Quels seront les facteurs de croissance des marchés émergents en 2021 ? Les titres de valeur maintiendront-ils un rendement supérieur aux titres de croissance ? Pour connaître la réponse à ces questions et en apprendre davantage sur d’autres sujets, regardez cette vidéo de 8 minutes.
Durée : 8 minutes 21 secondes
Transcription
Les investissements publics en infrastructures seront-ils un moteur important de l’expansion économique des marchés émergents?
Les voitures électriques sont produites en Asie, en particulier en Corée et en Chine. L’énergie renouvelable, c’est aussi un thème qui est fascinant pour les pays émergents, parce que pour de nombreux pays émergents, cela va leur donner une chance non seulement de réduire, bien sûr, leur empreinte carbone, mais aussi de réduire leur dépendance quand il s’agit d’import de pétrole et de gaz. Cela aussi va créer de la croissance et beaucoup de nouveaux emplois.
Quand on réfléchit, beaucoup de pays émergents ont du soleil. Par exemple, pensez à l’Afrique ou l’Amérique latine, et aussi du vent et la place pour installer toutes ces nouvelles installations. Et en installant cette nouvelle production d’énergie renouvelable et en remplaçant l’énergie qui est produite par le charbon, le gaz ou le pétrole, elles vont réduire massivement leurs imports de matières premières et potentiellement devenir des exportateurs nets. C’est clairement ce que la Chine veut faire et c’est pour cela que la Chine est vraiment le leader, quand on parle d’énergie solaire en particulier. Nous jouons vraiment ces deux thèmes dans tous nos portefeuilles. Un sous-segment qui est vraiment très intéressant, auquel nous avons créé une exposition, c’est vraiment la modernisation du «grid», du réseau électrique. Parce que pour pouvoir ajouter de la génération électrique solaire et du vent, comme par définition, ces générations sont intermittentes, le réseau électrique doit être modernisé. Il doit devenir plus intelligent pour être capable de mélanger plusieurs sources d’électricité et de pouvoir le redistribuer, et aussi de stocker cette énergie qui va être créée. Pour faire cela, nous avons besoin d’avoir un réseau qui est, en termes de matériel, beaucoup plus sophistiqué qu’il ne l’est actuellement. Et aussi les solutions informatiques pour gérer la complexité de ce nouveau [réseau].
À votre avis, les titres de valeur continueront-ils de surpasser les titres de croissance dans les marchés émergents?
«Value» a vraiment sous-performé, depuis 10 ans, les titres de croissance ces dernières années, que ce soit sur les pays développés et sur les pays émergents. Pourquoi? Eh bien, une des raisons principales, c’est que vraiment l’économie mondiale ne s’est jamais vraiment remise de la crise financière de 2008-2009. Même si nous n’avons pas eu de récession depuis cette période jusqu’en 2020, on était toujours dans un environnement économique plutôt difficile, surtout sur les dernières années où la croissance économique n’était vraiment que soutenue par les actions des banques centrales globales qui gardaient les taux d’intérêt très bas. Mais ces dernières années, les investisseurs attendaient une récession presque chaque année et dans cet environnement, ils ont décidé de favoriser vraiment les titres de croissance qui pensent-ils, les protégerait en cas de forte baisse des marchés.
Une autre raison pour la sous-performance des titres «value», c’est vraiment la révolution technologique que nous avons vue ces dernières années, où nous sommes passés à acheter, s’amuser, et maintenant travailler en ligne. Beaucoup d’industries ont été chamboulées et le manque de régulation et de compétition, plus l’effet «network», a fait que des géants, des compagnies géantes, ont été créés très, très rapidement. Elles ont développé d’énormes parts de marché très vite et leur capitalisation boursière a aussi explosé ces dernières années. Et finalement, en 2020, un peu la cerise sur le gâteau, COVID est arrivée, et les «stocks value» qui sont principalement des cycliques, des financières, ont été vraiment négativement impactées par la récession, tandis que les titres de la nouvelle économie ont en fait bénéficié, bien sûr, de l’épidémie et, pour de bonnes raisons, ont continué à surperformer.
Finalement, je dirais vers la fin de l’année dernière, on a eu aussi l’impact des investisseurs «retail» particuliers. Que ce soit en Chine, en Corée, au Brésil, un petit peu partout sur les pays émergents qui ont acheté tous ces titres, tous les COVID, les gagnants COVID, qui ont créé une bulle de momentum qui est en train, en ce moment, d’exploser je dirais, en effet, avec les titres valeur qui, depuis le début de l’année, ont commencé à surperformer les titres croissance.
Donc, pourquoi? La première chose, c’est que les titres de croissance ont atteint un niveau de valorisation qui est vraiment extrême, alors que beaucoup d’entre eux sont encore des entreprises qui ne font pas d’argent, qui perdent de l’argent, mais sur lesquelles on attend une croissance extrême pendant de nombreuses années. Et beaucoup d’investisseurs commencent à se demander si cela vraiment va se réaliser.
Ensuite, on a souvent un changement de style quand on a un changement dans le marché. Quelque chose se passe, un «reset», et typiquement c’est une récession, exactement ce qu’on a vu l’an dernier. Donc, c’est normal que dans un meilleur environnement économique, après une récession, les titres valeur surperforment les titres croissance.
Ça, c’est le court terme, je dirais pour cette année. Maintenant, si on regarde dans les prochaines années, qu’est-ce qui pourrait faire que les titres valeur surperforment les titres croissance? Eh bien, cela se passerait si les titres croissance commencent à montrer un ralentissement de leur croissance. Et cela peut être quelque chose que nous allons voir assez, vraiment dans les prochains mois ou dans les prochaines années. Pourquoi?
Comment intégrez-vous les facteurs ESG à votre processus de placement?
ESG est complètement intégré dans notre approche. Quand nous regardons une compagnie, on regarde toujours en détail, vraiment de manière très approfondie, la manière dans laquelle la compagnie gère l’environnement, ses employés et la communauté dans laquelle elle opère, ainsi que la gouvernance d’entreprise qui est extrêmement importante aussi.
La raison pour cela, c’est qu’une compagnie peut prendre des raccourcis. Elle peut produire des produits qui détruisent l’environnement ou peut avoir des processus de fabrication qui détruisent l’environnement. Elle peut sous-payer ses employés. Elle peut «squeezer» ses fournisseurs. Elle peut traiter ses actionnaires minoritaires d’une mauvaise manière. Bien sûr, sur le court terme, cela va porter ses fruits. Il va y avoir une maximisation des profits, mais ce n’est pas soutenable. Absolument pas, parce que la compagnie va être régulée, on va lui demander de changer ses processus de production avec un coût probablement plus élevé.
Les employés vont partir ou ne seront pas très productifs. Ils ne seront pas très heureux. Les fournisseurs vont refuser de travailler avec une compagnie qui les traite mal et les actionnaires minoritaires vendront leurs parts dans la compagnie. Et la compagnie aura du mal à accéder à du capital pour financer ses opérations et son expansion. Donc, vraiment intégrer l’ESG dans le processus d’investissement, c’est vraiment primordial, non seulement parce que c’est la bonne chose à faire…
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