Une entente historique conclue récemment entre la Chine et les États-Unis permettra aux autorités réglementaires américaines de contrôler les audits des sociétés chinoises cotées aux bourses américaines. Cette entente pourrait constituer un pas important vers la résolution d’un conflit de longue date qui aurait pu forcer certaines des plus grandes entreprises chinoises à se retirer de ces bourses à compter de 2024.
Dans la FAQ qui suit, Siguo Chen discute de l’incidence de cette entente et présente ses prévisions pour la Chine à moyen et à long terme.
Selon vous, la récente annonce constitue-t-elle une bonne nouvelle ?
Bien que cette nouvelle soit de toute évidence un pas dans la bonne direction, elle survient dans un contexte de préoccupations générales concernant les relations entre les États-Unis et la Chine, ainsi que de pressions sur l’appétit pour le risque dues à la hausse des taux.
À notre avis, les autorités réglementaires chinoises font beaucoup plus de concessions que prévu. On peut le remarquer dans plusieurs de leurs annonces récentes et dans les changements apportés à la formulation de quelques règles pertinentes. Vous pourriez donc dire que c’est maintenant au tour des États-Unis d’agir.
Le principal sujet des inquiétudes réside bien sûr dans la possibilité pour les deux parties de trouver un terrain d’entente sur les « définitions » (telles que la définition de l’« accès illimité ») et les « processus » (tels que la manière de faire les inspections et l’endroit où elles ont lieu).
Quelles sont les conséquences de ces annonces pour le marché ?
Les négociations sont encore entourées d’une grande incertitude, non seulement en raison de la complexité du sujet, mais aussi à cause des tensions généralisées entre les deux puissances.
Si vous analysez les niveaux de valorisation des CAAE, il est évident que le marché a pris en compte au moins une partie du scénario de radiation, même si la confiance est globalement plus grande qu’il y a six mois.
Les investisseurs attendront probablement plus de détails sur la mise en œuvre avant d’investir à nouveau dans les CAAE, étant donné la divergence des annonces des deux parties.
Le déplacement des entreprises vers des bourses non américaines et les défis que pose cette solution (p. ex. manque de liquidité sur les marchés boursiers destinataires) ont fait couler beaucoup d’encre. Les participants du marché ne sont pas unanimes sur ce point pour le moment, mais pour une société cotée aux États-Unis, nous croyons que le meilleur choix serait de s’inscrire aussi aux bourses d’autres régions, comme celles de Hong Kong ou de Singapour.
Les restrictions sociales imposées par la pandémie de COVID-19 continuent à perturber la reprise économique. De quelle manière croyez-vous que cette situation évoluera en Chine pendant le reste de l’année ?
Nous sommes plutôt prudents à ce sujet. Nous ne nous attendons pas à des changements importants cette année en ce qui concerne la politique zéro-COVID, d’abord parce que la Chine n’est tout simplement pas tout à fait prête. Ce sera le premier hiver après la vague Omicron et nous commençons à voir des recrudescences sporadiques. Une ouverture soudaine pourrait poser un risque élevé pour le système de santé du pays, compte tenu du fait qu’il n’y a pas eu auparavant d’infection à l’échelle du pays et que la Chine ne jouit donc pas d’une immunité collective contre le virus.
Ensuite, le deuxième point concerne une preuve plutôt qu’une raison. Si le gouvernement chinois devait modifier radicalement son orientation pour une affaire aussi grave, il est fort probable que les médias publics et d’autres organes auraient changé de ton plusieurs mois avant cette modification. Depuis trois ans déjà, le gouvernement chinois répète à l’ensemble des 1,4 milliard d’habitants du pays à quel point le virus est dangereux ; un revirement ne paraît pas envisageable et son efficacité ne serait pas garantie.
Il est toutefois réjouissant de constater que les taux de vaccination progressent rapidement, notamment chez les personnes âgées (en juillet, le pourcentage des personnes ayant reçu des doses de rappel était de 70 % pour la tranche de 70 à 79 ans et de 38 % pour la tranche de 80 à 89 ans). D’autres options de rappel (y compris le vaccin à ARN messager développé par la Chine) seront bientôt disponibles, ce qui nous semble de bon augure.
Quelles sont vos perspectives en ce qui a trait à la Chine pour le reste de l’année et après ?
Le marché chinois a vécu deux années difficiles, marquées par les mesures de confinement liées à la COVID-19, le ralentissement du marché immobilier et, dans une certaine mesure, les tensions géopolitiques. À ce stade, nous pensons que les mesures de lutte contre la pandémie seront plus souples d’ici le milieu de l’année prochaine. Nous nous attendons également à ce que les politiques pour le secteur immobilier et les infrastructures soient renforcées et plus complètes après le 20e Congrès du Parti communiste.
De nombreuses sociétés avec lesquelles nous discutons pensent que les deuxième et troisième trimestres seront les pires périodes en ce qui concerne les paramètres d’exploitation. La situation tend à s’améliorer en ce moment, quoique très progressivement. Toutefois, compte tenu du contexte macroéconomique mondial, nous devrons aussi suivre de près des facteurs tels que les taux d’intérêt aux États-Unis, la pénurie d’énergie et la demande mondiale d’exportation.
En tant qu’investisseurs à long terme, nous pensons que la dynamique du marché évolue dans la bonne direction pour les placements en actions chinoises. Grâce à la croissance de l’économie et à la libéralisation des marchés financiers en Chine, nous prévoyons que le monde des placements offrira aux investisseurs des occasions à long terme intéressantes. Les valorisations ne prenant pas en compte ce potentiel à long terme, nous croyons fermement que le moment présent est idéal pour les investisseurs désireux de profiter de cette catégorie d’actifs.
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