Dans cette vidéo, Jeremy Richardson fait part de ses réflexions sur la manière dont les tendances comportementales des investisseurs peuvent influencer les mouvements du marché. Il s’intéresse particulièrement à la façon dont la « cupidité » et la « peur » peuvent exacerber la volatilité.
Durée : 5 minutes 03 secondes
Transcription
Bonjour, je suis Jeremy Richardson de l’équipe Actions mondiales RBC. Voici quelques réflexions sur ce qui s’est passé dans les marchés mondiaux des actions au cours des dernières semaines.
Je pense que nous avons notamment vu un rappel de l’importance de ces deux grandes tendances humaines qui ont des répercussions sur bon nombre de nos décisions de placement, soit la peur et la cupidité. C’est ce qui est ressorti de faits récents où de grands groupes d’investisseurs individuels coordonnaient leurs agissements par des salons de clavardage sur Internet afin de soutenir seulement les actions d’une poignée d’entreprises et de faire monter le cours de certaines à des niveaux vraiment très, très élevés.
Ainsi, les actions d’un détaillant de jeux vidéo et de consoles de jeux ont vu leur valeur multipliée par 20 au cours du mois de janvier.
La stratégie a été réussie, mais elle ne s’est pas produite par accident. Une sorte de catalyseur était responsable de cette situation : la reconnaissance par beaucoup de ces investisseurs que certains fonds de couverture vendaient très activement ces titres à découvert.
Un certain degré de fragilité s’en est résulté parce que si vous vendez un titre à découvert, vous vous engagez à le racheter un jour, ce qui signifie que vous devenez un acheteur forcé. Par conséquent, si vos pertes sur votre opération sont très importantes, vous êtes alors pratiquement encouragé à acheter à n’importe quel prix, simplement pour mettre fin à ces pertes.
C’est pourquoi la vente à découvert peut être une stratégie assez fragile. Les investisseurs individuels ont exploité cette fragilité en faisant monter les cours des actions, et ont ainsi été en mesure d’infliger des pertes très importantes à un certain nombre de fonds de couverture qui vendaient à découvert.
Ce faisant, ils ont empoché des gains assez substantiels, et ces gains et la cupidité ont attiré de nouveaux investisseurs vers ces actions. Celles-ci semblent alors continuer sur leur lancée, et leurs cours grimpent encore bien davantage.
Mais après l’achat forcé de l’acheteur marginal, après que les fonds de couverture a fermé les positions, il n’y avait plus d’acheteurs, et le contraire s’est alors produit : la peur était désormais au premier plan. Le fait que tout le monde essayait alors de sortir de la position en même temps a fait chuter les cours des actions jusqu’à ce qu’elles soient toutes revenues au point où elles étaient avant. Inévitablement, beaucoup de valeur a été détruite, et je suis certain que de bon nombre d’investisseurs ne s’en sont pas sortis indemnes et que plusieurs d’entre eux ont même subi des pertes très importantes. On peut se demander si ces pertes seront épongées un jour.
Au cours de l’histoire des placements, cette situation est survenue de multiples fois. En fait, ceux qui étudient l’histoire des marchés y verront des parallèles avec, par exemple, la bulle spéculative de la South Sea Company ou l’engouement pour les tulipes des Pays-Bas au XVIIe siècle. Je suis certain que nous continuerons de voir ce phénomène à maintes reprises au cours de nos vies d’investisseurs.
Mais cela ne veut pas dire que nous devons simplement l’accepter. Comme on dit dans les placements, le cours d’une action vaut deux choses : soit la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs, soit ce que quelqu’un est prêt à payer. Dans la situation que nous venons d’examiner, les investisseurs individuels exploitaient le fait que quelqu’un quelque part était prêt à débourser plus.
Par contre, inévitablement, quand cela n’a plus été le cas, les cours des actions sont revenus à une valeur plus fondamentalement justifiée et fondée sur les flux de trésorerie et les données fondamentales des entreprises en question. En tant qu’investisseurs, nous sentons que ce sont ces données fondamentales qui nous fournissent une base solide pour une valeur durable pour les actionnaires. C’est parce que nous savons qu’à long terme, ce sont ces données qui constituent le facteur déterminant pour la création de la valeur.
Par conséquent, en mettant en place des processus et des systèmes de freins et de contrepoids, et en élaborant des portefeuilles de façon rigoureuse, nous espérons toujours pouvoir nous concentrer sur les données fondamentales des entreprises, sur ces facteurs de création de valeur durable pour les actionnaires. Nous voulons ainsi essayer d’éviter les décisions basées sur la peur et la cupidité parce qu’elles peuvent créer de la volatilité sans toutefois généralement entraîner, comme nous l’avons vu, des gains fondamentaux à long terme.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
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