-Unis demeurent extrêmement faibles, mais reprennent lentement du terrain.
  • Les manchettes sont un peu plus positives dans les journaux américains.
  • La production d’acier brut aux États-Unis a diminué d’un tiers, mais a entamé une modeste remontée au cours de la dernière semaine.
  • Les demandes de prêts hypothécaires et les charges de camions se sont stabilisées à des niveaux peu élevés.

Marché du travail

Aux États-Unis, le nombre d’inscriptions au chômage est tombé à 4,4 millions la semaine dernière (voir le graphique). Ce chiffre est encore énorme, mais la situation s’est encore améliorée : la semaine précédente, 5,2 millions d’inscriptions avaient été enregistrées, et au moins 6 millions les semaines d’avant. Le total dépasse maintenant 26 millions depuis la mise en quarantaine. Pris dans son intégralité, ce total correspondrait à un taux de chômage d’environ 20 %, qui augmentera probablement au cours des prochaines semaines.

Montée en flèche des inscriptions au chômage aux États-Unis en raison des quarantaines dans des villes et des États

Montée en flèche des inscriptions au chômage aux États-Unis en raison des quarantaines dans des villes et des États

Nota : Données pour la semaine se terminant le 18 avril 2020. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : département du Travail, Haver Analytics, RBC GMA

Le Canada compte maintenant 6,7 millions d’inscriptions au principal programme d’aide aux travailleurs, soit le tiers de la main-d’œuvre du pays. Ce chiffre est effarant, mais quelques nuances s’imposent : bien qu’admissibles au programme, certaines personnes travaillent encore à temps partiel. Voilà probablement la raison pour laquelle le taux de chômage atteint 20 %, 30 % ou davantage.

Dépenses de consommation

Livrons-nous à une petite réflexion autour des trois hypothèses suivantes :

  1. On peut estimer que 15 % des travailleurs américains ont perdu leur emploi et ont ainsi réduit leurs dépenses de 40 % (une bonne partie des dépenses de consommation n’étant pas discrétionnaire, il est difficile de les réduire beaucoup plus dans un bref délai).
  2. Une proportion supplémentaire de 30 % des Américains ont vu leurs revenus diminuer et dû réduire leurs dépenses de 25 %.
  3. Le reste des Américains (55 %) ont conservé leur revenu du travail mais, craintifs et ne trouvant que des magasins vides, ils ont réduit leurs dépenses de 10 %.

Les trois hypothèses ci-dessus concordent avec une diminution des dépenses de consommation de 19 %. C’est un chiffre à garder en tête, même s’il est loin de mettre un point final au débat. D’un côté, il est peut-être excessivement pessimiste, car nous n’avons généralement pas tenu compte des retraités dont le revenu est fixe, ni du fait que les secteurs qui ont perdu le plus d’emplois sont souvent les moins rémunérateurs (l’impact sur les dépenses est donc moindre).

D’un autre côté, diverses sources d’information sur les paiements par carte de crédit ou de débit laissent à penser que les dépenses ont diminué encore davantage. Les chiffres de vente hebdomadaires des grands magasins et des magasins à succursales dénotent une baisse annuelle de 40 %, alors que les magasins à prix réduits affichent une hausse non négligeable de 9 % (voir le graphique suivant).

Forte baisse des ventes au détail aux États-Unis en raison du confinement

Forte baisse des ventes au détail aux États-Unis en raison du confinement

Nota : Données pour la semaine du 18 avril 2020. Les zones ombrées représentent des récessions. Sources : Redbook Research, Haver Analytics, RBC GMA

Mise à jour des prévisions

Après trois semaines de stabilité, nous avons de nouveau revu à la baisse nos prévisions de croissance. Nous évaluons à présent la contraction prévisible du PIB des États-Unis pour 2020, jusque là de 7,7 %, à 10,6 % (voir le tableau).

Scénarios liés à la COVID-19 : Prévision de croissance du PIB réel des États-Unis en 2020

Variation annuelle moyenne (%)
Scénarios liés à la COVID-19 : Prévision de croissance du PIB réel des États-Unis en 2020

Nota : Données en date du 24 avril 2020. Dans l’hypothèse d’un repli prononcé avant l’atteinte du creux et d’une longue période de reprise. Source : RBC GMA

Ce chiffre dépasse largement les prévisions générales. À titre comparatif, les analystes de Bloomberg prédisent une contraction du PIB des États-Unis de 3,5 % pour 2020. Il convient toutefois de souligner l’ampleur de la fourchette des prévisions sous-jacentes, qui varient d’une contraction de 10,8 % à une croissance de +1,7 %.

La révision à la baisse de notre projection repose sur quatre hypothèses :

  1. Écart du sommet au creux plus important

En premier lieu, nous avons révisé nos hypothèses de baisse de la production du sommet au creux par secteur, ce qui nous a permis d’esquisser un scénario prévisible pour une ampleur moyenne (voir le tableau) plus précis (bien que toujours très hypothétique).

Scénario moyen : Niveaux de production aux États-Unis pendant et après la pandémie de COVID-19

Scénario moyen : Niveaux de production aux États-Unis pendant et après la pandémie de COVID-19

Nota : Données en date du 24 avril 2020. Les barres illustrent l’écart du sommet au creux par rapport à la normale de la production de chaque secteur aux États-Unis en 2020 et en 2021 advenant un scénario d’une ampleur moyenne et d’une durée moyenne. Niveau de production avant la COVID-19 = 1. Sources : Haver Analytics, RBC GMA

Les corrections apportées aux secteurs comprennent notamment une révision à la baisse de l’étendue estimée des mesures de soutien du gouvernement par secteur, étant donné que le gros des programmes de stimulation ne sera pas comptabilisé comme une production supplémentaire de l’État, mais simplement comme un transfert de capitaux aux ménages ; nous avons aussi revu à la baisse la production des secteurs de la fabrication, des services publics ainsi que du divertissement et du tourisme. En revanche, nous présumons désormais que l’immobilier est plus résilient que précédemment, car une part importante de ce secteur repose sur le paiement des loyers et loyers fictifs plutôt qu’uniquement sur les ventes immobilières.

Les nouvelles hypothèses sectorielles tablent sur une chute de la production américaine de 22,5 % du sommet au creux, comparativement à un recul de 20 % précédemment. Les autres scénarios, respectivement pour une baisse de faible ampleur et de forte ampleur, restent inchangés (-10 % et -40 %).

Pour mettre en perspective cette baisse du sommet au creux de 22,5 %, nous observons que l’OCDE prend pour hypothèse de travail un recul de la production de 20 % à 25 % dans les économies développées, que l’institut français de la statistique (l’INSEE) et le gouvernement britannique tiennent compte d’un recul de 35 % pour la France et l’Angleterre, et que la Banque du Canada s’appuie sur un recul médian de 22,5 % pour le Canada. Une nouvelle enquête de la Fed cherchant à évaluer les répercussions de la COVID-19 sur les ventes fait état d’une baisse vertigineuse de 41 %. Par conséquent, bien qu’il soit indéniablement considérable et plus pessimiste que les prévisions des analystes du secteur privé, le chiffre que nous avançons est sans doute compatible avec un certain nombre d’autres prévisions officielles.

  1. Une reprise plus graduelle

En deuxième lieu, et comme nous l’avons laissé entendre ces dernières semaines, notre réflexion nous porte de plus en plus à prévoir une reprise lente de l’économie lorsque les mesures de confinement commenceront à être levées (voir le tableau).

Une économie qui reprend à pas de tortue

Une économie qui reprend à pas de tortue

Données en avril 2020. Source : RBC GMA

Comme nous le précisons dans une autre section, cette normalisation des règles de distanciation sociale se fera probablement de façon graduelle. Elle ne sera d’ailleurs pas complète tant que des progrès techniques notables n’auront pas été accomplis, que ce soit dans les mesures de suivi et de dépistage du virus ou dans la mise au point d’un vaccin.

Parallèlement, nous estimons que la reprise de la demande économique se fera seulement par à-coups, même dans le contexte d’un allégement de la réglementation gouvernementale, compte tenu de la forte baisse des revenus et de la richesse dans l’intervalle, d’une aversion généralisée pour le risque après un événement éprouvant, d’une aversion particulière pour les activités sociales et d’une demande accumulée limitée. La demande accumulée devrait en effet être moindre que d’ordinaire après la présente récession, car le secteur des services a été touché de manière disproportionnée par les règles de distanciation sociale et les gens n’auront pas besoin de se rendre deux fois chez le coiffeur une fois la quarantaine terminée : une fois suffira. Nous constatons en outre que la fréquentation des restaurants a diminué de façon substantielle avant même que le gouvernement n’impose ses restrictions, ce qui tend à indiquer que la demande de tels services ne rebondira pas complètement une fois les règles levées.

Enfin, l’offre pourrait aussi difficilement se rétablir sans peine. Bien qu’il s’agisse vraisemblablement du moins grave des trois problèmes cités, il n’en demeure pas moins que certaines complications dans la chaîne d’approvisionnement sont inévitables et que le généreux soutien offert par le gouvernement pourrait rendre certains travailleurs mis à pied moins enclins à retourner au poste.

Par ailleurs, nous prévoyons maintenant une reprise partielle de l’activité économique en mai plutôt qu’en juin. Cela dit, d’après notre scénario basé sur un repli d’une durée moyenne, nous supposons maintenant que seulement la moitié de l’écart de production se sera résorbé d’ici septembre 2020 (contre 60 % selon notre estimation précédente) et que l’économie ne retrouvera pas son niveau antérieur de production de pointe avant février 2022 plutôt que septembre 2021. Finalement, l’économie ne renouera avec son plein potentiel qu’à la toute fin de l’année 2022.

Face à tant de pessimisme, il est tout de même bon de rappeler qu’il s’agit d’un rebond extrêmement rapide comparativement à ce qu’on peut observer habituellement en temps de récession. Par exemple, selon cette trajectoire, l’économie retrouvera son sommet précédent en un peu moins de deux ans, alors qu’il avait fallu trois ans et demi lors de la crise financière mondiale. De même, l’économie regagnera tout son potentiel en moins de trois ans, par rapport à neuf ans après la crise financière mondiale. Nous croyons qu’il est logique d’observer de telles différences, compte tenu du caractère artificiel du repli économique attribuable à la COVID-19.

  1. Taux de croissance potentiel

Troisièmement, nous avons peaufiné nos prévisions en tenant pour acquis que le taux de croissance économique potentielle sous-jacent baisse inévitablement pendant une récession, étant donné que l’innovation est en perte de vitesse. Comme nos prévisions se fondent sur une fraction du plein potentiel de l’économie, un taux de croissance potentielle plus bas se traduit par un taux de croissance réelle à l’avenant. Nous prévoyons ainsi que la croissance de la productivité ralentira de 0,5 % à 1,0 % par rapport à la normale en 2020, selon les pays, et qu’elle sera moins durement touchée en 2021.

  1. Mise à jour des estimations relatives aux mesures de relance

Finalement, notre prévision révisée tient compte des dernières mesures de relance annoncées. Il s’avère difficile d’évaluer l’effet de l’aide des politiques pour deux raisons. Premièrement, aucune mesure de quelque ampleur que ce soit ne peut soutenir une économie qui ne tourne évidemment plus, de sorte que l’à-propos de la stimulation économique fait moins l’unanimité que d’habitude. Deuxièmement, l’effet des prêts et des garanties de prêts sur le PIB est plus difficilement mesurable que celui des réductions d’impôt et des transferts traditionnels.

Conséquences internationales

Nous avons intégré ces quatre nouveaux éléments dans nos prévisions de croissance de plusieurs pays, ce qui se traduit par une nouvelle révision modérée à la baisse de leur croissance prévue pour 2020 (voir le tableau).

Prévision de croissance mondiale pour 2020 : scénario d’un repli d’une ampleur moyenne et d’une durée moyenne

Prévision de croissance mondiale pour 2020 : scénario d’un repli d’une ampleur moyenne et d’une durée moyenne

Données en date du 25 avril 2020. Source : RBC GMA

Données à venir

Cette semaine, la Réserve fédérale américaine annoncera sa prochaine décision concernant le taux directeur. L’orientation de sa politique devrait demeurer essentiellement la même. La banque centrale a déjà adopté des mesures très énergiques hors du cadre de ses réunions périodiques. Par ailleurs, comme la confiance des marchés financiers s’améliore depuis quelques semaines, il vaut mieux attendre avant de déployer les dernières armes. Il est bien possible que la Fed finisse par mettre en œuvre un mécanisme officiel de contrôle de la courbe de rendement (établissement de plafonds explicites des taux obligataires). Toutefois, il est peu probable qu’elle s’engage dans cette voie cette semaine, alors que le marché obligataire se comporte bien.

Les données sur le revenu et les dépenses des particuliers pour mars seront bientôt publiées aux États-Unis. Elles présenteront un grand intérêt, étant donné qu’elles devraient rendre compte du début de la période de quarantaine en raison de la COVID-19. Nous jugeons que les prévisions générales du marché, qui tablent sur des baisses de 1,5 % du revenu et de 5,0 % des dépenses, sont un peu trop optimistes.

De même, nous nous attendons à ce que les données sur le PIB des États-Unis pour le premier trimestre qui seront publiées cette semaine soient nettement inférieures au recul annualisé de 3,8 % généralement attendu. À notre avis, le recul devrait au bas mot être deux fois plus élevé.

Immunité collective

Passons maintenant à un sujet populaire ces jours-ci : comment faire pour que l’économie revienne à la normale et que la vie reprenne son cours ? Selon nous, il existe trois options : l’immunité collective, un vaccin ou des moyens techniques avancés.

Commençons par l’atteinte de l’immunité collective. Le principal avantage de l’arrivée à un point où le virus ne peut plus se propager librement parce qu’un nombre suffisant de personnes ont déjà été infectées réside dans le fait que cette approche ne nécessite aucune découverte héroïque ou technologie spéciale, et qu’elle permettrait une normalisation complète de l’économie une fois l’immunité atteinte. En fait, de nombreuses pandémies ont été endiguées de cette façon par le passé, y compris la grippe espagnole.

Cependant, avant de se lancer sur la voie de l’immunité collective, il faut être conscient que celle-ci exige qu’une portion considérable de la population soit infectée, ce qui se traduirait par un grand nombre de décès.

La question est de savoir quelle serait l’ampleur des dommages causés par une telle approche. Malheureusement, à cause des caractéristiques de la COVID-19, cette maladie ne se prête pas vraiment à cette stratégie. Puisque le taux de transmission du virus est relativement élevé, il faudrait qu’environ 70 % de la population mondiale contracte la maladie. À titre de comparaison, l’immunité collective contre la grippe espagnole a été atteinte une fois qu’environ 30 % de la population mondiale eut été infectée.

De plus, si l’on suppose un taux de létalité de 0,75 %, cette stratégie se traduirait par le décès de 1,8 million d’Américains et de 200 000 Canadiens. Cette idée est loin d’être réjouissante.

Une fois ces chiffres obtenus, nous nous sommes demandé si un tel nombre de décès attribuables à des maladies infectieuses était réellement si rare dans un contexte historique. Après tout, les maladies infectieuses ont déjà causé un plus grand nombre de décès par le passé. Jusqu’où doit-on reculer avant de trouver une année pour laquelle ce nombre de décès était considéré comme « normal » ? Nous espérions que la réponse se situe aux alentours des années 1970 ou 1960. Malheureusement, elle correspond à l’année 1910. Même si l’atteinte de l’immunité collective prenait deux ans, il faudrait remonter jusqu’aux années 1930 pour trouver une année équivalente en ce qui a trait au nombre de décès attribuables à une maladie infectieuse. Les personnes toujours en vie qui ont connu cette époque s’en souviennent aujourd’hui à peine.

Pour que le principe d’immunité collective fonctionne, il faut supposer qu’il est possible d’acquérir une immunité durable. Si cette supposition n’est pas irréaliste, elle est loin d’être certaine, comme nous le verrons plus loin. Par conséquent, quoique l’immunité collective pourrait bien représenter la solution de dernier recours contre la COVID-19, il ne s’agit certainement pas de la stratégie de premier choix.

Vaccin et médicaments

Une solution beaucoup plus intéressante correspond au développement d’un vaccin ou d’un puissant traitement qui stopperait la progression de la COVID-19 et permettrait un retour immédiat à la vie normale en empêchant toute souffrance généralisée.

Le problème de cette option réside toutefois dans le fait qu’elle exige beaucoup de temps. Mis à part une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford qui promet une solution novatrice d’ici l’automne et dont les chances de réussite sont jugées faibles par les experts, on mentionne couramment un horizon de 12 à 18 mois pour la mise au point d’un vaccin efficace.

Qui plus est, il convient de souligner que ce scénario est optimiste. Par le passé, la commercialisation d’un vaccin n’a jamais pris moins de quatre ans. D’ailleurs, jamais un vaccin n’a été mis au point pour un coronavirus, toutes variétés confondues. De plus, la production de milliards d’unités de n’importe quel vaccin destiné au monde entier prendra passablement de temps.

Certes, de nombreux traitements sont également en cours d’élaboration. Il s’agit d’autres médicaments qui pourraient atténuer les symptômes de la COVID-19 ou rendre la transmission de cette maladie plus difficile, sans toutefois déclencher la production d’anticorps. En théorie, ceux-ci peuvent être mis au point plus rapidement, et il existe déjà de nombreux médicaments prometteurs. Cependant, l’ampleur du battage médiatique autour de certains de ceux dont on a le plus parlé au début, comme l’hydroxychloroquine et le remdesivir, pourrait se révéler difficile à justifier. Là encore, d’autres essais sont nécessaires.

Ce qu’il faut toutefois retenir, c’est que la découverte d’une solution miracle, soit un vaccin qui éradiquerait la COVID-19 sur le coup, est peu probable en 2020. Par conséquent, d’autres solutions doivent être envisagées d’ici là.

Moyens techniques avancés

L’une des solutions à adopter en attendant qu’un vaccin soit mis au point consisterait à employer des moyens techniques avancés pour empêcher la propagation de la COVID-19 et permettre à l’économie de reprendre à plein régime ou presque.

Il faudrait alors à la fois procéder à un dépistage massif de la maladie, suivre de façon serrée les personnes infectées, tester les anticorps de celles qui sont guéries pour vérifier si elles sont immunisées, possiblement délivrer des passeports d’immunité, imposer le port du masque en public, etc. Par exemple, la Corée du Sud a bien réussi à minimiser les répercussions négatives sur l’économie et à limiter la progression du virus en utilisant nombre de ces moyens.

Il est encore possible de le faire, mais il reste plusieurs questions techniques à régler.

  • Idéalement, il faudrait effectuer beaucoup plus de tests que ce que nous faisons maintenant. Les pays qui en font le plus à ce chapitre testent 28 personnes sur 1 000. Or, selon une étude basée sur des données scientifiques, il faudrait tester 8 % de la population (soit 80 sur 1 000, chaque jour et pas seulement à l’occasion comme c’est le cas depuis le début de mars). Donc, il faudrait multiplier le nombre de tests par 10 voire par 100 pour qu’on puisse revenir à la vie normale.
  • Le suivi des cas a fonctionné notamment en Chine (qui dispose d’un bassin de travailleurs colossal) et en Corée du Sud (où le nombre de cas est limité), mais représenterait une tâche très difficile sur le plan logistique dans des pays qui comptent de nombreux cas, comme les États-Unis, où près d’un million de personnes sont infectées. Des logiciels permettant de calculer la distance entre les personnes en localisant les téléphones cellulaires ont été développés à Singapour et en Australie, et d’autres travaux importants sont menés dans le cadre d’un partenariat entre Google et Apple. Reste encore à savoir si ces solutions donneront les résultats escomptés ou s’il faudra recourir à des techniques plus conventionnelles et plus laborieuses.
  • Il existe déjà quelques tests de détection des anticorps et d’autres sont en cours de développement, mais leur précision varie grandement. Dans certains cas, le taux d’exactitude est d’à peine 20 %. De toute évidence, ce n’est pas suffisant. Il semblerait par ailleurs qu’une personne ayant des anticorps puisse quand même être contagieuse. Ainsi, le fait d’avoir contracté la maladie ne garantit pas l’immunité, puisqu’une portion des gens s’étant rétablis de la COVID-19 ne semblent pas avoir produit d’anticorps. Enfin, l’Organisation mondiale de la Santé déconseille la délivrance de passeports d’immunité, car on ignore encore pendant combien de temps les personnes guéries sont immunisées.

Si l’objectif est de redémarrer pleinement l’économie en 2020, la combinaison de différentes solutions techniques demeure sans doute néanmoins la voie à suivre. Dans tous les cas, il faudra à tout le moins améliorer considérablement les tests et le suivi des cas confirmés. Pour l’heure, il est difficile de dire si la Chine a remis son économie sur les rails ou si sa situation correspond plutôt à l’une de celles décrites ci-dessous.

Reprise graduelle

L’éventualité la plus probable dans l’attente de l’une des trois conditions susmentionnées – atteinte de l’immunité collective, mise au point d’un vaccin ou utilisation de moyens techniques avancés – est une reprise économique ne pouvant être que partielle.

Le tableau ci-après montre les conditions à réunir pour exécuter la stratégie de sortie, et dresse une liste approximative des étapes à franchir pour relancer l’activité économique.

Stratégie de sortie et étapes

Stratégie de sortie et étapes

Données en avril 2020. Source : RBC GMA

Selon nous, il est peu probable que les rassemblements de masse ou certaines des étapes ultérieures de la liste soient autorisés tant que l’une de trois conditions ci-dessus n’est pas respectée. De plus, une certaine forme de distanciation sociale devra être maintenue, notamment par les moyens suivants :

  • nombre de personnes réduit dans les milieux de travail,
  • rencontres en personne moins nombreuses,
  • échelonnement des heures de pause, de départ et d’arrivée,
  • usage limité du transport en commun, etc.

Sachant par ailleurs que plus de 85 % des décès sont survenus dans des endroits comme des centres de soins, il faudra fort probablement continuer de protéger tout particulièrement les personnes âgées ou infirmes.

Par ailleurs, la reprise partielle des activités soulève un problème : les décideurs politiques sous-estiment peut-être la complexité de l’économie. En effet, la définition d’un secteur essentiel est extrêmement floue. Pour reprendre une réflexion simple, tout le monde serait d’accord pour dire que les hôpitaux sont essentiels. La question est de savoir si tout ce que les hôpitaux utilisent est également essentiel. Par exemple, la liste englobe-t-elle seulement les médicaments et le matériel médical ? Faut-il y ajouter le papier, les stylos, les ordinateurs, le mobilier, les services juridiques, comptables et financiers au secteur des soins de santé, etc. ? Or, pour fournir ces produits et services, il faut l’apport de plusieurs autres secteurs. En fin de compte, hormis quelques secteurs résolument discrétionnaires reposant sur le contact direct avec les clients (restaurants, tourisme, divertissement), il est difficile de trouver un pan de l’économie qui n’est pas directement et inévitablement nécessaire au bon fonctionnement à long terme des secteurs officiellement essentiels.

L’heure est au démarrage

En fait, un grand nombre de pays et de régions commencent à reprendre leurs activités. Nous devrions avoir bientôt accès à des données utiles en temps réel.

Certains pays européens continuent d’y aller étape par étape. Par exemple, l’Italie envisage d’assouplir ses mesures à compter du 4 mai.

Certains États américains, tels que la Géorgie et le Colorado, avaient particulièrement hâte de reprendre leurs activités et se sont d’ailleurs lancés dans le processus.

Du côté du Canada, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard procèdent aussi pas à pas. Le Québec, province la plus touchée au pays, envisage maintenant de rouvrir ses écoles à compter du 11 mai.

Un marché pétrolier vertigineux

Au moment de la parution du #MacroMémo de la semaine dernière, le marché pétrolier a été le théâtre d’un événement absolument sans précédent. Le 20 avril, au terme de plusieurs semaines d’énorme faiblesse sur les marchés pétroliers, le prix du West Texas Intermediate est brièvement tombé en territoire négatif. D’un point de vue technique, les producteurs de pétrole (ou plutôt les détenteurs de certains contrats à terme) devaient payer pour se débarrasser de leur pétrole.

Pourquoi personne n’a-t-il « acheté » du pétrole gratuitement aux fins d’arbitrage ? Parce qu’à court terme, la demande est extrêmement faible, l’offre est trop élevée, et les deux sont inélastiques. De plus, les stocks sont si abondants qu’il ne reste pratiquement plus de place pour les entreposer. Or, le produit brut doit nécessairement être raffiné avant d’être consommé.

Le prix négatif du pétrole était le résultat d’un mouvement extrême, découlant en grande partie de l’échéance de contrats à terme. Même s’il est retourné en territoire positif depuis, il demeure extrêmement bas : à peine 12 $ le baril. Nous entrevoyons un marché pétrolier très difficile au cours des prochaines années.

La demande a reculé d’environ 30 % en raison de la COVID-19, mais les baisses de production de l’OPEP n’ont diminué l’offre que de quelque 10 %. Par conséquent, les stocks de pétrole atteindront leur capacité maximale dans quelques semaines. Au-delà de ce délai, il sera carrément impossible d’entreposer les excédents.

Une partie de ce déséquilibre entre l’offre et la demande peut se résorber toute seule grâce à la fin des activités de forage et à l’épuisement naturel des puits existants. Or, ce processus est loin d’être suffisamment rapide pour régler le déséquilibre en quelques semaines.

Par extension, si l’offre de pétrole continuait de grimper, il faudrait amorcer la tâche complexe de l’interruption de l’approvisionnement. Ce ne serait pas aussi simple que de choisir les entreprises dont le pétrole coûte le plus cher à produire. En fait, les facteurs les plus déterminants sont les coûts d’exploitation liés à l’extraction (plutôt que les coûts tout compris), le montant des dettes de chaque producteur et les coûts d’une interruption éventuelle. Ces derniers sont loin d’être nuls et dans certains cas, notamment celui des sables bitumineux canadiens, une interruption peut même faire diminuer l’offre future lors du redémarrage d’un puits, d’où l’importance de cette variable.

Voilà qui nous éclaire sur la réticence des entreprises à interrompre leur production pétrolière, y compris lorsque les prix frôlent zéro. Dans tous les cas, comme une nouvelle diminution de l’offre de 20 % est nécessaire à court terme, les cours de l’or noir devraient rester extrêmement faibles.

Réflexions sur les effets de la COVID-19 à long terme

Depuis le début de la crise, nous avons pensé à une foule d’effets secondaires que la COVID-19 pourrait avoir à long terme. Nous les avons regroupés dans une liste (voir la figure).

Effets de la COVID-19 à long terme

Effets de la COVID-19 à long terme

Données en avril 2020. Source : RBC GMA

– Avec la contribution de Vivien Lee et Graeme Saunders.

Déclarations

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