Économie mondiale
La pandémie qui s’est propagée à l’échelle planétaire au début de 2020 est encore le problème numéro un alors que l’année tire à sa fin. Les règles de distanciation sociale strictes qui ont été rétablies pour combattre la vague actuelle devraient causer des dommages économiques allant de légers à modérés à la fin de 2020.
Néanmoins, à l’aube de 2021, quatre motifs nous amènent à nous montrer plus optimistes : la reprise économique a jusqu’ici dépassé les attentes à plusieurs reprises ; les projets de mise au point de vaccins commencent à porter leurs fruits ; le marché est satisfait du résultat de l’élection présidentielle américaine et les pays européens commencent à reprendre le dessus après avoir été touchés par une deuxième vague particulièrement forte.
Résultat, malgré la perspective d’un repli économique à très court terme, nous avons révisé nos prévisions pour 2021 à la hausse plutôt qu’à la baisse, de sorte qu’elles se situent maintenant légèrement au-dessus de la moyenne.
Titres à revenu fixe
Depuis quelques mois, les taux obligataires augmentent en raison des résultats d’essais cliniques donnant à penser que des vaccins très efficaces contre la COVID-19 pourraient bientôt être offerts.
Les taux demeurent largement inférieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie et devraient le rester au cours de la prochaine année. Les banques centrales resteront soucieuses de favoriser un redressement du marché de l’emploi qui se prolongera probablement pendant des années, et le retrait de leurs mesures de soutien devrait être graduel.
Cet automne, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé qu’elle établirait un lien entre les variations des taux d’intérêt et ses achats d’obligations, d’une part, et un taux d’inflation moyen plutôt que le taux d’inflation actuel, d’autre part, approche connue sous le nom de « ciblage de l’inflation moyenne ».
Au cours des dernières décennies, les porteurs d’obligations ont tiré parti de la protection offerte par les obligations d’État contre la baisse des actions et d’importants gains en capital, étant donné que les taux ont diminué de façon soutenue au fil du temps. De nos jours, la détermination apparente des banques centrales à maintenir indéfiniment les taux directeurs à court terme près de zéro devrait éroder la confiance à l’égard de la capacité des obligations d’offrir cette protection.
Canada
Les récentes nouvelles concernant les essais fructueux de vaccins et les espoirs connexes d’un puissant rebond économique en 2021 ont aidé l’indice composé S&P/TSX à effacer les pertes subies en début d’année. Les attentes d’inflation et les taux d’intérêt retiendront l’attention à court et à moyen terme, car une hausse rapide dans un cas ou dans l’autre pourrait compromettre la reprise des actions. L’optimisme à l’égard de la vigueur de l’activité économique a stimulé les importants secteurs cycliques et des marchandises du marché boursier, qui continueront de gagner du terrain tant que la relance économique s’accélérera. À court terme, nous pourrions connaître une flambée de volatilité, car la résurgence du coronavirus au Canada a accru le risque de nouvelles restrictions et réduit les prévisions de bénéfices.
Selon les prévisions générales, le PIB du Canada devrait chuter de 5,6 % en 2020, ce qui est nettement mieux que la baisse de près de 8 % prévue au printemps. Les prévisions laissent entrevoir une croissance économique de 4,7 % en 2021 et de 3,2 % en 2022. Les titres du S&P/TSX se négocient actuellement à 23 fois les bénéfices des 12 derniers mois, ce qui annonce une remontée complète des bénéfices de l’indice d’ici la fin de 2021.
États-Unis
Des rumeurs ayant révélé qu’au moins deux vaccins étaient efficaces contre la COVID-19, l’indice S&P 500 a rebondi pour atteindre des sommets historiques le mois dernier après avoir touché des creux en mars à la suite de la panique causée par le coronavirus. La forte progression de 11 % enregistrée en novembre reflète également le résultat favorable au marché de l’élection présidentielle aux États-Unis.
Il convient particulièrement de noter le rendement supérieur des actions de valeur et à caractère cyclique en novembre, après que le résultat des élections eut été déterminé et que les nouvelles au sujet des vaccins eurent été publiées. Les conditions essentielles à un rendement supérieur des actions de valeur sont le renforcement et l’élargissement de la croissance économique, ainsi qu’une légère hausse des taux d’intérêt à long terme.
Le S&P 500 est cher compte tenu d’un ratio cours/bénéfice de 22 fois les estimations générales des bénéfices prévisionnels dans 12 mois, soit 165 $ US, comparativement à la moyenne sur cinq ans de 18 fois. Il nous semble évident que les bénéfices devront continuer de dépasser les attentes pour que le marché boursier continue de progresser.
Europe
Les actions européennes se sont maintenues dans une fourchette assez étroite de juin à octobre. Elles ont ensuite opéré une belle remontée en novembre ; certains marchés ont inscrit des gains largement supérieurs à 20 %, que les actions du secteur bancaire ont surpassés. Ce redressement annonce un regain de vigueur de l’économie européenne plus marqué qu’ailleurs et bien que ce rebond rapide puisse être suivi d’une consolidation à court terme, nous croyons que le contexte demeurera favorable.
La hausse des bénéfices devrait repartir au début de l’année prochaine et pourrait même atteindre 45 %. Nous croyons qu’elle s’accompagnera d’une accélération de l’activité économique, étant donné les bonnes nouvelles concernant les vaccins annoncées au cours des dernières semaines.
Après la pire récession mondiale depuis la Grande Dépression et la chute la plus rapide des marchés, nous voici à présent au cœur d’un marché haussier historique caractérisé par des écarts de rendements énormes d’un secteur à l’autre. Dans ce contexte, nous devons gérer les risques en surveillant chaque facteur qui influe sur les rendements.
Asie-Pacifique
Les marchés boursiers d’Asie continuent de s’éloigner de leurs creux de mars et bon nombre d’indices régionaux sont revenus à leurs niveaux d’avant la pandémie de COVID-19. Nous prévoyons que dans la seconde moitié de 2020, la croissance du PIB s’améliorera en Asie après s’être effondrée au deuxième trimestre ; toutefois, le rythme de la reprise variera d’un pays à l’autre. Les signes de remontée sont particulièrement solides en Chine, à Taïwan et en Corée du Sud, où la pandémie est maîtrisée et où l’économie a presque entièrement redémarré. Les gouvernements de l’ensemble de l’Asie continuent de mettre en œuvre des mesures de relance budgétaire et d’injection de liquidités afin de soutenir l’économie, mais le tourisme et les dépenses de consommation continuent de souffrir de la pandémie.
Au cours du trimestre, les marchés les plus performants ont été la Chine et la Corée du Sud, étant donné que les pays émergents attirent les capitaux des investisseurs, et les Philippines, dont le marché boursier compte de nombreux titres de valeur qui se démarquent. En revanche, la Malaisie et l’Indonésie ont tiré de l’arrière par rapport à l’indice de référence. Les secteurs les plus performants ont été la consommation discrétionnaire, la technologie de l’information et les services de communications, tandis que les services publics, l’énergie et la consommation de base ont dégagé des rendements inférieurs.
Marchés émergents
La concentration d’actions chinoises au sein de l’indice MSCI Marchés émergents et l’extrême contre-performance des titres de valeur des marchés émergents par rapport aux titres de croissance ont retenu l’attention de l’équipe Actions, Marchés émergents.
Les marchés boursiers des pays qui ont réussi à endiguer le coronavirus ont manifestement bien tiré leur épingle du jeu. La Chine, Taïwan et la Corée du Sud, qui constituent les deux tiers de l’indice des marchés émergents, ont pour ainsi dire éliminé le virus de leur territoire. Elles récoltent les bénéfices que leur apporte le rendement supérieur de leurs actions.
Nous prévoyons qu’après avoir été faibles pendant trois ans, les bénéfices des marchés émergents reprendront leur essor au cours des deux prochaines années. L’indice MSCI Marchés émergents présente un ratio cours/valeur comptable de 1,7, ce qui correspond à sa moyenne historique, et est 35 % moins cher comparativement aux marchés développés. Nous sortons d’une décennie au cours de laquelle les actions des pays émergents ont produit un rendement inférieur et la valeur du dollar américain a été élevée, et nous pensons que cette tendance est sur le point de s’inverser.
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