À la lumière de la volatilité boursière de janvier, Jeremy Richardson se penche sur la réorientation de la politique monétaire et l’évolution des attentes à l’égard des taux d’intérêt. Compte tenu de l’importance croissante de la consommation expérientielle par rapport à la consommation de produits, la poussée d’inflation ralentira-t-elle et l’incertitude macroéconomique créera-t-elle de bonnes occasions ? (en anglais seulement)
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(en anglais seulement)
Transcription
Bonjour. Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui une nouvelle mise à jour.
Le mois de janvier a été plutôt mouvementé et la volatilité a été très forte sur les marchés. À mon avis, ces fluctuations sont principalement attribuables à la tension que nous avons observée entre l’inflation et les attentes à l’égard des taux d’intérêt.
Auparavant, les investisseurs n’avaient pas vraiment eu à se soucier des effets de l’inflation depuis longtemps. Toutefois, la fin de la pandémie étant en vue, je pense que les investisseurs commencent à se demander quelle forme prendra la politique monétaire à long terme. Aurons-nous encore besoin de taux d’intérêt bas ? Aurons-nous encore besoin d’assouplissement quantitatif et de mesures de soutien budgétaire importantes pour les marchés si, comme nous l’espérons tous, la pandémie prend fin ? Si nous n’en avons pas besoin, une période d’ajustement sera nécessaire.
Il en découle une forte incertitude et une certaine rotation au sein des marchés boursiers, alors que les investisseurs essaient de restructurer leurs portefeuilles pour tenir compte de la hausse des taux d’intérêt. Nous avons également constaté un changement important dans les attentes.
À la fin de 2021, les marchés s’attendaient à trois ou quatre hausses des taux d’intérêt aux États-Unis pour toute l’année 2022. Aujourd’hui, ils s’attendent plutôt à au moins cinq hausses.
Les attentes à l’égard des taux d’intérêt ont donc bien changé, et il en résulte un aplatissement de la courbe des taux. Ainsi, les prévisions d’inflation à long terme semblent bien se maintenir dans une fourchette de 2,5 % à 3 %, ce qui entraîne ce type d’aplatissement de la courbe des taux.
Cette évolution pourrait en fait restreindre les options de la Fed, parce qu’elle sera probablement peu encline à provoquer une inversion de cette courbe des taux, ce qui annonce habituellement une récession.
Les marchés boursiers ont donc beaucoup de matière à réflexion Par exemple, la Fed ira-t-elle trop loin ? La courbe des taux va-t-elle s’inverser ? Dans quelle mesure croyons-nous que la croissance économique est assurée ? Quel portefeuille convient à ces différents scénarios ? Vous pouvez voir le genre de marchés animés par des facteurs macroéconomiques descendants auxquels les investisseurs en actions sont confrontés.
Il n’y a toutefois pas que des mauvaises nouvelles. Je pense qu’il y a certains points positifs. L’un des principaux points positifs est que l’inflation ne durera peut-être pas. J’hésite à utiliser le mot temporaire, que je laisse aux économistes. Cependant, les entreprises disent que les consommateurs sont en train de délaisser les biens au profit de services et d’expériences.
Je pense que nous sommes plusieurs à avoir passé la pandémie à profiter du commerce en ligne et à avoir tenu les livreurs bien occupés. Nous nous réjouissons à l’idée de pouvoir recommencer à aller au restaurant, au cinéma, en voyage. Les consommateurs délaisseront les biens au profit des services et des expériences dans des secteurs de l’économie qui jouissent d’une capacité excédentaire, ce qui atténuera la pression sur des chaînes logistiques vraiment congestionnées.
Cela signifie peut-être que l’inflation a aujourd’hui atteint un point culminant. Si c’est le cas, au lieu de se creuser, comme ce fut le cas au cours des trois ou quatre derniers mois, l’écart entre l’inflation et les taux d’intérêt nécessaire pour la juguler devrait commencer à se resserrer. Si cela s’avère, la volatilité que nous observons sur les marchés, la forte incertitude, la fourchette de résultats potentiels auxquels les investisseurs seront confrontés pourraient commencer à diminuer.
Je crois qu’il pourrait s’agir d’une dynamique très positive non seulement pour les marchés et les investisseurs, mais aussi pour les sélectionneurs de titres comme nous, parce que nous nous concentrons sur les sociétés exemplaires qui affichent des valorisations attrayantes. Nous essayons de repérer les sociétés qui se démarquent, qui génèrent beaucoup de valeur. Cette valeur finit par se refléter dans leurs données fondamentales dont, en définitive, les marchés tiennent compte, ce qui entraîne une hausse de leurs cours boursiers au fil du temps.
Toutefois, lorsque les marchés font grand bruit des enjeux macroéconomiques, les gens ont tendance à négliger les données fondamentales des sociétés et une partie de cette production d’alpha, de cette production de valeur, passe inaperçue.
En tant que sélectionneurs de titres, nous ne devons pas y accorder trop d’importance, car cela peut se produire de temps à autre, et pas toujours nécessairement de façon linéaire. Chose certaine, la vie suit son cours. N’est-ce pas ? Les consommateurs continuent de consommer, les fournisseurs continuent de fournir leurs biens ou services. Cette valeur est générée. Elle sera reconnue lorsqu’elle deviendra assez importante pour attirer l’attention. Nous pourrions donc bien connaître une reprise et vivre une période de génération d’alpha encore plus importante qui mènerait à la reconnaissance du véritable alpha sous-jacent.
Entre-temps, les investisseurs comme nous devraient y voir une autre période intéressante parce que cette perturbation des marchés crée un nombre incroyable d’occasions. Les valorisations de certaines sociétés exemplaires jusqu’à maintenant ne représentent pas à notre avis leur valeur réelle, même si nous apprécions énormément leur modèle d’affaires. Au cours des prochaines semaines, nous creuserons donc les décombres que cette volatilité aura laissés dans son sillage, à la recherche de sociétés intéressantes à ajouter à nos portefeuilles.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
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