Nous brossons un portrait sur le terrain d’une économie chinoise en difficulté et expliquons pourquoi nous croyons qu’il est essentiel d’investir de manière sélective pour tirer parti de cette catégorie d’actifs souvent mal comprise.
La reprise de l’économie chinoise, tant espérée, est au ralenti depuis avril ; les chiffres des ventes au détail, des investissements et de l’immobilier ont été en deçà des attentes1. La détérioration rapide des exportations, la hausse du taux de chômage des jeunes, la fin de l’essor de l’immobilier et la faiblesse de la demande intérieure suscitent l’inquiétude des investisseurs étrangers, et beaucoup s’interrogent sur la pertinence de faire des placements en Chine.
Pourtant, nous voyons sur place plusieurs raisons d’être optimistes. La consommation liée à la recherche d’expériences, notamment les dépenses dans les hôtels et les restaurants, se porte bien. À l’autre bout du spectre, la rationalisation des dépenses constitue un thème qui nous procure des occasions de placement. Il convient également de noter qu’au début de l’année, le taux d’emploi dans le secteur des services en Chine était bien en deçà de ce qu’il aurait été avant la pandémie. Le redressement de ce secteur devrait permettre de rétablir un grand nombre d’emplois l’année prochaine et, par la suite, les revenus et les dépenses repartiront à la hausse.
Sur le plan politique, le gouvernement a cessé d’intervenir dans les secteurs de l’immobilier, de la technologie et de la pharmacie, ainsi que dans certaines parties du secteur financier, et la réglementation est entrée dans un cycle d’assouplissement. À notre avis, les prochaines années se caractériseront par un contexte politique modéré et propice, ce qui devrait favoriser le marché boursier chinois.
Selon nous, une conjoncture sociale et économique difficile peut engendrer certaines occasions de placement, et le succès d’un placement en actions chinoises exige une approche ascendante et active. La catégorie d’actifs peut être volatile, mais en tant que deuxième économie mondiale, la Chine donne accès à un nombre considérable d’occasions. Compte tenu des données fondamentales, nous entrevoyons un excellent potentiel de hausse, et le moment est peut-être venu de commencer à constituer des positions prudentes.
“À notre avis, les prochaines années se caractériseront par un contexte politique modéré et propice, ce qui devrait favoriser le marché boursier chinois.”
Notre portefeuille à forte conviction, composé de 45 à 50 sociétés, repose sur un contrôle diligent rigoureux, des perspectives sectorielles à long terme et l’intégration des critères ESG importants tout au long du processus de recherche. Nous donnons accès à la croissance de la Chine, mais nous nous distinguons par notre travail d’équipe ascendant pour trouver les meilleures sociétés à nos yeux.
Notre approche se caractérise par des entretiens avec des dirigeants d’entreprise, des décideurs politiques, des experts sectoriels, des groupes de réflexion et des institutions de recherche. Fait important, nous équilibrons cette vision locale avec l’expertise sectorielle et les perspectives régionales afin d’obtenir un point de vue différencié sur les changements dynamiques de la Chine. La structure interrégionale de notre équipe de placement de 11 personnes témoigne de l’importance que nous accordons à une perspective globale.
Nous examinons l’intégrité des données financières et la durabilité des flux de trésorerie dès le début de notre processus de placement, et nous éliminons les entreprises dont la qualité comptable est médiocre. L’importance des critères ESG occupe une place centrale et les membres de l’équipe agissent en tant que spécialistes dans leurs domaines respectifs, ce qui leur permet de mieux comprendre les controverses ESG pertinentes dans chaque sous-secteur ou marché. L’expertise régionale offre une vision du cycle de vie des modèles d’affaires, fondée sur les leçons apprises dans d’autres parties de l’Asie.
Les tensions géopolitiques persistent et notre meilleure défense consiste à réagir rapidement. Nous analysons les scénarios possibles avant d’acquérir une position, et nous surveillons la liquidité et la capacité à se retirer en temps voulu. Pour chacune des sociétés dans lesquelles nous investissons, nous analysons la dépendance à l’égard des États-Unis en ce qui a trait aux revenus (dépendance envers les extrants) et à la technologie (dépendance envers les intrants).
Par exemple, en ce qui concerne les énergies renouvelables, nous estimons que la croissance de l’énergie solaire et les véhicules électriques présentent des occasions de placement, car ces deux segments du marché sont peu dépendants des États-Unis. Au contraire, d’autres pays dépendent fortement d’eux. À l’inverse, les applications TikTok et Temu font actuellement l’objet d’un examen minutieux de la part du gouvernement américain. Or, elles dépendent énormément des États-Unis et ont besoin de s’assurer qu’elles ne perdent pas de parts de marché dans ce pays. Entre ces deux extrêmes, nous voyons aussi une foule d’entreprises, dans lesquelles nous continuons à déceler des occasions de placement intéressantes.
Dans l’ensemble, nous pensons que le rapport risque-rendement des actions chinoises est attrayant. Le marché demeure peu populaire auprès des investisseurs étrangers et ses titres se négocient actuellement à des prix intéressants. Les valorisations ne prenant pas en compte le potentiel à long terme, il pourrait s’agir du bon moment pour les investisseurs de tirer profit de cette catégorie d’actifs. Nous choisissons des sociétés qui, selon nous, bénéficieront de l’évolution de la Chine et nous ignorons l’agitation du marché.