Dans cette vidéo, Jeremy Richardson, premier gestionnaire de portefeuille, RBC Global Asset Management (UK) Limited, parle de ce qui inquiète actuellement les investisseurs et les décideurs politiques. Les marchés boursiers semblent plus calmes qu’ils ne l’étaient au début de l’année, mais M. Richardson continue de surveiller notamment les goulots d’étranglement de l’offre et les niveaux d’inflation, sources potentielles de volatilité.
Durée : 4 minutes 14 secondes
Transcription
Bonjour. Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je suis avec vous aujourd’hui pour une nouvelle mise à jour. Et il semble que l’été est enfin arrivé.
Les marchés boursiers sont beaucoup plus calmes qu’ils l’étaient en mars, où les opérations visant à profiter de remise en marche de l’économie ont provoqué une forte rotation des titres dominants. En effet, les investisseurs se sont détournés des modèles d’affaires sortis indemnes de la COVID-19 pour se rediriger vers ceux plus économiquement exposés à la hausse de la demande globale.
Mais il semble pour le moment que ce soit l’offre globale et non la demande globale qui préoccupe les investisseurs.
Plusieurs goulots d’étranglement au sein de l’économie entraînent des prix élevés dans plusieurs secteurs. C’est le cas des marchandises et, dans une certaine mesure, de l’agriculture. L’offre de semi-conducteurs a été si restreinte que plusieurs usines d’automobiles ont dû interrompre leur production en attendant de se réapprovisionner.
Aussi, en raison de données empiriques indiquant un resserrement du marché du travail depuis le redémarrage, les entreprises ont été obligées de réembaucher beaucoup de travailleurs peu ou partiellement qualifiés qu’elles avaient mis à pied 12 mois plus tôt à l’arrivée de la pandémie.
Ce sont de bonnes nouvelles qui montrent que l’économie s’adapte et revient à la normale. Mais cela pose des défis à un certain nombre d’entreprises. Des entreprises parlent de pressions sur les prix. Les décideurs examinent ces données avec une certaine inquiétude parce que le taux d’inflation annualisé annoncé aux États-Unis en mai a atteint 4,2 %. C’est le double du niveau visé par la Réserve fédérale américaine à moyen et à long terme.
La Réserve fédérale a indiqué qu’elle tolérerait une hausse de l’inflation à court terme, mais la situation semble un peu tendue. Un rapport de forces semble s’être installé. Plus l’inflation élevée dure, plus la Fed se sentira pressée d’agir. Nous pourrions donc assister à une diminution de l’assouplissement quantitatif et peut-être à une hausse des taux d’intérêt.
C’est une situation qui préoccupe les investisseurs, car lorsque de telles mesures ont été prises auparavant (souvenez-vous de 2013 et même de 2018), elles se sont accompagnées de volatilité.
Les investisseurs semblent pour l’instant convaincus par les arguments de la Réserve fédérale qui voit la hausse de l’inflation comme temporaire. Les données les plus récentes pour le secteur des marchandises laissent entrevoir un certain répit au chapitre des prix. Les prix des produits agricoles et du bois d’œuvre ont chuté de leurs récents sommets.
Les responsables politiques espèrent que cette tendance se maintiendra et allégera la pression exercée sur l’offre. Ils useront donc de prudence et ne se précipiteront pas pour ajuster leur politique monétaire. Je pense que la plupart des investisseurs accueilleront favorablement cette idée.
L’enthousiasme du marché suscité par la remise en marche de l’économie en mars et la lueur d’excitation causée par la publication des données d’inflation aux États-Unis semblent s’être dissipés, ce qui nous donne l’impression, au moins pour le moment, que les marchés sont beaucoup plus calmes.
Nous restons cependant vigilants et suivons l’évolution du programme politique, sachant que le contexte pourrait rapidement changer en fonction des données. Pour utiliser l’expression du moment, en cette fin de pandémie, ce sont les données qui comptent et non les dates. Nous continuerons donc de prêter une attention particulière à la situation, de surveiller le risque et de nous assurer de conserver un portefeuille bien équilibré en mettant fortement l’accent sur les sources de risque propres aux actions.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
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