Pour démarrer l’année du bon pied, Jeremy Richardson analyse les répercussions que la vague Omicron a eues sur les marchés boursiers mondiaux à la fin de 2021 et qui annonçaient une hausse de la volatilité pour le début de 2022. (en anglais seulement)
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(en anglais seulement)
Transcription
Bonjour. Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui une nouvelle mise à jour.
Il me semble que les psychologues appellent « dissonance cognitive » la capacité d’une personne à croire simultanément en deux phénomènes mutuellement contradictoires. Or, la réaction des marchés boursiers à la nouvelle selon laquelle le variant Omicron n’est pas susceptible d’entraîner autant de bouleversements que les variants précédents est, à mon avis, du même ordre.
Il en ressort deux tendances. Premièrement, la réapparition du pari sur la réouverture. Nous en avons eu un aperçu en 2020, vous vous en souviendrez, lorsque les modèles d’entreprise les plus touchés par la première vague de la pandémie ont connu un regain de vigueur, au moment où la perspective du retour à la vie normale a amélioré les perspectives de retour à la rentabilité. Les titres des secteurs de l’hôtellerie, du voyage, de la restauration et du divertissement des restaurants et des loisirs et les modèles d’entreprise correspondants se sont alors particulièrement bien comportés. Le même phénomène se produit en ce début d’année calendaire.
Toutefois, nous constatons en même temps que les investisseurs semblent se montrer plus prudents. Les craintes les plus vives à l’égard du variant Omicron s’étant atténuées, les investisseurs peuvent maintenant s’attendre à la normalisation de la politique monétaire, étant donné que les statistiques sur l’inflation paraissent encore assez élevées.
La hausse des taux d’intérêt provoque effectivement un peu de turbulences sur les marchés des capitaux en général. Nous en constatons les effets sur le marché obligataire, mais aussi, par ricochet, sur les marchés boursiers, car la crainte de ne pouvoir tirer de revenu des placements en obligations incite les investisseurs à se tourner plutôt vers les actions.
Les actions de sociétés qui versent des dividendes affichent donc une certaine vigueur en ce moment, tout comme, semble-t-il, les modèles d’entreprise plutôt défensifs et les titres liés à la consommation de base, aux services publics et ainsi de suite. Il paraît quelque peu étrange, compte tenu de la hausse des taux d’intérêt, que ces secteurs défensifs se portent si bien.
C’est peut-être une indication d’un sentiment de prudence à l’égard des marchés boursiers. Cela dit, les marchés boursiers se sont plutôt bien comportés jusqu’ici. Ils ont connu une très bonne année en 2021. Même en décembre, l’indice MSCI World a, pour ainsi dire, gagné plus de 4 %. Ce genre de dissonance cognitive entre la vision optimiste du pari de la réouverture et la vigueur relative des titres à dividende plutôt axés sur la prudence que nous observons dans d’autres secteurs ne va pas de soi ; ces phénomènes semblent en quelque sorte mutuellement contradictoires.
En ce qui a trait à l’avenir, toutefois, je pense que nous pouvons avancer que le pari de la réouverture, si nous nous rappelons ce qui a caractérisé sa première apparition en 2020, n’a pas semblé durer très longtemps. Le marché a très rapidement réévalué les nouvelles occasions découlant du retour à la normale, et il est probable, je crois, que nous assisterons cette fois-ci encore à ce genre d’effet de réévaluation de courte durée. Les paris sur la réouverture ne semblent pas faire long feu. Quand c’est réouvert, c’est réouvert.
Deuxièmement, le thème de la normalisation de la politique monétaire pourrait, pour sa part, être présent un peu plus longtemps, étant donné qu’il semble y avoir encore un peu de flou entourant la trajectoire haussière de l’inflation et le niveau des taux d’intérêt nécessaire pour y remédier.
Heureusement, les tensions inflationnistes commencent à montrer des signes de relâchement. Il ne faut pas se réjouir trop vite, mais je tiens quand même à mentionner que quelques éléments d’information, comme des données d’enquête et d’autres types de données, telle la fluidité des chaînes logistiques, des unités de transport, etc., montrent des signes encourageants, selon lesquels les tensions inflationnistes auraient plafonné.
Et, bien sûr, nous devrions aussi nous rappeler que la transition sur le plan de la consommation, à mesure que la nouvelle année calendaire s’écoulera, d’une période de consumérisme festif à une période davantage axée sur les expériences, transition favorisée en partie par la réouverture de la société (pour revenir au pari de la réouverture), pourrait diminuer les pressions qui s’exercent sur la demande globale, à laquelle les chaînes logistiques peinent à répondre. Donc, ce genre de changement des habitudes de consommation, favorable aux expériences plutôt qu’aux biens, atténuerait aussi les tensions inflationnistes.
Le contexte de marché qui en résulterait pourrait être assez avantageux pour les investisseurs. De plus, il est bien possible que l’incertitude macroéconomique soit, en ce moment même, à son niveau le plus élevé. Il va de soi, je pense, que beaucoup d’investisseurs se croiseront les doigts en espérant que cette hypothèse se vérifiera tout au long de l’année calendaire.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
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